A&A ∆ se quitter pour mieux se retrouver

Je savais qu’ça le rendrait coupable si je lui disais. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle je n’avais rien dit au départ, je ne voulais pas que mes proches s’inquiètent pour moi, mais s’inquiète pour eux même… Surtout Andy. Mais maintenant qu’il était en lieu sûr, qu’il ne pensait pas tout l’temps à se jeter dans la rivière, je pouvais me permettre d’en glisser un mot. Je refusais n’empêche, de garder ça auprès d’Andy. C’est mon mari après tout, il a le droit d’savoir exactement ce qui me tracasse… Au risque qu’il se sente coupable, mais franchement, ça n’avait pas lieu d’être. Parce que je m’infligeais ça à moi-même inconsciemment, tellement j’étais morte d’inquiétude pour lui. Hey... tu devrais relâcher la pression... Il me serra contre lui tout en passant sa main dans mes cheveux. Je me sentais réconforté, c’est fou… J’enroulais mes bras autour de sa taille et secouait la tête. Je n’avais pas envie d’pleurer, mais juste de lui faire savoir combien j’étais fière de ses efforts.

Je serrais doucement Apple contre moi, songeant que j'étais vraiment un égoïste de première avec elle, un véritable trou du cul qui ne prenait pas soin de sa femme, et je continuais mon élan d'égoïsme en voyant Briony en secret. Je fermai les yeux alors qu'Apple secouait la tête, refusant de se laisser complètement aller, pourtant j'étais certain que ça lui aurait fait du bien. Je resserrai mon étreinte sur elle, appréciant d'être proche d'elle comme ça et que le froid n'ait pas duré, rouvrant les yeux en fixant le mur devant moi. Tu veux que je reste... ? J'avais très envie d'aller à Paris, mais je voulais plus encore qu'Apple soit bien et puisse se reposer un peu, je m'en voudrais qu'elle se pose des centaines de questions si je partais loin et qu'on ne pouvait pas beaucoup se parler. Je me redressai doucement, encadrant son visage avec mes mains et caressant ses joues avec mes pouces en lui adressant un sourire.

Je n’voulais pas m’laisser aller. Parce que me laisser aller, ce serait penser à moi alors que mes priorités ne sont pas là du tout. J’suis comme je suis et c’n’est pas fait par exprès que je me rends malade pour Andy… c’est tout naturel et je ne sais pas pourquoi j’suis comme ça. Apparemment, malgré tous mes efforts, je ne cesserai jamais de penser aux autres avant de penser à moi-même… Ne serait-ce qu’en mettant au moins qu’Andy et Coraleen devant moi. Tu veux que je reste... ? Je le serrai contre moi encore un moment avant de m’en détacher un peu pour pouvoir admirer son visage. Non, pas du tout ! J'veux que t'y aille, c'est une bonne idée. T’inquiète pas pour moi j’vais bien, si tu veux te calmer la conscience, j’invite même Roxanna à la maison. J’voulais pas qu’il s’empêche de sortir avec sa pote, faire un voyage avec les filles pour mon bien. Premièrement parce que moi, ça m’rassure qu’il ait envie de voir le monde plutôt que s’renfermer sur lui-même avec ses idées noires, mais aussi parce que ça ne pouvait qu’être bénéfique pour nous aussi, en tant que couple. Du temps éloigné pour mieux se retrouver. Puiiiiis... J'veux l’excitation d’attendre un coup d’fil de ta part, puis mon cadeau, faire le tien et les retrouvailles enflammées... Je me mordais la lèvre inférieure. T'as intérêt à apprendre des mots d'amour en français, parce que j'vais réclamer, j'te préviens...

Je m'étais un peu éloigné pour pouvoir la regarder, caressant ses joues alors qu'elle me faisait non de la tête, insistant bien pour que j'aille à Paris avec Aspen. C'était vrai que ça me ferait du bien d'y aller mais je voulais être certain qu'elle aussi, ça ne la dérangeait pas, auquel cas je resterais. J'esquissai un sourire avant de lui répondre. Oui je préfèrerais que Roxanna vienne pendant mon absence si elle le peut... Ou même n'importe qui parmi ses amis, pourvu qu'elle ne reste pas seule. Avec les épreuves qu'on avait traversées, la solitude n'était pas notre meilleure amie à tous les deux ces derniers temps. Mon sourire s'élargit à la suite de ses paroles alors que je descendais doucement mes mains pour prendre les siennes, baissant les yeux une seconde le temps de réfléchir. Comme ça ? Je relevai la tête vers elle et la regardant droit dans les yeux, je me raclai la gorge et prononçai dans un français un peu bancal et un accent british bien marqué "Je vous aime, Apple."

