(+ Thais) Just a complication..

« Tu n’es pas responsable de sa connerie. Leo est au courant et pourtant, il me fait confiance. Ce type a juste un grain » rétorquais-je tout en caressant son ventre pour l’apaiser mais également en faire de même avec moi. J’avais besoin de me dire que la réflexion que je mûrissais depuis une semaine était la bonne. « J’ai tout essayé, ce type veut ma tête et je commence à être à bout de patience… S’il te plait, parle-moi d’autres choses » murmurais-je ayant follement besoin de me changer les idées.

« Bien sûr que ton chef te fais confiance, tout simplement parce qu’il a raison et que tu es la personne la plus intègre que je connaisse ! » s’exclama-t-elle en toute sincérité avant de lui offrir un sourire des plus attendris. « Te changer les idées ? » Thaïs se redressa pour mieux se mettre à califourchon sur lui, l’embrassant avec un tantinet plus de passion pour mieux commencer à s’effeuiller sous ses yeux. C’était une bonne façon de lui changer les idées non ?

« Merci… Merci de penser ainsi »murmurais-je non sans l’embrasser avant d’arquer un sourcil et d’éclater de rire. « J’aime ta façon de me changer les idées ! » rigolais-je avant de glisser mes mains sur ses hanches, l’aidant à s’effeuiller tandis qu’une certaine partie de mon anatomie criait son admiration pour elle en se levant pour Danette. Je l’attirais à moi une nouvelle fois, l’embrassant avant de me relever tout en la gardant dans mes bras, pour mieux nous rendre dans la chambre.

« Je le pense et je vais même te me prouver ! » énonça-t-elle fièrement avant de couvrir littéralement son corps de baiser non sans poursuivre son effeuillage, pour mieux lui prouver une fois dans la chambre combien elle avait à cœur de lui changer les idées. Hélas, leur quotidien ne fut pas plus évident les jours qui suivirent, Caleb semblant de plus en plus usé par la situation dès qu’il rentrait et Thaïs se trouvant de plus en plus impuissante. Le pire fut lorsqu’elle reçut carrément la visite du fameux taré en question, qui lui fit subir un véritable interrogatoire en règle après avoir légèrement forcé l’accès à leur maison et malheureusement, Caleb était toujours en cours. Le pire fut lorsque l’homme bouscula l’irlandaise en feignant de ne pas faire exprès pour mieux la rattraper, lui plaquant mystérieusement sa main contre ses lèvres. « Lâchez-moi ! » fit-elle en se dégageant. « Écoutez je vous dis que mon mari n’est pas rentré et que je n’estime pas devoir répondre à la moindre de vos questions, alors sortez de chez moi » fit-elle alors qu’il venait de s’emparer de sa main pour se mettre à la complimenter détestablement sur sa beauté.

La fatigue nerveuse s’ajoutait à la fatigue physique car les insomnies devenaient de plus en plus fréquentes à mesure que la situation empirait. Je ne prenais même plus le temps d’aller à la Lowell ou de voir mes amis, restant cloitré à la maison dans les bras de ma femme. Ce jour-là, comme d’habitude, je rentrais directement des cours n’ayant pas la foi d’aller faire mon rapport. Leo l’avait bien compris et acceptait désormais que je les fasse par l’intermédiaire du téléphone. « Qu’est-ce que vous foutez là ?! » grognais-je en attrapant le type par le col pour le dégager et l’éloigner de ma femme. « Sergent attention.. Vous êtes limite brutal avec moi, je pourrais porter plainte pour coups et blessures » attaqua-t-il tandis que je le fusillais du regard. « Vous êtes chez moi, sur une propriété privée alors si je veux vous péter la gueule, je n’aurais qu’à me positionner en légitime défense. Il faudra alors expliquer pourquoi vous étiez chez moi… Un harcèlement et tentative de viol sur ma femme, je pense que ça pourrait chercher loin ! »contre-attaquais-je. [i] « Mais je n’ai jamais… »[i] « C’est vous qui le dites…Ma femme est aveugle, seule et enceinte. Vous entrez chez nous de force… Je vous surprends et défends mon épouse. Fin de l’histoire » déclarais-je froidement avant qu’il ne me rende mon regard et ne s’en aille. « Tu vas bien ?! Il ne t’a rien fait ? »

