(+ Thais) Just a complication..

« Je serais le premier heureux que tu restes avec moi mon cœur, loin de moi l’envie de te repousser ou que tu te méprennes sur mes intentions mais je veux simplement que tu sois heureuse et que tu ne le regrettes pas dans quelques années. Je sais ce que c’est d’abandonner ses rêves, ses projets… Je ne veux tout simplement que tu ne connaisses pas ce regret » lui avouais-je essayant de trouver une solution quand celle-ci me frappa. « Tu pourrais vivre cette vie durant un ou deux ans… Qu’est-ce que deux ans dans toute une vie »

[color=#666699]« Mais choisir de vivre à tes côtés ne sera jamais un regret amour de ma vie ! »/color] s’exclama-t-elle car à son tour, Thaïs ne voulait surtout pas qu’il se méprenne. « Chéri pour être honnête je ne sais pas si je pourrais vivre cette vie. Rien ne m’empêche de faire quelques concerts avec le conservatoire ici ou à Boston ! Ainsi je ne ferais pas que ça et je n’abandonnerai pas le piano ! Mais ne vivre que de ça… les deux premières années des jumeaux vont être les plus importantes, les plus fortes en émotion, je ne veux rien rater. Puis mon Zorro… je vais me faire opérer et je vais devoir réapprendre complètement à vivre. Je veux garder notre chrysalide. C’est surtout ça, mon rêve. »

« Alors reste près de nous, ne t’éloigne jamais » murmurais-je en embrassant tendrement ses lèvres offertes. J’étais tellement soulagé de sa décision. Je craignais tellement qu’une vie de nomade ne termine par avoir raison de notre couple, de notre famille. Je connaissais suffisamment notre jalousie pour savoir que tôt ou tard, un tel mode de vie ne ferait que l’exacerbé mais je ne désirais pas prendre la décision pour elle. « Je t’appendrais à vivre comme tu m’as appris à aimer de nouveau, il y a sept ans. Ta rencontre m’a littéralement sauvé Thaïs… Si je te n’avais pas rencontré, je doute que j’aurais atteint mes vingt-cinq ans »

« Je t’avais promis que je ne m’éloignerai plus jamais et j’ai l’intention de tenir ma promesse » lança-t-elle d’un ton incroyablement sérieux avant de lui rendre tendrement son baiser pour mieux coller son front au sien. Thaïs n’avait besoin que de lui et de leur famille, le reste était définitivement secondaire, même le piano et la danse. « Tu sais, toi aussi tu m’as sauvée Caleb. J’avais l’impression que personne ne me voulait, m’aimait, me désirait. Tu m’as offert un foyer, quelqu’un qui m’attendait le soir et qui me voulait, moi. Tu m’as sauvée à tellement de niveau… tellement et je t’aime de tout mon cœur pour toutes ces raisons. »

« Je sais que tu tiendras parole… Je n’imagine pas ma vie sans toi Thais Jennelynn Weyss » répondis-je ave amour non sans picorer ses lèvres de tendres baisers pour mieux la serrer dans mes bras. Je ne voulais pas la lâcher. Encore une fois, j’avais eu si peur de la perdre à croire que les dieux voulaient me l’enlever. « Je t’ai vu dès le départ mais je n’osais pas m’approcher. Je pensais n’avoir rien à t’offrir si ce n’est une âme brisée pourtant, dès que je me retournais, tu étais toujours là et quand j’ai compris que tu étais amoureuse de moi, je n’ai pas pu te repousser… Tu m’avais déjà séduit à tous les niveaux. C’est pour ça que Fanny avait tant de mal à te supporter… Malgré tous ses efforts, elle n’avait jamais réussi à m’intéresser »

« Moi non plus Caleb Tobias Weyss, tu es toute ma vie depuis plus de dix ans ! » s’exclama-t-elle non sans se blottir dans ses bras, ronronnant littéralement de bonheur et d’aise face à toute la chaleur qu’il lui offrait actuellement et qui prouvait une fois encore à Thaïs qu’elle était bien en vie, malgré tous les récents aléas de leurs existences. « Je t’ai charmé dès le départ ? C’est fou, je ne l’aurais jamais imaginé… c’est sûrement pour ça que Fanny m’a fait tomber dans les escaliers en me demandant de ne plus t’approcher ! Mais j’en était incapable. Je devais venir voir tes entraînements de danse, je t’observais toujours du coin de l’œil, au loin, sans te parler. Je n’osais pas… tu m’impressionnais et pourtant je n’avais qu’une envie dès que je te voyais, c’était me serrer contre toi. »

« Elle t’a quoi ?! »me redressais-je brusquement. Bon sang mais pourquoi les gens étaient aussi cruels avec elle ?! Thais était la gentillesse et la bonté incarnée. Cela me rendait malade qu’elle ait dû affronter toutes ces épreuves rien que pour être près de moi. « Comment fais-tu pour continuer à garder le sourire malgré le mal que l’on peut te faire ? Je ne comprends pas. Tu restes si gentille, si douce avec les autres alors qu’on t’a plus d’une fois meurtrie »murmurais-je en revenant me serrer dans ses bras. « TU as tellement souffert par ma faute… Je m’en veux.. Si j’avais ne serait-ce soupçonné tout cela, je l’aurais arrêté. Je pensais qu’elle se contentait de te prendre de haut »

Thaïs n’en n’avait jamais parlé car à l’époque déjà, elle craignait que Caleb ne s’en fasse pour elle. La plus grande force de l’irlandaise était justement son sourire, sa gentillesse, dont tant de fois les autres avaient hélas abusé. « Je ne dis pas que ça ne m’atteint pas… mais je n’ai juste pas envie de devenir comme eux. Je considère que la vie m’a offert une chose merveilleuse, te rencontrer, et que j’ai plus de raisons de sourire en pensant à ça que de pleurer » avoua-t-elle, même si sa sensibilité restait malheureusement très forte. « Non, non, non ! Je n’ai pas souffert par ta faute Caleb. Tu m’as offert le bonheur d’être aimée, tu m’as offert une famille, puis deux beaux enfants, tu ne cesses de me protéger… c’est le monde qui est cruel, pas toi, et si je peux rester à tes côtés, je peux tout supporter. Il n’y a que toi qui compte. »

« J’aimerai avoir ton courage et ta force de caractère » avouais-je en toute franchise. Thais méritait tellement plus que la méchanceté des hommes et des femmes peuplant cette Terre. « Je suis si fier de toi, si tu savais combien je suis fier et nos enfants auront la meilleure mère possible » ajoutais-je en redessinant les contours de son visage du bout des doigts. « Tu as souffert parce que tu m’aimais et je ne peux pas le tolérer. Je n’ai jamais accepté la violence gratuite alors… quand cela te concerne, j’ai simplement des envies de meurtres »

« Mais tu es courageux mon ange… tu ne t’en rends peut-être pas compte mais tu as tellement supporté également et pourtant tu as relevé la tête ! » s’exclama-t-elle, refusant qu’il minimise son courage alors qu’il en était largement doté. « Je suis fière que tu sois fier de moi… mais tu sais, il vont avoir le meilleur papa poule de tous les temps ! Tu comprends maintenant pourquoi j’ai autant réfléchi à une solution pour toi ? Je ne veux pas que tu souffres non plus, ça me donne envie de cogner. C’est bête mais j’ai envie d’être ton roc autant que tu es le mien… »