(+ Declan) Retrouvailles ? Ô joie...

« Il y avait quand même un petit cœur » avoua-t-elle non sans se racler la gorge et rougir car Mallory l’avait gardé jalousement sans l’enlever de son portefeuille afin de l’avoir toujours sur elle, comme un porte bonheur. « C’est de l’énergie dépensée pour rien, pas vrai ? De toute façon, pour savoir ce que tu penses, même en me levant très tôt je n’y parviendrais pas… » se rendit-elle à l’évidence en tentant de ne pas regarder sa magnifique musculature. S’il en avait pris énormément durant ces quatre ans, la jeune blonde s’était complètement affirmée physiquement en tant que femme. « Aucune importance, j’ai l’habitude on va dire et oui, je vais aller faire mon jogging comme ça, ça m’évite d’avoir trop chaud » avoua-t-elle en remontant aussitôt, non pas pour le fuir mais parce qu’à cause de l’émotion, Mallory se tapait… une bonne crise d’asthme. Elle se rua dans la chambre, chercha son aérosol avant de l’utiliser pour mieux glisser contre le mur à côté d’elle.

Je détournais le regard. Oui, j’avais dessiné un petit cœur sur le bout de papier pour qu’elle comprenne que j’étais tombé amoureux d’elle et que c’était pour cela que je l’avais laissé en vie mais je n’avais jamais pu me résoudre à me détourner d’elle complétement alors, j’avais continué de veiller sur elle, de loin. Dans l’ombre. Mallory était devenue une belle jeune femme et sa plastique faisait tourner des têtes, la mienne en première. « Mallo attends ! » m’exclamais-je mais trop tard, elle était remontée. Je me décidais à la rejoindre, la retrouvant contre un mur. « Est-ce que ça va ?! C’est ton asthme ? » lui demandais-je sans faire gaffe que je me grillais complétement auprès d’elle mais qu’importe, je m’inquiétais pour sa santé.

Mallory avait les yeux fermés, se concentrant sur sa respiration en essayant de ne surtout pas paniquer mais la donne demeurait difficile et c’est sûrement la raison pour laquelle de longues larmes s’écoulaient contre ses joues. « Comment tu sais que je suis asthmatique ? » demanda-t-elle d’une voix murmurante, ne pouvant pas s’exclamer davantage. « T’es pas franc du collier… avec moi… qu’est-ce que tu me dis pas, hein ? Pourquoi tu m’as laissée en vie si c’était pour que je le paye après ? »

« Je le sais parce que je n’ai jamais cessé de veiller sur toi de loin »soupirais-je en venant m’asseoir à ses côtés pour l’attirer dans mes bras caressant son dos de bas en haut pour la réconforter. « Je ne pouvais pas te tuer et on sait tous les deux la raison… Je tiens à toi Mallory, je tiens sûrement à toi bien plus que n’importe quel homme que tu laisseras entrer dans ta vie ou qui te tournera autour » avouais-je même si elle m’était interdite. Ma mère avait été claire là-dessus et tout le monde savait ce qu’il en coûtait de lui désobéir mais au-delà de ça, quelle vie pouvais-je lui offrir ? Dans quelques mois, je rentrais à Harvard. Un défi pour moi mais j’avais foi en mes capacités et la technique de triche était bien trop rôdée pour que je puisse me faire démasquer.

« Tu veux dire que tu étais là toutes ces années et que tu ne m’as même pas fait signe ?! » manqua de s’étrangler Mallory en levant les yeux au ciel. Pourtant, loin d’elle l’envie de se dégager des bras de Thorin, qu’elle avait espérés, rêvés pendant ces quatre ans. Il ne savait pas combien il lui avait manqué. « Tu tiens à moi mais tu fais rien pour me le faire comprendre… au contraire, tu es odieux avec moi pour être sûr que je te fuis, c’est ridicule ! Alors quoi, toi tu peux te taper d’autres nénettes pendant que moi je poireaute en espérant à chaque bruit à ma fenêtre que ce soit toi ?! Je suis trop conne… »

« Oui et non. Je t’ai envoyé un cadeau pour ton anniversaire, Noël et j’ai veillé sur toi en te débarrassant de ceux qui t’emmerdaient ou te brutalisaient… Après, non physiquement, je t’ai approché une seule fois. Tu étais à la bibliothèque et tu n’arrivais pas à attraper un livre. C’est moi qui te l’ai donné… C’est le seul rapprochement que j’ai amorcé. Je ne pouvais pas rester très longtemps sur place » regrettais-je mais à cette époque, faire des allers retours Londres/New York n’était pas quelque chose de discret. « Je n’ai pas couché avec tellement de femmes et les rares fois où je l’ai fait, c’était pour une mission… Et crois-moi, c’était suffisamment répugnant pour que cela me dégoute presque du sexe »marmonnais-je.

