Little secret [Bambi]

« Moi je n’attends que ça ?! Que dire de ton désir de massage ! » La fierté de Bambi en prenait sans arrêt un coup dans les roustons, tant et si bien qu’elle se promit d’arrêter avec ce genre de connerie. Au pire, si elle était en mal d’affection, elle n’aurait qu’à se pencher pour ramasser tous les types rêvant de faire des choses peu catholiques en sa présence une fois sa soirée avec Ioann terminée… oui, cette option valait son pesant de cacahuètes en plomb ! « Ne pas oublier que tu vas te mesurer à une Mather encore pure souche, alors t’es pas dans la merde mon cher Padawan ! » En vérité, ils avaient autant de tenue face à l’alcool l’un que l’autre, Bambi s’étant juste réservée pour cette idée là depuis le départ. Toujours laisser son adversaire s’affaiblir lui-même pour mieux remporter une victoire plus éclatante… hey, qui a dit que la belle blonde n’était jamais sournoise sur les bords et au milieu ? « Alors on va se taper dix shooters de vodka cul sec, et le premier qui a fini a gagné. Si tu le souhaites, le gagnant fourni un autre gage au perdant ! » fit-elle non sans esquisser un signe au barman pour qu’il leur amène shooters et bouteille de vodka, matériel nécessaire à leur petit jeu de boisson.

Sans savoir pourquoi, Bambi prédisait facilement la victoire de Ioann. Certes, cela s’était joué à quelques centièmes de secondes mais tout de même, elle n’hésitait pas à applaudir très légèrement pour lui faire comprendre combien elle était impressionnée. Dieu sait comme il n’était pas aisé de l’impressionner, pourtant ! « Dehors sans manteau ? C’est parti mon kiki ! » fit-elle avant de le suivre sur le champ, sentant ses oreilles la brûler littéralement alors que l’alcool faisait déjà de l’effet sur son organisme. Bambi avait beaucoup moins l’habitude de boire qu’avant, même s’il lui restait de beaux restes, et autant dire que ce petit vent frais d’extérieur fut une vraie bénédiction, avant que le jeune homme ne lui arrache une vraie expression de surprise. « Tant de convictions ? De conviction pour quoi au juste ? » demanda-t-elle, amusée par sa phrase qui ne manqua pas de la faire éclater de rire à cause de l’alcool. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bambi était bien plus guillerette que précédemment et que cela n’allait pas manquer d’être sport pour la suite ! « Bah, c’est ça où j’ai plus qu’à sauter du haut d’un pont ! Nan je déconne, quand même pas… toi, t’as pas un père relou qui te pousse à faire ce que tu détestes, et tu dois pas gérer l’envie de te bastonner avec tout le monde tout le temps… ma volonté, c’est un peu ce qui m’empêche de faire de la merde en fait ! »

Ce que peu de monde savait, c’est que Bambi était une colérique puissance mille. Un rien pouvait la faire partir en cacahuète et que son interlocuteur soit une armoire à glace ou un fil de fer caractérisé, la belle blonde n’hésitait pas à foncer dans le tas, brandir ses poings et réfléchir après. Combien de fois s’était-elle retrouvée à l’hôpital à cause de cela ? Elle ne comptait plus, le chiffre risquant d’être bien trop effrayant, surtout pour ses neurones actuellement bien alcoolisés. « Bah ouais… je suis en colère, tout le temps, pour tout et rien. Pourquoi je fais de la boxe comme une forcenée à ton avis ? C’est le seul truc qui me calme ! » avoua-t-elle sans même se rendre compte de ce qu’elle était en train de dire. Sa langue devenait de plus en plus déliée mais ses émotions décuplées par la même occasion : le discours de Ioann la touchait. Elle ne savait pas pourquoi, mais cela la touchait au-delà des mots. « Mais je compte pas changer ! Je suis bien comme je suis et j’ai pas envie de t’enlever ton emmerdeuse préférée attends, je suis pas si égoïste faut pas déconner… mais mon paternel, si j’arrête d’être en archéologie, il me déshérite direct et je me retrouve à la rue. Tu le savais que j’avais plus que lui comme famille ? Ouais j’l’ai peut-être jamais dit en fait… »

Mais pourquoi diable Bambi se confiait-elle aussi facilement ? Sûrement parce que dans le fond, elle avait toujours fait confiance à Ioann et que c’était une façon comme une autre de le lui prouver, même si l’alcool l’aidait grandement à la chose. D’ailleurs, la réaction du jeune homme ne se fit pas attendre et lui arracha un sourire attendrit, comme si elle avait pu prédire qu’il lui sortirait exactement ça. Merde il était trop adorable pour son propre bien et si elle ne se contrôlait pas justement, elle lui aurait fait un câlin en vue de le remercier. « Je sais que tu es là, heureusement que tu es là sinon j’aurais pété un câble depuis bien longtemps ! Mais je ne vais pas te laisser m’entretenir, hors de question. Les questions de pognon, ça pourrit tout et je tiens à notre amitié » lui avoua-t-elle en haussant les épaules. Jusqu’ici, Bambi s’était parfaitement démerdée et il n’y avait aucune raison pour que cela ne continue pas, quitte à ce que pour cela elle continue à courber détestablement l’échine face à son paternel…

« Crois-moi… si je change d’avis, tu seras le premier informé ! » lui promit-elle non sans déposer un bisou contre sa joue afin de le remercier, évitant de se perdre dans des discours abracadabrants alors que son esprit n’en n’était pas capable pour l’heure. Par chance, Ioann parvint au nouveau miracle de la faire éclater de rire avec ses paroles suivantes, chose qui lui fit un bien indescriptible, il fallait dire ce qui est. « Fais gaffe, tes chevilles vont enfler et tu passeras plus la porte du bar ! Qui sait qui devra te refiler tes affaires après ? C’est bibi ! » s’amusa-t-elle non sans passant à son tour un bras autour de sa taille, l’entraînant à l’intérieur avant de demander au barman d’augmenter légèrement la musique histoire qu’ils puissent se mettre à danser… seul problème : « J’suis pas une pro non plus ! Mais pas grave, on va bouger nos bodies et on va avoir trop la classe quand même ! » fit-elle, à moitié hilare, avant de commencer une danse des plus sensuelles non sans se coller à Ioann. Ce n’était pas réellement de la provocation, disons que Bambi ne savait pas exactement ce qu’elle faisait, alcoolisée comme elle l’était.