I'm mad, I'm Fat, you're perfect - MALLORY

Je rigolais à sa remarque, prenant ensuite un air très sérieux. « Oui, il ne faut pas abuser de tout cela. » J'avais terriblement envie d'exploser de rire, mais je ne pouvais pas le faire. Je me contentais de rester silencieuse, mais je trouvais cela amusant comme allusion. Mallory avait toujours eu le chic pour me faire rire d'une manière ou d'une autre. C'était plus qu'agréable je trouve. Je n'avais pas encore fais de choix pour son mariage, je ne savais pas vraiment ce que je voulais, il me fallait du temps pour analyser tout ça, j'espérais sincèrement qu'elle puisse le comprendre. Le contraire serait étonnant. « Je te tiendrais au courant. » Lui avouais-je délicatement avant de me redresser pour écouter ce qu'elle avait de plus à raconter. « Oh c'est vrai ? Je les avais aussi, mais elles sont restée en Angleterre. » Il faut dire que dans la précipitation je n'avais pas vraiment eu le temps de prendre tout ce dont j'avais besoin. Mais avais-je vraiment besoin de cela ? « L'espoir fait vivre. Tu sais... Je me demande comment le temps fait pour passer aussi vite, c'est parfois flippant. » J'avais encore l'impression que c'était hier que nous étions des enfants. Le temps passe trop trop trop vite.

« Modération risquerait de porter plainte pour abus si jamais on abusait de lui ! » répliqua Mallory de plus belle, n’hésitant pas une seconde à éclater de rire de son côté en revanche. Elle n’avait pas peur d’être prise pour une tarée car après tout, n’en n’était-elle pas une les trois quart du temps ? Et ça n’avait pas empêché Declan de lui demander sa main pour mieux l’épouser dans la plus stricte intimité… comme quoi cela n’empêche pas. « J’espère ma belle » ajouta-t-elle en esquissant un petit clin d’œil à ses propos, preuve que Cerceï ne devait surtout pas se mettre la pression à ce sujet, au contraire. Mallo saurait faire preuve de patience. « Oh dommage, on aurait pu voir pour faire des échanges ! Au pire, je vais souvent à Londres voir mon grand-père donc si jamais tu y es aussi, je passerai faire coucou si tu veux bien de moi ! » Ce serait une occasion de se retrouver en dehors d’Harvard, aussi… « Tu sais que j’ai toujours l’impression d’avoir quinze ans ? Vingt-trois, c’est trop horrible à prononcer ! »

Je ne pouvais pas t'empêcher de rire à sa remarquer. « Ah ce modération, il nous poursuit tu ne trouves pas ? » Je la regardais cet immense sourire sur les lèvres avant de conclure le plus naturellement possible. « Il nous fait perdre la tête. » comme s'il s'agissait d'une personne bien réelle avec des sentiments et des actes. Je la regardais alors, curieuse et à la fois amusée. C'était tellement bon de la retrouver, ça me manquait terriblement tout cela. Et je tenterais j'en suis persuadée de faire un quelconque effort à sa rencontre. J'avais vraiment envie que les choses s'arrangent et final je voulais aussi lui faire plaisir, elle méritait bien cela non ? « Je voudrais bien de toi, mais je ne vais pas rentrer en Angleterre tout de suite. » Pas pour le moment, je ne pouvais pas après tout, j'étais assignée à rester aux USA mais cela, je ne devais le dire à personne, et je tentais tant bien que mal de me persuader de cela. Je ne pouvais pas faire autrement. « A la fois j'ai envie de dire que je suis une adolescente insouciante de quinze ans, mais la vie était trop difficile à cette époque pour avoir envie de garder cet âge là. J'aime mes vingt petit printemps, mais il est clair que le temps file beaucoup TROP vite. » Avouais-je un énorme sourire sur le visage, rien que d'y penser j'en avais des frissons.

« Avec du recul, on va finir par l’épouser ce bon modération, comme ça on sera les nénettes les plus raisonnables de la création ! » ajouta-t-elle d’un ton particulièrement fier, comme si Mallory ne venait pas de sortir la connerie la plus énorme de toute sa discussion avec Cerceï. Pas grave, elle était folle et l’assumait parfaitement à vrai dire. « Ce n’est pas grave, je ne disais pas ça pour qu’on prenne des billets d’avion pour demain tu sais ! Je disais juste que si un jour tu rentres, hésite surtout pas à me faire signe, ce sera sympa » reprit-elle dans un sourire sincère et attendri, la blondinette ne se formalisant pas de détails du genre, jamais. Surtout pas alors qu’elle était ravie de retrouver son amie de toujours sans prise de tête ni malentendu… « Ma mère m’a souvent dit que le temps file de plus en plus vite en vieillissant, et au début je voulais pas la croire, mais depuis que j’ai dépassé la vingtaine, je m’en rends compte… tu sais quoi ? Encore un vilain coup de modération tout ça !! »

J'explosais de rire, ne pouvant m'empêcher de rire à cette phrase. « attends une seconde, il faut que je note cette phrase quelque part, elle vaut le coup d'être retenue. » Mallory pouvait être très fière de sa phrase, elle était juste parfaite en vue de la discussion c'était une certitude. Puis mon sourire disparu en repensant à la maison. Pouvais-je y repenser comme étant ma maison, ce n'était plus vraiment le cas et je sentis un énorme poids se poser sur mes épaules, c'était réellement difficile d'y penser. Je refusais juste... Je lui souriais comme pour me reprendre, il le fallait bien de toute manière. « C'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. J'y penserais en tous les cas. » Je souriais comme pour appuyer un peu plus mes paroles, histoire de donner plus de poids et de sens à ce que je pouvais lui dire. J'étais souriante et cela faisait énormément de bien. « Ce dernier est vraiment con et chiant. Mais elle a raison, c'est l'impression que j'ai le temps file beaucoup trop vite. » D'un seul coup, par automatisme je venais à regarder ma montre. BORDEL DE MERDE déjà ? « Je n'ai pas vu le temps filer, j'ai un cours c'est vrai... Je... » Je relevais la tête vers elle. « Il faut qu'on se fasse cela plus souvent mais là, je vais être en retard... » Je lui faisais un léger sourire... Je devais vraiment filer...

Spoiler:

« Hein que je suis un génie ? Ou presque ! » éclata-t-elle de rire aussitôt, ne se prenant bien évidemment pas au sérieux et surtout pas devant Cerceï alors qu’elles recommençaient tout juste à se ré-apprivoiser enfin. « J’espère bien que tu t’en souviendras ! » avoua-t-elle cette fois-ci avec un sourire attendri, avant que son acolyte de toujours ne se souvienne que justement, le temps filait tellement vite qu’elle avait presque oublié le fait qu’elle avait un cours. Sa dernière phrase toucha néanmoins Mallory… « Allez file, tu vas être à la bourre ! On se refait ça quand tu veux de toute façon, c’est toujours avec plaisir… puis tu as mon numéro maintenant, plus de raison qu’on se perde de vue ! » En tout cas, Mallory l’espérait… même si de son côté, elle comptait rester à la cafétéria puisqu’elle n’avait pas cours avant plusieurs heures.

TOPIC FINI.