Mallory poussa un pénible soupir. Pourquoi était-ce si compliqué ? « Je suppose que c’est toi qui a tué le salopard qui a tenté de me violer là où mon père m’a dit que j’avais dû l’asticoter ? » osa-t-elle demander non sans tousser violemment. Son asthme s’aggravait depuis quelques temps mais la blondinette n’y prêtait pas attention. Quelle importance, après tout ? Cela ne l’empêcha pas de se relever brusquement pour s’emporter : « tu sais quoi Thorin ? T’es qu’un sale égoïste ! Un sale égoïste et je te déteste parce que tu m’as fait t’aimer pour mieux me reprendre tout ce que tu m’avais donné ! Pourquoi tu n’as pas pris ma vie, hein ? Tu es si aveugle que tu comprends pas que j’arrive pas à trouver un but à ma vie ?! » fit-elle en toussant de plus belle.

« Oui. Je voulais qu’il souffre autant qu’il aurait pu te faire souffrir » avouais-je sans aucune honte. Je l’avais torturé durant des heures et des heures sans éprouver la moindre fatigue et ses cris me hantaient avec délice. Mallory se releva brusquement et s’emporta avant de tousser de plus belle. « Il faut que tu te calmes et que tu respires. Déteste moi autant que tu veux après mais j’ai fait ce que j’ai fait pour te protéger. Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ?! Que je t’amène dans mes bagages ? Quelle vie aurais-je pu t’offrir ? Aucune » soupirais-je avant de me relever à mon tour. « Je t’ai aimé ce jour-là et c’est pour ce que je ne t’ai pas tué et je t’aime toujours… » murmurais-je avant de sortir de la chambre. « Mon vrai prénom, c’est Declan et non Thorin »

Se calmer… autant lui demander la lune. Mallory avait juste envie de hurler, pas de se calmer. « Je m’en fiche je t’aurais suivi jusqu’au bout du monde » avoua-t-elle, très sérieuse, avant de se prendre une vérité des plus troublantes en pleine figure. « Declan… » Il lui avait menti sur son prénom… et sur quoi d’autre encore ? Cette révélation lui scia tellement les jambes qu’elle n’osa même pas le rattraper. De toute évidence, il ne voulait pas d’elle, sans quoi il n’aurait pas quitté la chambre et ainsi mis un terme à leur conversation. Sa crise d’asthme ne passant pas au fil des minutes, elle partit prendre une douche brûlante durant laquelle elle ne cessa pas de toucher pour mieux s’apercevoir après qu’il n’y avait aucune serviette dans la salle de bain. « Rha quelle poisse ! » s’exclama-t-elle avant de sortir en douce, cachant sa poitrine et son sexe avec maladresse, dégoulinante, avant de tomber nez à nez avec Declan, chose qui la fit rougir comme jamais.

J’étais sorti pour appeler un médecin ou du moins avoir des conseils pour l’aider au mieux à gérer sa crise d’asthme et non pour fuir la conversation. Je savais par avance qu’elle avait besoin de calme et comme j’étais le sujet de sa tension, autant me soustraire à sa vue mais je n’en oubliais pas le moins du monde notre conversation ni même ses conséquences. Plongé dans mes pensées, je ne pris pas vraiment garde qu’elle était passée derrière moi pour aller se doucher, ce n’est qu’après que je la remarquais une fois nue devant moi. Je déglutissais difficilement tandis que mon regard se posait sur ses formes. « Oh bordel de merde »murmurais-je alors que je sentais le désir enflammer mes reins. Dans un réflexe, je me penchais vers le canapé pour chopper un coussin et le poser sur mon entrejambe car le jogging que je portais ne cachait pas grand-chose de mon émoi. « Qu’est-ce que tu fous à poil bon sang ?! »