(+) Une vengeance à l'irlandaise. w/ Bambi

Le plat que je tenais entre mes mains m’échappa alors que je l’écoutais me narrer mon comportement d’avant. Nous étions sortis ensemble ?! Je l’avais déjà trompé ? Je lui avais brisé le cœur à mainte reprise. Des larmes silencieuses s’écoulèrent sur mes joues alors qu’une vague de souvenirs remontait à la surface, ravageant tout sur son passage tel un tsunami dévastateur. Je portais une main tremblante à mes lèvres. J’étais un monstre, j’étais la pire petite-amie de l’existence et pourtant, elle m’avait redonné ma chance, elle m’avait laissé l’approcher une seconde fois et mieux, elle m’avait demandé en mariage. Mais pourquoi ?! Comment ?! J’eu un haut le cœur et je sortis de la cuisine pour aller vomir tout mon dégout dans les toilettes pour mieux éclater en sanglot. J’étais un monstre.

Et voilà, Bambi aurait dû le parier. Au départ, elle n’eut aucune espèce de réaction à vrai dire. Elle demeurait aussi vide qu’une enveloppe sans contenant, mais cela ne l’empêcha pas de venir bientôt frapper à la porte des toilettes sans savoir comment désamorcer la situation. « Reste pas sur le carrelage, tu vas attraper froid… » murmura-t-elle à la porte sans oser l’ouvrir. Ce qui l’étonnait, c’est que l’envie de fuir lui tenaillait les tripes, mais l’envie d’aller pleurer dans les bras de son frère également. « On peut peut-être parler ? » Heureusement qu’elle n’avait pas souligné que Jack avait été conçu PENDANT leur histoire !

Je l’avais brisé autant que je l’avais aimé. Mes souvenirs avaient afflué à mon esprit mais également mes sentiments de l’époque. Je l’avais aimé autant que je l’avais haï pour les mêmes raisons. Bambi m’avait pris la seule chose intacte à mes yeux, la seule chose que mon père n’avait pas pervertie et elle me l’avait pris, mon cœur. A cette époque, je n’étais pas prête à faire face à mes sentiments mais mon désir d’elle, mon envie de la posséder était trop forte et je m’étais imposée dans sa vie quitte à la ravager. Je me haïssais tellement à cet instant précis que je me relevais comme un automate. « Pourquoi m’aimes-tu encore ?! Je t’ai détruite, j’ai saccagé ton cœur et toi, tu continues à m’aimer, à veiller sur moi… Je me rappelle de tout… Je me rappelle de tout » répétais-je avant de tout simplement tomber à genoux devant elle pour enserrer sa taille de mes bras et de pleurer en enfouissant mon visage contre son ventre. « Pardonne moi, je suis désolée, je suis tellement désolée. Je ne voulais pas te faire de mal… Je t’en prie pardonne-moi, je ferais tout pour me racheter… Je me ferais soigner, je ferais tout ce que tu veux mais s’il te plait, pardonne moi »

Bambi n’était pas nécessairement apte à avoir cette conversation et pourtant, elle se contint autant qu’elle le pouvait car là, tout de suite, Shiloh avait davantage besoin de sa force que de sa faiblesse. Cette force qu’elle n’avait acquise que par la force des choses… « Il n’y a pas eu que des mauvais moments » avoua-t-elle non sans s’étonner que sa moitié s’agenouille devant elle, entourant sa taille de ses bras pour mieux pleurer tout contre son ventre. « Une partie de moi t’a déjà pardonné, sinon je ne serais déjà plus ici… mais… on va avoir besoin de temps toi comme moi. Rome ne s’est pas faite en un jour… je ne sais pas si je redeviendrais la jeune première que tu as rencontré en premier lieu mais… je peux essayer. »

Je perdais l’esprit face à ce flot de souvenirs plus dégradants les uns que les autres. Je me souvenais de toutes les horreurs que je lui avais faites ou dites mais aussi la violence de mes sentiments de jadis. Tout se mélangeait, me faisant secouer la tête. « Je te promets de faire tout ce que tu veux, je peux aller vivre ailleurs avec Jack le temps dont tu auras besoin pour oublier… Je ferais abstinence, je me couperai de ma sexualité pour te prouver que j’ai changé et que je ne te tromperai plus jamais. Je vais me faire soigner, je ferais tout ce que je peux pour annihiler ses pulsions » continuais-je de débiter. J’étais même prête à subir un traitement aux électrochocs pour lui prouver que je l’aimais comme une folle même si pour l’heure, j’avais surtout envie de mourir d’avoir blessé l’unique personne qui comptait dans ma vie plus que tout autre chose. « Je me hais si tu savais combien je peux me haïr à cet instant précis »

« Je pense pas que le fait que tu ailles vivre ailleurs soit une bonne idée. J’ai pris la décision d’emménager avec toi dans cette maison, je m’y tiens » lui assura-t-elle d’un ton qui n’aurait pas souffert d’autre réponse qu’une réponse positive. Bambi n’était pas du genre à changer d’avis toutes les dix secondes une fois ladite décision prise… « Inutile de te haïr ou de chercher à te bousiller la santé, on trouvera bien une solution… j’ai juste… besoin d’un peu de temps pour faire le ménage moi-même dans le chaos qui me sert de tête. » Seul problème : la brunette ne savait pas combien de temps cela prendrait. Mais elle n’abandonnerait pas Shiloh pour autant, c’était une certitude…

TOPIC FINI.