(flashforward) Calis + but you did go away !

Caleb n’avait pas été le seul à penser au pire même si Thaïs n’avait jamais tenté la chose. Elle s’était constamment retenue en sachant que Raphaël serait tout seul jusqu’à ce que son ex-mari ne prenne le relai… et cette simple image avait toujours retenu sa main. Heureusement d’ailleurs, car si elle avait été au bout de sa pensée, cette seconde chance qu’ils s’offraient actuellement n’aurait jamais pu être atteinte. « Je suis là Caleb, je n’ai pas l’intention de te laisser. Finis les concerts, les chambres d’hôtel et autres voyages autour du monde. Je peux aisément trouver un boulot de prof au conservatoire et être présente pour toi, pour notre fils. Je n’ai pas envie de gâcher cette seconde chance ou de le perturber encore. » Thaïs avait conscience que sa propre absence était pour beaucoup dans ce gigantesque gâchis, aussi prenait-elle la décision d’être prudente cette fois, tandis qu’elle le serrait dans ses bras comme si sa vie en dépendait. « T’as pas intérêt de me laisser Caleb Weyss parce que tu sais que je suis suffisamment emmerdeuse pour venir t’emmerder jusque dans la tombe… on va y arriver, d’accord ? Je te soutiendrai. »

« Princesse, je ne te demande pas d’arrêter les concerts, je sais combien tu aimes être sur scène et puis, pour tout avouer, je crois être ton plus grand fan… J’ai toujours fait en sorte de t’envoyer tes fleurs préférées à chaque fin de concert. La seule chose que j’aimerai, c’est que tu ne m’oublies pas. J’ai bien de la mère de mon fils mais j’ai encore plus besoin de la femme que j’aime, de celle que j’ai épousée. Nous ne partagions plus rien, il n’y en avait plus que pour notre fils. D’ailleurs, je n’ai pas été le meilleur des pères pour lui-même si au moins, avec notre divorce, je me suis montré plus présent. Je crois que nous devons simplement apprendre de nos erreurs » soufflais-je. Voilà que les années m’avaient fait prendre un peu de plomb dans la cervelle, ce qui n’était pas plus mal. « Je n’ai pas l’intention de te laisser, de tout de manière pour le moment, je suis interdit de terrain alors je crois qu’à part me couper avec du papier, je risque pas grand-chose » ricanais-je doucement avant de glisser mes doigts sur sa nuque pour dégager son collier que j’avais remarqué lorsque nous avions fait l’amour. « J’ai envie que tu portes ton alliance… Enfin il est peut-être trop tôt ? »

« Tu étais mon plus grand fan ? C’était toi les œillets rouges… » Caleb était bien le seul à connaître sa véritable fleur préférée, Thaïs aurait dû s’en douter. Peut-être l’avait-elle espéré sans vouloir y croire… « Je ne dis pas que je ne ferais plus de concerts mais je pense que me cantonner à quelques uns dans les alentours sera un début. J’ai envie d’être plus présente pour ma famille mais aussi pour toi, parce que l’on a besoin de se retrouver. Les concerts peuvent attendre… pas toi. » De cette façon, la jolie irlandaise lui montrait à quel point elle avait mûri et fait une grande introspection sur son propre comportement. « Interdit de terrain ? Parce que tu as fais une connerie ou justement pour t’empêcher d’en faire une ? Et il ne faut pas croire, le papier, c’est dangereux ! » plaisanta-t-elle de bon cœur avant de se mordiller légèrement la lèvre inférieure. Lorsqu’ils avaient fait l’amour, impossible de cacher ce qu’elle gardait pourtant jalousement depuis deux longues années. « Ce n'est pas ça mais Caleb tu n'as pas non plus la tienne et je ne m'appelle même plus Weyss, ça n'aurait plus la même signification, si ? »

