(+) Une vengeance à l'irlandaise. w/ Bambi

Cela me brisait réellement le cœur de la sentir aussi fragile comme si pour la première fois, je voyais la véritable Bambi. Je ne l’en serrais que plus contre mon petit corps, essayant de lui transmettre tout mon amour et toute ma joie de vivre à ses côtés. « Nous savions que cela ne serait pas facile notre amour mais on s’en sortira plus forte, tu verras. Rien n’est perdu avec ton grand frère, je peux te l’assurer »lui dis-je en priant pour que ce soit réellement le cas. Bambi méritait d’avoir une famille aimante même si elle était réduite à son frère uniquement. Je fronçais les sourcils face à ce prénom peu ordinaire. « Dis… ton frère, ce ne serait pas un grand brun qui a toujours l’air de sourire quand il se brûle ?! Parce que mon photographe s’appelle comme ça et je doute qu’il y avait beaucoup d’Hippolyte sur Cambridge » lui demandais-je. Si c’était bien lui, il allait entendre parler du pays, c’est moi qui vous le dit.

« Je savais par avance que ce ne serait pas facile mais là… je sais pas, ça m’a filé un coup de poing en plein ventre » soupira-t-elle sans lâcher Mina d’une semelle, ayant subitement maladivement besoin de sa chaleur pour tenter de se calmer. Ses larmes se faisaient moins vives, mais Bambi ne se sentait pas mieux pour autant. « Si ton photographe s’appelle Hippolyte Holmes, alors on parle du même… ça change quelque chose ? »

« Mais tu n’es pas toute seule, je suis là également pour gérer les problèmes liés à la connerie humaine mi amor »soufflais-je en déposant un tas de baisers sur son visage, essuyant les traces de ses larmes avec beaucoup de douceurs comme pour ne pas l’effrayer. « C’est bien le même ! Cela change que je vais l’étriper la prochaine fois que je le vois ! Il sait très bien que je suis homosexuelle et cela ne lui a jamais posé problème alors il va comprendre que s’il n’est pas content que j’aime sa petite sœur bah… il va souffrir le martyr ! Je refuse que tu sois triste à cause de lui alors que vous avez la chance de pouvoir reformer une famille tous les deux »

« Et dieu sait qu’il y a du boulot pour supporter la connerie humaine ! Heureusement que t’es là amour de ma vie » fit-elle en la serrant délicatement contre elle, Bambi se trouvant plus douce que jamais et surtout plus demandeuse de câlins qu’elle ne l’avait jamais été. Preuve que quelque chose s’était décoincé en même temps que ses larmes… « J’adore quand tu es en mode commando trésor, t’es encore plus sexy que d’habitude… je voudrais bien être petite souris pour savoir comment tu vas lui rentrer dans le lard ! J’avoue qu’en fait, j’en ai marre d’être déçue. Les mecs sont tellement bidons à tous points de vue… regarde, Hippolyte n’est « homophobe » que quand ça l’arrange mais lol ! »

« Je serais toujours là pour toi ! » murmurais-je contre sa tempe tout en m’installant un peu plus confortablement pour la serrer toujours un peu plus dans mes bras et lui apporter cette dose de câlins qu’elle ne m’avait jamais demandé. J’adorais la prendre dans mes bras, la chouchouter mais Bambi ne s’était jamais laissée aller de cette manière. « Je suis pas certaine qu’il soit homophobe, je pense qu’il veut surtout le meilleur pour toi. On a rarement parlé de nos vies personnelles car c’est quelqu’un de très secret mais un jour il m’a dit qu’il avait perdu son petit joyau. Je crois qu’il a juste besoin de constater que tu es heureuse avec moi. Le reste cela suivra. Tu connais les gens : ils sont très tolérants tant que cela ne les touchent pas »haussais-je les épaules.

Il s’agissait d’une grande première pour Bambi. La moins demandeuse de câlins de la bande féminine se laissait aller comme jamais, se blottissant au-delà des mots contre sa tendre moitié en s’apaisant au rythme des battements de son cœur. « Heureusement que t’es là, je sais pas ce que je ferais sans toi » avoua-t-elle sans hésitation ni pudeur cette fois-ci. Ces deux traits de son caractère semblaient s’être envolés. « Vrai mais j’en ai marre que les gens cherchent à me dire quoi faire, à décider pour moi… merde je suis majeure et vaccinée, pas besoin de leur avis ! Puis de toute façon si ça lui plaît pas il ira se faire foutre, je te choisirai toujours en première. »

« Je préfère pas que tu te poses la question. Je suis là et je compte pas céder ma place pour personne ni même pour tout l’or du monde »répondis-je avec sincérité et tendresse tandis que je flattais sa longue chevelure noire de jais. J’étais tout de même très touchée qu’elle me dise que quoiqu’il arrive, entre son frère et moi, je serais toujours sa priorité. C’était la première fois que quelqu’un me choisissait. D’ordinaire, j’étais la bonne copine ou la fille à mettre dans son lit mais au final, j’étais celle sur laquelle, on ne se retournait jamais. « Ensemble contre le reste du monde mi amor mais fais-moi plaisir, s’il vient s’excuser, accorde lui le bénéfice du doute. Je sais que nous formons une famille avec les enfants mais au fond de toi, tu as besoin de lui, tu as besoin de te dire qu’en dehors de tes proches, de notre couple, tu as de la famille. Je t’observe souvent et j’ai bien vu combien des fois, tu regardes avec envie les rapports de Mallory avec son petit frère ou de Thais et Declan »

« J’espère bien que tu ne comptes pas céder ta place, c’est interdit par la convention de Genève » sanglota-t-elle doucement contre sa Shiloh, reprenant une respiration moins haletante au fur et à mesure qu’elle se calmait. Bambi se sentait subitement épuisée, pour tout dire… « T’as raison, je les jalouse affreusement parce qu’ils ont de la chance, tout simplement. Moi j’ai juste un boulet en guise de père adoptif, youpi ! J’essayerai de ne pas être trop brusque. Au pire, tu auras ma bénédiction pour me botter le train si jamais je dévie… »

« Ce n’était pas : toucher au junior ; normalement la convention de Genève ? » demandais-je sur un ton amusé non sans essuyer ses larmes au passage. Je désirais avant toute chose lui redonner le sourire. « Compte sur moi, tu l’auras ton grand-frère et même que tu n’auras plus à les jalouser car tu auras également ta famille »lui fis-je la promesse avant de la forcer à se relever. « Je vais te préparer une bonne petite mousse au chocolat et te faire une génoise à côté ! »lui dis-je pour lui remonter le moral.

« Boarf, c’est juste un détail ça ! » Aujourd’hui, Bambi avait décidé qu’un nouveau chapitre venait de s’ouvrir dans cette fameuse convention de Genève, parce qu’il ne fallait pas déconner dans la choucroute, na ! « Je suis sûre que tu vas le faire trembler autant que moi quand je t’ai défendue face à lui ! » Et dieu sait combien elle avait été virulente… « J’en salive d’avance, ça fait miam dans ma tête… »