I'm mad, I'm Fat, you're perfect - MALLORY

Je me dirigeais vers mon cour, pensive ne cessant de marcher sur un petit nuage. J'avais beau me répéter que je ne devais pas penser comme cela, que je devais me reprendre, mais rien à faire, je baignais dans cette situation euphorique, agréable. Je ne devais pas m'emballer mais c'était trop tard. J'étais dans mes pensées, sans forcement regarder où j'allais je sais que j'aurai du faire un effort mais rien. Je ne vis qu'à la dernière minute la personne en face de moi et en voulant l'éviter, je me prenais quelque chose, je ne sais quoi, m'obligeant à tout répandre sur le sol, mes affaires. Super, il fallait que j'ai mes livres sur moi. Je m'accroupissais pour ramasser tout ça avant de relever la tête et d'y voir... Une... Eliot mais pas n'importe laquelle, celle avec qui, il y a quelques années j'étais amie... LA journée finalement s'assombrissait grandement. FUCK ! « Oh super. » Rallais-je avant de m'installer de ramasser mes affaires. Il fallait que je me fasse remarquer devant elle, en plein couloir, parfois j'ai juste envie de me poignarder, franchement à quoi je sers, franchement ?

Mallory discutait avec plusieurs autres membres de sa maison au moment du drame. Drame, c’est un peu extrême pour parler de la chose mais en tout cas, elle n’avait rien loupé et, bien sûr, reconnut immédiatement Cerceï au beau milieu. Son amie d’enfance lui manquait, pour être honnête. Jamais la jolie anglaise n’avait eu envie que leurs deux chemins se séparent à ce point, seule la brune faisait preuve d’une telle animosité… mais aussitôt, dans sa bonté d’âme, la blondinette se dirigea vers son ancienne amie pour l’aider à ramasser ses affaires. « Je peux t’aider ? » lui demanda-t-elle néanmoins, s’attendant par avance et par principe à se faire envoyer sur les roses. Ce ne serait pas la première fois et sûrement pas la dernière, par conséquent l’anglaise était rôdée depuis lors. « Ca ira plus vite à deux » lui assura-t-elle sans forcément écouter la réponse, ramassant quelques papiers tout en sachant que de son côté, elle n’avait pas de cours avant trois bonnes heures. Pratique, pour le coup !

Je n'avais rien contre Mallory, en faite si... J'étais surtout triste de voir combien nous étions amies plus jeunes et me rendre compte à quel point nous étions différentes désormais. Loin d'impliquer que le caractère physique de notre différence elle avait cette vie là que je ne pourrais pas avoir. Alors bon, j'admets être une véritable peste avec elle, mais en même temps elle ne me laisse pas le choix, je ne suis pas faite pour être gentille mielleuse et hypocrite alors que le destin en a décidé autrement pour nous deux. Elle va pour m'aider, et je ne veux pas de son aide, je commence à ouvrir la bouche et je le plaisir de voir que mademoiselle le fait quand même. Je ne peux m'empêcher de faire une critique, c'est plus fort que moi. « Fais comme chez toi. » Je suis vilaine je sais mais j'ai pas envie d'être gentille en plus de ça j'en ai mis partout, et tout le monde me regarde. Je n'ai pas besoin de son aide. « Je n'ai pas besoin de ton aide. » Oh mais super, maintenant elle a les mains sur mon calepin d'écriture, non non et non là ce n'est vraiment pas du jeu. « Je me suis ridiculisée toute seule, pas besoin que tu m'aides, je te remercie. » Bah quoi ? Je la remercie quand même, pas pour les bonnes choses, mais qui s'en soucie sincèrement ? Personne, personne on est bien d'accord.

La réaction de Cerceï arracha aussitôt un froncement de sourcils plutôt vif à Mallory. A vrai dire, la demoiselle sait aussi bien être la gentille incarnée qu’une véritable punaise si elle se met à estimer que l’on s’en prend à elle sans raison… ce qui est le cas ici, on est bien d’accord ! Pourquoi refuser son aide alors que la jolie anglaise pourrait tout aussi bien lui donner un coup de main ? « Comment chez moi ? » répéta-t-elle, incrédule, arrêtant d’un coup d’un seul de ramasser les feuilles tant elle ne s’était pas attendue à pareille animosité. « Tu ne t’es pas ridiculisée arrête tes choseries ! Ça arrive à tout le monde d’envoyer valser ses cours » tenta-t-elle une légère marque d’humour non sans savoir que celle-ci risquait de tomber à plat. Tant pis, au moins la jeune blonde aurait tenté le tout pour le tout malgré la réaction de Cerceï, plutôt vive. « Je peux savoir c’est quoi ton problème ? Si tu as quelque chose à dire, tu le dis, pas la peine de te cacher derrière des excuses bidons alors que je viens juste te filer un coup de main là où tous les autres s’en tamponnent le coquillard avec une patte d’ours femelle ! » fit-elle remarquer en haussant un sourcil, lui tendant tout de même les feuilles déjà ramassées. Pas la peine de les remettre au sol…

