(+ Declan) horseback riding nightmare !

« Attention parce que sinon c’est pas la peine de me provoquer pour te dégonfler après Declan O’Malley ! » s’exclama-t-elle non sans lever les yeux au ciel, se disant au passage que décidément, ce n’est pas avec lui qu’elle se ferait conter fleurette. Bah, elle lirait de la poésie à la place, en imaginant qu’il lui en réciterait… « Mais j’étais pas au couvent espèce de salopard ! » s’emporta-t-elle en lui tapant l’épaule car c’était limite vexant. Elle lui confiait un super secret, romantique, délicat et surtout flatteur pour lui et il singeait limite la chose… « Je sais pas, pas envie de répondre et puis j’aime pas les Maths ! » s’exclama-t-elle en haussant les épaules pour mieux ôter son bandana et son paréo, direction la mer, qui était à deux pas à peine. Piquer une tête lui ferait passer sa frustration, sans nul doute, comme n’importe quelle douche froide le ferait !

« Je me dégonfle jamais madame ! » m’offusquais-je et j’étais prêt à le lui prouver tout de suite si elle le voulait mais à la place, je la mis en rogne. Bon ok, j’avais merdé mais je n’étais vraiment pas préparé à ce genre de chose. Je veux dire, en règle générale, les femmes n’étaient pas romantiques avec moi, elles couchaient et basta à la revoyure. Je ne savais vraiment pas comment gérer cela. « Bébé… Je suis désolé »m’écriais-je en la voyant partir vers la plage. Je m’assurais que la jument n’allait pas également se faire la malle avant d’enlever mon T-Shirt et de courir vers elle avant de m’arrêter au bord de l’océan. Merde, j’avais zappé que j’avais la trouille de l’océan. Les piscines, les lacs etc ça allait mais l’océan… « Euh, tu veux pas revenir vers moi bébé ?! S’il te plait, je suis vraiment désolé d’avoir réagi comme un con mais je t’assure, je suis vraiment touché… En fait, je regrette même de ne pas pouvoir te dire la même chose mais tu es bien la première que j’ai aimé ! »

Mallory haussa les épaules sans le regarder à ses excuses, manifestement froissée. En même temps, on l’aurait été à moins : elle faisait l’effort de s’ouvrir à lui et au lieu d’accueillir sa confession comme elle l’avait fait au sujet de son goût pour les mousquetaires ou de l’hypermnésie, il singeait la chose… ce n’était pas vexant, c’était blessant à vrai dire. Elle barbota un moment dans l’eau avant d’arquer un sourcil surpris en le voyant s’arrêter juste avant d’entrer dans l’eau. Avait-il peur ? Possible. En tout cas elle s’approcha légèrement mais pas suffisamment pour qu’il puisse l’atteindre, l’éclaboussant au passage histoire de faire bonne mesure. « Non toi c’est sûr ça fait belle lurette que tu dois plus l’avoir ton premier baiser ! » éclata-t-elle de rire mais sans moquerie, juste histoire d’évacuer singulièrement la pression. « Ça va, pas la peine de te raccrocher aux branches, c’était pas le truc à dire, j’ai compris que t’aimait pas les trucs romantiques ! Franchement, pas la peine de te forcer, j’encaisse. » mentit-elle.

« C’est pas ça ! J’y suis pas habitué. Bébé, je prends la chose comme ça car je ne sais pas réagir autrement. Cela m’a touché et d’ordinaire, quand quelque chose me touche, je réagis avec l’humour. C’est une défense comme une autre » essayais-je de me forcer à avancer mais j’avais vraiment la trouille. « Tu ne veux vraiment pas te rapprocher du bord ? Sérieux, si y a bien quelque chose que je n’aime pas, c’est l’océan avec toutes les bestioles qui grouillent sous l’eau. Tu pourrais te faire attaquer par un requin » paniquais-je totalement et ça, ça n’avait rien d’une comédie ou d’une farce bien au contraire. J’étais réellement phobique depuis que j’avais maté les dents de la mer tout gosse. « Je ne voulais vraiment pas te blesser… T’es la première nana que j’aime bordel ! » m’écriais-je tout en essayant d’avancer malgré ma peur pour l’atteindre. L’eau m’arrivait à mi mollet que je sentais déjà la nausée me gagner. « Sérieux, t’imagine même pas combien j’ai les boules ! Même le monde de Nemo me terrorise »

