(+ Declan) horseback riding nightmare !

Quand ils étaient ados… en théorie, donc, ça ne devrait même pas l’emmerder vu que cela remontait à plusieurs années mais Mallory ne pouvait pas s’enlever l’idée de la tête. Declan se mit à l’embrasser mais c’est à peine si elle lui rendit son baiser, ayant définitivement l’esprit ailleurs. Bordel, après tout ce qu’ils avaient déjà enduré, ils ne pouvaient pas être tranquilles deux minutes, surtout en pleine journée romantique ?! « Moi non plus je ne sais pas pourquoi elle me sort un truc pareil, elle a pas ton numéro cette greluche ? Et puis pourquoi elle veut se rappeler à ton bon souvenir au juste ! » La jolie Eliot ne criait pas, elle ne s’emportait pas vraiment et tentait de rester aussi calme que possible mais en revanche, elle était jalouse comme un poux. C’était plus fort qu’elle… « Tu étais tendre et protecteur avec elle ? »

Entre Sio’ et moi, c’était une histoire vieille comme le monde même si nous étions restés assez proche. Disons que vous ne pouvez pas facilement oublier la sœur de cœur de votre cousine qui, avait été l’espace d’un été, votre première fois. Des fois, j’étais un peu trop sentimental pour mon propre bien et cela me revenait en pleine gueule à chaque fois. « Bah si elle a mon numéro. C’est la meilleure amie de ma cousine alors ouais, je suis toujours plus ou moins en contact et je ne sais pas. Elle voulait peut-être simplement être gentille, me passer le bonjour, j’en sais rien moi bébé » rétorquais-je en levant les bras d’impuissance. Je sentais que notre journée romantique et en amoureux partait en eau de boudin. « Sio’ a été ma première alors ouais, forcément, je me suis peut-être montré un peu plus attentionné mais je n’étais qu’un ado, on ne peut pas vraiment parler de tendresse et de protection. Sérieux, t’es quand même pas jalouse d’une histoire vieille depuis des plombes ?! »

« T’es naïf quand même » lâcha-t-elle avec sarcasme car une nénette n’envoyait pas un sms à la copine de son ex juste pour dire bonjour, surtout lorsque l’on connaissait le contenu du message ! « Une fille qui envoie ce genre de message à la copine de son ex alors qu’elle a le numéro de son ex, c’est parce qu’elle veut remettre le couvert chez moi » fit-elle avec un grand sérieux, toujours s’en s’emporter. C’était sûrement plus effrayant encore que si elle pétait un boulon ou envoyait tout péter justement… mais Mallory ne voulait pas paraître comme une pauvre petite écervelée incapable de se contrôler. Là, sa fierté et son honneur étaient en jeu, mais pas seulement : ses sentiments et son cœur faisaient hélas partie de la balance. « Tu aimerais que la même chose t’arrive ? J’peux même pas me défendre en disant que la même chose pourrait t’arriver vu que TU es mon premier ! Contente juste de voir qu’il fut un temps où tu étais tendre… du moins avec ta première nénette. Tu as dû lui faire forte impression pour qu’elle parle de toi en ces termes. » fit-elle, glaciale.

« Dis pas de connerie, elle est en couple avec un autre mec. Franchement, il y a plus rien depuis des années avec elle ! » protestais-je et combien même, mon ex voudrait remettre le couvert, elle risquait d’être forcément déçue car je n’imaginais pas une seule seconde quitter cette femme. Au moins, j’avais ma réponse désormais, je voulais rester quoiqu’il arrive près de Mallory. D’un coup, je me sentis beaucoup mieux, prenant cette crise de jalousie plus avec amusement qu’avec énervement alors que c’était de nature publique que ce genre de choses me faisait plus fuir que rester. « Bébé… Ne confonds pas tout s’il te plait et puis, à t’écouter, je suis pas tendre avec toi ! On fait quoi ici aujourd’hui mise à part une journée romantique en amoureux?! Je veux dire, t’es pas bien avec moi ? Non parce que là réside toute la question finalement » fronçais-je les sourcils. Est-ce que Mallory avait un souci avec moi ? Je n’étais peut-être pas à la hauteur de ses attentes ! « Dis moi et j’essaierai de changer des choses mais rien à battre de Sio’, c’est pas d’elle qu’on parle là mais de toi ! »

« Ce serait pas la première nénette à voir le beurre, l’argent du beurre et le cul du crémier ! » s’exclama-t-elle en levant les yeux au ciel, comme si cela ne pouvait pas être un argument suffisant pour la rassurer. Mallory ne doutait pas de Declan, au contraire, elle avait même une confiance aveugle en lui mais le monde entourant lui foutait une trouille bleue. Il s’agissait de sa première vraie histoire et comme toute novice en la matière, elle balisait à la moindre difficulté. Bien que ce soit pire que tout aujourd’hui… « Bien sûr que si je suis bien avec toi ! » s’emporta-t-elle aussitôt, comme révoltée qu’il puisse ne serait-ce que penser une nano seconde le contraire. « Mais elle est plus expérimentée que moi, elle te connaît depuis plus longtemps et j’ai la trouille… la trouille que tu me lâches encore… merde c’est si compliqué que tu comprennes que je t’aime et que je veux pas te perdre ?! »

Je ne savais pas comment la rassurer car ce genre de chose n’était vraiment pas mon fort aussi, l’embrassais-je avec tendresse et délicatesse après avoir pris son visage en coupe, plongeant mon regard dans le sien. « Mallory, je n’ai pas l’intention de partir et encore moins de te tromper avec la première greluche qui passe. Sio’ peut bien se trimballer à poil devant moi, secouer ses miches également, ça ne changera rien surtout que tu as une plus grosse poitrine qu’elle donc sérieux, j’y gagnerai pas au change » commençais-je avant de l’attirer dans mes bras, déposant un baise sur son front. « Je sais que je t’ai déjà jeté une fois mais ce n’était qu’un malentendu, on s’est expliqué à ce sujet alors je ne vois pas de raison qui puisse te faire craindre que je recommencerai ?! Il faudrait que tu ais commis un crime ignoble ou tiens, que tu te mettes à tirer sur mes proches pour que j’en arrive à une telle décision… Je…Enfin, t’sais bien que je t’ai dans la peau et dans le cœur bébé » marmonnais-je toujours incapable de lui dire je t’aime bien que je pensais ces mots.

