(+ Declan) horseback riding nightmare !

Mallory perdit aussitôt son sourire. La réaction de Declan était légitime mais elle n’en n’était pas pour autant moins douloureuse pour la jolie Eliot, ne sachant pas au juste ce qu’elle était censée répondre ou même ressentir. « Qu’est-ce que tu veux que je réponde à tout ça au juste ? Que je vais sauter de joie ? Si tu es si bloqué ou que tu ne veux pas te battre qu’est-ce que tu veux que je réponde ? Je n’ai jamais prétendue être parfaite si tu veux tout savoir et oui, je balise parce que tu es sans arrêt entouré de femmes et que j’ai confiance en toi mais pas en elles. Et je n’analyse pas tout… je suis cérébrale, je l’admets mais je n’analyse pas tout, j’essaye de me contenir mais je suis fatiguée d’essayer d’être parfaite moi aussi et que derrière, on finisse par me dire : désolée mais va te faire voir, tu seras jamais assez bien ! Tu fais énormément d’efforts Declan mais moi aussi et encore, même après ça, je pense encore que je suis pas assez bien pour toi bordel de merde ! » Mallo fit quelques pas histoire de se passer les mains contre son visage, dépitée. « Pour info je culpabilise dès que j’analyse quelque chose. Et comment ça tu ne peux pas oublier mes regards tristes ? »

« Mais qui parle de se battre ou de ne pas se battre. J’ai dit que je ne me casserai pas les couilles à m’excuser pour un rien parce que justement, je n’ai pas l’impression de te devoir des excuses car mes sentiments sont là même si tu ne veux pas les voir. Cela ne m’arrêtera pas pour autant d’essayer de te les prouver et puis merde, je n’ai pas besoin que tu sois parfaite ! » m’écriais-je sentant que la journée partait un peu trop en couille pour moi. « Je n’ai pas besoin d’une poupée barbie qui dira amen à tout ce que je fais ou qui sera si parfaite que même moi, je ne voudrais pas me la faire. J’ai besoin que tu vives, que tu ressentes les choses ! Rote, pète, arrête de t’épiler, je ne sais pas… Je te demande juste d’être toi, pas de chercher à rivaliser avec une bande de gonzesses dont je me fous totalement. C’est toi qui je veux et personne d’autre et je me fous du reste ! Je suis loin d’être parfait, j’ai pas la gueule d’un prince charmant et sûrement que tu mériterais un homme beaucoup mieux que moi mais rien à foutre, je ne céderai pas ma place parce que je… parce que je… Putain que ça me fait chier ce putain de merde de blocage à la con ! Je ne sais même pas pourquoi je l’ai !! » m’écriais-je par désespoir en shootant dans le sable. « Je suis hypermnésique, ça veut dire que tout ce que je vois, ce que je sens, ce que je goute, lis, bref, tout ce qui est autour de moi est imprimé Ad vitam æternam dans mon esprit. Je peux te dire exactement toutes les tenues de Mme O’Grady, mon instit’ de quand j’avais six ans ou encore, tous les résultats sportifs depuis quoi, mes cinq ans… Je n’oublie rien sans possibilité de faire table rase ou de faire style d’avoir la mémoire sélective alors ouais, toutes tes déceptions, toutes les tristesses que je provoque en toi, tout reste gravés…Alors ouais, j’ai peur de prononcer ces mots et qu’il se passe une cata derrière que je ne pourrais jamais oublier ! »

