Little secret [Bambi]

Bambi était sexy certes mais cela ne la rendait pas professionnelle en danse pour autant, elle savait juste user de ses charmes lorsque l’opportunité lui était offerte, ce qui se trouvait être le cas face à Ioann, dont elle échauffait les sens sans vraiment trop s’en rendre compte. A vrai dire, la belle blonde se laissait surtout porter par les évènements mais aussi par l’alcool qui s’écoulait encore dans ses veines bouillonnantes : il n’y avait plus d’interdits, plus de barrières, rien. Elle était à l’aise dans ses baskets et autant dire que le discours du jeune homme lui arracha un sourire aussi satisfait que provocateur. « Pourquoi, tu avais une idée en tête ? » avait-elle lâché non sans approcher son visage du sien après s’être retournée. Autant dire qu’elle n’initierait pas le premier pas en la matière, pas alors qu’il avait « singé » toutes ses tentatives jusqu’à lors. Question de fierté, sans doute… « Je veux d’abord savoir ce que tu as en tête avant de te dire si jamais cela m’a traversé l’esprit ou pas » ajouta-t-elle sans que son sourire ne diminue d’un pouce. N’était-elle pas la reine du jeu et de l’illusion ? Oh que oui. Mais Bambi était prête à jouer quitte à se brûler les ailes tellement c’était tentant.

Pourquoi Bambi ne voulait pas répondre en premier ? Et bien pour ne pas se prendre un vent en pleine tronche pardi ! Contrairement à Ioann, la belle blonde avait semé quelques cailloux en se réincarnant en Hansel et Gretel mais aucun de ceux-ci n’avaient jamais été utiles. Le jeune homme demeurait sourd à ses tentatives et ce soir, elle était la première surprise que la donne ait évolué. « Pourquoi ce serait toujours honneur aux dames, hein ? Me dis pas que là t’as envie d’être galant ! » ironisa-t-elle histoire de laisser sa fierté seine et sauve mais rien n’était gagné d’avance vis-à-vis de cette joute verbale en devenir… à moins qu’il n’en s’agisse pas d’une puisque Ioann avait déjà placé ses mains contre ses hanches et reprit aussitôt la parole, laissant clairement entendre son… envie plus sulfureuse que Bambi ne l’aurait crue. « Si tu as envie de quelque chose, tu n’as qu’à la revendiquer, je ne te repousserai pas… » avoua-t-elle non sans approcher légèrement son visage du sien pour murmurer ces paroles, se gardant bien de scruter ses lèvres tentatrices comme une affamée… et pourtant, l’envie ne manquait pas, bien au contraire. « On reste comme deux couillons ou l’un de nous cède ? Tu m’as déjà repoussée je te ferais remarquer… » fit-elle non sans éclater très légèrement de rire derrière, de façon on ne peut plus mutine. Ioann cèderait-il ? Cela restait à voir.

« Va falloir que tu me fasses une démo de ta galanterie quand même là tu me rends curieuse ! » murmura-t-elle pour le provoquer même si Ioann l’avait toujours très bien traitée et bien que jusqu’à aujourd’hui, ils se soient avant tout comportés comme des amis proches, Bambi n’avait aucunement à se plaindre de ce côté-là bien au contraire. Sauf que là, l’alcool aidant, la belle blonde sentait des pulsions nouvelles s’emparer de son esprit et de son corps. Le jeune homme testait leur résistance mutuelle en prenant son temps, tant et si bien que si la fierté de Bambi n’avait pas été si forte, sûrement l’aurait-elle embrassé avec une passion quasi dévorante face à la frustration qu’elle ressentait actuellement. Mais finalement, ce fut Ioann qui céda en premier, s’emparant des lèvres de la blonde avec un peu plus de pression, créant en elle une chaleur jusqu’ici inconnue. Bambi se sentait quasi fiévreuse, et l’alcool n’y était pour rien, le baiser de Ioann en était le premier instigateur. Au fil des secondes, ce dernier prit de l’importance, la passion de la demoiselle se faisant de plus en plus sentir alors qu’ils s’adonnaient à un véritable bal sulfureux… ce ne fut véritablement que le manque d’oxygène qui la poussa à se séparer de lui, sans brutalité aucune, et surtout sans s’éloigner vraiment de lui. « Perdurer le plaisir hein… pfiou ! C’était juste un test ou… parce que là je t’avoue que j’ai beaucoup moins envie de danser… du moins ce genre de danse. »

