(+ Caleb) this is a complete nightmare...

Thaïs fut tentée de pousser un « ouf » de soulagement, mais ce n’était pas la peine : son regard ainsi que l’expression de son visage parlaient largement pour elle. Si Caleb pouvait être là le jour de l’accouchement, rien ne pourrait la rendre plus heureuse. Dans le cas contraire et bien… elle ferait avec. Oh la jolie blonde savait qu’elle ne serait pas seule, mais il n’y aurait pas l’indispensable : le père du bébé. « Je comprends et je te remercie de ton honnêteté » avoua-t-elle sans pour autant commenter l’accès de violence qu’il avait effectivement eue car elle voulait oublier son cauchemar à l’hôpital surtout. Ses baisers le laissaient très bien transparaître, bien que Thaïs s’éloigna brusquement de Caleb d’un air pensif. « Minute papillon… Nicolaï… c’est l’homme que je suis censée jalouser parce que tu es resté six mois avec ?! » s’étrangla-t-elle à moitié, sa respiration devenant subitement plus rapide face au pic de stress qui naissait en elle. « Tu… enfin… je dois craindre quelque chose ? »

Au départ, quand Thaïs s’éloigna brusquement de moi, je ne compris pas. Nous étions bien, dans notre discussion rien ne laissait présager les foudres de Zeus mais à la place de la colère, ce fut une révélation puis une question qui fusèrent. « Je peux savoir qui t’a parlé de ma liaison avec Nicolaï ? » demandais-je un peu sur la défensive car ce n’était pas trop une histoire que j’aimais ébruiter. Je n’avais aucunement honte de cette relation, je l’assumais totalement mais il y avait dedans quelque chose de sacré que je ne voulais pas banaliser. « Laisse-moi deviner, il n’y avait que Nicolaï et ton père d’au courant, je présume que ce n’est pas le premier qui a ouvert sa gueule donc c’est forcément ta commère de paternel » râlais-je avant de m’approcher de ma femme et de prendre son visage entre mes mains. « Chérie, je ne suis pas homosexuel et encore moins bisexuel… C’est compliqué ! »

Thaïs n’eut même pas le temps de s’exprimer sur la source d’une telle révélation que déjà, Caleb additionnait a+b. En même temps, vu qu’il connaissait Samuel, difficile de ne pas lier les wagons entre eux ! « Il me l’a dit il y a trois semaines à peu près, quand on a eu l’audience au tribunal… » avoua-t-elle, légèrement penaude, non sans rougir au passage car d’un côté il s’agissait de la vie privée de Caleb et de l’autre, la simple idée qu’ils soient tous les deux dans un grand manoir… et bien elle balisait sec ! « Je ne voulais pas t’en parler au départ parce que je sais que ce sont pas mes oignons mais là savoir que c’est lui c’est un peu… enfin j’panique ! Même si t’es pas bi ou attiré par les hommes en général je suis bien placée pour savoir que ça peut arriver… »

« Je vois. Ton père devrait apprendre à se la fermer de temps en temps »soupirais-je avec l’envie d’aller casser la gueule à mon beau-père préféré. Je taisais ce pan de mon passé par respect mais aussi par tendresse vis-à-vis de Nicolaï car je ne voulais pas lui attirer des ennuis mais dans un sens, si je ne disais rien, j’en connaissais une qui allait stresser durant tout le temps de ma cure et je sentais que ça n’allait pas m’aider à me concentrer sur ma rémission. « Assis toi, il faut que nous parlions » lui dis-je en la conduisant sur le canapé pour mieux m’asseoir sur le bord de la table basse pour lui faire face. « Je ne vais pas te mentir, je me suis longtemps cru amoureux de lui mais je ne me trompais. Ce que je ressens pour Nicolaï c’est un mélange d’amour fraternel, de tendresse, de respect mais aussi de gratitude. Il m’a permis de me reconstruire, de ne pas rester sur ce que j’ai vécu, de ne pas finir ma vie comme un connard intolérant qui prendrait les homos pour le diable. Oui nous sommes restés six mois ensemble mais ça ne se reproduira plus car c’est toi que j’aime et que même si je l’adore et que je ne renierai jamais cette partie de ma vie sexuelle, je ne suis pas versé dans le sexe homosexuel. Vois ma relation avec lui comme une thérapie un peu particulière… Il n’y a que toi que je désire Thaïs »

« Anna n’arrête pas de le dire ! » avoua Thaïs et là, pour cet exemple précis, elle ne pouvait pas donner tort à son amie de toujours. Mais la jolie blonde se laissa tout de même guider jusqu’au canapé, écoutant chaque parole de Caleb en tâchant de calmer son angoisse mais rien que de la voir triturer ses mains avec une telle nervosité ne pouvait que laisser entendre combien elle avait ruminé ça des heures et des heures. « Je suis désolée c’était peut-être heum… déplacé de t’en parler mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Ça ne me choque pas, ne va pas croire ça, c’est juste que mon père m’a fait une telle description méliorative de son meilleure amie que je me suis sentie… ben en mode pâle figure à côté. C’est pas évident à encaisser puis tu le connais, il ne l’a pas du tout dit avec tact et mesure, il te pensait gay et il me l’a bien soigneusement mis dans le crâne. C’est vrai il n’y a que moi que tu désires ? »