« Je n’ai jamais dit que tu pourrais me tromper je sais que tu ne le feras pas mais je n’y peux rien, j’ai la trouille, j’ai jamais connu tout ça avant toi… » mit-elle en avant le fait qu’il était bel et bien son premier et qu’en conséquence, elle apprenait tous les jours, même si Mallory avait toujours l’impression de n’être rien d’autre qu’une novice. Ses paroles la rassuraient, son étreinte plus encore mais un épineux problème sauta à la gorge de la jolie Eliot : elle avait pris le risque de lui dire je t’aime et… rien. Il ne lui avait pas rendu sa déclaration. Elle s’écarta donc légèrement, se raclant la gorge avec un rien de nervosité avant d’utiliser machinalement la carte de l’humour, bien que celui-ci soit quasiment sarcastique. « Je suis nulle pour tirer avec un flingue alors dégommer tes proches… je crois que je ne serais jamais capable ! » plaisanta-t-elle maladroitement.

Je l’aimais, j’en étais persuadé alors pourquoi étais-je tout bonnement incapable de dire le moindre je t’aime à quelqu’un ? Je n’avais jamais réussi à le dire à ma propre famille alors à Mallory ?! Je ne sais pas, peut-être parce que je craignais de me souvenir à jamais de ce fameux aveu et que je craignais d’être hanté par de mauvais souvenirs. Mallory ne savait rien de mes problèmes de mémoire et je n’osais pas lui en parler. Bien souvent, les réactions étaient les mêmes, on me regardait comme si j’étais mythomane avant de me tester pendant des plombes jusqu’à me dire que j’étais finalement pas normal. Je ne voulais pas de ça avec elle bien que je me doutais qu’elle serait la dernière à porter un jugement. « Je suis incapable de le dire pour le moment bébé mais ça ne veut pas dire que je ne te retourne pas tes sentiments. Je suis pas crétin, j’ai bien vu que tu étais triste que je ne te dise pas les mêmes mots et pourtant, crois-moi sur parole, je crève de te les dire mais j’y arrive pas. C’est peut-être nouveau pour toi mais ça l’est tout autant pour moi. Certes, j’ai eu des petites amies mais je n’ai jamais ressenti ce que tu me fais ressentir, cette impression de me dire que j’ai enfin trouvé la bonne, la femme de ma vie. Laisse-moi juste un peu de temps »

Finalement, la carte de l’humour n’avait pas marché. Declan avait rapidement vu la tristesse dissimulée par Mallory mais à vrai dire, le discours qu’il lui offrit fut pire. Plus il s’exprimait, et plus elle avait l’impression qu’il lui disait : tu me plais mais no way que je te retourne ta foutue déclaration pourrie. Cette sensation la poussa à laisser ses yeux s’humidifier intensément mais elle ne laissa aucune larme perler. Il n’était pas question en prime de jouer les pleurnicheuses sur le retour alors que sa fierté avait été bien assez entamée avec la réception du sms maudit… « Je suis désolée de te dire ça Declan mais non, techniquement tu ne me retournes pas mes sentiments » fit-elle d’une voix aussi douce que possible, non sans baisser le regard avant de soupirer. « Je me suis sûrement trop avancée, c’est tout à fait moi ! Je devrais apprendre à être moins impulsive, à chaque fois ça me joue des tours ! » Là, Mallo en rigolait mais uniquement pour ne pas pleurer, parce qu’elle ne comprenait pas comment il pouvait la qualifier de femme de sa vie et se retenir à ce point…

« Parce que je ne prononce pas ces foutus mots, c’est ça pour toi qui te donnera l’assurance que je suis amoureux de toi ?! Et bien laisse-moi te dire que ce n’est que des conneries. Tu trouveras certainement beaucoup d’hommes qui seront capable de te les dire du matin jusqu’au soir mais ça ne rendra pas la déclaration plus sincère. Ce ne sont que des putains de mots, les actes comptent beaucoup plus ! » m’emportais-je car je ne me sentais comme un con. « Vas-y crois ce que tu veux, que je suis là que pour ton cul, que le reste, j’en ai rien à balancer. J’ai pas envie de me battre ni même de te supplier à genoux pour que tu me croies. Je sais ce que je ressens pour toi et je ne vais pas passer des heures à m’excuser de pas pouvoir prononcer ces foutus mots alors que ce ne sont que des mots. Ils sont peut-être importants pour toi mais pour moi, ça ne reste que des mots. On peut faire dire n’importe quoi à des mots mais les actes, eux, tu ne peux pas » soupirais-je. « Tu intellectualises trop ce que l’on vit ensemble et ça me bloque si tu veux tout savoir parce que j’ai l’impression que dès que je prononce un mot, tu vas l’analyser pour savoir si je me fous pas de ta gueule, si je suis pas en train de dire de la merde et le pire, c’est que tous tes putains de regards tristes, ils me poursuivent dès que j’ai les yeux fermés car je suis incapable de les oublier »