Je n'aimais pas qu'on me force la main, je n'aimais pas être gentille et incrédule quand je me retrouvais mise dans une situations gênante. Cette situation étai gênante et je ne faisais strictement rien pour arranger les choses, certes. Pourquoi ressentais-je à chaque fois le besoin de me montrer aussi désagréable avec Mallory, parce qu'elle me manque et que je n'accepte pas ce qu'elle est devenue. C'est tout. POAW orgueil de merde. « Même les miss perfections ? Laisse moi en douter ! » Avouais-je avant de regarder les gens qui glissaient entre nous sans même prendre le temps de ramasser les affaires, pire certains n'hésitaient pas à marcher sur mes livres. Je pouvais pas m'empêcher de dire. « Hey faites attention ! » Mais rien à faire les gens s'en foutaient il faut croire. Super super... Je posais de nouveau mon regard sur Mallory après ce qu'elle venait de me dire. Voilà pourquoi nous avions été amis, nous avions le même langage. « S'il y a bien une chose que j'ai appris avec le temps, c'est qu'ici l'aide n'est jamais gratuite. » Je faisais un sourire hypocrite avant de rajouter. « Je ne suis pas une oeuvre de charité ni aujourd'hui, ni même par le passé. » Okay je suis pas super subtile dans mes paroles, mais j'avais finis par croire qu'elle trainait avec moi quand nous étions plus jeunes pour une raison particulière, faire de la gentillesse, la vie n'était pas gratuite, j'étais surement dans le vrai, ou le faux, mais je l'avais dis, je ramassais mes feuilles bougonnant, comme je savais si bien faire.

« Oublie trente secondes toutes celles à qui tu veux refaire mille fois le portrait à coups de fléchettes radioactives ! » la conseilla-t-elle car malgré les apparences, Mallory n’était pas subtile pour trois sous quand elle s’y mettait et n’avait aucune intention de l’être aujourd’hui. Peut-être était-ce le moment rêvé pour remettre les points sur les virgules de Cerceï et lui faire comprendre qu’il n’y avait qu’elle pour s’opposer à leur amitié d’antan. La jolie blonde regrettait leurs délires, leur complicité à couper le souffle, bref, sa pote lui manquait au-delà des mots et la voir la repousser de cette manière lui faisait mal. Diablement mal, même si elle ne se laissait aucunement démonter… plutôt crever ! « Si je voulais faire de toi une œuvre de charité j’aurais du boulot étant donné que tu m’envoies chier même quand j’ai rien fait… mais laisse-moi te dire une bonne chose : je n’ai pas plus de pitié pour toi que je n’en n’avais par le passé, rentre-toi ça dans ton cervelet. Maintenant tu vas me laisser t’aider et arrêter de mordre quand j’approche la main sinon c’est moi qui te mord et ça risque de faire mal ! »

Okay okay j'admets je l'ai bien cherché mais ce n'est pas de ma faute si aussi, elle ne fait rien pour que je l'apprécie. Je sais qu'on a pas le droit d'être jalouse de ses amies mais quand même c'est plus fort que moi. Regardez là comme elle est devenue 100 fois plus canon que quand nous étions jeunes, populaires aussi et dans une superbe confrérie. Non mais sérieux, c'est bon quoi. Moi je suis toujours le vilain petit canard, j'en ai plus que marre. Voilà je boude, mais elle ne m'en laisse pas le temps. « T'as toujours la bonne parole, dis moi. » Ce n'était pas vraiment méchant ce que je lui disais, juste ma manière de dire les choses. Je n'avais pas les armes pour me battre contre elle je savais, mais je pouvais toujours me la jouer pas convaincue par ses paroles, après tout qui me disait qu'elle était sincère avec moi, les gens changent la preuve nous ne sommes plus que l'ombre que nous étions. Pfff, franchement c'était vraiment une sale journée, vraiment. « Ouh j'ai même pas peur, je suis immuniser contre les morsures de Mallo. » Je faisais faussement un sourire alors que je la laissais faire après tout, plus vite j'aurai fini avec cela, mieux j'allais me porter, et rapidement je pourrais m'en sortir. c'était aussi simple que les mathématiques. « Merci de ton aide. » Marmonnais-je tout doucement, fallait pas pousser non plus quand même.