Mallory écoutait Declan s’exprimer sans l’interrompre, ayant même presque peur d’interrompre quelque chose d’important car elle n’était pas idiote au point de ne pas se rendre compte qu’il y avait anguille sous roche. Le plus important dans ce qu’il lui asséna comme paroles, outre sa confession, fut qu’il ne veuille pas laisser sa place. La tristesse disparut bientôt des yeux de la jolie Eliot pour laisser la place à une vive émotion des plus positives. Sûrement pouvait-elle s’accrocher à cela en entendant, non sans espérer qu’il parviendrait un jour à lui dire les mots qu’elle attendait, quitte à attendre toute une vie pour cela. En attendant, une fois qu’il eut fini de parler, elle se jeta à son cou pour l’embrasser passionnément, entourant son cou de ses bras pour le maintenir à son contact aussi longtemps qu’elle le put. « Je me fous éperdument que tu ne sois pas un prince charmant ni même parfait tant que je peux dire que tu es à moi… je crois que le plus important c’est que tu ne veuilles pas laisser ta place parce que je n’ai pas envie de quelqu’un d’autre dans ma vie. Je sais que c’est toi le bon, je l’ai tout de suite su… dans le cas contraire, je ne t’aurais pas donné ma virginité aussi facilement… » Mallo prit le visage du jeune homme en coupe, caressant doucement ses joues pour mieux lui sourire. « Je ne peux pas dire que je comprends ce que tu vis parce que je ne suis pas hypermnésique mais… j’attendrai. Sait-on jamais, si un jour tu veux me dire… je suis désolée que tu doives garder tout le mauvais, j’aimerais tant ne te faire garder que le bon. Mais que tu sois hypermnésique ou pas Declan ça ne change rien à mes sentiments pour toi. Au contraire tu viens de me faire confiance et tu ne peux pas savoir à quel point ça me touche… il ne se passera pas de cata parce que je n’ai pas l’intention de partir, pas même si tu veux me déloger avec un pied de biche ! C’est ici que je dois être, et avec toi. Je le sais, c’est tout. »

L’idée de patauger dans la semoule, d’être totalement incompris et mis sur le banc des accusés était bien trop présente à mon esprit pour que je ne fasse autre chose que m’énerver quitte à balancer toute ma vie au passage. Je ne savais pas quoi faire ! Après tout, même si je ne prononçais pas ces putains de mots, cela n’enlevait en rien mes sentiments pour elle merde à la fin. Mallory était bien trop compliqué pour moi et je me demandais si elle n’avait pas misé sur le mauvais cheval. Après tout, elle restait avec moi en toute connaissance de cause, pourquoi m’emmerder avec des préoccupations sentimentales ?! Elle pouvait néanmoins se brosser si elle s’imaginait que j’allais laisser ma place au premier glandu passant. Hors de question. Elle m’avait voulu, elle assumait ! Son baiser me rassura tout de même et j’y répondis avec presque désespoir tant je craignais qu’elle finisse par se lasser des hésitations. « Bien sûr que je te fais confiance ! Ce n’est pas parce que je te récite pas des poèmes à m’en faire virer gay ou que je te déclame pas mon amour toutes les trente secondes que je ne tiens pas à toi. T’es ma petite-amie bon sang… » levais-je les bras au ciel avant de les serrer autour de sa taille. « Bah tu sais, à force, j’ai fini par m’y habituer.. En plus, même pas besoin d’un facebook ou d’un twitter à la con pour me rappeler les dates d’anniversaire… Je suis multitâche ! Plus sérieusement, je tiens à toi bébé et j’ai pas envie de te lâcher, fous le toi dans le crâne une bonne fois pour toute »

« Mais à ma décharge, c’est pas forcément éviter de pas être jalouse comme un poux quand une ex t’envoie des messages du genre, franchement c’est à foutre des complexes ! » râla-t-elle tout de même pour qu’il ait conscience que le sms avait tout déclenché, et qu’en temps normal Mallory n’était pas aussi demandeuse ni même aussi paniquée de façon sentimentale. Elle avait peut-être juste besoin d’être rassurée, même quelques secondes… « J’ai bien compris que tu tenais à moi et je n’ai jamais dit que je n’étais pas ta petite amie… mais ça m’arrive de baliser et bon j’avais besoin que tu me rassures, c’est tout. » S’il s’attendait à quelqu’un semblable à une pierre, insensible et froide, lui aussi avait parié sur le mauvais cheval. Mallo était définitivement humaine et comptait bien le rester, à plus forte raison en sachant dans quel monde elle était née au juste. « Tu voudrais bien que ce soir on se fasse un restau en amoureux ? »

« Laisse la causer. Tu n’as aucun complexe à avoir… Franchement, j’étais adolescent, con comme un balai et en prime, à cette époque, petite-amie ou pas, le résultat était le même : j’en avais une de différente à toutes les vacances » haussais-je les épaules pour qu’elle comprenne que même si j’adorais Sio’, elle ne faisait tout de même pas le poids face à Mallory. « Et là, tu es rassurée ? Non parce que je ne sais pas trop quoi faire si ce n’est pas le cas… Y a même pas de fleur dans le coin car on est entouré de sable ! » répliquais-je, un peu emmerdé car nous étions un peu au milieu de nulle part donc pour jouer les amoureux transit, j’allais avoir du mal. « Sinon, je sais chanter frère Jacques » grimaçais-je piteusement avant de sauter sur sa proposition qui, fallait bien l’avouer, me tirer une épine du pied. « Parfait, bonne idée. Il me semble qu’il y a une sorte de dîner spectacle sur le thème des pirates… ça t’irait bien tiens ! Je vais te surnommer ma bébé pirate » plaisantais-je.

