(+ Caleb) You're in trouble right now body ! ~ Flashforward

« Sincèrement Caleb, je m’en fous tu vas avoir tout le loisir de faire toutes les conneries que tu veux maintenant, sois content ! » répliqua-t-elle car il ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas été prévenu à un moment donné. Puisqu’il n’était manifestement intéressé que par faire des conneries avec sa jumelle, alors grand bien lui fasse mais Thaïs voulait se protéger dans toutes ces choseries. « Je n’ai pas dit que tu ne pouvais pas leur dire au revoir, ne me fais pas passer pour la tortionnaire Caleb, c’est toi qui chies depuis des semaines, pas moi ! Je t'avais mis en garde, tu ne m'as pas écoutée tant pis pour toi ! »

« T’es pas la tortionnaire mais tu me fous quand même à la porte »marmonnais-je avant de la dépasser pour aller embrasser mon fils et ma fille pour mieux partir en claquant la porte, sans un regard ni un autre mot. Pourtant, deux jours plus tard, en constatant que mes cadeaux ne marchaient pas et que son meilleur pote habitait sous mon toit, je ne pus m’empêcher de me bourrer la gueule mais sévèrement pour venir gueuler sous les fenêtres. « MACGREGOOOOR !! DESCEND TE BATTRE !! TU VEUX ME PIQUER MA FEMME ALORS VIENS TE BATTRE ESPECE D’ARISTO DE MON CUL !! »

Alistair avait demandé à Thaïs de bien vouloir l’héberger car malheureusement, il vivait aussi mal cette situation pourrie. Ils n’avaient aucune solution, l’un comme l’autre, mais se serraient au moins les coudes. Sauf que quelques jours plus tard, la blondinette fut alertée alors que son meilleur ami était à une soirée caritative, par les cris de Caleb, manifestement décidé à le provoquer en duel. Elle sortit pieds nus, en nuisette, plutôt hallucinée. « Non mais tu as perdu la tête, tu te rends compte de l’heure qu’il est ?! Tu vas réveiller les enfants avec tes choseries ! Puis Ali n’est pas là, c’est quoi ces conneries de duel ?! »

La colère me bouffait les entrailles et ma dégaine prouvait à quel point, je survivais mal sans ma famille. Pas rasé, l’odeur approximative –à moins qu’on aime l’odeur puissante d’un homme, un vrai…pas lavé depuis deux jours ; et surtout la chemise ouverte, une bouteille à la main. « Il m’a piqué ma femme alors je viens me battre ! T’es à moi Thais… t’es pas son chaton… Y a que moi qui aie le droit de te faire ronronner !! Alors m’en fous, je vais lui casser sa gueule, je vais lui apprendre à dire bonsoir au trottoir ! »rétorquais-je avec un regard à la fois malheureux et colérique. « Tu avais pas le droit de me quitter à nouveau… Je veux pas attendre sept ans encore… Je t’aime moi ! Je t’aime à en crever !! Alors appelle le… Dis lui qu’il montre ses couilles ici et de suite car moi, je suis un homme, un vrai, un dur et un tatoué depuis ce soir ! »

« Comment ça tatoué ?! » manqua-t-elle de s’étrangler avant de voir un pansement dans le haut de son dos. Autant dire que Thaïs leva les yeux au ciel avant de lui prendre sa bouteille. « Tu vas surtout me suivre à la douche ! » fit-elle en s’emparant de son bras pour le pousser à entourer ses épaules, soupirant qu’il se soit mis dans un état pareil mais ne lui laissant pas le choix que de la suivre jusqu’à la salle de bain, où elle le déshabilla avec douceur, puis à la cabine de douche, où elle entra encore habillée pour mieux faire couler l’eau. « Tu es marteau Caleb Weyss et je te signale que tu t’es mis dans la merde tout seul ! Il ne se passe rien entre Alistair et moi, tu divagues, il est comme mon grand frère. »

« Je me suis tatoué pour être un homme, un vrai et te plaire… Je suis fou de toi Thais »marmonnais-je tout en la laissant me conduire vers une douche. « On est pas obligé de faire l’amour sous la douche, on peut faire preuve de romantisme… Je suis un peu bourré mais je tiens encore la route mamour » protestais-je tout en me laissant paradoxalement faire comme un gamin perdu. Je la laissais me déshabiller puis m’installer dans la baignoire en grognant. « Tu vas être toute mouillée, mets toi toute nue… Je suis ton mari, je peux voir non ? »protestais-je avant de détourner le regard. « Tu dis ça pour me faire plaisir mais Frey l’a vu tout nu ici !! Je sais que c’est ton amant mais je te pardonne hein… je te le ferais oublier »

