(+ Declan) family bullshit

D’un côté, Mallory n’avait pas envie de gâcher leur soirée en amoureux mais de l’autre, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle s’assit docilement cependant lorsqu’il lui tira sa chaise, soupirant doucement en se traitant intérieurement idiote. « C’est ridicule et crois-moi ça me déglingue de réagir comme ça mais merde, c’est plus fort que moi ! T’es beau comme tout » fit-elle en tentant de s’adoucir, s’emparant de sa main non sans s’asseoir de façon à être bien en face de lui.

« Et toi tu es magnifique » répondis-je en liant nos doigts ensemble. « Ecoute bébé, Sio’, c’est de l’histoire ancienne. C’est juste une amie mais si elle continue à se la jouer nostalgique, ça risque pas de durer. Tu es celle à qui je pense dès que j’ouvre un œil et celle à qui j’aime penser lorsque je les ferme le soir.. Tu es dans ma mémoire et depuis notre rencontre, les scènes de tortures et autres meurtres ont cédé leur place à nos moments privilégiés… C’est tout ce que tu as besoin de te dire »

Mallory se mit à rougir doucement alors que les traits de son visage se détendaient peu à peu, sous le coup du compliment de Declan mais aussi de son monologue suivant. Cela lui faisait un bien fou… « J’ai pris goût à t’avoir à portée de main le soir quand je m’endors et le matin quand je me réveille tu sais ! Désolée pour ma petite crise, je suis trop angoissée et jalouse pour mon propre bien mais quand on sort avec un Apollon, forcément… »

A chaque fois que Mallory rougissait, je n’avais qu’une envie, croquer ses joues. Elle était diablement attirante dans ces moments-là qu’il était presque inhumain de garder une telle maitrise de mes pulsions. « Parce que tu crois que je n’ai pas une Aphrodite à mon bras ? Y a quelque temps, on m’a demandé comment moi, le mec solitaire par excellence, j’avais trouvé le moyen de me caser. Je crois que tout simplement parce que je t’attendais alors tu n’as pas à avoir peur que j’aille me taper une autre nana… Tu es la seule qui compte désormais »

Mallory arqua subitement un sourcil. « On t’a demandé comment tu pouvais être casé ? Rassure-moi, ce gars là, tu lui as mis ton poing dans la tronche j’espère ? » fit-elle avant de porter la main de Declan à ses lèvres, flattée qu’il cherche à la rassurer et diablement à l’aise vis-à-vis du fait qu’il y parvienne aisément. Il était bien le seul à y parvenir d’ailleurs. « Je vais me dominer pour ne plus me mettre Martel en tête, surtout que tu es définitivement celui qui compte le plus pour moi. Le seul. »

« Je tape pas tout ce qui bouge. Non, la question n’était pas méchante en soi. Disons que ça peut étonner, je n’ai pas eu de petites amies depuis pas mal de temps et encore, cela n’a jamais tenu car je n’ai jamais voulu prendre le risque d’officialiser » haussais-je les épaules. Mallory était bien consciente du problème auquel j’étais confronté. « Tu sais, j’aime bien quand tu es jalouse, ça me donne encore plus envie de te prouver mes sentiments » lui fis-je un petit clin d’œil tandis que je faisais signe à un marchand de fleur pour qu’il vienne me vendre une rose qu’il donna à Mallory.

« Et les nénettes prenaient le large parce qu’elles se sentaient comme des objets ? » s’amusa-t-elle à lui demander, cette fois sans jalousie aucune avant d’éclater purement et simplement de rire, Mallory rayonnant bien plus assurément que lors de son entrée fracassante. « Tu aimes quand je suis jalouse ? Tu es un peu masochiste sur les bords non ? Mais j’adore quand tu me prouves tes sentiments… je me sens importante » fit-elle en glissant la rose dans ses cheveux non sans rougir de plus belle.

« Oh j’avais le droit au refrain : en fait tu as honte de notre relation, je suis qu’un plan Q pour toi ou encore, tu ne m’aimes pas comme je t’aime notre histoire n’a aucun avenir » rétorquais-je en prenant une voix aigüe tout en feignant le mélodrame signe que je m’en foutais. « Je pouvais décemment pas leur dire : bah en fait, je suis un tueur à gage à la solde de la mafia irlandaise et certainement que ma mère vous flinguera pour avoir touché à son bichon » plaisantais-je avant de la regarder avec bien plus de tendresse. « Tu l’es. Importante, je veux dire »

Mallory manqua de s’étouffer en avalant sa salive alors que Declan singeait ses anciennes petites amies, manifestement toutes logées à la même enseigne et possédant donc toutes le même genre de réaction stupide. « Ta mère aurait sans doute fait carton plein ! Mais là pour le coup je me sens doublement privilégiée… ta mère me fout définitivement les jetons mais je me sens quand même privilégiée. Au moins je sais que notre histoire a un avenir. » Mallo fit signe au serveur pour mieux commander deux whisky irlandais.

« Parce que je sais que toi, tu pourras comprendre qui je suis réellement » soupirais-je et puis dans le fond, le fait que je l’aime à en crever, ça comptait beaucoup dans mon choix d’officialiser notre relation. Je ne voulais pas me cacher, ni la rendre clandestine bien au contraire. Je ne savais pas encore où nous irions tous les deux mais tant que c’était ensemble, limite, je m’en foutais totalement. « Santé ! A la plus merveilleuse des petites-amies »