In the path of a Lighting bolt - Luke & Lassa & Luan

"Mais Lassa tu sais ... Si un jour je t'échappe, je suis pas sur que tu réussisses à me rattraper." Je te souris un instant puis me retournais vers le film. C'est vrai, si un jour j'arrivais à "quitter tes bras", alors je n'y retournerai plus. J'avais peur de l'engagement, peur de dépendre d'une personne, peur d'être amoureux. Cette relation me faisait peur, et en même temps j'étais tellement heureux avec toi. Je fermais les yeux un instant, et quand je les ouvris à nouveau, nous étions dans ton salon, dans le noir. Le film était probablement fini depuis un bout de temps. Tu dormais contre moi, t'étais tellement beau comme ça que je passais de longues minutes à te regarder. Puis je me levais, sans un bruit, évitant de te réveiller, et me dirigeais vers le balcon et allumais une cigarette. La nuit était claire, on voyait bien la lune. Je regardais mon portable, 4 heure du matin déjà. Il y a deux semaine pile, je m'étais enfuis de tes bras, après que nous ayons couché ensemble. Je m'en rappel très bien. J'étais complètement pommé, je ne savais plus quoi penser. Et là, à cet instant là, j'hésitais ... Et si je partais encore ? J'en savais rien. T'avais était tellement parfait avec moi ces derniers jours. J'avais aucune raison de partir. Et pourtant, j'en avais une petite envie.

« Je ne te laisserais pas t'échapper, de toute façon... » Nous étions l'un dans les bras de l'autre, à regarder le film sur le canapé. Pourtant, ton commentaire restait gravé à ma mémoire. Si tu m'échappais, je ne pourrais te rattraper? Est-ce que c'était une simple blague, ou le pensais-tu vraiment, au fond ? Ça me faisait un peu peur, au fond, mais je ne voulais pas me faire chier avec cela, parce que ça gâcherait cette merveilleuse soirée avec toi, en ta présence, dans tes bras... Nous avions fini par fermer les yeux, toi en premier. Je te regardais dormir pendant un moment, le sourire aux lèvres, caressant doucement tes cheveux, sans pour autant te réveiller. Après une bonne trentaine de minutes de ce traitement doux et amoureux, je m'endormis à mon tour. Je ne sais combien de temps j'ai dormi, mais lorsque je rouvris mes yeux, je ne te sentis plus dans mes bras. Une panique s'empara de moi en pensant que tu avais fui de nouveau. Je paniquais réellement, me demandant si j'étais si nul que ça. Mais lorsque je parcourais la grande pièce du regard, je vis la porte menant au balcon ouverte, ce qui signifiait que tu te trouvais là. Je n'étais pas sûr si je devais te laisser être seul quelques temps, ou t'appeler. J'optai pour la première option, et fit semblant de dormir encore. J'étais bien réveillé, de toute façon, et j'attendais juste que tu rentres me retrouver, si c'était ce que tu ferais, et je l'espérais bien au fond de moi. C'était ça, l'amour et le bonheur? Je crois bien que oui... J'avais passé une merveilleuse soirée la veille, quoiqu'un peu difficile au début, et une merveilleuse nuit dans tes bras. Je me sentais si bien...

J'observais les étoiles avec attention. Une nuit, Luan m'avait montré la plupart des constellations. Cette fille était cool quand elle était pas trop droguée et qu'elle essayait pas de se faire Lassa. Eh bim. En repensant à Luan j'avais fait le rapprochement avec la soirée d'hier et la façon dont j'avais été jaloux pour Lassa. Ca signifiait bien quelque chose, non, si on était jaloux de voir une personne qu'on désire avec une autre. C'est bien qu'on avait des sentiments, je pense. Enfin, j'étais sur d'en avoir pour toi. Parce que ça me crever le coeur de savoir que tu pourrais être avec quelqu'un d'autre que moi, et que j'avais des milliers de papillons dans le ventre dès qu'on s'embrassait, dès que je te voyais sourire. J'avais envie d'être avec toi, le plus simplement du monde, comme je te l'avais expliqué hier. Mais j'avais peur de manquer de liberté, comme toujours, j'ai toujours eu cette peur maladive. 

