(+ Declan) Retrouvailles ? Ô joie...

Autant dire que Mallory grogna aussitôt. « Pas ma faute, t’avais qu’à remettre une serviette dans ta salle de bain !! » fulmina-t-elle avant de partir se planquer dans la chambre afin de mettre un shorty et un débardeur. Ce dernier était moulant certes mais au moins il la couvrait. Ce n’était pas sa faute si elle s’était retrouvée sans fringue ni serviette propre à se mettre sur le dos ! « Et puis pourquoi tu te caches avec un coussin d’abord ? » fit-elle, bras croisés contre son corps, cheveux complètement en bataille tandis que malgré la douche, elle toussait toujours.

« Tu oses demander pourquoi ?! » râlais-je tandis que j’essayais de me souvenir des choses les plus écœurantes de ma vie mais rien à faire, ma mémoire restait bloquée sur Mallory nue. Mallory avec toutes ces petites gouttelettes d’eau couvrant sa peau. Mallory et son petit short et son débardeur qui la moulait à la perfection. « Eh merde… »jurais-je tout bas en rajustant le coussin sur mon entre-jambe –avec un peu de chance, cela allait passer. « Le médecin que j’ai appelé m’a conseillé des huiles essentielles… j’ai écrit en phonétique mais ça devrait être bon ! Dis-moi et j’irais t’en acheter »

« Quoi, t’as fait une tache là où il fallait pas ? Change-toi juste de jogging et le tour est joué ! » fit-elle, brillant parfaitement dans toute son innocence. A sa décharge, Mallory n’avait jamais connu que lui et en quatre ans, ne s’était intéressé à personne d’autre. « Pourquoi t’as appelé un médecin ? Pas la peine de te déplacer, j’ai mon aérosol ça va bien finir par passer, je vais boire en quantité et puis voilà, au pire je tousserai toute la nuit j’ai l’habitude » fit-elle en haussant les épaules pour mieux se diriger vers le frigo, se penchant en avant pour attraper la bouteille d’eau et s’en servir un verre.

C’est pas vrai, elle n’était quand même pas restée innocente à ce point-là ?! Je grognais peu après en la voyant se baisser et j’explosais. « Non mais tu le fais exprès ma parole ?! Tu ne vois pas que j’ai une béquille de la taille d’une batte de baseball XXXL ?? Et madame se penche en avant etc. » m’écriais-je avant de claquer la porte de la salle de bain sachant pertinemment que les douches froides ne changeraient rien à rien. Je balançais le coussin dans la pièce, indifférent de l’endroit où il atterrirait avant de poser mes deux mains sur le lavabo. Je pouvais tenir le coup, je pouvais contrôler mon désir et pas me masturber comme le premier puceau venu devant une belle plante. Malheureusement, j’avais tellement envie d’elle que l’inconscient prit le dessus… Vive ma main gauche.

Mallory se mit à rougir violemment en comprenant ce qu’elle avait loupé. « Bah ça va, j’ai pas l’esprit mal tourné c’est plutôt une bonne nouvelle ! » grommela-t-elle en réponse avant de le voir filer dans la salle de bain. Évidemment, gentille comme elle était, la jeune blonde s’en voulut aussitôt pour son discours et fatalement, elle partit frapper à la salle de bain pour s’excuser, y pénétrant sans imaginer ce qu’elle allait constater. « Excuse-m… oh mon dieu pardon !! » referma-t-elle aussitôt la porte de la salle de bain, partant de réfugier aussitôt dans la chambre, s’allongeant sur le lit en toussant de plus belle. « Bah au moins il a besoin de personne pour se soulager » soupira-t-elle, limite vexée. Elle n’aurait pas été là, ça aurait été pareil !

« Mais c’est pas vrai !! » m’écriais-je pris la main dans le sac ou plutôt sur le paquet –bref passons. Elle allait encore s’imaginer des choses pas nettes et comment dire, une partie de moi se révoltait contre ça. Bon grès, mal grès, je me rhabillais en essayant d’oublier que j’en étais arrivé au point de succomber à une envie pour le moins solitaire pour aller frapper à la porte de la chambre. « Ecoute bébé, ce n’est pas ce que tu crois ! C’est juste que j’aie foutrement envie de toi et que je ne me voie pas te sauter dessus alors que tu me détestes. J’ai pas envie que tu crois que je me sers de toi comme une poupée gonflable »expliquais-je avant d’abandonner. « Des pompes… faut que je fasse des pompes »marmonnais-je pour moi-même. Le sport ça calmait les nerfs non ?!

Tout en soupirant, Mallory se releva du lit pour mieux rouvrir la porte de la chambre. « Tu pouvais continuer à te soulager, qu’est-ce que ça peut te faire ce que je pense ? Tu t’en fiches, non ? » reprit-elle en s’approchant, toujours bras croisés sans même capter que sur sa main se trouvait un peu de sang. Comme à chaque fois qu’elle toussait trop violemment. « Je te déteste pas, c’est cette situation que je déteste. Tu n’arrêtes pas de me repousser et puis je sais très bien ce qui va se passer lorsque je ne serais plus utile à ta mère… je vais être chargée de partir et toi tu resteras en tant que tueur à gages alors de toute façon je l’ai dans l’os. Ça change pas beaucoup de d’habitude. Soulage-toi. Ça me choque pas » lui assura-t-elle en haussant les épaules sans pour autant qu’elle ne tourne les talons. Elle ne le lâchait pas du regard au contraire.

Je repérais bien vite le sang sur sa main et j’attrapais délicatement son poignet entre mes doigts. « Tu saignes… Je devrais t’amener chez le médecin de la famille, ce n’est pas normal que tu saignes »m’inquiétais-je oubliant provisoirement mes problèmes d’érection. « Tu te trompes sur un point, je ne m’en fiche pas bien au contraire. Ton opinion compte pour moi… C’est juste cette putain de situation qui m’emmerde ! J’ai pas le droit de te toucher, je n’ai pas le droit de sortir avec toi et puis combien même je passerai outre… On sait tous les deux que nos vies sont trop différentes pour le moment pour que cela donne quoique ce soit de bon » avouais-je la mort dans l’âme. Je l’attirais dans mes bras avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres.

Mallory haussa les épaules. De toute manière, elle se soignait en dépit du bon sens parce que l’envie de guérir ou d’aller mieux ne l’intéressait pas. « Pas la peine d’aller chez le toubib, je vais très bien ! » fit-elle d’un ton on ne peut plus assuré avant d’être percutée en plein vol par ses paroles. Oh bien sûr, elle se défendit de l’interrompre, buvant ses mots pour mieux le serrer fortement contre elle. « Arrête de te donner des excuses, tu fais que te donner des excuses !! Je me fiche de la vie que tu mènes, sinon je n’aurais pas proposé mon aide à ta mère ! Mais il faut croire que c’est toi qui ne regarde pas dans ma direction et pas l’inverse… »

« Et toi, tu dis autant de connerie que moi, ça me rassure » murmurais-je avant de m’écarter doucement pour prendre son visage en coupe. Mallory me demandait une chose qui au final, ne nous apporterait aucun bien si ce n’est des souvenirs à conserver bien au chaud au creux de nos cœurs mais peut-être devions-nous justement profiter de cette petite chance de vivre quelque chose d’intense même si la fin arriverait bien trop vite. « Je tiens tout de même à te dire que Thorin n’est pas un nom d’emprunt mais mon second prénom. C’est ainsi qu’on me nomme dans le milieu… En dehors, il n’y a juste que moi, Declan. » avouais-je avant de fondre sur ses lèvres pour un baiser plein de tendresse.