(+ Declan) horseback riding nightmare !

« Tu ne pouvais pas savoir ! » lança-t-elle d’un air encourageant car mine de rien, Mallory était touchée par la manœuvre. Certes, celle-ci avait manqué de se terminer en véritable désastre mais à sa décharge, elle n’était tout simplement pas douée en matière d’équitation… autant avec une bécane, elle se sentait libre comme l’air, autant les étalons ne semblaient pas vouloir devenir ses meilleurs potos ever ! « Rha mais tu as pas manqué de me tuer, dis pas de conneries ! Je suis douée pour me fracasser la tête toute seule, tu es au courant ? Non, je gère pas le steak, c’est tout… on se rattrapera ! Et pour moi t’es mon prince, na ! J’ai pas cogné la tête c’est mon cul qui a tout pris… » Même qu’elle avait toujours mal et était incapable de se détendre, serrant Declan comme si sa vie entière en dépendait. « Moins viiiiiiiiiiiiite !! J’essaye de profiter mais moins viiiite ! »

Je savais bien que je ne pouvais pas savoir mais j’étais frustré de ne pas avoir réussi à obtenir l’effet désiré. Après tout, cette journée devait être placée sous le signe du romantisme car je voulais absolument lui faire plaisir, et non qu’elle se retrouve à ne pas pouvoir s’asseoir à cause d’une chute d’un cheval. « Je sais bien mais je voulais vraiment qu’on ait genre une journée en amoureux…Je sais, c’est très con mais je me suis dit que ça te ferait plaisir que pour une fois, on fasse un truc qui sorte de nos parties de jambe en l’air » marmonnais-je peu à l’aise dans ce genre de conversation. Je n’oubliais pas vraiment les révélations sur son paternel mais je voulais les oublier ou du moins les mettre de côté pour nous donner une chance. Il serait toujours temps de prendre une décision mais pour l’heure, il n’y avait rien d’autre que Mallory et Declan, des étudiants lambda à Punta Cana. « Bébé, t’es au courant que si jamais je vais moins vite, le cheval, il est à l’arrêt ?! Attends, on va faire autrement » lui dis-je avant de descendre du cheval pour remonter mais cette fois-ci dans son dos. « Prends les rennes, voilà doucement » murmurais-je à son oreille tandis que je commençais à la détendre en déposant des baisers sur son épaule.

Mallory esquissa un petit sourire attendri face à la réponse de Declan, car elle n’avait pas imaginé que pareil programme puisse lui tenir à cœur. A croire qu’il ait réellement envie de lui faire plaisir et que maintenant qu’il n’obtenait pas l’effet désiré, cela le frustrait… il n’en n’était que plus charmant aux yeux de la jolie Eliot, et c’est ça qu’il ne voyait pas. « Tu es au courant que c’est l’intention qui compte ? Je trouve ça adorable moi… puis on a tout le reste de la journée et je peux aussi te guider hein ! Laisse-moi te montrer ce que j’aime aussi… après tout, une journée en amoureux, c’est partager non ? Tu n’es pas devin ! » Pour la peine, elle lui déposa plusieurs baisers dans le cou avant de paniquer littéralement lorsqu’il descendit de cheval pour mieux remonter et se glisser dans son dos. Elle était tellement tendue qu’on aurait pu la comparer à la corde d’un arc, malgré les bisous donnés par Declan. « Tu n’as vraiment pas peur avec ta vie pour me laisser les rennes ! Je vais faire de la merde ! »

« Va pour me laisser guider… Par contre, je te laisse réellement choisir » marmonnais-je car je ne voulais toujours pas lui avouer que lire était en grande partie un problème pour moi. Je ne savais pas vraiment correctement lire ni même écrire puisque j’étais dyslexique. Très jeune, mes parents ont rapidement compris que j’avais un problème à l’école : problème d’attention, incapable d’écrire sans faire des fautes plus grosse que le grand Canyon. Bref, j’étais un cancre et cela ne s’est pas arrangé avec le temps bien que je compensais avec mon hypermnésie. Oui, j’étais véritablement un cas pour la science. Pour en revenir au problème, je ne voulais pas nous envoyer à perpète les oies parce que j’aurais mal lu une information sur une brochure. Il était plus prudent que Mallory prenne les commandes pour le reste de la journée. « Non, je n’ai peur de rien et tu peux être certain que le cheval sera ton meilleur ami si tu lui fais confiance » lui expliquais-je tandis que l’air de rien, mes mains se mirent à lui caresser les cuisses historie d’occuper son esprit. « Allez détend toi, ne te tends pas, au contraire, accompagne le mouvement du cheval avec ton bassin… Imagine que nous faisons l’amour, ça t’aidera peut-être » plaisantais-je.