« Oh je vois… le Don Juan Declan ! Je peux te confier un secret moi sur mes anciens petits amis ? » fit-elle en papillonnant des yeux, même s’il ne s’attendait sûrement à ce qu’elle allait dire la seconde qui allait suivre. C’était peut-être ça, le plus drôle… bien que l’irlandais de son cœur parvint à la faire éclater de rire en lui proposant de lui chanter frère Jacques à défaut d’avoir des fleurs à lui offrir… tant qu’il ne voulait pas lui faire un collier en algues, elle avait tout de même gagné sa journée non ? « Je crois que je vais survivre sans fleurs et sans frère Jacques mais juste pour cette fois hein ! » déclara-t-elle en esquissant un petit clin d’œil pour mieux sortir un bandana rouge de son sac à main pour l’enfiler dans ses cheveux. « Je suis plus crédible comme ça pour que tu m’appelles ton bébé pirate ? Pour info… j’adore ! »

« Un secret carrément ? Vas-y je t’écoute ! »amusé de la voir ainsi papillonner des yeux. Je me demandais un peu ce qu’elle allait me dire, me préparant pour le coup un peu au pire bien que j’étais certain qu’elle réussirait à me surprendre. « Tu as tort, il parait que je la chante super bien » réussissais-je à rester sérieux même si mes yeux pétillaient de malice. C’est que je pouvais en sortir des conneries –même si, pour information, je connaissais la comptine par cœur ; « Ah ouais, là tu fais vraiment pirate » rigolais-je non sans lui voler un baiser. « Je me suis toujours rêvé pour ma part en mousquetaire. Tu sais un pour tous et tous pour un. Quand nous étions gosse avec Charly, on s’amusait à s’imaginer dans la peau d’Athos et compagnie. On en a fait des conneries. Ma mère était Richelieu alors il fallait absolument contrecarrer ses plans » rigolais-je en revoyant toutes les scénettes de ces jeux d’enfant.

Mallory éclata de rire car elle savait qu’elle l’intéressait avec le secret restant à dévoiler mais pour la beauté de la chose, elle ne lui avoua pas tout de suite. Il fallait bien faire durer un peu le suspens non ? « Sérieux ? Ou tu dis juste ça pour endormir la vigilance afin de mieux me défoncer les tympans ? » Ceci dit c’est avec beaucoup d’amusement que la jolie Eliot accueillit la confession de Declan au sujet de son enfance, l’imaginant tout à fait dans la peau d’un mousquetaire en train de contrecarrer les plans de sa « diabolique » maternelle. Pour l’instant, Mallo ignorait encore toutes les misères que cette dernière allait lui faire, hélas. « Je suis à ton goût ? Je te vois bien en D’Artagnan… fougueux, valeureux et complètement versatile ! Mais mon secret à moi est encore mieux » fit-elle en se glissant contre son oreille. « La vérité, c’est que j’ai jamais eu de petit ami, même d’enfance. C’était toi mon premier baiser. »

« Bébé, c’est pas les tympans que je veux te… euh ça sonnait bien moins pervers dans mon esprit ! Oublie ça.. Tu n’as rien entendu » rigolais-je comme un con car il ne fallait pas être intelligent pour terminer ma phrase précédente. Décidément, le jour où j’arriverai à sortir une connerie romantique, les poules auraient des dents en or digne de celles des plus grands rappeurs. « D’Artagnan est mon personnage préféré bien qu’à la fin, j’appréciais également Albert… » plaisantais-je avant de m’étouffer à moitié avec son secret. « Tu veux dire que tu n’as jamais eu de petits-amis ? Genre jamais jamais ?! Euh tu es sorti du couvent à quel âge ? » clignais-je des yeux avant de me ressaisir, m’approchant d’elle pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. « Nous en sommes à 185 baisers depuis que nous avons commencé à sortir ensemble. Bien sûr, il y a plusieurs variantes de baisers mais j’ai compté les plus marqués et marquants… Pas trop déçue par ton premier baiser ? »