(+ Declan) family bullshit

« Disons que je peux aussi comprendre le fait que tu aimerais bien avoir une vie normale ! » s’exclama-t-elle-même si aujourd’hui, Mallory avait en prime conscience du poids pesant sur les épaules de Declan à cause de sa mère. Le fait qu’il ait défendu la jolie Eliot face à cette dernière prouvait en soi toute la force de ses sentiments, au point qu’elle trinque avec un sourire plus radieux que jamais sur les lèvres. « Au plus merveilleux des hommes, que j’aime de tout mon cœur. »

« Tu sais, j’aimerai vraiment me dire que je pourrais me contenter d’une vie normale mais je crains que cela ne soit pas pour moi. Cela ne veut pas dire que je n’en veux pas mais soyons honnête, tu me vois comme monsieur tout le monde ? » lui demandais-je avec une petite mine désabusée. J’avais tué mon premier contrat, j’avais 14 ans. Est-ce que je pouvais, dix ans plus tard, changer de vie ? La réponse me paraissait cruellement évidente : non. Toutefois, je pouvais essayer d’être le plus normal possible. « Dis-moi, tu crois que tu accepterais de rencontrer mon père ? Il est totalement différent de ma mère mais j’aimerai que tu puisses le rencontrer au moins une fois »

« Je me doute bien que pour toi ce soit juste… quasi impossible, je ne connais pas tout de ton passé mais je me doute de pas mal de choses. Je ne te demande pas d’être « normal » Declan, sois juste toi-même, c’est ça qui me plaît chez toi, et c’est de cet homme dont je suis tombée amoureuse » précisa-t-elle tout de même, accompagnant ses mots d’un sourire avant que celui-ci ne s’amoindrisse subitement. « Il va vouloir me mettre une balle entre les deux yeux lui aussi ? Non que je me prépare ! »

« C’est ce qui me plait tant chez toi. Je sais qu’avec toi, je peux être simplement Declan. Je n’ai pas besoin de correspondre à un rôle, je peux être moi et c’est libérateur, tu n’imagines pas à quel point » avouais-je, pour le coup. Il était rare que je me montre aussi franc et aussi démonstratif mais je crois que la visite de ma mère avait eu raison de ma réserve. « Oh non. Avec mon père, on se ressemble beaucoup. Tu sais, normalement mes parents n’avaient pas le droit de s’aimer car les O’Malley étaient les protecteurs des O’Connor, en gros des hommes à tout faire. Mon père était le dernier descendant… Il sait dans quelle position nous sommes car par le passé, il avait fait le choix d’abandonner ma mère… C’est compliqué »

« Tu trouves ça libérateur ? Je suis presque tentée de remercier ta mère, même si le « presque » est très important dans ma phrase, parce que je crois que tu n’as jamais été aussi franc avec moi » souligna-t-elle avec malice et un rien de tendresse car cela plaisait justement follement à Mallory de l’entrevoir sous un autre jour. « Bon dieu c’est dingue ! Mais ta mère devrait comprendre aussi… enfin je suppose que t’es son bichon et qu’elle me voit comme une sale bitch à éliminer mais pourquoi pas, si je risque pas ma peau en le rencontrant, alors… pourquoi pas ! Comment tu comptes t’y prendre pour organiser tout ça ? »

« Tu sais que tu risques d’en avoir marre de temps en temps de ma franchise ? » plaisantais-je car je savais dire les choses agréable comme le contraire. « Tu ne risqueras rien avec lui. Il a un code moral très prononcé… Bah tu sais ma mère est spéciale et vu la mandale que je me suis prise quand j’ai osé comparer notre histoire à la leur… Je crois qu’elle a compris le message mais pour mon père, oh je sais toujours où le trouver ! » plaisantais-je tandis qu’on nous apportait le menu.

« Si je ne suis lassée que de ta franchise franchement c’est pas bien grave ! » s’amusa-t-elle à répondre avant de s’étonner et même de cesser de sourire face à la confession de Declan. « Elle t’a giflé ?! Je suppose que tu ne m’as pas tout dit de votre altercation… et au fait, si je rencontre ton père, je voudrais que tu rencontres ma mère. Je suis sûre qu’elle va t’adorer. »

« Il n’y a rien de plus à dire sur mon altercation avec ma mère… C’est une histoire qui se réglera entre elle et moi, ne t’inquiète pas » lui assurais-je même si je sentais que ma relation avec la matriarche O’Malley allait être sportive pendant quelques mois. « Tu es sûre pour ta mère ? Je veux dire, en règle générale, c’est rare quand on veut me présenter à ses parents… C’est une bonne idée tu crois ? »

Mallory leva aussitôt ses mains en signe de défense. « Je suppose que ce n’est pas la peine d’insister, j’ai pas envie de me prendre moi aussi une mandale » rigola-t-elle avant de finalement éclater purement et simplement de rire à la réaction de Declan. « Ma mère est l’amie d’enfance de la tienne, elle connaît très bien ta famille, ton père et je ne crois pas que tu puisses la choquer. Tu sais, c’est une avocate d’affaires qui a longtemps servi les intérêts des O’Connor… ce n’est pas quelqu’un avec un balai là où je pense, loin de là. Le contraire de mon père adoptif ! Fiona O'Hara te dis quelque chose peut-être ? »

« Je ne te frapperai pas Mallory » déclarais-je un peu trop froidement mais je ne voulais pas qu’elle plaisante sur un tel sujet. Je serais incapable de lever la main sur elle. J’avais beau avoir tué un tas de personnes, la heurter ne faisait pas partie de mes capacités. « Ce nom me dit quelque chose ouais… enfin je me suis jamais occupé des affaires de la famille, en générale, j’étais plutôt sur le terrain »marmonnais-je avant de soupirer. « Tu veux que je la rencontre quand ? » lui demandais-je presque timidement.