(+) Aïe. Vive la purée. w/ Mallory

« Humour bébé ! Humour ! »plaidais-je en levant les mains en l’air pour qu’elle arrête de suite de prendre mes mots pour argent comptant. « Sérieux, je peux même plus déconner car tu prends les choses trop à cœur »marmonnais-je comme un enfant à qui l’on viendrait de retirer le jouet. Mallory perdait son sens de l’humour à mesure qu’elle prenait du poids, c’était devenu franchement stressant pour moi qui adorait charrier mon monde. « On prend le petit déj et on est go dans ce cas ! »

Mallory se mit à soupirer non sans se décoller de son mari pour le regarder dans les yeux. « Tu ne peux pas comprendre ce que c’est que d’avoir tout le temps les hormones en folie et trois haricots qui donnent tout le temps des coups ! Je suis un peu sur les nerfs, c’est pas ma faute… » marmonna-t-elle car s’il se mettait à râler et à marcher sur des œufs, ils n’étaient pas sortis. « Je t’ai préparé un petit déjeuner de rois, tu veux bien arrêter de râler ? »

« Fais comme si je n’avais absolument rien dit ! » lui répondis-je en faisant mine que je bouclais ma grande gueule. Je savais bien que ce n’était pas évident pour elle mais je ne savais pas quoi faire pour contenir ma personnalité joueuse et taquine. Je faisais des efforts mais de temps en temps, le matin, j’avais trop la gueule dans le cul pour me contrôler et résultat, elle le prenait mal. « Tu veux que je te nourrisse ? » changeais-je de sujet en lui présentant une fraise.

« Je n’ai pas dit qu’il fallait que tu ne dises plus rien hein ! » murmura-t-elle doucement sans savoir quoi dire désormais pour éviter qu’il le prenne mal à son tour. A croire que leurs deux susceptibilités soient leur plus gros problème… « Surtout si tu me donnes des fraises je suis pas contre » répondit-elle en tentant un sourire pour mieux mordre avec appétit dans le fruit. « Dis-moi, il y a un sac rose dans le placard c'est normal ? »

« J’ai pas l’intention de ne rien dire, c’est juste que nous ne sommes plus trop compatible sur l’humour alors je préfère éviter d’en faire en ta présence pour pas te vexer »soupirais-je ; Je sentais que mon entourage allait devoir compenser et qu’ils allaient surement désirer me tuer avant la fin des vacances. « Alors va pour les fraises ! » rigolais-je un court instant. « Tu as regardé ce qu’il y a dedans ou pas ? Si non, sache que c’est pour toi. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de te l’offrir avant ! »

« D’habitude je ne dis rien sur ton humour ! » se défendit-elle aussitôt avant de profiter d’une accalmie offerte par un échange de fraises… pour mieux s’étonner du fait que le sac rose soit pour elle. « Non je n’ai pas regardé dedans, j’ai préféré te demander avant voyons ! Je… peux l’ouvrir ? » demanda-t-elle en rougissant doucement, flattée qu’il ait pensé à elle pour un cadeau.

Je préférais ne pas relever son commentaire concernant mon humour n’ayant aucune envie de gâcher ce moment ni même l’ambiance entre nous. Des fois, il fallait savoir se la fermer et faire profil bas pour le bien de son couple. « Oui tu peux mais c’est peut-être pas le genre de cadeau que tu vas apprécier »marmonnais-je car si elle s’attendait à quelque chose de romantique, elle allait vite déchanter puisque le sac ne contenait que de la lingerie fine. Je quittais le lit pour aller chercher le sac et lui tendre, restant debout en attendant sa réaction.

Mallory ne s’attendait à rien de précis, voilà pourquoi elle ouvrit le sac sans hésiter pour mieux s’étonner devant les ensembles qui se dévoilaient sous ses yeux. « Tu as réussi à trouver un ensemble en cuir ?? La classe j’en avais toujours cherché un parce que j’adore le cuir ! » s’exclama-t-elle avant de lui offrir un baiser des plus passionnés. « Tu en avais marre de me voir sans dessous hein ? Délicate attention merci mon ange » fit-elle en toute sincérité non sans ponctuer ses paroles d’un grand sourire.

J’attendais assez fébrile sa réaction car la dernière fois que nous avions parlé lingerie, on ne peut pas dire que la discussion avait été des plus aisée et joyeuse. « Ouais, on a du aller jusqu’à Boston avec Thaïs. J’avais besoin de son avis car je voulais que tu ais des choses belles mais confortables à porter et je me voyais pas trop demander aux vendeuses »grimaçais-je. Oh ce n’est pas tant que cela m’aurait posé problème –je n’étais pas timide pour un sou ; mais je savais que Mallory n’aurait pas aimé m’imaginer entouré de femmes. « Je voulais me faire pardonner pour la dernière fois surtout »avouais-je en la gardant dans mes bras.

Mallory éclata plutôt de rire en entendant que Declan avait réussi à traîner sa cousine dans un magasin de lingerie de Boston exprès pour qu’elle fasse les essayages. « Heureusement que Thaïs est serviable et qu’elle est incapable de te dire non… rhaaa mais la dernière fois c’est oublié, tu sais très bien qu’une fois que l’on a mis cartes sur table je suis incapable de t’en vouloir » fit-elle valoir en picorant un chaste baiser contre ses lèvres. « Tu veux que j’essaye moi celui en cuir ? »