(+ Caleb) this is a complete nightmare...

Thaïs poussa un léger soupir bien qu’elle ne bougea pas d’un millimètre. La peur n’irradiait pas son organisme à l’heure actuelle, au contraire, elle se sentait même mue par une force plutôt incroyable, chose rare surtout récemment. « Et tu as peur de quoi exactement ? » demanda-t-elle en se sentant aussi concernée que possible par la situation, non sans continuer de caresser les joues de Caleb avec douceur et tendresse. Ce n’était pas évident pour elle, certes, mais cela devait l’être encore moins pour le bel allemand. La jolie blondinette n’osait même pas imaginer quel combat intérieur il devait mener actuellement. « Qu’est-ce que je peux faire, dis-moi ? Est-ce que tu veux que je te laisse partir chez Nicolaï pour que tu aies moins peur ? Parle-moi, je ne suis pas dans ta tête, je ne peux pas prédire ce que tu vas dire ou faire et je ne suis pas persuadée d’avoir les bons mots pour éviter de te mettre en colère… »

De quoi avais-je peur ? Vaste sujet que voilà. « J’ai peur de perdre le contrôle, de ne plus être capable de distinguer ce qui est bien ou pas, de me transformer en véritable pute pour ma dose ou en psychopathe. J’ai peur de plein de choses, de ne plus être capable de raisonner, d’être violent, de faire du mal autour de moi. Je me fiche bien de m’en faire à moi mais je ne supporterai pas que cela touche une autre personne » soupirais-je conscient de me répéter mais je n’arrivais pas à faire autrement car je me sentais embourbé dans cette merde sans possibilité de m’en extraire sans perte et fracas. « Comment veux-tu que je te dise ce qui me passe par la tête alors que je n’en suis même pas capable d’être sûr moi-même. J’aimerai savoir quoi dire ou quoi faire mais j’ai juste envie de fermer les yeux et d’attendre que ça passe. Je sais que je devrais me montrer fort surtout pour toi en ce moment mais j’ai simplement envie de lâcher prise, d’oublier un peu cette connerie mais je ne peux pas. Si je me laisse aller, je plongerai encore plus mais une chose de certaine, je n’ai pas envie de te laisser. Je crois que je suis dans une impasse » ricanais-je avant de poser ma tête sur son épaule, me serrant dans ses bras à la recherche de cette chaleur qui me faisait défaut.

Les mots de Caleb étaient un véritable crève cœur pour Thaïs mais au lieu de pleurnicher sur un sort qu’elle ne pouvait pas changer, elle se contenta de serrer son âme sœur contre son cœur comme si sa vie en dépendait. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes à caresser ses cheveux qu’elle reprit, le palpitant battant la chamade à l’intérieur de sa poitrine bien que sa voix soit aussi assurée que possible : « Je ne suis pas sûre de pouvoir t’apporter quoi que ce soit, je me connais, si je te sens en peine je te donnerais ce qui apaiserait ta douleur alors… je crois que je suis à l’opposé de ce qui peut te faire du bien ou t’aider, Caleb, je ne me voile pas la face. Je suis une étrangère à ta guérison même si je voudrais tellement prendre son mal pour le faire mien et t’en débarrasser… je sais que Nicolaï a une force et des méthodes que moi je n’ai pas. Je lui fais toute confiance. Tu n’as qu’un mot à dire et je te conduis près de lui, ne t’inquiètes pas pour moi, je tiendrai. »