« T’avais pas besoin d’être tatoué pour me plaire c’est quoi ces conneries ?! » s’exclama-t-elle, littéralement esbaudie que Caleb se soit mis de telles choses en tête. « Pas grave, je serais mouillée pour l’instant tu vas me faire le plaisir de fermer les yeux pour que je puisse te laver » fit-elle non sans prendre sa fleur de douche pour le laver avec des gestes extrêmement doux, sans oublier les cheveux bien évidemment. « Je n’ai pas d’amant alors arrête de dire ça, et je n’étais pas là au moment où Freyja est venue donc je suppose qu’il devait sortir de la douche, je n’en sais rien. » Thaïs le rinça, le sécha et l’entoura de son peignoir pour mieux aller l’allonger comme si elle gérait son fils et non son mari. « Dors. »

Ses mots avaient du mal à percer le brouillard entourant mon esprit. Je me sentais si seul et si triste que même la présence de ma sœur jumelle n’arrivait à compenser et pourtant, dieu seul savait combien je l’adorais… Seulement, Thais m’était indispensable pour survivre. « Je veux pas dormir. Quand je dors, je rêve que tu es près de moi mais au réveil, il n’y a personne et ça me fait mal au cœur. Je ne veux pas dormir car je suis qu’un connard qui ne mérite pas de vivre car j’ai perdu la femme la plus extraordinaire… En fait, je te perds tout le temps, je ne sais pas te garder. Je t’ai perdu à quatorze ans puis à dix-neuf ans et maintenant à vingt-cinq. Je ne te mérite pas… Pour ça que tu me fuis car tu sais que je vaux pas un clou »murmurais-je en laissant échapper une larme de tristesse car bourré comme j’étais, c’était de la pure sincérité qui sortait brute de décoffrage.

Le discours de Caleb lui arracha le cœur et ce fut comme une nouvelle punition pour Thaïs. Désormais assise sur le fauteuil juste en face du lit, elle plaça ses coudes contre ses cuisses pour mieux se passer plusieurs fois les mains contre son visage, essuyant au fur et à mesure les larmes qui y perlaient. « C’est faux, c’est moi qui te perds cette fois. Tu n’arrêtes pas de t’éloigner de moi, de retomber en adolescence et plus tu te rapproches de ta jumelle en faisant des conneries, plus tu nous éjectes, les jumeaux et moi. Je t’aime de tout mon cœur et je ne peux pas vivre sans toi Caleb, je veux juste te faire réagir et j’en peux plus de passer mes nuits à me demander ce que tu vas encore inventer avec Frey, si tu ne vas pas te retrouver purement et simplement en taule ou pire, si l’une de vos conneries ne va pas finir par te tuer ! Tu ne prends plus ton traitement, tu vas d’inconsciences en inconsciences… j’en peux plus Caleb. Faut que ça s’arrête ! »

« Faut que ça s’arrête ? » marmonnais-je sans trop savoir ce qu’elle sous-entendait par là mais je ne pus m’empêcher de l’attirer à moi pour la garder contre mon cœur, m’endormant comme une masse, poursuivi dans mon sommeil par d’innombrables cauchemars où je voyais Thais en pleurs devant ma tombe ou encore en train de partir sans se retourner. Je terminais par me réveiller en sueur au petit matin. Thais dormait encore tout contre moi et délicatement, je me glissais hors du lit puis hors de la maison après m’être assuré que nos enfants allaient bien et n’avaient besoin de rien. La boîte de médicament était toujours aussi intacte mais le soir venu, j’étais de retour, profitant de l’absence de ma femme pour transformer le salon en un véritable jardin composé uniquement de ses fleurs préférés, de nounours en tout genre et de ballons « forgive me » ; « Happy Hanouka » ; « Go Boston Celtic »… Oui, ils avaient été rapidement en rupture de stock côté ballons. « Pardonne moi » lui demandais-je en apparaissant devant elle, à genoux, le regard du chat potté. « Je sais que je suis un mauvais mari mais je te promets d’arrêter mes conneries, d’être le plus présent possible. Fini les conneries avec Frey ! »