ROYAPPLE ♡ But it's just you and me and we chase our shadows

Je soupirais, ne sachant plus quoi faire d'elle, de moi, de tout en fait. Je comprenais plus rien mon cerveau était en bouillie et mon coeur essayait de me faire passer un message. Apple insinuait que je le montrais pas assez que je voulais qu'elle? Ou j'ai mal compris? Je secouais la tête en retirant mes mains de ma tempe. Tu ne dis rien mais ça te fait chier. Tu vois, on a chacun des choses qui nous dérangent chez l'autre, on essaye de passer au-dessus mais au fond on sait très bien qu'on l'acceptera jamais. J'veux dire, j'ai pas envie de devoir élever un enfant qui n'est déjà pas le mien si jamais on se lance dans du sérieux. Je déteste devoir faire des efforts pour quelqu'un. Oui je suis égoïste. je soupirais doucement en me décalant pour faire face à Apple. On peut pas juste se voir de temps en temps et passer du bon temps comme deux amis, ou deux amants, j'en sais rien. Je veux pas de sérieux du tout mais mes sentiments me poussent à faire quelque chose dont j'ai pas envie. Je tournais la tête et je me laissais tomber du lit pour me retrouver assis par terre, le dos contre le matelas. J'étais en train d'angoisser, je transpirais à une allure phénoménale.

- Tu ne dis rien mais ça te fait chier. Tu vois, on a chacun des choses qui nous dérangent chez l'autre, on essaye de passer au-dessus mais au fond on sait très bien qu'on l'acceptera jamais. J'veux dire, j'ai pas envie de devoir élever un enfant qui n'est déjà pas le mien si jamais on se lance dans du sérieux. Je déteste devoir faire des efforts pour quelqu'un. Oui je suis égoïste. Ça me fait chier ? Ouais. Il aime les hommes. Et vous savez pourquoi ça m'énerve ? Pas parce que j'trouve ça dégueulasse contrairement à ce que vous pourrez penser... Mais parce que j'ai de la compétition. Double compétition. Avec Andy c'était stressant parce qu'il plaisait à toute la gente féminine, et masculine mais les mâles ne l'intéressaient pas. Royce ? Ahah... C'est du grand art de ne pas être jalouse, là. Si on commençait quelque chose de sérieux tous les deux, je devrais garder les deux sexes à l'oeil et c'était deux fois plus énervant... Parce que s'il tombe amoureux d'un gars, j'pourrai absolument pas compétitionner. Il soupira avant de me faire face, mais je ne le regardais même pas. On peut pas juste se voir de temps en temps et passer du bon temps comme deux amis, ou deux amants, j'en sais rien. Je veux pas de sérieux du tout mais mes sentiments me poussent à faire quelque chose dont j'ai pas envie. À l'entendre parler, il me disait qu'il avait réfléchi à entreprendre quelque chose de sérieux mais que c'est nos différences qui le bloquait... Mais vers la fin de son speech, il balance tout pour dire qu'il n'était pas prêt. Putain c'est trop casse-cul cette relation et elle commence déjà à me faire du mal alors qu'elle n'est même pas commencée. J'inspirai profondément et me levai pour faire les cents pas dans ma chambre. On arrête alors ? Lui lançai-je, juste comme ça, d'un coup de tête. Je m'arrêtai de marcher et me pinçais les lèvres. J'voulais pas arrêter. J'voulais vraiment pas arrêter. Peut-importe la douleur... merde, il doit bien y avoir une solution. N'importe quoi. Y'a toujours une solution...

Je regardais Apple faire les cents pas dans sa chambre. Je sais pas ce qui m'a pris de tout voir en noir d'une minute à l'autre. Je passais un bon moment avec elle puis... il y avait quelque chose qui clochait dans ma tête. Elle pensait que je voulais arrêter, moi j'en savais rien. Ne plus la voir me rendrait malade, ou pire, la voir dans les bras d'un autre mec. J'étais qu'un gros con, avec toutes les filles. Quand est-ce que j'arriverais à grandir un peu dans ma tête? J'avais des sueurs froides et je me levais pour fouiller dans les poches de mon pantalon. Où sont mes médicaments pour les crises d'angoisse? Je les trouvais pas, putain je les avais pas pris. Je pensais pas être aussi mal ce soir, je pensais que les choses allaient bien se passer. Putain! m'écriai-je en jetant mon pantalon plus loin. Coraleen risquait de se mettre à pleurer, pas Apple j'espère. Mon coeur battait dans ma tête, une boule au ventre me donnait envie de vomir, j'avais mal au coeur, des pincements douloureux. J'étais attristé, je voulais pas qu'Apple me voit comme ça.

