(+ Mallory) Devenir père est une mission à haut risque...

« Fais ce que tu veux »marmonnais-je la laissant partir. J’avais besoin d’être seul, de peser le pour et le contre. Mallory ne voulait pas comprendre que j’en avais marre de faire d’elle une vulgaire maitresse. Je voulais bien plus pour nous et je commençais à perdre patience surtout maintenant qu’elle attendait notre enfant. Je crois que j’étais un peu trop sur les nerfs ces derniers temps et que tout menaçait de sortir. Toutefois, quand elle revint, j’étais en train de lire calmement enfin je m’évertuais à lire ce foutu livre traitant de la paternité.

Comme il fallait s’y attendre, Declan campa sur ses positions et demeura allongé sur sa serviette tout le temps où elle dégusta sa glace. Mallory finit par revenir en levant les yeux au ciel. « La paternité pour les nuls… ah ouais carrément tu es paré » nota-t-elle sans moquerie pour mieux étaler sa propre serviette et ôter le haut de son maillot pour mieux s’allonger sur le dos, fermant les yeux. Inutile de reprendre la conversation précédente : il risquait de lui sauter au cou. Puis il ne lui avait pas demandé d’aide pour lire, pas vrai ?

« Vu le père que je me trimballe vaut mieux que je lise ce bouquin et que je lui offre par la suite »haussais-je les épaules, la regardant du coin de l’œil se mettre topless. « Tu devrais mettre de la crème sinon tu vas cramer bébé » lui fis-je remarquer tout en essayant de poursuivre ma lecture mais comment dire, je passais trois plombes sur la même foutue page si bien qu’à la fin, j’abandonnais, attrapant le tube de crème. « Je peux t’en mettre si tu veux »

Mallory laissa échapper un petit rire. « Oh sans doute mais tu devrais surtout te faire confiance, enfin ce que j'en dis ! » ajouta-t-elle dans un petit soupir, comme si elle pissait dans le Rhône pour augmenter le niveau en disant ça. « Mais tu m’as déjà badigeonnée, je t’assure que moi aussi je suis parée ! » ajouta-t-elle en lui lançant une petite œillade non sans refermer les yeux juste après. « Je bronze juste quelques minutes ça va aller. »

« Bah c’est toujours bon de prendre des conseils, j’y connais rien, j’ai jamais été père »haussais-je les épaules. « J’imagine que c’est pas dans ce bouquin que je saurais que non, il ne faut pas offrir le premier couteau pour les quatre ans de son gosse » haussais-je les épaules avant de lui conseiller de mettre de la crème. « Je t’en ai mis sur le ventre pas ailleurs enfin fais comme tu le sens » terminais-je par lui dire tout en reposant la crème, m’asseyant pour regarder l’océan qui s’étendait à perte de vue.

« Ce n’est pas parce que tu ne l’as jamais été que tu n’en seras pas un bon mais oui, effectivement, pour ces quatre ans tape plutôt dans les figurines de super-héros » avoua-t-elle non sans lever les yeux au ciel une nouvelle fois pour mieux prendre la crème et, sans même se redresser, en appliqua doucement contre sa poitrine, ses bras, puis ses jambes en démontrant aisément sa souplesse. « Tu vois je t’écoute » chercha-t-elle à le dérider parce que sinon, ils n’étaient pas sortis de la berge.

« Tu m’écoutes mais tu as salopé tout mon plan digne de Cortex »râlais-je mais mon léger sourire démontrait que je plaisantais plus qu’autre chose. « Je m’étais dit que si je t’étalais la crème, fallait que je te touche et si je te touchais, je pouvais peut-être déclencher les titillements et que l’on aurait pu se réconcilier sur le sable… mais tu as tout cassé »soupirais-je sur un ton mélodramatique avant de revenir sur la question des figurines. « Je lui achèterai la collection du Parrain »

Mallory poussa un soupir. Décidément elle avait tout faux mais en même temps pour lire dans les réactions de Declan, il fallait avoir les neurones et les axones salement accrochés ! « Faut croire que je suis un mauvais Minus et gogole en plus… » soupira-t-elle une nouvelle fois avant de lui tendre la crème, l’air défiant. « J’en ai pas mis assez chef, je sais pas comment on fait, faut que tu contrôles la chose en tant qu’inspecteur en chef des travaux finis ! »

« Arrête de te descendre en flèche, t’es pas plus conne que la moyenne bien au contraire bébé »rétorquais-je tout en la toisant d’un air réprobateur avant de laisser échapper un petit rire. « Par contre, on peut pas te reprocher ton manque de culot » plaisantais-je tout en lui faisant signe d’approcher pour mieux l’installer à genoux devant moi, tout en étant dans la même position. Je déposais une noisette de crème au creux de la main, commençant par ses bras sans la quitter du regard. « Au fait, call me god… c’est mieux que chef » lui dis-je avec un petit clin d’œil.

« Mais je me descends pas c’était de l’humour ! Le jour où je serai gogole au secours je me petit suicide aux figues moisies ! » s’exclama-t-elle car pour le coup, Mallory n’avait même pas souhaité s’insulter. C’était simplement un trait d’humour de mauvais goût, comme bien souvent. « Et j’ai le droit de dire que si je manque pas de culot, toi t’as les chevilles de la taille du Sahara… God ? » Le pire, c’est qu’elle frissonnait déjà…