Thaïs pouvait être si têtue des fois mais je devais avouer que présentement, cela ne m’aidait vraiment pour le coup. « Nicolaï est le genre d’homme qui vous impressionne, qui vous donne l’impression d’un regard que vous êtes important ou au contraire un minable petit avorton. Je ne sais pas si tu le sais mais il était le mari de ta tante, la jumelle de Samuel. Quand elle est morte, tout son univers a cessé de tourner mais il a trouvé le courage de surmonter ce chagrin mais il s’interdit le bonheur et quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a tout simplement dit qu’une étoile brillait déjà dans le ciel et que tant qu’il serait vivant, il lui resterait fidèle. Je pensais qu’il fabulait, que c’était simplement une façon de se protéger du malheur mais en faisant ta connaissance, j’ai compris. Sa femme était l’amour de sa vie, il ne pourra pas aimer une seconde fois. Je ressens la même chose pour toi alors oui, je te le répète, tu es la seule que j’aime, la seule que je désire. Tu es ma femme Thaïs » répondis-je en toute honnêteté avant de l’embrasser comme pour appuyer mes dires et lui prouver combien elle me rendait passionné.

Pour le coup, Caleb coupa le sifflet de Thaïs mais ce ne fut pas plus mal : à l’entente de ses dires un immense respect naquit dans le cœur de la jolie blonde tandis qu’elle fondait littéralement face à de tels propos. Comment ne pas être touché et par la détresse de Nicolaï, et par l’amour évident ressenti par le bel allemand ? Autant dire que l’irlandaise lui rendit son baiser comme si sa vie en dépendait, toute frissonnante qu’elle était après pareille marque de désir. Ce n’est qu’une fois sans souffle qu’elle se séparé de lui, et encore, non sans regrets. « Je comprends ça… je veux dire, j’ai déjà couché avec plusieurs gars mais je n’ai jamais aimé personne avant toi. Tu m’as fait découvrir la chose et c’est avec toi que j’ai « fais l’amour » en premier » avoua-t-elle non sans lui sourire sincèrement, tout en se relevant pour ôter son pull et commencer à se déshabiller mais non sans sensualité. « Ça tu aimes ? Tu es sûr ? Et ça aussi ? » fit-elle en lui montrant des parties précises de son anatomie on ne peut plus féminine.

Cela me comblait à la fois en tant qu’homme mais également en tant que jaloux maladif. C’était toujours agréable d’être le seul et unique dans le cœur d’une femme surtout lorsque c’était la sienne. « Tout comme, je n’ai jamais appartenu à une autre femme que toi malgré mes histoires passées » murmurais-je pour qu’elle comprenne qu’il en allait de même. J’avais aimé oui mais jamais avec autant d’intensité, autant de passions… Thaïs était mon étoile, la seule et l’unique, celle que j’aimerai et qui me possédait totalement. L’amour de toute une vie, mon âme sœur. Une âme sœur qui commençait joyeusement à se déshabiller sous mes yeux incrédules. « Euh… chaton ? Tout va bien ? » lui demandais-je avec un sourire amusé avant que je n’attrape ses poignets pour venir l’asseoir à califourchon sur mes cuisses. « Oui oui oui et si tu as un doute, tu n’as qu’à mettre ta main dans mon pantalon petite allumeuse que j’aime » murmurais-je en prenant ses lèvres dans un baiser enflammé.

Les propos de Caleb arrachèrent aussitôt un sourire aussi amusé que radieux à Thaïs. Elle n’aurait pas pensé qu’il en serait de même de son côté car après tout, il avait été plusieurs fois en couple et contrairement à elle, avait déjà été fiancé. La jolie blonde ne le lui reprochait pas, après tout le passé appartenait au passé et ce qui comptait c’était justement le présent. « Ton chaton se sent très bien ! Je veux juste que tu restes accro à mon corps et te donner tout plein d’images à emporter pour te donner tout plein de courage !! » avoua-t-elle non sans poursuivre son petit manège avec sensualité jusqu’à ce qu’il ne lui attrape les poignets pour l’asseoir à califourchon sur lui, là où elle éclata de rire, non sans poser une innocente main là où il l’avait incitée à la poser. « Hum… effectivement ! Mais tu te sens de… tu n’es pas trop fatigué ? Pas mal ? Rien ? »

« Parce que je ne suis pas accro à ton corps déjà ?! Dis plutôt que tu rêves que je te prouve que je ne suis pas gay » rigolais-je même si l’un dans l’autre, je voulais bien lui faire l’amour pour ses raisons et même sans. Et ce n’est pas cette petite main baladeuse qui m’incitait à toute prudence ou même à jouer la carte de l’abstinence. Nous avions trop souffert par ma faute pour qu’en prime, je ne nous octroies pas ce petit bonheur surtout que j’ignorais quand est-ce que nous nous reverrions tous les deux. « Parce que c’est maintenant que tu m’as allumé que tu me demandes si je me sens de te faire l’amour ? C’est le monde à l’envers » râlais-je pour la forme avant de soulever ma femme pour la conduire dans notre chambre où je l’allongeais entre nos draps. « Rends moi davantage accro à toi mon cœur, ma princesse » murmurais-je contre ses lèvres que j’embrassais passionnément.