Je pensais qu'il voulait arrêter oui. Mais je me demandais moi-même si je devais tout arrêter également... À force d'être aussi incertain, il m'aidait en rien à lui faire confiance. Il me rendait folle. Vraiment folle et dans tous les sens du terme. Aussi positivement que négativement. Je perdais la tête et j'allais bientôt me mettre à crier pour évacuer mes démons. Je m'étais arrêtée de marcher pour le regarder et lui demander ce qu'on faisais. C'était maintenant ou jamais. Plutôt que me répondre, Royce semblait chercher un truc dans son pantalon. Putain ! Il jeta son pantalon. Il n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait, peut-importe ce que c'était... Mais ça semblait le mettre dans un sale état. Le regarder comme ça me faisais du mal, et je n'étais pas sure de comprendre ce qui le rendait comme ça... Je ne cherchais qu'à savoir. Est-ce que c'était de ma faute ? Ou est-ce que je pouvais le consoler ?... Je restais sur place, baissant les yeux. Calme-toi Royce... c'n'est pas grave... T'as essayé. J't'en veux pas. J'avais une boule à la gorge mais je n'étais pas capable d'exprimer ma tristesse. Je ne lui en voulais pas, c'est certain. Il savait ce qu'il voulait et il s'en tenait à ses valeurs. Tant mieux pour lui. Mais parallèlement... ce n'est pas ce que je voulais.

Je me détestais à me faire du mal pour rien. J'étais en panique pour pas grand chose, je me prenais trop la tête. C'est quoi? Le verre de trop de champagne? Le fait d'avoir vu sa fille? Ou le fait qu'Apple me rendait fou? J'étais énervé contre moi-même, j'avais pas pris ce qu'il fallait quand je dégénérais. J'agitais mes yeux un peu partout, je cherchais une solution quelque chose. Apple me disait que ce n'était pas grave, que je devais me calmer.  Mais je peux pas! J'essaye! elle disait ça comme si c'était facile, comme s'il fallait appuyer sur un bouton on/off. Je décidais donc de m'éclipser pour éviter de faire quoi que soit qui puisse la mettre en danger. Je rentrais dans la porte la plus porte et je la fermais en tournant la clé. C'était sa salle de bain. Je pris de l'eau en j'en versais sur mon visage. Je me lançais un regard dégoûté à travers le mirroir.

Wow, calm down. Respire ! Ce qui se passait entre nous... je l'avais vécu des milliers de fois. Des milliers de fois de trop... Alors une de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change ? Il me brisait le coeur... Ouais. Il me brisait le cœur mais mon cœur était déjà en miette. Il foutait le feu à ma poitrine, bientôt mon cœur sera en cendre. Il n'y avait franchement rien à faire sauf accepter la tournure de notre relation... Je ne pouvais pas lui en vouloir de savoir ce qu'il voulait. S'il ne voulait pas de moi, alors bon... Je ferai avec j'imagine... Mais je peux pas ! J'essaye ! Huh ? J'ai compris qu'il était en crise. Une crise d'anxiété pour être plus exacte. Il se prenait bien trop la tête et... je savais le reconnaître parce que j'en ai fait des tonnes. J'étais une fille très angoissée depuis la mort de Solweig. Je faisais beaucoup de cauchemars, et Andy n'avait pas aidé mon cas en me quittant pour une Mather de merde. J'étais tombée dans la dépression et bref... J'vous explique pas. Il se leva pour s'enfermer dans ma salle de bain. Je le suivis à pas rapidement et toquai à la porte. Royce je sais comment t'aider, ouvre-moi. J'étais certaine d'avoir la solution, mais je ne savais pas s'il allait me laisser l'aider... Il est tellement fermé. Il ne me laissait pas entrer dans son coeur, dans ses pensées... Alors cette porte n'était qu'une énième obstacle.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus fait de crise dans ce genre. Mais comment me gérer émotionnellement? Je ressentais tout à la fois et je ne savais pas sur quel pied danser. Apple frappa à la porte ce qui avait le don de m'énerver encore plus. Laisse-moi Apple! j'étais prêt à sauter par la fenêtre pour courir et m'enfuir loin, au moins faire ma crise autre part. Je perdais complètement les pédales. Je ne savais pas ce qu'elle avait en tête, mais il fallait peut être tenter. Je sais pas, j'ai peur. Lentement, je déverrouillai la porte sans l'ouvrir. Je reculais ensuite en me laissant tomber sur le sol. Je repliais mes genoux sur moi et j'essayais de ne pas me tordre les doigts. Apple finit par me rejoindre et... je pleurais. Pas comme un bébé non, comme un garçon qui n'arrive plus à contrôler ses émotions. Mes yeux humides, je tournais la tête pour ne pas qu'Apple voit une larme couler.

