(+ Thais) Just a complication..

La vie pouvait se montrer chienne de temps en temps et cela sans que rien ne le prédestine mais il faut croire que dès fois, tout était une question de karma. Le miens devait être vraiment pourri car j’avais l’impression que quoique je fasse, rien ne tournait rond. Prenez le boulot, tout aurait été génial si un mec ne s’amusait pas à me prendre pour son bouc émissaire au nom d’une vendetta ridicule contre la mafia. Et mon supérieur restait impuissant à m’apporter le moindre soutien. Mes doigts grattèrent d’autant plus furieusement les cordes de ma guitare tandis que je fronçais les sourcils. Etre considéré comme un ripou est déjà difficile à supporter mais le harcèlement quasi quotidien de cet homme commençait à me taper sur le système mais surtout à me stresser au point, de provoquer un début d’attaque. L’incident avait eu lieu une semaine auparavant et si je ne m’étais pas écroulé devant Thais, sûrement serais-je en train de bouffer les pissenlits par la racine. En parlant de ma femme, celle-ci venait de rentrer de sa journée de cours. « Salut »marmonnais-je tout en continuant à jouer de la guitare… dans le plus simple appareil ; signe chez moi que rien n’allait. « La journée a été bonne ? »

Pour ainsi dire, la journée de cours avait été des plus assommantes pour Thaïs, et elle n’avait qu’une hâte : retrouver Caleb et qu’ils puissent se bichonner mutuellement. Mais à peine avait-elle mis un pied à l’intérieur de leur maison en rénovation que déjà elle sentit que quelque chose clochait : il continuait à gratter sa guitare sans hésitation aucune… et il marmonnait un simple « salut » sans se lever pour l’accueillir comme d’ordinaire. « Bonsoir chéri… journée assommante ! Mais j’ose à peine te retourner la question… » ajouta-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, s’approchant pour mieux éloigner la guitare du corps de Caleb de seulement quelques millimètres pour mieux frôler son junior et s’agenouiller la seconde qui suivit. « Il s’est passé quelque chose… je te fais un massage d’abord ou tu me racontes ? »

Le boulot que je chérissais le plus au monde était devenu une source de stress permanent. Je n’osais presque plus rendre mes rapports tant je savais que ce connard allait les lire avec une loupe pour être certain de relever toutes les incohérences possibles et inimaginables. Dès que je le voyais, je sentais la colère bouillir mais au-delà de ça, c’était le sentiment de pure injustice qui me bouffait littéralement. Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter un tel traitement ?! Rien. J’étais juste ami et/ou affilié avec les mauvaises personnes. Cela faisait-il de moi un flic ripou ? Pas certain. « La journée de cours en elle-même intéressante… l’après beaucoup moins » grommelais-je tout en faisant pousser une série de note à ma guitare avant qu’elle ne me l’ôte, m’arrachant un soupire au passage. « C’est ce connard… Je vais finir par lui éclater la tronche avec tout ce qui me passera sous la main à ce moment-là » soupirais-je. « Je sais pas si je suis d’humeur à un massage » ajoutais-je.

« Tu vas certainement être d’humeur à un câlin allez viens par là » murmura-t-elle avec douceur, se plaçant sur ses genoux avec précaution pour mieux l’entourer de ses bras et caresser doucement sa chevelure. Thaïs savait que ce mec était un taré et qu’il n’avait de cesse de lui chercher des poux… cela en devenait cependant invivable et bien qu’elle n’ait sûrement pas conscience de tout, elle ne pouvait pas rester les bras croisés. « Ça me tue de te savoir autant en peine mon ange… ton chef ne peut pas t’aider du tout ? »

« Ouais. Je veux bien. » murmurais-en la serrant dans mes bras, m’accordant un peu de répit tout contre elle. Actuellement, j’avais tellement besoin de son amour pour tenir le coup. L’ambiance était invivable dès que je quittais Harvard pour faire mon rapport quotidien. « Il ne peut rien. Ce type a toute autorité et s’il veut déclencher une enquête sur moi, il peut le faire autant de fois qu’il le souhaite. Je sais pas ce qu’il attend de moi et ça me gonfle »râlais-je avant de l’embrasser. « Je suis désolé de t’inquiéter avec tout ça »

Thaïs savait très bien que Caleb avait besoin d’elle et comptait bel et bien lui offrir toute la douceur et la protection salvatrice qu’elle pouvait, même si son champ d’action restait limité et qu’hélas, elle ne pouvait rien faire non plus contre cet abruti congénital. « Je crois surtout que c’est un taré qui ne prend son pied que lorsqu’il a un bouc émissaire dans la ligne de mire… j’te jure, ça me donne des envies de meurtres ! » souffla-t-elle non sans lui offrir un nouveau baiser, caressant doucement ses joues. « Ne t’excuses surtout pas de ça, on est une équipe tu te souviens ? Dis-moi ce que je peux faire pour t’apaiser… »

Thais m’apportait tout le réconfort qu’un homme dans ma situation pourrait avoir besoin. Je crois que j’aurais pété une durite depuis longtemps si je ne l’avais pas eu avec moi. « Il a un problème avec la mafia… Je me demande encore comment un type pareil peut avoir un flingue à la ceinture »soupirais-je avant de déposer ma main sur son ventre. « Reste avec moi… Serre moi dans tes bras… Je deviens dingue de l’avoir toujours sur le dos que j’ai l’impression de doubler mon traitement »

« Un problème avec la Mafia ? Bordel… » soupira-t-elle car déjà, elle sentait la culpabilité naître. C’est sûrement à cause du fait qu’il soit marié avec Thaïs que Caleb était aujourd’hui ennuyé par ce fou furieux. Mais autant dire qu’elle resserra doucement son étreinte sans attendre, caressant son dos, sa chevelure pour mieux lier une main à la sienne contre son ventre s’arrondissant de jour en jour. « Chéri, j’ai peur que cette situation finisse par aggraver les choses au niveau de ton cœur et de ne pas être là si jamais un jour ça dérape… »

« Ce n’est pas faute »grognais-je en voyant le cheminement de ses pensée s’affichait sur ses magnifiques traits. « Je ne regrette pas notre mariage et j’emmerde le premier que ça chiffonne »ajoutais-je tout aussi rapidement avant de déposer un baiser sur son front. J’avais mon intégrité pour moi. « Je sais… J’y pense constamment.. La seule chose que je puisse faire, c’est arrêter, lâcher l’affaire mais… ça me bouffe, c’est de l’injustice pure et dure »

« Je ne regrette pas non plus notre mariage ne va pas t’imaginer ce genre de choses ! Mais je n’ai pas envie d’être une source d’ennuis pour toi… » dut avouer Thaïs car hélas, difficile de ne pas additionner a+b de cette façon. Cet abruti avait pris Caleb en grippe en raison de sa relation, même lointaine, avec la Mafia après tout… « Mais justement, plus ça te bouffe, plus tu vas mal, je le vois bien et ce n’est pas uniquement une histoire de moral là même s’il y a ça aussi. Tu as essayé de le confronter en prenant rendez-vous dans les règles histoire qu’il ne puisse rien dire ? »