(+) Aïe. Vive la purée. w/ Mallory

« Tu as été enlevée »répétais-je buté car l’action ne s’était pas faite dans la douceur la plus totale, il ne fallait pas déconner non plus. « Je sais mais je sais également que tu peux facilement angoisser. Je veux juste qu’il ne vous arrive rien et je n’ai pas réussi à te protéger. Tu parles d’un professionnel, même pas capable de te sauver ni même de te retrouver »soupirais-je et mon sentiment de culpabilité n’était pas près de s’éteindre. « Tu es trop fatiguée… tu ferais mieux d’aller dormir, je vais veiller sur toi cette nuit » murmurais-je en déposant un baiser sur son front. Oui, hors de question que de la lâcher d’une semelle.

« Declan, regarde-moi » fit-elle un tantinet plus autoritaire, prenant son visage en coupe sans quoi son mari allait ruminer toute la nuit. « Il n’est pas question que j’aille dormir tant que tu n’auras pas compris que tu nous protèges très bien et que tu n’as aucune raison de t’en vouloir… merde combien de fois tu as réparé mes conneries ou que tu es passé derrière moi ? Impossible de les compter ! Tu es le meilleur mari dont je pouvais rêver Declan et je t’interdis de te déprécier comme ça, tu n’es pas juste envers toi-même ! » s’exclama-t-elle en se moquant bien de l’émotion s’écoulant à présent de ses yeux. « Je t’aime Declan et les bébés vont bien… c’est ça le plus important, non ? »

« Mallory entre réparer une étagère et empêcher ton enlèvement, y a un pas énorme à franchir. Tu t’es faite enlever sous mes yeux, je suis resté comme un con les bras ballants sans pouvoir les en empêcher. Pour un professionnel comme moi, c’est une faute grave » lui expliquais-je sans oser dire que jamais, cela ne me serait arrivé si je n’étais pas aussi amoureux d’elle. Son amour me rendait fort comme il me rendait faible. Cette fois-ci, tout s’était bien passé mais la prochaine fois ?! Je n’osais pas y penser. « Je t’aime aussi bébé… je t’aime tellement » murmurais-je avant de la soulever dans mes bras pour la conduire dans le lit. « Tu dois te reposer maintenant, la journée a été éprouvante pour toi »

Le discours de Declan laissa Mallory dubitative, même si elle apprécia le fait qu’il ne la serre dans ses bras avant de la soulever et de l’allonger sur leur lit. Elle savait par avance qu’il ne risquait pas de dormir de la nuit et cela la désespérait à vrai dire. « Je suis une faiblesse pour toi ? » ne put-elle s’empêcher de lui demander au bout de quelques instants. « Tu sais que je ne vais pas réussir à dormir en sachant que tu fais nuit blanche pour être sûr qu’il ne m’arrive rien… »

« Tu es ma plus grande faiblesse Mallory et mes ennemis chercheront toujours à m’atteindre à travers toi autant être honnête mais tu es aussi ma plus grande force. Pour toi, je serais capable de soulever des montagnes, de parcourir le monde et même de donner ma vie pour te sauver » lui dis-je en m’agenouillant à côté du lit pour passer ma main dans ses cheveux, mon regard ancré dans le siens. « J’ai besoin de te veiller… J’ai besoin de reprendre le contrôle à la fois sur notre vie mais également sur mes émotions… Tout ira mieux demain mais pour le moment, j’ai juste besoin de m’assurer par moi-même que tu vas bien, que tu es à nouveau près de moi. Tu comprends ? »

« Mais qu’est-ce que je peux faire pour ne plus être ta faiblesse ? Me renforcer ? » demanda-t-elle maladroitement en soupirant. Mallory ne voulait pas devenir un poids pour Declan et c’était justement le sens que portait sa question. « J’essaye… et ça me désespère de ne pas pouvoir te rassurer juste par mes mots ou mes gestes. Je ne peux pas t’en empêcher, pas vrai ? »

« Honnêtement ? Il faudrait que je ne t’aime plus pour que tu cesses d’être ma faiblesse mais tu sais, cela ne veut pas nécessairement dire que tu es un boulet accroché à ma cheville ou quoique ce soit. Tu me rends définitivement plus humain que n’importe qui… C’est juste ça le souci pour le tueur que je suis : mon cœur perd de sa froideur » lui répondis-je avec tendresse. Je me fichais bien d’être faible car cela voulait dire que mon amour pour elle dépassait tout même le tueur implacable que je savais être. « Nop, je suis buté comme un irlandais »plaisantais-je avant de lui faire signe de me faire un peu de place dans le lit pour venir me blottir dans ses bras. « Laisse-moi prendre soin de toi »

« C’est affreusement égoïste mais j’aime l’homme que j’ai épousé. Tu m’as fait connaître tellement de choses et offert tellement d’amour que je n’ai pas envie de voir le tueur gagner… même si c’est dangereux. J’espère juste, comme tu l’as si bien fait remarquer, que je ne suis pas un boulet à ta cheville… » murmura-t-elle avant de lui faire de la place sur le lit pour mieux se blottir entre ses bras, se laissant bercer par les battements plus calmes de son cœur. « Mais chéri, tu prends déjà tellement bien soin de moi… même si tu ne t’en rends pas compte. »

« Tu es et ne seras jamais un boulet dans ma vie, mets-toi bien ça dans le crâne madame O’Malley. Tu sais que je ne suis pas du genre à m’encombrer des gens alors si je pensais ne serait-ce un seul instant que notre histoire ne vaut pas le coup ni le risque, je ne serais pas là. Or, ce n’est pas le cas, je t’aime et nous allons bientôt fonder une famille… Je me fiche bien du tueur, tu m’as fait goûter à quelque chose de différent et je t’avoue que j’y prends goût » avouais-je en la serrant dans mes bras, profitant simplement de l’instant présent. « J’aimerai faire davantage… Je présume que dans cinquante ans, je verrais peut-être les choses différemment »

« Je sais que je panique sûrement pour rien mais ça me fait du bien d’entendre tout ce que tu me dis… tu sais, je n’ai pas eu vraiment la trouille aujourd’hui parce que je savais que tu remuerais ciel et terre pour me retrouver. Je le savais jusque dans mes tripes… nous sommes liés toi et moi, et pas seulement par deux alliances mais également ici » énonça-t-elle tout en posant sa main chaude contre l’emplacement du cœur de Declan avant de se blottir à nouveau contre lui. « Tu veux que l’on quitte la ville ce weekend ? Rien que toi, ta bécane et moi ? Je suis pas encore trop volumineuse hein ! »