- Oui je préfèrerais que Roxanna vienne pendant mon absence si elle le peut... Parfait, si ça pouvait le mettre en confiance, j’le ferais. Après tout, s’il avait eu l’idée de partir en voyage tout seul j’aurais été carrément contre… Mais le fait même qu’il y aille en compagnie d’Aspen, des Cabots en général, me mettait beaucoup plus à l’aise. Donc ouais, pour lui, j’acceptais d’inviter Roxanna et puis ça ne pourrait pas me faire de tort de voir ma meilleure amie durant une semaine entière. Bref, je fus tirée de mes pensées lorsqu’Andy me prit la main, le sourire aux lèvres. Qu’est-ce qu’il préparait celui-là… ? Comme ça ? Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas trop ce qu’il voulait dire. Puis… le regard planté dans le mien, avec le plus de sérieux du monde, il reprit la parole : "Je vous aime, Apple." Oh god… Ouf, oulà j’ai chaud. Mes joues sont tout de suite devenues brûlante et mes genoux presque au point de flancher. VOIR qu’il connaissait déjà la traduction et qu’il n’y avait que maintenant qu’il me la disait… Avoir su, j’lui aurais demandé beaucoup plus tôt. Putain... c'est trop sexy... Je l’attrapai par le col de sa chemise et m’empressai de l’embrasser… Et j’me retenais très fort pour ne pas tout jeter c’qui avait sur le comptoir pour lui demander d’me prendre là. Alala, j’avais les hormones dans l’tapis. L’entendre parler français, imiter leur accent et tout, ça revenait presque à m’appeler McDougall m’voyez. Imaginez s’il m’avait appelé Apple McDougall, j’pense que j’lui aurais déjà arraché sa chemise.

J'avais appris ça y a un moment déjà, je m'étais entraîné dur pour le retenir, déjà parce que Paris est une bonne alliée de Londres et que depuis l'adolescence, je faisais souvent la navette entre les deux, mais aussi parce que je n'étais pas sans savoir l'effet que ces paroles pouvaient avoir. Autant que l'accent british sur les américaines, le Je t'aime français faisaient perdre la tête aux anglophones et je m'étais empressé de l'apprendre en songeant que ça pourrait bien me servir un jour. Dans le mille, je venais de surprendre Apple et la faire fondre littéralement à en juger par ses joues en feu, son commentaire, comment elle me dévorait des yeux et le baiser fougueux qu'elle m'offrit. Bon, ça, c'est le signe qu'on allait sexer quoi, elle ne pouvait purement et simplement pas m'embrasser comme ça sans qu'il n'y ait rien qui s'en suive. Je glissai mes mains sous son tee-shirt en prolongeant le baiser et entrepris de la faire reculer contre le meuble dans le but de l'y asseoir, mais je n'en eus pas l'occasion, écrasant involontairement la queue de Cathal qui se releva en aboyant sous la surprise, me faisant sursauter et me coupant net dans mon élan. Aaaahhhhh Cathal, reste pas dans mes pattes aussi !

Non mais il est ouf lui quoi. Apprendre le français comme ça sans m’le dire et tout d’un coup, du jour au lendemain, il me lance la bombe. Déjà que c’est l’dernier soir avant qu’il aille à Paris et que c’était déjà sûre qu’on n’allait pas se tourner les pouces… Maintenant il pouvait être sûre de faire le drapeau d’la France avec ses boules tellement j’allais les faire travailler C’était juste vraiment, vraiment beaucoup trop chaud ici, j’avais besoin d’air. D’ailleurs je me sentais beaucoup moins confortable dans mon short tout à coup ! Il mit fin à ma souffrance en répondant au baiser et en me reculant pour m’accoter contre le meuble. Mais Cathal s’est mis à pleurer, sans que je ne le sache pourquoi et baissais la tête d’un coup, surprise. Aaaahhhhh Cathal, reste pas dans mes pattes aussi ! Je me pinçais les lèvres et relevai les yeux vers Andy. Il venait de lui écraser la queue, le pauvre… Hum... On devrait peut-être... sortir le chien, terminer les fraises… Je restais près de lui, puis baissais les yeux afin de fixer ses lèvres. Ugh… J’n’avais pas du tout envie de remettre ça à plus tard, c’était vraiment maso de ma part de m’infliger ça.