Je revint une trentaine de minutes plus tard vers toi. T'étais toujours allongé sur ce canapé où nous avions déjà passé deux nuit. Tu me donnais tellement envie, envie de te prouver que cette fois, je fuirai pas, pas tout de suite du moins, pas tant que tu me laisse ma liberté. Je m'allongeais face à toi, de manière à te prendre dans mes bras en essayant de ne pas te réveiller.

Être avec toi me rendait vraiment heureux. Heureux comme je ne l'avais pas été depuis longtemps. Sincèrement, excepté quelques conquêtes passées, jamais je n'avais connu l'amour. J'essayais d'être le plus doux possible avec toi, d'être attentif, de te laisser le temps et de ne pas te presser pour rien, de ne pas être étouffant, mais je ne savais pas si ce que je faisais en ta présence était correct, si cela te plaisait ou au contraire t'agaçait. Certaines fois, c'était une crainte qui me hantait, mais elle ne prenait jamais le dessus, excepté quelques fois. Ça faisait au moins une trentaine de minutes que j'étais réveillé, et une trentaine de minutes que tu étais dehors sur le balcon. Je t'attendais en quelque sorte sur le canapé, les yeux fermés, faisant semblant de dormir, lorsque je te sentis revenir vers moi. Je te sentis te coucher face à moi, m'entourant de tes bras. C'était vraiment bien, confortable, agréable, parfait. Je ne réagis pas pendant une dizaine de minutes, profitant de cet instant avec toi, puis rouvrit les yeux doucement, comme si je venais tout juste de me réveiller. D'un faible sourire, en voyant ton si beau visage devant moi, je murmurai d'une voix grave et endormie : « Luke... tu es toujours là! As-tu bien dormi... ? »

Était-ce réel? J'imagine que oui, parce que ça faisait trois nuits que nous passions ensemble tous les deux, et c'était toujours toi qui se trouvait face à moi. Heureusement. J'avais bien peur de ne plus pouvoir me passer de toi, en fait. Ça pourrait être douloureux à long terme, si cela venait à changer, mais je voulais vivre le moment présent et t'avoir à mes côtés, être aux tiens. Tu me serrais un peu plus dans tes bras tout en m'embrassant le front et puis sur mes lèvres. Qu'est-ce que j'étais bien... « J'suis vraiment content que ce soit ton visage que je vois en premier pour me réveiller... » Je souris tout en me mordillant la lèvre inférieure, un peu par nervosité encore, même si je l'étais moins, et que j'étais bien avec toi. Je te regardais dans les yeux et voyais tout ce que j'aimais chez toi. Ta beauté, ton calme, tes yeux, tes lèvres, ton caractère, ta façon de me regarder, d'agir, tes sourires, ton talent pour la guitare, tes mains qui se promenaient sur mon corps, ce qui avait été expérimenté la première nuit qu'on avait passé ensemble. Bref, tout me hantait chez toi. Je devenais fou intérieurement en te sentant près de moi. « Et j'en ai encore plus de t'avoir, crois-moi... » Ton geste de passer ta main sur ma joue, de poser ton front contre le mien me fit littéralement fondre. Je te souriais, puis fermai les yeux. « Qu'est-ce qui t'as fait te réveiller si tôt? »

"Je suis pas quelqu'un qui dort beaucoup, surtout quand je suis pas dans mon lit. A à vrai dire, au vue de toute ce que j'ai prit hier soir j'ai carrément mal au crâne." Je me refaisais la soirée d'hier. Putain j'avais encore dépassé les bornes, prit beaucoup trop de trucs, péter un câble contre Lassa sans aucune raison, l'avoir rendu jaloux en me servant de Luan. Ca avait été tellement idiot de ma part d'avoir joué avec toi comme ça. J'espérais juste ne pas trop t'avoir fait de mal. Je gardais mon front collé contre le tien et te dis en te regardant dans les yeux.

