(+ Declan) family bullshit

« Tout n’est pas qu’une question d’envie Declan, tu penses vraiment que l’on peut quitter ce milieu sans conséquences ? Jamais ! » Avoir ça dans le sang, c’est une malédiction, et voilà pourquoi Mallory avait toujours refusé d’être façonnée comme une arme. Oh elle était virtuose du lancer de couteaux mais elle ne s’en était jamais servie pour se défendre, bien au contraire. Cela restait un passe-temps comme un autre. « Tu la connais à peine et elle a fait de toi un homme et non une arme… depuis quand mon fils a-t-il abandonné la raison pour la folie furieuse ?! » Après son arrivée, Mallory ne tenta surtout pas de jouer les têtes brûlées devant l’éternel, lisant ses doigts à ceux de Declan pour lui en assurer. « Je pressens que l’on se reverra, petit papillon, et ce jour là, tu regretteras d’avoir croisé ma route » fit Maureen avant de quitter les lieux, accordant un dernier regard à son fils pour mieux fermer la porte derrière elle. A partir de là, le corps de la jeune blonde se mit à trembler comme une feuille, relâchant la pression par de grandes inspirations et expirations alors qu’elle sentait les larmes couler le long de ses joues. « Je suis désolée, tellement désolée… je n’ai pas voulu jouer au héros mais je ne savais même pas comment réagir tant elle avait envie de me tuer, c’est évident ! Je crois que ta mère me hait. »

« Justement, la vie est courte, au moins je prends le temps de la vivre au lieu de me transformer en un fossile incapable de ressentir quoique ce soit » déclarais-je sans sentiment d’aucune sorte. Cette conversation était stérile, je le savais, elle le savait mais au moins, la donne était fixée : s’il arrivait quoique ce soit à Mallory, elle pouvait rayer son fils de son existence car je ne reviendrais plus mais même avec cela, je savais que ma petite-amie n’était pas tirée d’affaire. Aussi, à peine avait-elle quitté la chambre que j’allais claquer la porte de cette dernière avec force et rage. J’avais envie de tout casser tant ma colère faisait rage dans ma tête. Toutefois, j’essayais de me contenir, de ne pas exploser, me tournant vers Mallory qui s’excusait. « Ma mère hait tout ce qui porte un jupon et qui s’approche à moins de cent mètres de moi »soupirais-je avant de m’approcher d’elle pour la serrer dans mes bras. « Pleure pas bébé… Je sais, tu ne pouvais rien faire d’autres ! C’est moi qui m’excuse, je t’ai foutu dans une galère monstrueuse et à cause de moi, tu as une cible d’inscrite sur le front »

Mallory sursauta violemment devant l’élan de rage de Declan mais puisqu’elle n’avait pas assisté au début de la conversation, elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’ils avaient bien pu échanger. Cela devait être fameux ! Quoi qu’il en soit, elle se blottit avec plaisir dans les bras de son cher et tendre, s’enivrant de son odeur alors qu’il tentait de la rassurer. Bientôt, ses pleurs cessèrent, preuve qu’il s’agissait juste d’un coup de sang sous l’effet du stress colossal que la présence de Maureen O’Malley avait fait naître en elle. « C’est ridicule, tu as le droit de vivre ta vie et de faire tes choix bordel… » murmura-t-elle en caressant doucement son dos, le serrant d’autant plus fort dans ses bras avant de finir par s’écarter et prendre son visage en coupe. « Elle ne m’effraye pas. Si tu savais le nombre de fois où on m’a menacée… je pourrais écrire un bouquin dessus babe ! » tenta-t-elle d’ironiser maintenant qu’elle était calmée pour mieux se blottir dans ses bras. « Pour l’instant je suis encore là non ? On t’a déjà dit comment tu sentais trop bon ? »

« Pas quand tu appartiens à la mafia. Ce n’est pas une vie que tu quittes d’un claquement de doigts et lorsque tu y arrives par miracle, soit tu as les deux pieds devant, soit tu passes le reste de ta vie en exil à regarder par-dessus ton épaule. » soupirais-je avant que Mallory ne me dise que ma mère ne l’effrayait pas. Justement, c’était ça le problème. « Arrête de prendre cela à la légère bébé… Je crois que j’ai d’autant plus la trouille qu’il t’arrive quelque chose. On t’a peut-être déjà menacé mais là, c’est limite si cela ne lui fera pas plaisir de te démembrer en faisant exprès de te maintenir en vie » râlais-je car je voulais qu’elle ait peur plutôt qu’elle prenne cela sous le bras comme si de rien n’était. Au moins, si elle restait sur ses gardes, j’avais l’espoir même infime de pouvoir rester auprès d’elle encore un peu. « Ma petite-amie me le dit régulièrement… Et toi, on t’a dit que tu rendais dingue un certain homme ? »

