Loukas (+) Je ne sais plus comment agir avec toi.

Les filles venaient bien d’une autre planète, j’en avais la confirmation, et détrompez-vous, ce n’était pas pour me déplaire. J’avais l’habitude d’aguicher les filles, de les faire tomber dans mes filets, je charmais les filles faciles, rendait dociles celles un peu plus réservées, mais il m’arrivait de me faire des amies dans le lot, une poignée ceci dit, normal en même temps, pour me supporter… Sally était une de ces filles pour qui j’avais une réelle attention, une envie protectrice, ce genre de truc que je détestais ressentir à mon habitude. Après sa rupture, elle avait accouru en pleine nuit, une chance que j’étais seul ce soir-là, puis elle s’était jetée dans mes bras, déposant ses lèvres sur les miennes. Comment j’aurais pu résister ? Elle était la perfection au niveau du physique, du moins ce qui s’en rapprochait. Nous avions donc passés la nuit ensemble jusqu’à ce qu’elle ne s’éclipse au petit moment. Je ne l’avais pas détesté, au contraire, cette intention m’avait fait doucement rire, pour une fois que ce n’était pas moi qui avait déserté le terrain. Je ne pouvais m’ôter ces pensées de la tête, mon regard était viré en permanence sur la blonde qui s’entraînait, comme j’étais censé le faire si je n’avais pas autant la tête ailleurs. Après une bonne heure d’entraînement, je la voyais à nouveau s’échapper vers les vestiaires, et je comptais bien régler ce problème. Je saluais les gars d’un geste vif de la main puis je me dirigeais vers elle en courant, ne prenant même pas le temps d’enlever ma tenue de foot américain. J’attrapais alors son doux poignet et l’obligeais à se retourner vers moi. « Alors, on ne dit même plus bonjour ? »

J’ignorais ce que Sally désirait réellement, j’ignorais pourquoi elle s’était tournée vers moi après sa rupture. Il faut dire que j’en connaissais un rayon sur sa relation avec son ex. Ce n’était pas mon genre d’être l’épaule sur qui une fille pouvait pleurer et pourtant, j’étais cette épaule-là avec elle. Il y avait cette certaine alchimie entre nous, cette union, c’est sûrement pour ça que j’étais là pour elle, et que j’étais protecteur. Nork avait beau être un Wintrhop, il avait été dur pour moi de ne pas lui foutre mon poing dans la gueule en le croisant dans un couloir de la maison, et je le répète, ceci n’était pas mon genre, pas de me battre, mais de me battre pour une fille. J’avais apprécié cette nuit, elle m’avait sorti de l’ordinaire, je n’avais pas couché avec une simple fille, non j’avais passé une nuit charnelle en compagnie d’une fille que j’appréciais, et croyez-moi, ça changeait totalement la donne. « Arrête de mentir, ça ne te va pas du tout. » J’observais un instant ses lèvres douces sur lesquelles j’avais autrefois posé les miennes. Je ne la quittais pas du regard, ma main toujours sur son poignet frêle. « Tu comptais m’éviter encore longtemps ? »

Jamais je n’aurais osé me comporter avec Sally comme lorsque j’étais avec une simple fille. Elle était loin d’être une de ces filles faciles avec qui je couchais, au contraire, c’était une de mes proches amies, une des rares à vrai dire, et je voulais protéger cette amitié coûte que coûte. Elle aurait pu me dire ce qu’elle voulait, qu’elle avait adoré, qu’elle regrettait, je ne l’aurais pas mal pris… en fait si, mais c’est parce que j’avais été fait ainsi. J’avais partagé une agréable nuit avec elle, je n’allais pas le nier, et le fait qu’elle m’évite après cet épisode me laissait tout de même perplexe, avait-elle peur d’avoir ruiné notre amitié ? Je fronçais alors les sourcils tout en posant mon regard sur elle, elle mentait mal, je la connaissais par cœur. « Dommage pour toi, car je compte bien briser la glace. » Je lâchais doucement son poignet et ôtais mon matériel de foot qui pesait son poids, puis j’observais ses réactions. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Je connaissais Sally depuis un bon bout de temps maintenant, je pouvais parfois déceler des émotions cachées, des sentiments refoulés, ce genre de choses, mais je n’avais absolument pas prédit le fait qu’elle déboule dans ma chambre pour soulager sa peine en ma compagnie. A vrai dire, j’ignorais qu’elle pouvait être aussi fougueuse. A ce moment même, alors que mon regard était posé sur son doux visage, je me demandais bien à quoi elle pensait, et surtout pourquoi elle me repoussait. Si elle considérait que cette nuit n’avait été qu’une erreur, si elle s’en voulait parce que ça ne lui ressemblait pas, pourquoi elle ne me l’avouait pas, tout simplement ? « Très bien, je te laisserai partir une fois que tu auras déballé tout ce que tu as sur le cœur. » Je m’approchais alors un peu plus d’elle, brisant la distance qu’elle avait mise entre nous, l’obligeant certainement à reculer contre le mur derrière elle, qu’importe, elle était prise au piège de toute manière. « Je ne bougerais pas, et tu le sais. » C’était une cause perdue pour elle, le jeu était joué d’avance.

Je l’avais coincé, je le savais, et je me languissais de savoir ce qui lui brûlait les lèvres depuis cette fameuse nuit, même si je me doutais de la chose étant donné la tournure de la situation. Posant mes yeux sur elle, je la laissais déballer son sac pendant un court instant avant de la laisser s’évaporer dans les vestiaires comme un fantôme. Je soufflais alors légèrement en la regardant partir, avec un léger sourire aux lèvres. Elle avait enfin craché le morceau et j’étais plutôt fier de la chose, oui j’avais toujours adoré que l’on me complimente sur les nuits passées, mais dit que venant d’elle, ça valait son pesant d’or. Je me baissais alors pour attraper mon matériel et je m’introduisais à mon tour dans les vestiaires. Je le laissais alors tomber sur le sol et m’approchais une nouvelle fois de Sally qui avait commencé à se déshabiller. Je la plaquais une nouvelle fois, contre les casiers froids, puis je venais posais une de mes mains sur une de ces hanches. « Qui te dit qu’on est juste amis ? C’est bien moi que tu es venu voir cette nuit-là, moi et personne d’autre… »