« Oui c’était moi. Je demandais toujours un énorme bouquet pour être certain que tu le remarquerais parmi tous les autres. J’ai même envoyé notre fils en mission pour obtenir une dédicace sur un de tes albums… Je sais, ça fait un peu pathétique mais j’ai toujours admiré ton talent »avouais-je en rougissant légèrement car je n’étais pas habitué à avouer des choses pour le moins gênante comme celle-ci. « Quant à moi, je ne ramènerai plus le boulot à la maison pour me consacrer uniquement à Raph et toi… Je pense que nous pouvons nous en sortir ainsi non ? » répondis-je avant de grimacer. « Je crois que c’est pour les deux. En fait, il se pourrait bien que j’ai fait le con sur une intervention, le jour de notre anniversaire de mariage et que depuis, les docs et le capitaine me coltinent à un boulot de gratte-papier le temps que je devienne moins kamikaze » soupirais-je avant de lui sourire amoureusement quelques instants plus tard en caressant sa joue. « Alors je sais ce qu’il me reste à faire » murmurais-je tandis que je posais un genou à terre après avoir récupéré son alliance. « Thaïs O’Donoghue, est-ce que tu me ferais l’honneur de redevenir ma femme ? De m’épouser et d’unir à nouveau ta vie à la mienne jusqu’à ce que cette fois-ci, la mort nous sépare sans que notre connerie s’en mêle ? Si tu dis oui, j’exige simplement une seule chose : que nous offrions un petit frère ou une petite sœur à Raph’ » lui demandais-je avant de sortir mon portefeuille pour mieux en extraire mon alliance « Elle ne me quitte jamais »

« C’était le seul bouquet que j’embarquais chez moi, je le laissais pas dans ma loge… par contre Raph ne m’a jamais dit votre petit secret, comment tu as fais pour acheter notre fils, hum ? » Thaïs perdit cependant quelques secondes son sourire en fermant les yeux rien qu’à imaginer quel type de connerie Caleb pouvait bien avoir fait lors de leur anniversaire de mariage. « T’as plus envie de faire de la merde, hein ? J’ai pas envie de me dire que tu risques de jouer à nouveau les kamikazes… » soupira-t-elle non sans placer sa main contre la sienne, l’expression de son visage laissant entendre toute l’inquiétude qu’elle avait vis-à-vis de son bien être. Il fallait qu’il s’accroche à eux… comme lors de sa cure. Thaïs ne l’avait pas quitté un seul instant à ce moment là et comptait bien faire de même désormais. Ceci étant, elle écarquilla grands les yeux lorsqu’il se mit à genoux pour lui refaire une demande en mariage, lui arrachant un sourire ému et même quelques larmes tant elle avait rêvé de ce moment un nombre incalculable de fois. Limite, elle avait envie de se pincer. « Tu veux un autre bébé ? » demanda-t-elle malicieusement avant de se mettre à son tour à genoux pour lui enfiler son alliance à lui, embrassant sa main au passage avant de s’emparer fougueusement de ses lèvres pour toute première réponse. « Un milliard de fois je te réépouse. Oui. Pour les deux. »

« Ahah c’est notre petit secret à tous les deux ! » répondis-je avec un sourire satisfaire de savoir que notre fils savait tenir sa langue. En même temps, je m’étais plié en quatre car comme sa mère, il était doué pour le chantage. « Non, je n’ai plus envie car vous êtes à nouveau près de moi. C’est juste que je crevais d’envie de mettre fin à cette douleur et à cette solitude. Je pensais que tu allais te remarier avec ce type, que c’était fini, que je n’aurais jamais plus ma place auprès de toi, que mon fils allait grandir avec un autre homme pour père. Tout s’est emmêlé dans ma tête et je n’étais pas au top de ma concentration. Si Caine n’avait pas été là ce jour-là, ce n’est pas dans l’épaule que la balle se serait fichée mais bien dans mon cœur » soupirais-je conscient d’avoir vraiment merdé mais c’était de l’histoire ancienne. Thais et moi étions réellement destinés l’un à l’autre car ni le temps, ni la distance n’avaient eu raison de notre amour. C’est pourquoi la redemander en mariage me paraissait être une évidence. « Oui, je veux un autre bébé avec toi ! Une mini toi » soufflais-je avant d’accueillir son baiser avec la même passion. « Alors demandons au maire de nous marier ce soir ! Il est là et je suis certain qu’avoir un sénateur dans la poche peut s’avérer être utile… Le gendre du Capitaine est le meilleur ami du sénateur… Je ne veux plus perdre une seconde avec toi »