Pour le coup, même si elle n’en n’avait pas forcément montré les moindres signes, Thaïs avait sincèrement balisé. Qui sait ce dont ce fou furieux aurait été capable si Caleb n’était pas arrivé à ce moment là. « Tu peux peut-être t’en servir ? Je témoignerai ! » s’exclama-t-elle avant d’avoir légèrement la tête qui tourne et le visage pâlissant à vue d’œil. « J’ai la nausée, je ne me sens pas très bien… » avoua-t-elle en se retenant à l’un des bras de Caleb pour mieux se ruer vers l’évier. Mais ça ne calma pas le malaise, car ses jambes devenaient incapables de supporter son poids, la faisant tomber à moitié à la renverse même si elle était toujours bien consciente.

« Je verrais. J’en parlerai à Mallory, elle s’y connait bien mieux en recours judiciaire » répondis-je avant de froncer les sourcils, la voyant mal en point. « Chaton ?! » m’inquiétais-je aussitôt avant de la rattraper quand elle tomba à moitié à la renverse. « Qu’est-ce qui se passe ?! »lui demandais-je tout en la soulevant dans mes bras. « Je t’amène aux urgences ! » lui dis-je aussitôt en bénissant notre idée d’avoir déjà acheté la voiture pour mieux l’allonger sur la plage arrière.

« Il faudrait l’appeler ! » s’exclama-t-elle, bien décidée à tout mettre en œuvre pour que Caleb se sorte de ce cauchemar. Là, le type avait commis une erreur et poussé bien trop le bouchon. « Caleb… » murmura-t-elle une fois sur la plage arrière, gardant conscience mais difficilement. Par chance, elle fut prise aussitôt en charge une fois aux urgences, avant qu’un interne ne vienne donner des nouvelles à Caleb une fois les premières analyses faites. « Nous n’en sommes pas sûrs à cent pour cent mais il semble que votre femme ait été victime d’un empoisonnement. Mort au rat, par inhalation vu la réaction. Nous en saurons plus dans quelques heures mais ne vous inquiétez pas, vous nous l’avez amenée à temps, il n’y aura pas de séquelle, ni sur elle ni sur les fœtus. Vous pouvez aller la voir, nous risquons de la garder quelques jours en observation pour être certains que tout va bien par contre. »

J’allais le massacrer, j’allais le tuer, j’allais lui faire regretter sa naissance ! Voici les pensées que j’avais avant d’être rejoint par notre Bawi national, le Madec étant actuellement à Hawai. « Ne vous inquiétez pas les filles, elle va bien… » leur expliquais-je tandis que Mina tempêtait haut et fort qu’elle allait castrer ce mec mais je déclinais l’offre. Bambi leur promis de passer le lendemain pour voir Thais et je les remerciais avant de rejoindre ma femme. « Comment tu te sens ? »lui demandais-je en prenant sa main entre les miennes pour la porter à mes lèvres. « Je vais lui faire regretter son geste, je peux te l’assurer »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Thaïs se sentait lourde, terriblement lourde, comme si on l’écrasait avec une pierre de plusieurs tonnes. Mais elle caressa immédiatement la joue de Caleb comme pour le rassurer. « Plutôt vaseuse mais on va bien chéri, les médecins l’ont dit » énonça-t-elle d’une voix faible non sans lier ses doigts aux siens. « Ce type me fais peur Caleb… pas seulement pour les jumeaux et moi même s’il a faillit nous tuer mais pour toi aussi. Je peux pas m’empêcher de me demander ce que va être la prochaine étape, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose ! » fit-elle en laissant quelques larmes s’écouler de ses yeux rougis à cause de l’empoisonnement.