SALLY&ALEXYS † damn, we are the sexy bitches.

Ce qu’on avait en commun elle et moi ? Enormément de choses. Côté famille par exemple, on était toutes les deux de nouvelles riches, ce qui était toujours bizarre à dire. Enfin, riche était un bien grand mot puisque j’acceptais l’argent de mon beau-père seulement dans les cas d’extrême urgence… Par exemple si je venais à me faire renvoyer. C’est ça qui était plutôt cool avec Jeno, on se sentait aujourd’hui hors d’attaque, invisibles et on en profitait encore plus qu’avant. Je n’ai jamais eu un caractère facile à cerner mais Sally, elle était exactement comme moi. On était toutes les deux très têtues et fêtardes et on s’acceptait avec nos différences même s’il y avait des étincelles de temps à autre. Une médaille, on en méritait tous les deux c’était sûr et certain. « Je sais, j’aime ça moi aussi ! » Plaisantais-je. Enfin, pas tant que ça au final… C’est vrai que j’allais toujours droit au but sans passer par quatre chemins et ça, sous tous les angles du terme. Je finis par me lever, fin prête à m’amuser et profiter de cette après-midi entre filles. « Oh et qui est ce connard que tu dois oublier ? » Demandais-je curieusement en lui prenant le bras et en l’entrainant à l’extérieur.

Sally était l’une des rares Cabot que j’appréciais un peu beaucoup. Elle me ressemblait, me complétait, on avait des passés assez similaires et son caractère était sans doute aussi merdique que le mien. Le courant était tout de suite passé entre nous et depuis ce jour, je n’arrivais à passer du temps loin d’elle. J’avais toujours besoin de ses conseils, de son avis, de sa présence que j’aille bien ou mal et aujourd’hui, j’avais envie de m’occuper de moi mais également de passer du temps avec celle que je considérais comme ma meilleure amie. « Avec un prénom pareil ma belle, c’est sûr que c’est un idiot ! » J’affichais un large sourire avant de la suivre à l’extérieur de sa chambre. J’attendais d’avoir quitté la Cabot House pour reprendre la parole. « Bon rappelle-moi tout, est-ce qu’il a fait de mal ce Nork pour qu’on le déteste ? » Bah oui, si c’était un con aux yeux de Sally, c’était un con pour moi aussi !

Je demandais des explications à Sally sur ce fameux Nork. En tout cas, il avait un prénom ridicule et je ne manquais pas de le lui faire remarquer en riant histoire de détendre l’atmosphère. Il y avait toujours un problème dans nos vies et à chaque fois, ce problème en question avait un rapport avec les hommes. C’est vrai, en plus d’être compliqués, c’était des salauds de première et faisaient que des conneries. Je demandais à ma meilleure amie pourquoi on devait le détester car oui, s’il l’avait fait souffrir, je ne pouvais que le détester également. « Sérieusement ? Oh le con ! » Fis-je remarquée après sa réponse. Une histoire de tromperie, encore et toujours… « Pourquoi est-ce qu’on est toujours traité d’infidèle alors que la plupart du temps, c’est eux qui le sont ? » Me demandais-je à moi-même d’un air déconcertée. Je comprenais parfaitement Sally parce qu’aujourd’hui, j’en faisais baver à Dean alors que notre histoire remontait à plus de quatre ans. Il m’avait trompé alors que j’étais seulement partie deux semaines en vacances, quelques jours et il n’avait pas su se retenir. Les hommes étaient tous les mêmes… « Quand je pense qu’on dit que les meufs sont compliquées… » Soupirais-je avant d’afficher un large sourire. Il ne fallait pas se laisser abattre pour autant, c’était une journée entre filles alors les mecs, très peu pour nous aujourd’hui.

Je ne supportais pas quand on faisait du mal à mes amis alors oui, si quelqu’un brisait le cœur de Sally, j’étais dans le devoir de détester cette personne et de lui faire vivre un véritable enfer. Je ne connaissais pas l’homme en question mais quelque chose me disait que j’allais bientôt en savoir plus sur lui car, je ne comptais pas en rester là. Les hommes étaient tous les mêmes, la plupart cons et les autres déjà casés ou encore pire, la bague au doigt avec un mioche dans les bras. La roue ne tournait pas en notre faveur. « Je te le fais pas dire ! Et je parie que tu peux pas l’éviter jusqu’à la fin de tes jours parce qu’il est à Harvard ?! » C’est ce que je comptais faire avec celui que je considérais comme ‘l’amour de ma vie’ à l’époque et puis finalement, il avait débarqué en ville cette année et je devais jour après jour le supporter, ce qui me rendait à la fois malade et heureuse parce qu’aujourd’hui, je pouvais me venger… Si je ne retombais pas maladroitement dans ses bras bien sûr. Sa petite remarque me fit rire. « Tu m’étonnes ! Viens on va s’acheter des billets pour Las Vegas ! » Ralala les hommes, ils nous faisaient tourner la tête, nous retournaient le cœur mais, jamais on ne pourrait se passer d’eux.

Sally s’attaquait à mes amours, c’était un terrain très dangereux sur lequel il ne fallait pas s’aventurer. Dans ma vie, j’étais tombée amoureuse seulement deux fois et, c’est deux fois avaient été une pure catastrophe. D’abord, il y avait eu Jason, super mignon, super populaire mais aussi super con. C’est avec lui que j’avais eu ma première fois et tout ça pour quoi ? Pour qu’il ne me donne plus aucune nouvelle par la suite ! Fierté masculine. Bref, ensuite il y avait eu… « L’ex infidèle est à Harvard… » Je soupirais désespérément. C’est vrai que ce mec, je l’avais vraiment aimé et au final, j’avais eu droit à quoi ? A le retrouver dans le lit avec une autre femme alors que j’étais partie seulement deux semaines. Je renchéris sur une note plus positive : « Mais je me laisserais pas avoir cette fois-ci, je compte bien lui faire payer le fait de m’avoir brisé le cœur ! Sinon, je couche à droite et à gauche, ça fait taire les sentiments ! » Chez moi, c’était on ne peut plus normal. Qu’on ne brise le cœur ou qu’on brise le cœur de quelqu’un que j’aimais, il fallait le payer le prix fort et c’est bien ce que je comptais faire. Quant au fait de coucher à droite et à gauche, c’était un moyen de préserver mon cœur, de ne pas développer de sentiments et de rester libre. « Oh merde, quelle conne ! Je suis désolée vraiment, j’ai carrément zappé… On va trouver une autre ville alors. Où est-ce que tu rêves d’aller ? »