"Désolé, d'avoir agit comme j'ai agit hier ..." Tu te rendrais compte bien vite que j'étais comme ça à la plupart des soirées. C'était ma manière d'agir, toujours tester les limites, provoquer, provoquer l'autre aussi. Je changerai pas vraiment, c'était mon caractère. Mon caractère de merde, enchérit par ma maladie de merde aussi. 

« Je connais ça... Je suis insomniaque. Les seules fois où j'arrive à dormir...c'est avec toi, quand t'es dans mes bras... » J'eus un faible sourire timide à mes propres propos. C'était vrai, après tout. Depuis ma tentative de suicide il y a un an de cela, je n'arrivais plus du tout à dormir, ou très rarement et lorsque j'y parvenais, c'était très peu longtemps. Mais avec toi, j'arrivais à dormir toute la nuit à tes côtés, comme si tu m'apportais chaleur, confort, bien être et cette autre chose qui me donnait des papillons dans le ventre à tout bout de champ. « Tu veux un truc pour les maux de tête? » Bien sûr, j'allais te donner des trucs pour le faire disparaître, mais pour le moment, je voulais jouer «l'infirmier» un peu. Nos fronts étaient collés l'un contre l'autre, alors il ne me suffit que d'avancer mes lèvres des tiennes pour t'embrasser. Mes yeux se fermèrent en appréciant tout particulièrement le romantisme du moment. C'était passionné, délicieux, doux, romantique, merveilleux... À tes mots, je reculai un peu le visage pour te regarder très sérieusement dans les yeux. « Arrête. Tu n'as pas à t'excuser. J'ai fais le con hier, alors je dois m'excuser aussi. Je suis vraiment désolé.. »  

"Oh non t'en fait pas, ils n'ont pas encore crée de cachets contre les maux de crâne de lendemain de soirée, il faut juste combattre le mal par le mal." Je te souris doucement, c'était pas du paracetamol qui allait régler ma gueule de bois du à l'alcool mais surtout à la drogue d'hier soir.

"Lassa, t'as rien fait hier. J'ai pété un câble juste parce que Luan t'approchait alors que t'as rien fait avec ..." Je continuais à te regarder dans les yeux, posant mes deux mains sur tes jours. J'avais pas envie que tu penses que tu avais fait quelque chose de mal alors que pas du tout, bien au contraire. 

"Tu m'excuses deux minutes je vais ... Combattre le mal par le mal." Je t'embrassais sur le front, puis doucement sur les lèvres et me relevais en m'étirant longuement, allant direction le balcon. Je m'accoudais à ce dernier regardant le soleil qui se levait petit à petit, allumant ce premier joint de la journée, espérant qu'il serait salvateur pour mon mal de crâne. 

« Le mal par le mal, t'es sûr de ça? » Oui je fumais et je prenais quelques fois des joints, mais jamais au point d'en avoir un mal de crâne affreux le lendemain. J'avais aussi pris seulement une ou deux fois de la drogue au cours de ma vie, mais jamais sans plus. Je n'allais pas faire la morale à Luke. C'était un grand garçon, il savait tous les trucs à propos de ça, et si j'en parlais, ça ne ferait que l'effrayer par rapport à moi, ce que je ne voulais pas.  « Mais j'aurais dû la repousser dès qu'elle m'a sauté dans les bras. J'aurais dû lui dire de prendre ses distances..  » Cette soirée là, soit la soirée passée, nous avions rendu jaloux l'un et l'autre. On pouvait dire qu'on était égaux, mais je me sentais quand même mal d'avoir laissé débuter toute cette merde en début de soirée. Je culpabilisais encore un peu, à presque cinq heure du matin, mais tu me calmas immédiatement en posant tes deux mains sur mes joues. Je te souris. Tu m'embrassais de nouveau : jamais je ne me lasserais de cette sensation avec toi. Tu te relevas ensuite pour aller sur le balcon et te prendre un joint. Après t'avoir laissé un petit moment seul, je te rejoins, en enlevant mon chandail. Je regardais le soleil se lever avec toi, à tes côtés.   « C'est beau, n'est-ce pas? »