« Une défense ?! Et je peux savoir pour quoi faire exactement ? Ce n’est pas parce que je t’ai avoué ça que je vais me barrer, te faire du mal, te tromper ou que sais-je encore ! » vociféra-t-elle car pour le coup il s’enfonçait. S’il avait si peur, pourquoi diable était-il avec elle ? Mallory avait parfois la trouille mais pas de lui faire comprendre ses sentiments ou d’accueillir ses confessions avec toute la tendresse qu’elles méritaient ! « Aucun risque que je me fasse attaquer par un requin si près des côtes » lâcha-t-elle en soupirant, pas peureuse pour un sou en la matière mais ce n’était manifestement pas le cas de Declan, qui lui fit rapidement comprendre sa phobie. Elle sortit rapidement de l’eau, le saisissant par le bras sans douceur pour le sortir de là avant de s’affaler dans le sable, traçant un ange histoire de se calmer les nerfs. « Je savais pas que t’avais peur, je suis pas devin » reprit-elle, les yeux fermés. « Et quand tu avoues un truc personnel et que la personne singe ledit truc, ça fait mal. C’est comme si je m’étais foutu de ta gueule sur tes confessions… pas mon genre mais c’est la même chose ! Ça vend pas du rêve ! »

« Mais ce n’est pas forcément que j’ai peur que tu te foutes de ma gueule ou quoique ce soit ! C’est juste que lorsque je sais pas comment réagir, j’agis comme ça » soupirais-je sentant poindre une nouvelle dispute. Nous n’allions jamais y arriver à croire que dès que nous abordions les sujets personnels et romantiques, tout barrait en couille. J’allais finir par déclarer le sujet tabou si cela me permettait d’avoir un moment de répit avec ma jolie blonde. « On sait jamais, c’est vicieux ces bêtes-là ! » marmonnais-je plus pour moi-même que pour Mallory qui, sortit finalement de l’eau avant de me trainer vers le sable. « Bébé, je voulais vraiment pas te blesser mais je m’attendais pas à une telle confession… Je crois que je dirais ou ferais toujours de la merde dès que ça toucherait de près ou de loin l’option romantisme. Va vraiment falloir que tu me donnes des cours car à ce titre, on peut dire que je suis aussi doué qu’un crevard d’insensible »soupirais-je en m’asseyant à ses côtés, comme un gamin pris en faute. « Est-ce que tu me pardonnerais si j’allais piquer une tête dans l’océan comme preuve de mon amour pour toi ? »

Mallory leva les yeux au ciel, du genre : eh bah ça promet ! Autant elle pouvait comprendre aisément qu’il ne soit pas capable de lui dire je t’aime, autant singer sa déclaration… merde, il ne fallait pas sortir de Saint Cyr pour comprendre que ça pouvait être blessant ! A moins qu’il ait été élevé sur une autre planète et là pour le coup, elle voulait bien considérer la chose comme possible. « Des cours ? Comme si j’étais la mieux placée pour ça ! C’est juste du bon sens que de savoir que ça va être blessant quand tu te mets à poil sentimentalement devant quelqu’un et que grosso merdo il te renvoie ta confession dans la gueule. Ça donne juste envie de ne plus rien dire » lui apprit-elle puisqu’il fallait limite lui mettre les barres sur les t et les points sur les virgules. « Pas la peine de te flanquer la trouille de ta vie, ça va je vais survivre et ça va me passer » lui assura-t-elle en se redressant, tentant d’ôter le sable de son dos machinalement.

