(+ Mallory) Devenir père est une mission à haut risque...

« Déjà en ne t’éloignant pas de moi pour commencer » rétorquais-je tout en la ramenant dans mes bras. « Après, tu pourrais m’embrasser, me dire que tu m’aimes et que je suis pas un mufle » poursuivais-je tout en glissant mon visage au creux de son cou, déposant de légers baisers mouillés sur sa peau. « C’est juste que nous venons pas du même monde quoique tu dises. Je ne veux pas que tu me vois comme un type lourdingue sans éducation… et quand tu me traites de mufle, ça me fait cette impression. C’est con je sais mais j’essaie de gommer mes différences et pour le coup, limite, j’avais l’impression d’être un crevard »

Mallory fut rapidement ramenée dans les bras de Declan alors qu’il se lançait dans un discours qui lui arracha une grimace. Depuis quand ils avaient des différences, eux deux ?! La jolie Eliot n’avait pas cette impression, c’était le moins que l’on puisse dire. Elle s’empara donc de son visage, déposant un frêle baiser contre ses lèvres. « Je t’aime, tu n’es pas un mufle et encore moins un crevard » lança-t-elle d’un ton on ne peut plus sincère. « C’est pas parce que je dis que tu es un mufle que tu n’as pas d’éducation ou que tu es un crétin, juste qu’un mot m’a choquée, c’est tout. Ne mélange pas tout… je ne te considérerais jamais comme ça et là-dessus, tu peux me faire confiance. »

« Merci »murmurais-je avant de l’embrasser tendrement. Peut-être que ce n’était pas grand-chose pour Mallory mais plus le temps passait et plus notre relation devenait forte et profonde et plus j’avais besoin de me rassurer. C’est idiot mais pas tant que ça. Depuis des années, je passais plus pour la grosse brute que pour l’homme raffiné que je savais être parfois. J’aimais cultiver mes différences mais le besoin de plaire à Mallory devenait vraiment important dans ma vie et par moment, il m’arrivait d’avoir peur. « Ton opinion compte plus que tout pour moi, tu le sais ça ? »lui demandais-je avant de la serrer davantage contre moi. « Je veux être un bon mari et un bon père. Je ne dis pas que mes parents ne m’ont rien appris mais on peut pas dire non plus qu’ils m’ont donné toutes les clés pour être un homme normal »

« Mais de quoi ? » demanda-t-elle aussitôt, curieuse pour le coup car Mallory ne savait même pas pourquoi il la remerciait. Sûrement parce qu’il n’était pas aussi sûr de lui qu’il ne le laissait entendre de prime abord… cela devait être ça. « Tout comme ton avis compte énormément pour moi Declan » lui fit-elle remarquer car cela allait dans les deux sens. « Tu seras un bon mari et un bon père, fais-toi confiance… et puis laisse-toi du temps, je te signale que je n’ai pas plus d’expérience que toi mais justement, on a toutes nos chances pour apprendre un maximum l’un de l’autre ! »

« D’être simplement toi »haussais-je les épaules. D’être aussi vraie, de ne pas jouer un rôle en ma présence, d’être près de moi quand je merdais ou pas… Il y avait tout un tas de raison derrière ce merci que je ne saurais toutes les lui dire. « En parlant d’apprendre, j’ai commencé à suivre des cours avec un professionnel pour ma dyslexie »avouais-je car c’était con mais je voulais pouvoir lire des livres à notre enfant, les mêmes mythes et légendes qui avaient bercé mon désir de devenir archéologue.

« C’est extrêmement flatteur ça Monsieur O’Malley ! » s’exclama-t-elle en rougissant juste un tantinet, charmée par ce fameux merci qu’il venait de lui énoncer. Mallory ne se voyait pas entre les bras d’un autre homme, car personne ne saurait la comprendre et la combler mieux que Declan, c’était impossible. « C’est vrai ? Oh mais c’est super ça ! Et… c’est pas trop dur ? Je peux t’aider ? » proposa-t-elle aussitôt, littéralement émue par sa démarche.

« C’est surtout sincère future Mme O’Malley » lui souriais-je, la trouvant sublime avec ce léger rougissement. J’adorais quand elle rougissait, je ne sais pas, cela lui donnait un côté fragile et innocent qui me donnait qu’une envie : la croquer et d’être le méchant loup. « Ce n’est pas évident, j’ai souvent mal au crâne après chaque séance mais ça commence un peu à porter ses fruits. Bah en fait, mon prof m’a conseillé de lire à voix haute le plus souvent possible » grimaçais-je en laissant planer la fin de ma phrase car demander de l’aide n’était pas mon fort.

« J’adore quand tu m’appelles future Madame O’Malley… » avoua-t-elle en s’emparant aussitôt de ses lèvres en un baiser d’une tendresse infinie, avant que la discussion autour de ses séances ne batte finalement son plein. « Tu verras, ça te paraîtra sûrement de moins en moins difficile. D’ailleurs… moque-toi de moi mais j’ai apporté un bouquin pour enfants… j’aime bien lire à junior quand tu es en train de dormir, est-ce que tu veux t’entraîner à lui lire aussi ? »

« Alors tu vas adorer quand je t’appellerai Mme Mallory O’Malley. Cela sonne bien, tu ne trouves pas ? »lui demandais-je non sans l’embrasser l’instant d’après avec la même douceur dont elle venait de faire preuve. « Ouais pourquoi pas » marmonnais-je en rougissant car ce genre d’activité était tellement éloigné de mon personnage que je craignais toujours de passer pour un con. Lorsque c’était elle qui le faisait, je trouvais ça tellement adorable mais le contraire… bah c’était loin d’être le cas. « J’en ai marre d’être marié »lâchais-je de but en blanc. J’en avais marre que notre relation, nos baisers, nos étreintes soient salis par cette connerie de mariage. Même un instant aussi magique que celui-ci était entaché.

« C’est un son absolument délicieux à mes oreilles tu veux dire ! » s’exclama-t-elle alors qu’elle était littéralement radieuse. Mais Mallory ne voulait pas qu’il se mette la moindre pression sur les épaules pour rien. Cela prendrait le temps que cela prendrait au sujet de sa dyslexie… « Ne t’oblige pas, c’est juste un exercice et si tu veux t’entraîner tout seul je peux juste te donner le livre… » lui proposa-t-elle non sans lui caresser la joue. « Je sais… moi aussi j’en ai ma claque de te voir en coup de vent mais… faut que tu tiennes le coup, d’accord ? Je te promets que bientôt ce sera qu’un mauvais souvenir… » fit-elle en le serrant tendrement dans ses bras.