(+) Aïe. Vive la purée. w/ Mallory

La gueule en vrac et surtout pleines de gnons, je rentrais chez moi avec la ferme intention de passer outre le radar de ma femme. A cette heure-là, elle devait très certainement être en train de dormir alors je pouvais éviter de jouer les gros durs. C’était très con mais j’avais mal. Bambi s’était lâchée complétement pendant notre entrainement et j’avais peiné même moi, à contenir ses assauts. Je ne voulais pas la frapper mais cette attention m’avait valu une sacrée dérouillée. J’avais l’impression que mon corps était passé sous un rouleau compresseur et je ne parlais même pas de ma mâchoire. La maison était silencieuse et plongée dans le noir si bien que je rentrais à pas de loup pour me diriger vers la salle de bain, n’allumant que la lumière du meuble au-dessus du lavabo. « Putain, elle m’a bien arrangé ! » grimaçais-je à la fois de douleur et d’ennui.

Si au départ Mallory dormait du sommeil du juste à cette heure, elle entendit bientôt du bruit provenant de la salle de bain et ne put s’empêcher de se lever. L’envie d’avoir un câlin de son mari bien aimé, sans doute… envie qui s’envola aussitôt lorsqu’elle vit son visage couvert de bleus. « Oh mon dieu !! Mais qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu t’es battu ?? » s’inquiéta aussitôt la blondinette en se rapprochant pour mieux lui proposer son aide. « Attends, laisse-moi faire ce sera sûrement mieux… »

Je soupirais en posant mes deux mains sur le lavabo. J’allais avoir une tête affreuse demain mais quelque chose de biens ! Pas certain que Mallory trouve cela très attirant donc non seulement Bambi m’avait ravagé la gueule mais en prime, elle venait de me condamner à l’abstinence. Espèce de yaourt grec périmé râlais-je avant de tourner la tête vers ma femme qui visiblement sortait du lit. « Rien, j’ai juste contenu les assauts de Bambi, elle avait besoin de se détendre »la rassurais-je en déposant un baiser sur ses lèvres mais je grimaçais. « Aouch. Je veux bien »marmonnais-je.

« C’est Bambi qui t’a ravagé la tête comme ça ? » manqua de s’étrangler Mallory face à l’aveu de son mari, pour mieux reprendre le coton une fois qu’il eut grimacé de douleur en l’embrassant. « Il y a d’autres moyens de se détendre Declan, elle va m’entendre fais-moi confiance ! Faut pas déconner dans la choucroute, tu risques de manger de la purée pendant des jours tel que je te vois ! »

« Bébé, elle a pas besoin de ça en ce moment ! Déjà que son frère veut plus lui voir la tête parce qu’elle a amoché sa femme… Ok elle a été un peu violente avec moi mais Adrienneeee même pas mal » lâchais-je avec un grand sourire en citant un film que j’adorais beaucoup. En même temps, en matière d’action, cet acteur était un as et un modèle dans le genre. « Tu veux pas me faire smoothie par contre ? Mon petit bébé en sucre »lui demandais-je avec un regard éploré. Je n’allais pas manger grand-chose en dehors de la purée comme elle l’avait si gentiment signalé.

« Mouais c’est pas une raison pour t’amocher toi ! J’ai jamais voix au chapitre moi dans ce foutu groupe ! » grogna-t-elle tout en poursuivant son soin avant de froncer les sourcils. « Comment ça Adrienne ? C’est qui Adrienne ?? » manqua-t-elle de s’étrangler pour mieux aller dans la cuisine pour lui préparer un smoothie comme il venait justement de le lui demander. « Tu m’appelles jamais ton petit bébé en sucre… t’as une maîtresse Declan O’Malley ?! »

« Je dis pas que tu n’as pas voix au chapitre mais j’ai pas non plus envie qu’elle t’allume au passage, c’est tout »tentais-je de calmer la chose avant de me taper la main contre le front pour mieux gémir de douleur. « C’est une réplique du film Rocky, y a pas de maitresse dans le placard » soupirais-je en la suivant tant bien que mal dans la cuisine. « Mais j’ai pas de maitresse bordel !!! » m’insurgeais-je qu’elle puisse ne serait-ce que penser que je puisse aller voir ailleurs.

« Tu t’inquiètes qu’elle puisse me refaire la tronche ? » demanda Mallory qui n’avait pas non plus envie de boxer avec une tueuse avec des capacités qu’elle n’avait pas, et surtout pas en mode enceinte. « Mouais, il n’empêche que tu me donnes jamais ce charmant petit surnom hein, c’est louche !! Qu’est-ce que tu me caches à par une tonne de bleus ? »

« Bien sûr que je m’inquiète pour toi ! » râlais-je en sentant ma patience légendaire s’effriter. « Je te cache rien bon sang de bordel de merde… Je voulais juste changer un peu, innover ben la prochaine fois, je fermerais ma grande gueule ! Tin essayez d’être romantique, vous serez taxé de connard d’infidèle »marmonnais-je dans ma barbe en calant contre le bar, l’air sombre. Elle pouvait être certaine que je lui donnerai plus d’autres surnoms de toute ma vie.

« Mais moi j’ai pas le droit sous le fallacieux prétexte que Bambi a ses ragnagnas puissance dix mille ! » s’emporta Mallory car après tout Declan s’était fait refaire le portrait en toute impunité mais vous comprenez, il faut ménager les susceptibilités de l’autre grecque… non, elle n’était pas d’accord ! « Rho ça va, oublie ce que j’ai dit ! Je parie que maintenant t’es vexé et que du coup tu vas m’appeler Mallory, je me trompe ? » grogna-t-elle avant de finir le smoothie pour mieux lui tendre le verre.