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Joan venait de visualiser une petite parcelle de sable vide de toute présence humaine. Hallelujah ! Ni une, ni deux, Jackie se mit à courir vers l’endroit convoitée par les deux copines. Cible en vue ! Je répète cible en vue ! Elle se retourna, pour voir si Joan suivait. Apparement, moyennement. Elle slalomait entre les jambes, les têtes, et les tongs de tous ceux qui cohabitaient la plage en cet après midi ensoleillé. Grouille toi Joan. Jackie continua sa traversée de la marrée humaine à un rythme beaucoup plus lent.. oui, courir en fait c’était impossible avec tout ces gens ! Arrivée au petit îlot de sable inhabité, elle se jeta – non littéralement – dessus, de tout son corps. Ouf, juste à temps. Deux petites filles étaient arrivées au même moment, sceau et pelles en main, avec la probable idée d’y faire des châteaux de sable. Jackie leur tira la langue avant de se rassoir et de s’enlever le sable qui c’était collé sur elle. On a eu de la chance. Un peu plus, et deux biatches nous prenait la place. Non mais !, dit-elle en éclatant de rire.
Alors que Joan dessablait tout son petit corps à son tour, Jackie sortie de son sac de plage une immense serviette qu’elle posa sur le sol, envoyant malgré elle quelques grains de sable sur les autres occupants de la plage, mécontent. Un haussement d’épaules et un petit sourire navré devrait suffire à se faire pardonner et surtout, oublier. Son amie fit de même. Jackie releva ses lunettes de soleil l’espace d’un instant pour regarder à la lumière naturelle la couleur de la serviette de Joan. WOAW ! Flash ta serviette. Elle reposa ses lunettes sur son nez. J’suis sûre qu’on la voit de l’espace ! Ca aurait été trop cool si c’était vrai. Un petit point orange fluo, un tout petit point, Joan. Jackie s’allongea sur sa serviette. Ah, la belle vie. Joan, qui s’était elle aussi installée, décida de passer aux choses sérieuses. Oh. Bah oui, c’était toi ma partenaire dans l’avion patate. Vous imaginez un long fleuve, très calme ? La vie sentimentale de Jackie se résumait à ça en ce moment.
Sans la serviette, ça devient compliqué de te voir de tout là haut.. La Lowell haussa les épaules, un sourire amusé aux lèvres. La chasse aux garçons venait d’être déclarée ouverte par Joan. Au Spring Break, Jackie s’attendait à s’amuser, faire la fête, boire, faire des activités insolites, mais surtout pas rencontrer l’amour. Ce n’était pas le cadre parfait. Mais qu’importe, elle voulait s’amuser à parler de trucs de nanas avec sa copine. T’es devenue Meetic ou quoi ? Tous les critères que Joan avait demandé étaient les mêmes que l’on retrouvait sur le célèbre site de rencontre. Se creusant les méninges, Jackie se laissa prendre au jeu. Alors… Je dirais grand ! Pas plus petit que moi en tout cas. Plus âgé aussi, ça mais c’est d’une importance capitale. Le mode couguar, c’est fini ! Hm.. des cheveux foncés, brun ! De beaux yeux, mais ça c’est assez optionnel. Et j’veux pas une baguette de pain, il faut qu’il soit un minimum musclé, et un peu de bidon. C’est trop mignon le bidon. S’il pouvait jouer de la guitare, se serait parfait. Piano aussi, je prends ! Jackie se pinça le menton. J’crois que j’ai rien oublié. Allez, galère à trouver mon homme parfait ! Et toi ? Dis moi tout !
Le bidon oui. La guitare, si on pouvait la garder. C’est sexy un musicien. Jackie balaya du regard toute la plage. Ouais, des bruns musclé y’en avait à la pelle. Pourquoi les musiciens ne se trimballaient pas avec leur instrument sur eux ? C’était beaucoup plus simple pour les identifier. Ah si, y’en a un là bas. Oh, Xylophone. Oublions-le, ça compte pas ça. Nez crochus ? T’es sérieuse là ? Non non, ce n’était pas les roux qui lui avaient fait peur. Un roux, ça peut être sexy. Roux, ça passe encore. Rupert Grint est vachement beau gosse dans son genre. Mais nez crochu ! JOAN !! Jackie secoua son amie par les épaules. Etait-ce le soleil qui lui tapait déjà sur la tête ? La Lowell fit mine de réfléchit, puis finalement, un sourire narquois aux lèvres annonça ; Je sais ! C’est Cyrano de Bergerac qui te fait kiffer, avoue !
LFlorent Pagny, c’était ce chanteur juré dans la version française de The Voice ? Aîe aîe. Avouer qu’elle regardait cette émission seulement pour voir ses beaux yeux, sans rien comprendre, allait être dur. Mieux fallait le garder le silence. Quoi que, c’était Joan. Elle était un peu comme la sœur qu’elle n’avait jamais eue, son double. On pourrait presque dire qu’elles étaient meilleures amies. Mais oui, Florent Pagny ! cria la jeune femme en se relevant brusquement. Joan, il faut qu’on aille à Paris. Florent, c’est l’homme de ma vie ! Jackie ne put s’empêcher de rire à l’imitation d’une sorcière maléfique aux doigts crochus et tout frippés. Finalement, ce n’était pas le fait qu’elle aurait aimé être comme ça qui la fut réagir, mais c’était Luke Skywalker. Oh non Joan, oublie tout de suite. Tu veux savoir à quoi il ressemble ton Luke aujourd’hui ? La Lowell sorti son téléphone et en quelques manipulations, tomba sur une photo d’un papy qu’elle montra à son amie. Si c’est pour l’héritage, fonce. Si c’est pour t’éclater au lit, j’pense pas que Papy soit toujours dans la course. Jackie haussa les épaules, désolée, et rangea son téléphone.