Bambi fut la première surprise lorsque Ioann prit sa main pour mieux la conduire jusqu’à leur table, commençant à remettre son manteau, la poussant de façon sous entendue à faire de même. La belle blonde s’exécuta aussitôt, non sans lui offrir un sourire des plus éclatants après son baiser volé. « Je n’arrêtais pas de le dire ! Heureusement tu as fini par te réveiller… » fit-elle sans moquerie cette fois, sans méchanceté d’aucune sorte, en pensant sincèrement ses mots malgré l’alcool. Pourquoi, comment, qu’importe, le fait est qu’ils voulurent se lancer à l’extérieur du bar avant de s’écrouler l’un sur l’autre dans un éclat de rire. Certes, Ioann était définitivement plus atteint et anesthésié que la belle blonde mais Bambi n’allait pas manquer de sentir quelques courbatures étranges une fois que l’alcool aurait quitté son organisme. « Quoi, qu’on se massacre la tronche ? Beuh, je veux bien jouer les infirmières mon chou mais je ne suis pas sûre d’être franchement douée ! Ceci dit je veux bien te faire un bisou magique » avoua-t-elle non sans lui volant cette fois-ci un baiser de son propre chef, se relevant non sans mal pour mieux l’aider à faire de même. A partir de là, Bambi ne lâcha pas sa main pour mieux les entraîner à l’extérieur avec précaution, hélant un taxi à la manière des new yorkais. « Je crois qu’il vaut mieux qu’on rentre à bon port avant de faire une cata ! » Sa colocataire n’était pas présente ce soir mais la blonde n’en fit pas encore mention. Pourquoi diablement avait-elle l’impression d’abuser si elle en parlait ?

Une chance que sa colocataire ne soit pas présente ce soir, en vérité ! Au moins, ils auraient davantage de marge de manœuvre même si Bambi fronça les sourcils avant de rouler des yeux face au discours de Ioann. En fait, leur baiser n’était qu’un essai et rien d’autre, n’est-ce pas ? Ce qui l’étonnait, c’est que cet état de fait l’emmerde. La belle blonde n’en fit pas mention, son visage parlant pour elle, bien qu’elle soit en train d’essayer de maîtriser la chose : cela valait mieux pour tout le monde. « Vrai que ta carrière de Don Juan va en prendre un coup là où j’pense ! » ironisa-t-elle avec amertume avant de se reprendre aussitôt : « Rhaa mais tu devrais savoir que les nénettes, ça adore les gueules un peu cassées ! Je vais désinfecter ça vite fait et puis au pire, ça te fera une petite marque qui va augmenter ton charme… » Bambi était foutue. Merde, pourquoi s’enfonçait-elle en faisant comme s’il pouvait aller dans d’autres bras sans qu’elle n’en n’ait rien à flanquer ? Cette vérité la fit soupirer avant qu’elle n’ouvre sa porte de chambre en toute discrétion, invitant Ioann à entrer non sans le pousser ensuite à s’asseoir sur son lit, le temps qu’elle n’aille chercher une petite trousse de secours. Bambi ôta aussitôt son manteau, s’asseyant ensuite à ses côtés, un coton d’alcool entre les mains histoire de lui désinfecter tout ça. Finalement, elle n’était pas si mauvaise infirmière que cela… « Tu veux aller voir tes groupies après pour leur montrer ta blessure de guerre ? » le provoqua-t-elle finalement.