(+ Caleb) You're in trouble right now body ! ~ Flashforward

« Le jour où tu suivras ton traitement comme il faut aussi ! » grogna-t-elle car en prime il lui avait fait la peur de sa vie. Mais Thaïs ne l’empêcha pas de retourner au canapé, se recouchant par la même occasion pour ne pas plus dormir durant les heures qui suivirent. Finalement, sur les coups de sept heures du matin, elle s’habilla d’une brassière sportive et d’un short en vue d’aller courir. Les jumeaux ne se réveilleraient sûrement pas avant une petite heure, cela lui laissait le temps d’aller se vider l’esprit… elle tenta de passer à côté du canapé sans réveiller Caleb mais la chose n’était pas dite avec ce foutu parquet, certes très joli, mais craquant facilement.

« Ouais ben il me saoule ce traitement » râlais-je en retournant me coucher car sinon, elle serait en prime capable de me reprocher de jouer de mes problèmes cardiaques pour l’attendrir. Autant ne pas tenter le diable même si cela me faisait chier de retourner sur ce canapé inconfortable. « Note à moi-même, rajouter une chambre d’ami »soupirais-je tandis que je peinais à trouver une position pour dormir. Résultat des courses : insomnies. « Tu vas où ? » lui demandais-je en me redressant, la toisant avec un regard de chien battu. « Tu me fais encore la tête ? »

« Inconscient ! » avait-elle finalement lancé pour mieux ruminer tout le reste de la nuit dans son lit, non sans sursauter lorsqu’elle voulut s’éclipser au petit matin. « Je vais courir pour calmer mes nerfs, pourquoi ? » lâcha-t-elle sans douceur en le fusillant à moitié du regard. « Je dois réitérer ce que j’ai dis hier ? Tu n’estimes pas avoir fait une énième bourde alors là-dessus je crois qu’on est pas partis pour être d’accord avant loooongtemps » lui fit-elle remarquer avant de sortir, mettant ses baskets sur le banc à l’extérieur, n’ayant pas envie de le confronter ensuite. Thaïs partit quelques minutes plus tard pour un long jogging, ne revenant qu’une bonne heure après, essoufflée et en sueur vu qu’elle n’avait pas dormi.

« Putain qu’elle est têtue » lâchais-je une fois seul dans le salon, me levant pour mieux nous préparer un petit déjeuner, lavant les biberons pour nos enfants histoire d’occuper mes mains et ma tête. Ce n’est que lorsqu’elle revint que je lui adressais la parole. « Tu prends le petit déj avec moi où tu vas vraiment m’ignorer jusqu’à la fin des temps ? Je me suis excusé, je vois pas quoi faire d’autres hein mise à part ramper à tes pieds en te suppliant »soupirais-je car ok, j’avais merdé mais bon, je m’étais excusé.

Malgré ce jogging hardu, Thaïs ne se sentait pas plus calme ni plus sereine. A vrai dire, tout lui rappelait cette putain de situation pourrie et à la veille, à ce qu’elle avait vu. Par conséquent, que Caleb lui lance ça dans les gencives ne la mit pas du tout de meilleure humeur. « Si jamais j’avais fait la même avec Alistair, tu aurais aimé ? Tu aurais pensé que c’était juste fun et que j’avais le droit de m’amuser sous le fallacieux prétexte de rattraper le temps perdu ? Je ne crois pas ! J’arrive pas à m’enlever cette putain d’image de la tête alors excuses-moi mais je n’ai pas vraiment faim ! » fit-elle en se ruant dans la chambre pour mieux commencer un petit exercice de respiration en vue de calmer les tremblements qu’elle avait aux mains à cause de l’adrénaline.

J’attendais bien sagement qu’elle rentre de son footing, jouant les parfaits homme au foyer alors que je balisais sévèrement à l’intérieur. Cela n’allait pas arranger mes problèmes de cœur mais rien à foutre, je voulais qu’elle me pardonne. J’avais merdé mais quand même, elle n’allait pas m’en vouloir trois cent ans. « J’étais bourré Thais et ma sœur aussi, on a couché avec personne, on s’est pas frotté contre quelqu’un, on était simplement tous les deux torchés et on se sentait comme seul au monde. Ok y avait un public mais j’ai même pas fait gaffe »soupirais-je avant de la voir se ruer dans la chambre. « PUTAIN CA FAIT CHIER ! »m’écriais-je en balançant le petit dej dans la poubelle pour mieux aller jardiner comme un taré. Le lendemain, en voulant faire la dernière connerie avant la sagesse, Freyja et moi… Comment dire ?! On fit la plus GROSSE boulette de toute notre vie. « Chaton, je te promets, vous n’étiez absolument pas visés » lui dis-je en rentrant comme un fou à la maison après avoir déposé ma sœur chez elle.

Pour une boulette, c’était une boulette. Non seulement sa robe blanche était foutue mais ses cheveux allaient avoir du mal à s’en remettre. Autant dire que Thaïs rentra aussitôt chez eux pour prendre une douche, essayant de palier aux dégâts mais si sa peau faisait une mini réaction allergique, ses cheveux, n’en parlons même pas. Caleb fut à peine rentré que la gifle partait déjà alors qu’elle n’était habillée que d’une serviette et qu’elle admirait encore le désastre sur sa chevelure blonde devant le miroir. « Je m’en fous !! Il n’y a plus de chaton, je t’avais prévenu ! Tu as un sac de prêt dans l’entrée, c’est tout ce que j’ai à dire ! »

La gifle était cinglante et je grimaçais en me massant la joue. Je l’avais cherché, c’est le moins qu’on puisse dire même si techniquement, je n’avais pas songé un seul instant qu’elle serait la victime de cette dernière mauvaise blague. « Thais, je te promets, c’était notre dernière connerie, on s’était juré d’arrêter de suite après… »plaidais-je ma cause avant de froncer les sourcils. « Tu me fous dehors ?! » lui demandais-je incrédule. Franchement, elle ne pouvait pas me jeter pour ça quand même ?!

« Mais bien sûr, la dernière jusqu’à la prochaine ? J’en ai assez vu et entendu sans compter que je dois rattraper tes conneries sur mes cheveux ! » maugréa-t-elle sans douceur avant de lui pointer le sac qu’elle lui avait fait en toute hâte juste après être rentrée. « Tu vas partir quelques jours, c’est nécessaire. Tant que tu te conduiras en gamin et pas en père de famille, on n’aura rien à se dire et je ne veux pas de toi dans cette maison. »

« Mais non, c’était véritablement la dernière, c’était le baroude d’honneur en quelque sorte et je suis dégouté que ce soit tombé sur toi » soupirais-je avant de me passer une main lasse sur le visage. « J’y crois pas, tu me fous dehors… J’hallucine ! » marmonnais-je en attrapant le sac. « J’ai le droit de dire au revoir à mes gosses ou va falloir que je fasse une demande en trois exemplaires à ton avocat ? »