« Par chez moi, on fait jamais rien de sentimentale »marmonnais-je. Mes propres parents n’étaient pas des sentimentales. Oh ils s’aimaient depuis des années mais pour eux, l’amour se résumait à se taper sur la gueule, à s’insulter ou à crier, on était loin de la petite maison dans la prairie. « Tu es la première à m’avoir dit je t’aime. Aucune autre femme ne me l’avait jamais dit avant toi »soupirais-je, complétement démuni face à ses déclarations. Je n’avais jamais connu réellement la tendresse d’une mère du moins pas après mon septième anniversaire. Ma mère m’adorait mais nous avions coupé le cordon depuis des années… D’ailleurs, sûrement la choquerais-je si elle m’entendait parler à ma mère car c’était toujours fleuri. En somme, je ne savais pas quoi faire pour me faire pardonner mise à part aller faire un plongeon dans l’eau. « Non, je vais le faire ! » m’exclamais-je subitement en me relevant. Je pouvais le faire et j’allais y arriver. Je n’avais pas décapité ma première tête humaine à neuf ans pour avoir peur d’un film… Je pouvais y arriver tentais-je de m’encourager tandis que je m’approchais de l’océan pour prouver à Mallory que je pouvais même affronter ma plus grande peur pour lui affirmer mes sentiments.

« J’avais cru comprendre ! » soupira-t-elle car son blocage émotionnel ne venait pas du Pape et dans la famille O’Malley, le mot « sentiment » devait très certainement être tabou, mort et enterré. Mallory trouvait bien évidemment cela dommage mais elle n’y pouvait hélas pas grand-chose. Elle regarda cependant Declan alors qu’il lui déclarait qu’elle était la seule femme à lui avoir dit « je t’aime », chose qui cette fois l’étonna. Elle trouvait étrange qu’il n’ait jamais été aimé et réellement désiré autrement que dans un but purement sexuel… « Je n’ai pas honte de mes sentiments. Je n’ai pas honte de les dire ET de les prouver parce qu’à mes yeux l’un va avec l’autre, on est pas forcément obligé de choisir et je n’ai pas honte de dire que je t’aime. Je suis peut-être un ourson en guimauve, mais je m’en fous je suis comme ça. » Mallo fronça cependant les sourcils en le voyant se diriger vers l’eau, ce qui la fit se relever brusquement pour mieux se placer devant lui et le pousser sans forcément y mettre beaucoup de violence. « ARRÊTE ! Tu peux m’expliquer en quoi tu vas me prouver tes sentiments à part en te traumatisant ? Je refuse arrête tes conneries ! »

« Je te dis pas d’avoir honte de ce que tu ressens mais je n’ai juste pas la même aisance que toi pour les exprimer c’est tout » soupirais-je avant de détourner le regard. « La plupart des nanas me voient comme un bad guy, un mec avec qui, elles connaitront le frisson, un bon coup dans les chaussettes et point barre. J’ai bien eu des petites amies ouais mais je n’ai jamais eu envie de plus avec elle et elles non plus. J’ai fini par me faire une raison, d’être simplement le mec avec qui on s’envoie en l’air sans chercher plus loin, d’être juste le méchant garçon qu’on présente jamais à ses parents parce que ça fait tâche » ajoutais-je. Alors que Mallory puisse m’aimer et me le dire avec tant de naturel, cela me troublait réellement. Néanmoins, je ne voulais pas qu’elle croit que je ne l’aimais pas ou que je prenais ses sentiments à la légère. C’était même tout le contraire. « Tout simplement parce que je me dis que si je fais ça, tu comprendras que je veux aller au-delà de mes limites avec toi ! » lui dis-je avant de tout simplement la soulever dans mes bras tout en m’avançant vers l’eau. J’étais déjà bien enfoncé quand je restais un peu figé. « T’es sûre pour les requins hein ? »