(+ Thais) Just a complication..

« Pourquoi voudrais-tu que je fasse une connerie ? J’ai une famille et j’en suis heureux… Je ne compte pas te laisser ma chérie, jamais »lui assurais-je avant de la consoler entre mes bras, caressant son dos de haut en bas pour l’apaiser d’une quelconque manière. J’appelais ensuite Declan et sa réaction fut celle que j’escomptais et redoutais en même temps. « Il a dit qu’il prend le premier vol pour rentrer » haussais-je les épaules. Inutile de dire qu’il avait posé des questions sur la situation mais j’étais resté vague. Il y avait des choses qu’on ne parlait pas au téléphone.

« Je ne sais pas, j’ai sûrement besoin d’entendre ces mots » dût-elle admettre car après ces semaines d’horreur, Thaïs ne pouvait pas s’empêcher de redouter le pire vis-à-vis des prochaines. Elle connaissait Caleb mais également son goût pour son métier ainsi que pour la justice… il allait être affecté par sa démission et nul ne le savait mieux qu’elle. « Je suis terriblement désolée si tu savais chéri » murmura-t-elle non sans tendre ses bras pour qu’il revienne auprès d’elle. « Tu es mon roc Caleb… »

« Arrête… s’il te plait arrête… Jamais au grand jamais, je te rendrais responsable de ma démission, tu m’entends ?! Jamais »martelais-je mon message pour qu’elle le comprenne tout en m’allongeant contre elle, bien décidé à la veiller toute la nuit s’il le fallait. « Et toi, tu es mon essentiel »soufflais-je contre son cou en la serrant davantage contre moi. « S’il te plait, ne te sens pas coupable, tu n’y es pour rien pour la débilité ni la méchanceté de cet homme »

Les lèvres de Thaïs tremblaient légèrement d’émotion car elle ne pouvait pas s’empêcher de prendre tous les torts comme à son habitude, même si le discours de Caleb finissait par s’inscrire dans son esprit, au point de lui faire hocher vivement la tête. « D’accord… mais je veux tellement que tu sois bien, heureux et je sais que ce boulot c’est aussi ta vie » s’expliqua-t-elle pour qu’il comprenne son inquiétude. « Je te promets de tout faire pour t’aider dans la mesure de mes possibilités et de te soutenir quoi qu’il advienne… »

« Non… TU es ma vie ! Thaïs, je n’ai pas besoin de ce boulot pour vivre mais j’ai besoin de toi. Cela me fera un coup au moral mais je m’en relèverai comme je me suis relevé des autres choses qui ont traversé ma vie… Seulement, je ne peux pas vivre sans toi. Impossible, jamais » lui murmurais-je avant de l’embrasser, essayant de lui faire penser à autre chose. « Et si nous imaginions un peu l’avenir de nos enfants ? »

Caleb parvint, à l’aide de ses mots, à lui arracher son tout premier sourire tendre depuis de longues heures. Il n’y avait que lui pour illuminer sa vie pourtant bercée par les ténèbres à cause de sa cécité. « Mais toi aussi tu es ma vie Caleb, et il n’est pas question que l’on se sépare même une minute. On trouvera une solution, et tu pourras compter sur moi à chaque seconde. Parle-moi si ça ne va pas, ne me tiens pas à l’écart sous le fallacieux prétexte de m’épargner ! » le supplia-t-elle avant de l’embrasser une nouvelle fois, lui souriant en caressant doucement ses joues, son front collé au sien. « Qu’est-ce que tu avais en tête mari de moi ? »

« Promis mais tu sais que je ne suis pas du genre à parler beaucoup mais je ferais un effort… seulement toi, promets-moi que tu ne te pourriras pas la tête avec une culpabilité inutile. Ma décision est de mon fait… Tu ne m’as jamais mis de couteau sous la gorge alors je l’assumerai » lui répondis-je. Je voulais bien faire un effort mais je voulais que ce dernier soit dans les deux sens sinon plus elle culpabilisera et plus je me renfermerai. Je connaissais la chanson d’avance. « Humm ben je verrais bien notre fille est une brillante musicienne… notre fils… je sais pas pourquoi, je le verrais bien militaire »

« Je te promets de faire tous les efforts possibles ou si jamais je n’y arrive pas, tu peux être sûr que je t’en parlerai » lui avoua-t-elle, bien décidée à ce qu’ils se serrent puissamment les coudes pour ne surtout pas lâcher prise vis-à-vis de leur couple. C’était plus étonnant que jamais. « On assisterait aux concerts de Siloë et aux décorations de Raph… c’est peut-être idiot mais j’ai hâte de pouvoir bisouter leurs petites mains potelées ! »

« Espèce de maman gâteau puissance mille ! Tu vas être pire que ma mère lorsque ma sœur est née… C’était ignoble, elle passait son temps à gagatiser »rigolais-je mais j’avais beau me moquer gentiment, je savais que je serais le premier à être complétement gaga de nos enfants. « On fera tout pour leur offrir le meilleur des avenirs et je me ferais une raison si mon fils veut devenir ambassadeur… ou styliste dans un magazine de mode »grimaçais-je.

« Tu peux être sûr que tu vas devoir prendre rendez-vous des semaines à l’avance pour gagater à ton tour ! » avoua-t-elle sans honte aucune car après tout, Thaïs serait la première à les veiller des heures durant, juste pour le plaisir et être certaine qu’elle n’était pas en train de vivre un doux rêve. « Pourquoi t’imposer de telles pensées ? Je suis sûre que nos deux enfants nous rendront fiers ! »