A&A ∆ se quitter pour mieux se retrouver

En parler ? Je n’sais pas. Andy semblait aller mieux dernièrement et je ne voulais pas l’inquiéter. J’vais manger oui ! Mais avant… le chien, le panda. Je me penchais pour caresser le chien et lui demander d’aller chercher Chang. A, mon seul allié mâle de la maison, le voilà. Chang est trop peydey pour toi c'est ça ? Je riais doucement avant de me redresser pour prendre une gorgée de ma tasse. Soudainement, j’ai senti un truc tout chaud sur mes orteils, peut-être que j’suis folle. Si t'as les pieds un peu mouillé... c'parce qu'il a fait pipi de joie. …Ark ok j’suis pas folle mais j’aurais préférée l’être. Je reculais encore une fois ma chaise en tirant une grimace. CATHAL ! Je fermais les yeux et attrapai ma cracotte pour la lancer sur Andy… Drôle de façon de s’en débarrasser ahahah. Ne t’moque pas toi ! Va chercher Alejandro, j’peux ne pas bouger sinon j'vais en mettre partout...

Je ris doucement en entendant Apple me dire que Chang était trop pédé pour moi, secouant négativement la tête. En fait, j'avais jamais fait attention qu'il puisse être pédé, mais maintenant que tu m'dis ça j'vais m'poser des question, parce que j'le considérais pas comme un allié dans la mesure où il est toujours collé à toi, tu l'as corrompu, il est amoureux. Alors j'crois qu'il faut qu'on parle Apple, je sais pas, une bite t'a poussé entre les jambes dernièrement pour que Chang soit pédé ? Je ris et bus une gorgée de mon thé alors qu'Apple reculait sa chaise en criant, Cathal s'écrasant immédiatement par terre en rabattant les oreilles devant le ton autoritaire de sa maîtresse. Je terminai ma cracotte et m'en reçus rapidement une sur la tête, celle d'Apple, ce qui me déplus un peu... non pas le geste, mais parce que j'avais le sentiment qu'elle profitait de la situation pour ne pas manger. Je reposai sa tartine devant elle en essuyant d'un revers de la main la trace de confiture sur ma joue, fronçant les sourcils. Alejandro est occupé avec les draps pour l'instant.

- En fait, j'avais jamais fait attention qu'il puisse être pédé, mais maintenant que tu m'dis ça j'vais m'poser des question, parce que j'le considérais pas comme un allié dans la mesure où il est toujours collé à toi, tu l'as corrompu, il est amoureux. Alors j'crois qu'il faut qu'on parle Apple, je sais pas, une bite t'a poussé entre les jambes dernièrement pour que Chang soit pédé ? Je le regardais en haussant les sourcils. Mais non je n’ai pas d'bite, j'peux t'le prouver ! Tu veux voir ? Je riais doucement avant de râler sur Cathal pour le punir de ce qu’il venait de faire sur mon pied. Andy semblait refroidi après que j’ai lancé mon morceau, en essuyant sa joue. Alejandro est occupé avec les draps pour l'instant. Eeuh oui mais en attendant moi chuis pleine de pisse, y’a des priorités hein. Je fronçais les sourcils et me levai. Bon d'accord ! Je me dirigeais vers la cuisine pour prendre des essuie-tout et m’essuyer toute seule, puis en ramenant à la salle à manger pour les étendre parterre. J’irai prendre une douche après manger. Je m’asseyais de nouveau à la table et pris une gorgée avant de baisser les yeux vers mon assiette. Ah… Andy l’avait remis là, je vois qu’il a remarqué ma tentative, ça ne pouvait qu’être ça. Je déglutis légèrement avant d’en prendre une bouchée, toute petite, puis pris une autre gorgée de thé pour m’aider à faire passer.

Je détestais vraiment la situation dans laquelle on se retrouvait. Apple devait faire des efforts, mais je la sentais davantage d'humeur à esquiver qu'à se forcer vraiment, pourtant c'était elle qui m'avait proposé. Ça m'énervait, vraiment. J'allais partir pendant plus d'une semaine à Paris, puis quoi, elle allait faire la grève de la faim pendant tout ce temps ? Je terminai mes tartines en silence pendant qu'Apple se nettoyait les pieds avec les essuie-tout, revenant pour les poser par terre en faisant clairement la tronche, elle aussi. La matinée avait si bien commencé, j'étais encore plus deg de voir où on en était. Silencieux, je finis de boire mon thé en la voyant manger un minuscule bout de cracotte du coin de l'oeil. Ayant fini, je me levai, l'air agacé. J'te préviens Apple. Si tu bouffes pas, Aspen ira à Paris sans moi et tu regretteras de m'avoir fait rester. Si je restais, elle allait bouffer, c'était clair. Je tournai les talons sans lui laisser le temps de répondre et retournai dans la cuisine pour nettoyer ma tasse pensivement, suivi par Cathal qui vint s'allonger à mes pieds, sans doute à la recherche de réconfort après qu'Apple lui ait crié dessus. Je me penchai et passai ma main entre ses oreilles, le grattouillant doucement. T'as envie qu'on s'aille s'balader un peu toi ?