Apple bouillait littéralement et ça avait eu un effet boomerang sur moi, me voilà chaud comme la braise à mon tour et je n'avais qu'une envie, lui faire l'amour là, tout de suite, directement sur le meuble. Après tout au réveil, j'avais eu du plaisir, mais surtout moi quoi, il était temps pour moi de me rattraper en lui faisant plaisir aussi. Mais Cathal ne semblait pas du même avis, jappant alors que j'lui avais écrasé la queue. Et voilà qu'Apple se mordait la lèvre en me disant qu'il valait peut-être mieux sortir le chiot et trier les fraises. Je fis la moue, peu convaincu. Bon d'accord j'avais écrasé Cathal mais il avait l'air d'aller bien et mes envies étaient toujours là. Mais non on a un peu de temps devant nous... Je m'approchai de nouveau d'elle, l'asseyant sur le meuble et prenant place entre ses cuisses tout en l'embrassant de plus belle, et puis... Cathal se glissa entre mes jambes, remuant la queue et langue pendante, se mettant sur les pattes arrières et donnant des coups de pattes sur mon mollet pour réclamer sa balade quotidienne. Je soupirai longuement, levant les yeux au ciel et me détachant d'Apple en reculant d'un pas. Ok, ok, c'est bon j'ai compris !

J’disais ça, mais au fond, j’crevais d’envie qu’Andy refuse et cède à nos envies. C’est bien beau la modération mais… non. Non quoi. Ça ne pouvait pas l’faire, j’avais beaucoup trop envie de lui. Mais non on a un peu de temps devant nous... Mmh… Réponse parfaite. Il coupa l’espace entre nous afin de reprendre là où on en était, m’asseyant sur le comptoir comme j’en avais rêvée… Ugh. C’était parfait, j’étais convaincu que plus rien ne pourrait nous arrêter désormais, mais… Cathal quoi. Il s’est remis à pleurer, suppliant Andy pour le sortir. Ok, ok, c'est bon j'ai compris ! Je baissais les yeux vers le chiot. Il m'pisse dessus et maintenant on doit sacrifier un moment en amoureux pour lui ? Pff ! Je riais doucement et plongeai ma main dans le pantalon d’Andy pour le caresser, tout en soutenant mon regard dans le sien. À plus tard mon Babar d’amour... Bah ouais parce que putain, j’avais l’entrejambe en feu et la culotte trempée… S’il pense deux secondes que j’vais aller promener l’chien avec lui toute seul dans cet état-là, il peut rêver ! Je lui souriais malicieusement en lui lançant un regard de braise avant de descendre du comptoir.

Définitivement, Cathal était un chiot particulièrement capricieux et même si je l'aimais tout particulièrement, j'avais présentement l'incroyable envie de l'écraser, l'embrocher et le bouffer au dîner pour avoir pulvérisé ce moment intime avec Apple. Je soupirai une seconde fois aux paroles d'Apple, complètement d'accord, mais au moins après la balade il nous foutrait la paix et je pourrais m'occuper de son cas, parce que quoiqu'il arrive, elle passerait à la casserole, c'était clair comme de l'eau de roche. Je sentis alors sa main se glisser dans mon short et la laissai faire, fermant brièvement les yeux sous ses caresses et me mordant la lèvre inférieure, jusqu'à ce que Cathal nous rappelle à l'ordre en jappant une nouvelle fois. Apple retira sa main et je rouvris les yeux, la dévorant du regard alors qu'elle descendait du meuble. Ouais... Sois pas trop pressée, je vais pas sortir comme ça. Baissant les yeux vers Babar qui était au garde à vous, je me tournai, claquant des doigts pour que Cathal me suive. Con de chien va, quelle exigence ! Laisse-moi le temps de débander sale bête ! Puis même, j'étais pas forcément présentable, c'est pourquoi je fis un saut rapide dans la chambre pour me changer, ressortant une fois habillé et un peu coiffé, quittant l'appartement avec le Husky.