« Tu es au courant que je vais enquêter ? » Raphaël avait tout pris de sa mère du côté chantage et provocation, mais Thaïs n’en n’était pas peu fière. Cela prouvait qu’il savait défendre son morceau de bifteck et rien que le savoir ravissait littéralement sa jeune mère. « Oh mon dieu Caleb… je ne me serais jamais remariée et surtout pas avec cet abruti ! Tu vas me promettre de ne plus jamais refaire ce genre de connerie parce que sinon je vais tellement te rosser le cul que tu ne pourras plus t’asseoir pendant des mois ! » s’emporta-t-elle légèrement avant de calmer aussitôt ses nerfs en s’emparant furieusement de ses lèvres. Pour sûr, par la suite, il la surprit avec sa demande en mariage mais aussi avec son désir d’enfant. « J’espère que ce sera une petite fille… mais c’est drôle, je pensais que tu voulais un seul enfant et pas d’autre. Ceci dit rien ne me ferait plus plaisir que de te dire à nouveau oui ce soir mais je ne suis pas vraiment habillée pour ! »

« Et bien j’espère que notre fils a hérité de ma capacité à résister à l’oppressante Irlande » rigolais-je avant que le rire ne me quitte tandis que j’expliquais un peu plus mes récents déboires de flic. Je savais que j’avais déconné mais si c’était à refaire, je le referais car sans elle, je n’étais rien. « Je n’ai pas l’intention de me remettre en danger mais sur le moment, je m’en foutais Thaïs. Je t’avais perdu, j’avais perdu notre fils, il ne me restait plus rien même mon boulot qui m’a bouffé durant notre mariage ne m’apportait aucune satisfaction car tu n’étais plus là pour donner un semblant de sens à ma vie » lui expliquais-je avec ferveur et une sorte de fragilité au fond de ma voix. Néanmoins, ce fut avec amour et douceur que je la demandais par la suite en mariage. Je désirais tellement la retrouver complétement. « A quoi bon vouloir un autre enfant quand celle que vous aimait n’est plus dans votre vie pour le porter ?! Tu ne comprends pas que tu es la seule et unique avec qui je veux me marier et agrandir notre famille ? Il n’y a jamais eu que toi dans mon cœur… Et je me fous qu’on soit pas habillé pour l’occasion, je veux que tu portes à nouveau mon nom et que tu m’appelles mari de moi »

« Tu n’es pas le seul à savoir habilement négocier avec notre fils… mais n’aie crainte, il nous mène par le bout du nez autant l’un que l’autre ! » s’amusa-t-elle avant de le serrer purement et simplement contre elle, façon comme une autre de lui prouver qu’elle était là et bien là, sans désir de partir ailleurs et surtout pas sans lui. « Caleb je suis bien là et je n’ai pas l’intention de laisser ma place à quiconque… je veux bien voir celui qui voudra me dégager tiens, il se prendra l’Irlande en pleine tronche ! Il faut qu’on apprenne de nos erreurs et… peut-être qu’un bébé serait une jolie façon de recommencer en faisant mieux, non ? » proposa-t-elle non sans s’écarter pour caresser doucement ses joues, le dévorant amoureusement ses yeux. « Ça te manquait que je t’appelle « mari de moi » ? Conduis-moi vite auprès de ce maire que je puisse officiellement te dire oui et te montrer que personne ne pourra t’offrir une nuit de noces d’anthologie… »

« Laisse donc notre fils tranquille, c’est notre secret ! Tu deviens aussi commère que ton père tiens ! D’ailleurs, il devient quoi l’Indiana Jones ? » lui demandais-je car j’avais beau râler toujours sur mon beau-père, j’appréciais énormément Anna et Samuel et dans un sens, ils me manquaient à leur manière. La discussion s’orienta par la suite sur mon comportement suicidaire de ces derniers mois. Je n’en étais pas fier du tout mais dans un sens, je crois que j’avais surtout besoin qu’elle me rassure et c’est ce qu’elle fit en me serrer dans ses bras mais aussi par ses mots. « Oui, nous réussirons ensemble et tu auras le droit de me taper si je déconne à nouveau »plaisantais-je mollement avant de venir planter un baiser sur ses lèvres tandis qu’elle me couvait littéralement du regard. Qu’est-ce que je pouvais aimer cette femme. D’ailleurs un grand éclat de rire me secoua tandis qu’elle me parlait de nuit de noces. « Tu crois qu’on fera mieux que lors de notre voyage de noce après la naissance de Raph ? On avait quand même réussi à péter le lit de la chambre d’hotel » rigolais-je en l’aidant à se relever pour mieux partir à la recherche de monsieur le Maire.