« En même temps ça fait toujours partie de mes qualités d’avoir la bonne parole » fit-elle sans souligner le fait qu’elle comptait toujours être avocate et qu’avoir le génie du verbe devait à tout prix faire partie de ses attributions à l’avenir. Ceci dit, elle ne se retrouvait dans devant un tribunal à défendre un client en l’occurrence, mais bien face à son amie d’enfance manifestement décidée à piétiner tout ce qu’elles avaient pu partager par le passé. Cela blessait vivement Mallory de constater cela même si elle ne s’éloignait pas pour autant, têtue comme elle savait si bien l’être. « Ah oui, immunisée ? Première nouvelle » lâcha-t-elle dans un petit rire, discret mais bien présent et, surtout, sincère. Cerceï pouvait placer tous les doutes du monde dans le comportement de la belle blonde, il n’empêche qu’elle ne lui avait aucunement manqué de respect et ne comptait pas le faire. Ceci dit, Mallo bloqua quelques secondes face aux remerciements de la jolie brune, qui cette fois lui arrachèrent un sourire sincère avant qu’elle ne poursuive son ramassage. Inutile de trop donner dans la sentimentalité jusqu’au bout des ongles pour l’heure, n’est-ce pas ? « Je t’en prie. Je te devais bien ça » dût-elle admettre non sans hocher vivement la tête pour appuyer ses dires. « Tu auras besoin d’aide pour ranger après ? Je n’ai pas cours avant trois bonnes heures. »

Mallory avait le don de me mettre en rogne sans vraiment s'en rendre compte, je n'arrivais pas à savoir comment elle faisait ni pourquoi elle le faisait, mais elle y arrivait avec une telle facilité, presque déconcertante. Rrrr... Je rugissais intérieurement et je ne pouvais m'empêcher de faire toujours des petites allusions. « ça on le sait très bien. » Mauvaise fois, comme toujours on ne change en rien une équipe qui gagne pas vrai ? Houla doucement, il ne fallait pas croire qu'on allait partager une manucure ensemble, je m'étais excusée okay, et je l'avais fait par acquis de conscience, rien d'autre. Elle ne devait pas voir en cela autre chose, jamais de la vie d'ailleurs. Un frisson parcouru l'intégralité de mon corps, non merci je ne suis pas de ce genre d'amie, copine, pour la vie autour de petites confidences. Non. « Je... Te force pas, je dois... » Je la regardais après tout, quel était le meilleur moyen pour faire chier une personne que de l'obliger à vous suivre pour ranger tout cela. Après tout, je risquais quoi franchement ? « Pourquoi pas, un peu d'aide, même de la tienne ne peut pas être néfaste après tout. » Je lâchais une petite remarque, c'était agréable, pas très gentil, mais agréable pour ma conscience qui s'adoucissait un peu trop à son égard, à mon gout.

Mallory ne savait pas du tout sur quel pied danser avec Cerceï et cela la déconcertait. Oui, la tristement célèbre fille Hale, ayant toujours le dernier mot ou le point final sur tout, demeurait légèrement bouche bée face à cette ancienne amie d’enfance qu’elle peinait grandement à reconnaître. Bien sûr, la belle blonde rêverait de retrouver son amitié d’antan avec son interlocutrice mais cela paraissait grandement mal barrée. « Ça te fait kiffer de faire chier ton monde pour éviter de paraître transparente ? » lui lança-t-elle subitement, amère. S’il y avait bien une chose que l’anglaise ne supportait pas, c’était l’injustice… et là, elle se trouvait en plein dedans. « Je ne sais pas pourquoi tu n’as pas une dent contre moi mais un râtelier et à vrai dire, je crois qu’il vaut mieux que je m’en balance. Tu ne viendras pas te plaindre d’être seule ou détestée après, pas vrai ? Le pire, c’est que te connaissant, tu vas être encore plus amère et trouver le moyen de dire que je m’en prends à toi sans raison… mais bordel de dieu c’est toi qui est insupportable avec moi ! Qu’est-ce que je t’ai fais, hein ? Aligne un argument que je me marre deux secondes ! »