... Et j'ai mentionné qu'Andy était unipolaire ? Des crises comme ça, il en a fait au beau milieu de la nuit et j'étais là pour l'aider. J'étais probablement la mieux placée pour comprendre Royce et il ne devait même pas s'en douter. Ahah et en plus, j'suis maman, ça s'voit nan ? Je le suppliais de me laisser entrer, Laisse-moi Apple ! Bon, ça c'est dit. Je soupirai de l'autre côté de la porte et m'appuyai sur le mur d'en face, en attendant qu'il se calme et me montre sa tête. Finalement, quelques secondes après la porte s'ouvre tranquillement et je le retrouve assis, la tête ailleurs. Il ne voulait pas que je le vois comme ça, sa fierté masculine en prenait un coup : I get it. J'entrais dans la salle de bain sans dire un mot et ouvrit l'armoire de la pharmacie. J'avais mes antidépresseurs pas loin... C'est mal de donner de sa prescription à quelqu'un d'autre mais j'étais prête à parier qu'ils étaient moins fortes que les siennes, alors ça ne devrait pas être trop grave. Si ça ne l'aidait pas, ça le soulagerait un peu non ? Je versai un cachet dans ma main et lui servi un verre d'eau. Je déposais le verre à ses côtés et lui prit la main pour simplement y déposer la pilule. Tout était fait dans le silence. J'voulais pas l'contrarier, j'voulais pas qu'il pense que j'ai pitié de lui ou quoi que ce soit... Je savais juste c'que j'faisais. Je me tournais vers la fenêtre de la salle de bain et l'ouvrit légèrement pour lui donner un peu d'air frais. Et surtout, j'allumais la lumière qu'il n'avait même pas pris la peine d'ouvrir en rentrant.

Apple entra et resta calme. Elle savait ce qu'elle avait à faire. J'enfuyais mon visage sur mes genoux, en essayant de me concentrer sur ma respiration. J'avais appris pleins de trucs pour canaliser tout ça, mais ça ne fonctionnait pas. Je tournais doucement la tête vers le verre que me donna Apple. Elle m'avait mis un médicament dans la main et je savais pas ce que j'étais mais j'étais prêt à prendre n'importe quoi pour stopper mon angoisse. J'avalais le médoc d'un coup en vidant aussi le verre par la même occasion. Je fermais les yeux et fronçais les sourcils. Je posais ma tête contre le mur et je me retenais de la cogner contre celui-ci. Le silence se confondait avec ma respiration forte. J'avais envie de me foutre des baffes. Apple alluma la lumière, ce qui m'éblouissait pendant un instant. Je veux rester dans le noir, je veux être dans ma bulle sombre.

Je ne le prenais pas en pitié. Mais j'avais l'impression de connaître ce qu'il vivait et de comprendre... Au fond, je pourrais appeler ça de la compassion, de la sympathie, c'est un mot plus "juste". Mais je ne sais pas si Royce allait confondre les deux et je ne voulais pas que ça arrive... Ça pourrait aggraver sa situation actuelle alors que, soyons franc, c'était de ma faute. Involontairement bien sûr. Je ne choisissais pas ses sentiments pour moi et je n'en abusais même pas. Je ne lui faisais même pas de faux espoirs comme il le pensait au départ... j'me demande si au final il regrette que je ne lui en fasse pas ? Comme ça, il aurait eu le coeur brisé ouais... mais il aurait pas arrêté d'être qui il voulait être. Purée c'est tellement casse-tête. Après avoir allumée la lumière je l'admirai un moment, il était toujours dans sa bulle, mais il s'était ouvert un peu plus. La tête contre le mur, il avait le dos plus droit que quelques minutes avant. C'était pas encore "ça" mais ça s'améliorait j'imagine. Soudainement, je me remémorais de l'autre jour, quand il était en colère contre l'automobiliste et que j'avais réussi à le calmer... L'idée me traversa l'esprit de réessayer. Mh. Cette fois c'pas pareil... c'est moi qui le foutait mal. Mais est-ce que j'suis quand même sa faiblesse ? Je m'approchais de lui timidement et me suis assise face à lui, à genoux. Je lui attrapai la main doucement pour ne rien faire d'autre que simplement la caresser avec mon pouce.