« Va pour que je choisisse alors, mais si tu me donnes ton avis quand même ! Je ne veux pas que tu « subisses » cette journée mais que tu y prennes plaisir aussi » reprit-elle, cherchant réellement à mettre en place une sorte de partage entre eux. Elle ne voulait pas que l’un décide et que l’autre subisse, ce n’était pas du tout le but de la manœuvre bien au contraire. Ceci dit, en parlant de subir, Mallory avait un mal fou à se détendre et il fallut que Declan utilise de plus grands moyens pour faire en sorte de la pousser à se détendre au moins un tant soit peu. Son image pouvait paraître un peu osée, d’ailleurs elle se mit rapidement à rougir mais ses mains furent moins crispées contre les rennes et son mouvement de bassin bien plus détendu. « Tu sais que tu es un pro pour me détendre ? C’est très efficace ce que tu me fais là… bon je le considère pas encore comme mon meilleur pote mais je ne m’en sors pas trop trop mal non ? »

« Tant que je suis avec toi, je ne subirais jamais une journée même si tu me traines dans les boutiques etc. » haussais-je les épaules. J’étais sincère, j’aimais passer du temps avec elle et puis, au pire, j’avais demandé à Bambi de réussir à numériser son calendrier pour qu’il puisse m’accompagner en tout temps sur mon smartphone. Quoi ?! C’était une œuvre d’art ! « En même temps, tu es totalement accro à mon corps alors il suffit que je te parle de te faire l’amour pour te détendre »plaisantais-je non sans serrer sa taille dans mes bras. « Allez, essaie de passer au trot et laisse toi aller et puis, si on arrive à semer les autres participants, sûrement trouverais-je un endroit pour te récompenser de tes prouesses à cheval » la taquinais-je sans trop croire qu’elle me prendrait au mot. J’aimais tellement la pousser dans ses retranchements que des fois, cela en devenait inconscient. « Et oui, tu t’en tire même très bien ! »

« Je te rassure je ne fais pas très souvent du shopping alors tu ne t’ennuieras pas trop en ma compagnie à priori… » fit-elle d’un ton amusé, à des années lumières de savoir que Declan se trimballait avec son calendrier sexy numérisé dans son cellulaire. Il ne valait mieux pas qu’elle soit au courant ! « C’est même pas vrai ! » se défendit-elle comme s’il venait de la traiter de perverse. Techniquement parlant Mallory s’était détendue aussi grâce à la caresse qu’il avait faite contre ses cuisses mais tout ceci la fit rougir et marmonner à plusieurs reprises car elle n’aimait pas être qualifiée de… perverse, oui, c’était le mot ! « Au trop, t’es sûr que c’est pas un peu prématuré ? » fit-elle, légèrement peureuse pour le coup. Mais la jolie Eliot se laissa mieux guider et parvint à réussir cet exploit, les faisant s’éloigner des autres petit à petit alors qu’ils s’approchaient d’un endroit plus désert de la plage. « Je suis trop forte et j’ai un bon prof ! Je mérite plusieurs récompenses ! Et va pas me prendre pour une perverse c’était pas forcément sexuel d’abord ! »

« Qui a dit que je m’ennuyais ? Si un jour, il te prenait l’envie de faire du shopping, il suffirait simplement que je puisse avoir un petit défilé… J’aime être avec toi bébé alors te pose pas trop de question » lui dis-je tout en rajoutant, intérieurement, que je m’en posais suffisamment tout seul. Cette histoire de double identité me posait un problème de conscience mais je n’arrivais pas à trancher. Je crois que j’allais faire comme toujours : attendre et voir comment se déroulent les événements quitte à réagir au dernier moment. « Hey, y a rien de mal à désirer son petit-ami car si toi, tu es perverse, je ne sais pas ce que je suis ?! Un obsédé sexuel ? » plaisantais-je tout en la forçant à adapter une allure de petit trot histoire d’avancer un peu. Nous étions dans un groupe de débutant alors, il ne fut pas trop difficile de les semer derrière une dune. « Pas forcément ? Y a donc de l’espoir que ça le devienne ? »la taquinais-je gentiment. « Oui je sais, je suis un gros pervers ! »

« C’est mignon que tu aimes être avec moi… » avoua-t-elle en rougissant doucement, ne reprenant la parole qu’une fois qu’ils furent à l’abri des regards indiscrets, cachés par une dune de sable. Après tout, il n’y avait aucune obligation de se mêler à la plèbe, n’est-ce pas ? Il s’agissait d’une journée en amoureux… mais Mallory éclata néanmoins de rire au commentaire de Declan. « Je confirme mon ange, t’es qu’un pervers ! » s’exclama-t-elle avant de descendre doucement de cheval, l’incitant à faire de même pour mieux passer ses bras autour de sa nuque. Elle allait l’embrasser passionnément au moment où son portable se mit à vibrer, lui signalant le message suivant : j’espère que tu passes une bonne journée avec mon amour d’ado ! Il était si tendre et protecteur avec moi, j’espère qu’il l’est avec toi aussi… rappelle-moi à son bon souvenir ! « C’est quoi ce délire ?! » fit-elle en lui montrant le message, l’air… dépité.

« Quoi, je sais profiter des bonnes choses, c’est tout ! » protestais-je non sans rigoler tandis que je l’aidais à descendre du cheval pour mieux en faire de même, la réceptionnant dans mes bras du moins, c’était ce qui était prévu avant que son portable ne vibre. « De quoi ? » fronçais-je les sourcils avant de lire le sms de Sio’. C’était quoi de ce délire ? Depuis quand elles se connaissaient et depuis quand, l’irlandaise tombait dans la nostalgie ?! « J’en sais rien, je te signale que c’est ton portable mais pour te répondre, ouais, avec Sio’ on est sortis ensemble quand on était ado par contre pour le reste, je sais pas pourquoi elle te sort un truc pareil » haussais-je les épaules ne trouvant rien à redire surtout que c’était de l’histoire ancienne. « On en était où déjà ? » fis-je avant de l’embrasser mais je compris très vite que déjà, Mallo n’était plus avec moi. « Qu’est-ce qui se passe ? » lui demandais-je me doutant tout de même de la raison de ce malaise entre nous.