Out of doubt, out of dark to the day's rising I came singing in the sun ≈ Jackie

Le portable de la jeune étudiante venait de vibrer. Qui ça pouvait bien être ? Sa mère qui s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles – il fallait absolument songer à la prévenir de son arrivée – ? La femme qui gardait Miko parce qu’il y avait un problème ? Une boîte de production qui voulait annoncer à la jeune femme qu’elle était prise pour un stage ? Aucun des trois. C’était un message de Joan. Aller bronzer ? Quelle bonne idée ! Jackie lui répondit fissa qu’elle était complètement d’accord. Ni une, ni deux, elle courue à l’autre bout de la chambre pour prendre son sac dans lequel elle jeta sa serviette de plage, sa crème solaire, son livre – qu’elle ne lira pas, mais c’est pour faire genre – et son ballon de plage. Elle hotta sa robe et enfila son maillot de main. Par-dessus, elle mit un paréo. Lunettes sur le nez, elle se rendit devant l’ascenseur. Arrivée dans le hall de l’hôtel, la jeune femme regarda si son amie n’était pas là. Non. Peut être dehors ? Non plus. Le soleil était à son zénith. Pas une once de nuage à l’horizon. Punta Cana était la perfection !  Joan arriva enfin. Oh bah merde, on a le même paréo !  On est trop canon ! Jackie embrassa son amie, toute jolie comme d’habitude. Qui aurait pu dire que les deux jeunes femmes s’entendraient si bien ? T’inquiète, j’en ai de la crème solaire. Et si tu veux pas finir aussi rouge que la crevette de ce mec, Jackie montra d’un signe de tête un jeune homme avec une immense écrevisse rouge gonflable sous le bras, tu auras plutôt intérêt de t’en tartiner ma biche.  

Quoi ? Non ! Comment ça ? Se changer ? Mais, c’était le seul paréo qu’il restait à Jackie. L’autre, trop imbibé d’alcool pour pouvoir être sortable, trempait dans une eau lessivée. Euh.. tu me fais marcher là ? J’en ai pas d’autre à me mettre ! Le Spring Break durait 15 jours, et la jeune femme n’en avait pris que deux.  Peut-être aurait-il été préférable d’en prendre.. quinze ? Surement. Jackie regarda le visage de son amie. Ah oui, elle la faisait marcher. Pfff, elle tombait dans le panneau, à chaque fois ! La comparaison au poisson pané trop cuit, sans huile et écrasé fit rire Jackie. Joan avait de ces idées parfois ! Bah si jamais tu crames, j’t’éplucherai ! Tu peux compter sur moi pour ça ! Mouahaha, éplucher les gens, comme s’ils étaient des petits légumes. L’idée était rigolote. Ce qu’elle préférait éplucher sur ses amis, c’était le dos. Etre à califourchon et enlever, petit à petit les pelures causées par les brûlures du soleil, ah c’était génial ! Bon alors, on y va ? On est paré là ! Jackie sautilla sur place, elle avait tellement hâte ! 

Les deux amies, bras dessus-dessous partirent en direction de la plage. Pas d’accord pour les épluchures ? Roh, pas grave. Je trouverais bien une autre victime à éplucher. La jeune femme rit. Après quelques instants de marche – la plage n’était absolument pas loin de l’hôtel –, elles arrivèrent à destination. Wow. C’était noir de monde ! Pour les transats, c’était cuit, bien cuit même. Aussi cuit que Joan si elle ne mettait pas de crème solaire. Restait plus qu’à se trouver une place sur le sable. C’était la question que venait de lui poser Joan, comment trouver une place ? On devrait marcher par là bas, on trouvera peut être un grain de sable pour nous. Et puis si elles ne trouveraient pas de place, peut être qu’elles trouveraient deux jeunes hommes qui accepteraient de cohabiter leur petit grain de sable, qui sait. On passe par la mer ? Tremper les pieds dans l’eau, Jackie en avait bien envie ! Elle devait être chaude, plus chaude qu’hier soir. Jackie hotta ses tongs qu’elle plongea dans son sac de plage. Ses petits orteils s’enfoncèrent dans le sable chaud, c’était agréable !   

Eplucher pouvait faire peur ? N’importe quoi ! C’était un plaisir très rependu dans la famille Alvarez. Tout le monde disait que Jackie était différente après tout, peut être que ça aussi c’était différent. Elle leva les yeux au ciel en haussant les épaules. Peu importe. Son ami approuva l’idée de passer par l’eau –magnifique soit dit en passant – et pris les devant. Jackie lui emboita le pas. Esquiver les serviettes et éviter de jeter du sable sur les gens s’avérait mission compliqué, mais pas impossible. Soudain, Jackie s’arrêta à côté d’un groupe de quelques garçons qui discutaient tranquillement. Un peu macho cependant.  Salut les gars ! J’m’appelle Jackie ! Dites, ça vous dérangerait que l’un d’entre vous nous passe la crème solaire à ma copine et moi ? Elle leur fit leur plus beau sourire. Son attention se déporta du groupe de beaux gosses lorsque Joan, déjà les pieds dans l’eau, hurla son prénom. Bon, bein c’était mort pour la crème avec eux. Un sourire désolé, et Jackie repris la route vers le bord de l’eau en petit footing. Elle sentait le regard incompréhensif des garçons dans son dos. Arrivée aux côtés de son amie, elle lui montra du doigt le groupe de garçons. J’suis là ! Mais t’as tout fait foirer ma nouille. J’négociais des belles mains masculines pour nous appliquer la crème solaire. Jackie se mit à rire et donna un coup de pied dans l’eau afin d’arroser Joan. Un peu, pas trop ! Bah oui, on avait les sacs quand même.  

Meuf c’est mort. Ils t’ont pris pour une folle j’crois. Jackie regarda aussi désespérément la brochette masculine qu’elle avait trouvée et qui lui avait glissé entre les doigts. Moi aussi en fait j’pense. La Lowell se gratta la tête en repensant à la façon dont elle avait abordée le groupe. Oui oui, elle avait du autant passer pour une folle que lorsque Joan avait crié le prénom de son amie. La parodie d’Alerte à Malibu made in Lindley à Punta Cana fit rire Jackie. Tu es parfaite en Pamela ma Joan ! La Lowell saisit sa copine par le bras et commença a avancer, trainant ses petits pieds nus dans l’eau. Je pense en effet que l’on peut retenter notre chance, mais plus loin et avec d’autres mecs. Jackie scruta chaque centimètre de la plage à la recherche de beaux mâles, mais surtout à la recherche d’une place où les deux jeunes femmes pourraient se poser pour bronzer enfin !