« J’ai pas envie qu’il t’arrive une bricole ou que tu doives t’exiler loin de moi… » Curieuse façon de dire : ils font chier les gens à se mêler d’autre chose que de leurs culs en nous empêchant au passage de nous aimer. Pourtant, Mallory le pensait bien au-delà des mots et se désespérait de ne pas pouvoir changer les choses, bien que les propos de Declan la firent déglutir avec difficulté. « C’est une psychopathe ta mère… elle prend vraiment son pied à imaginer ça ? C’est… à te flanquer des cauchemars pour les trois cent douze prochaines années ! Je ferai gaffe » lui promit-elle en rabaissant un peu sa confiance, preuve qu’elle prenait les propos de l’irlandais de son cœur au sérieux même si la seconde qui suivit, elle n’hésita pas à lui sourire avec sincérité et un rien de malice, embrassant ses lèvres juste d’une caresse. « C’est peut-être venu une ou deux fois dans la conversation, mais guère plus… tu as envie que je te montre comme je suis douée de mes mains en massage ? »

« Si je pars en exil, je t’emmène dans mes bagages, tu te débarrasseras pas aussi facilement de moi » plaisantais-je mollement avant de me sentir agacé par le fait qu’elle prenait les menaces de ma mère bien trop à la légère. « Elle a été élevé comme ça et moi aussi par la même occasion. Tu sais, quand les gosses de mon quartier jouaient aux billes, j’apprenais à torturer avec mon oncle ou à manier les armes à feu avec mon père. C’est une question d’éducation je présume » répondis-je avec fatalité. Je n’avais pas été élevé comme un gosse devrait l’être et je ne reniais pas ma vie comme semblait le penser ma mère, bien au contraire. Elle avait forgé l’homme que j’étais actuellement mais je ne voyais pas le mal à vouloir une vie un peu plus normale rien que dans le fait de pouvoir aimer qui je voulais. « Oh oui tiens ! Il me semble en plus que ta masseuse t’a appris de nouvelles techniques ? Je veux bien être ton cobaye » murmurais-je contre ses lèvres avant de me reculer quelques secondes le temps de simplement mettre une arme dans la table de nuit. Je préférais prévoir désormais.

« Si tu m’emmènes c’est différent ! » fit-elle en esquissant un petit sourire ravi, même si jusqu’à ce qu’il le lui dise, Mallory n’aurait pas parié qu’il veuille l’emmener. Elle soupira cependant face à la vie menée par Declan, qui n’était aucunement enviable de son point de vue, surtout lorsque l’on voyait sa mère réagir de façon si virulente face à une petite amie de son fils… de quoi en choper définitivement des cauchemars mais pour l’heure, la jolie Eliot voulait mettre tout cela derrière eux et détendre Declan, même si ce dernier ne put s’empêcher manifestement de mettre une arme dans la table de nuit. On n’est jamais trop prudents, et c’est la raison pour laquelle Mallo fit de même, glissant son poignard le plus aiguisé contre sa propre table avant de pousser son cher et tendre sur le lit, l’embarquant dans un baiser des plus sulfureux pour mieux le faire s’allonger sur le ventre après l’avoir mis torse nu. « Ça va tu es bien installé ? Surtout tu me dis si jamais ça te stresse plus qu’autre chose ! » Mais Mallo était douée de ses mains, très douée, surtout qu’elle s’adonnait à une petite danse tout contre son fessier musclé, rimant le passage de ses mains contre son dos, qu’elle avait badigeonné d’huiles essentielles au Monoï.

« Hors de question que je te laisse sur la touche bébé, c’est toi et moi contre le reste du monde ! » répondis-je tandis que je la laissais m’enlever mon T-Shirt pour mieux m’allonger sur le lit, à plat ventre, soupirant d’aise en sentant ses mains débuter leur massage. « Bébé, je risque surtout d’être tendu à un certain endroit mais pas sûr que ça me déplaise grandement » plaisantais-je tandis que la miss s’amusait à se dandiner au-dessus de moi.

« Un peu à la Minus et Cortex façon romantique ? » plaisanta Mallory de bon cœur, son rire contrastant agréablement avec la venue impromptue de la tempétueuse Maureen O’Malley. « Tendu à un certain endroit ? Diantre il va falloir être plus précis parce que je ne vois pas-du-tout où tu veux en venir mon ange ! » La jeune blonde poursuivait son massage, détendant chaque muscle avec le brio d’une professionnelle : pour le coup, elle en avait appris des choses today !

« Voilà un peu comme ça… par contre, je te préviens, je suis pas Minus » plaisantais-je en retour car hors de question que je prenne le rôle de la souris totalement conne comme ses pieds. « Vraiment, tu ne vois pas du tout où je veux en venir ? Si je te dis que Junior va rentrer dans l’armée à force d’être au garde à vous devant ton drapeau ? » marmonnais-je tout en me laissant aller au massage.