Je n’avais pas faim, pas du tout. Pourtant le matin avait bien commencé et j’étais celle qui lui avait proposée de prendre le petit déjeuner. J’voulais faire des efforts, pour lui, pour ma santé mais une fois face à ma bouffe… Ça bloque. Mais là, j’ai remarqué qu’il était fâché et je ne voulais pas le décevoir, vraiment pas. J’te préviens Apple. Si tu ne bouffes pas, Aspen ira à Paris sans moi et tu regretteras de m'avoir fait rester. Non ! Je levai les yeux vers mon mari, qui s’est vite cassé sans m’laisser le temps de placer un mot. Je terminais rapidement ma barre en me disant que tant pis, quitte à vomir fallait qu’j’essaie de manger. Il s’était réfugié dans la cuisine, T’as envie qu'on s'aille s'balader un peu toi ? Il planifiait de sortir le chiot maintenant et je terminais de boire ma tasse avant de me lever pour le rejoindre à la cuisine. Il s’est inquiété pour moi. Normalement, il me demande de manger mais n’insiste pas, on ne parle pas de son importance ou quoi. Le fait même qu’il m’en parle là, me disait qu’il n’était plus rien que fermé dans sa tête. Il allait mieux ? Je me pinçais les lèvres. Ne te fâche pas... Je n’avais rien d’autre à dire. Je restais planté là, comme une conne à sourire. J’essuyais mes lèvres et m’approchai du frigo pour me servir des fraises… Il m’en fallait peu pour être convaincu, finalement. Juste me convaincre que mon mari allait mieux pour ne pas m'empêcher d'aller mieux à mon tour.

Cathal était venu me rejoindre dans la cuisine, sans doute pour chercher du réconfort à moins que ce ne soit pour m'en apporter, il paraît que les chiens ont un sixième sens qui leur permet de savoir quand leur maître ne va pas bien et j'étais préoccupé par Apple à ce moment-là... Je le caressais et étais soulagé un peu qu'il soit là, il me permettait de me changer un peu les idées ne serait-ce que quelques secondes. Puis Apple arriva dans la cuisine en s'essuyant les lèvres, me demandant de ne pas me fâcher avant d'ouvrir le frigo et sortir des fraises. Je fronçai les sourcils et me relevai, me rapprochant d'elle et passant mes bras autour de sa taille en posant mon menton sur son épaule. Te force pas trop non plus, après tu vas vomir sinon... Et se forcer à manger pour vomir derrière, c'était pas forcément plus utile non plus, je voulais pas qu'elle retombe dans l'anorexie mais ce n'était pas non plus pour la poussée vers la boulimie.

Je pouvais le faire, je le sais. Andy allait mieux, j’avais ce poids en moins sur les épaules et je pouvais recommencer à me préoccuper un peu plus de moi. Tout irait pour le mieux, il suffisait maintenant de penser positivement. Je ne voulais pas qu’il se fâche… je voulais le rendre fier, ni plus ni moins. J’ouvris le frigo pour prendre les fraises et déposai le paquet sur le comptoir avant de sortir un couteau. Andy se rapprocha de moi, enroulant un bras autour de ma taille en posant son menton sur mon épaule. Te force pas trop non plus, après tu vas vomir sinon... Je remuais la tête de gauche à droite. Boum. La pression redescend. J’arrêtais de couper mes fraises et plaquai mes deux mains sur le comptoir. Il fallait que j’lui parle… Une bonne fois pour toute. Que j’lui dise ce qui me tracasse, ce qui m’empêche d’aller vers l’avant. Maintenant qu’il allait mieux je pouvais m’le permettre n’est-ce pas ? À moins que le mieux à faire c’était de complètement oublier tout ça, fermer les yeux et me laisser aller. Mais ça voudrait dire qu’il n’y a pas de communication entre nous et je refusais de cacher quoi que ce soit à Andy. Je ne me force pas... Je repris mon couteau et recommençais à couper les fraises. Tu t'imagines juste pas à quel point j'suis fière de toi. Il ne devait pas comprendre c’que ça avait à avoir avec le fait que j’veuille manger des fraises, mais bon. Je levai la tête vers l’armoire et l’ouvrit pour me sortir un bol. J’y ai mis les fraises après les avoirs rincé. Après quelques secondes d’hésitation, j’en pris une pour la manger en silence.

J'avais doucement pris Apple dans mes bras, me posant mille et une questions, me disant qu'elle se forçait vraiment. J'avais mal fait ? Je déglutis péniblement, me demandant si j'y étais allé trop fort en la menaçant de ne pas aller à Paris si elle ne mangeait pas, le but n'ayant pas été de la faire culpabiliser mais qu'elle se force à manger au moins sa tartine. Juste une petite tartine, un rien, pas grand-chose, juste assez pour lui apporter ce dont elle avait besoin le temps qu'elle retrouve un peu plus l'appétit, mais la voilà qui se jetait sur les fraises alors que je savais pertinemment qu'elle n'avait pas très faim. Elle s'activait, m'affirmant qu'elle ne se forçait pas et me disant qu'elle était fière de moi, sans que je comprenne pourquoi. Qu'est-ce que j'avais fait pour ça ? J'attrapai sa main et posai le couteau sur le comptoir, stoppant l'eau et forçant doucement la jeune femme à me faire face en la dévisageant. Ok Apple... parle-moi.

J’avalais ma fraise sans difficulté. Ça faisais tellement longtemps que ça n’était pas arrivé et ça me faisais limite un peu bizarre. Sans que je m’y attende, Andy me prit la main, coupant mon élan et me força à me retourner. Ok Apple... parle-moi. Il ne s’en rendait clairement pas compte, mais le fait qu’il insiste d’avantage me chatouillait le ventre, me faisait plaisir, me redonnait le goût de vivre. Je lui souriais et pris une deuxième fraise pour me la mettre en bouche, cherchait mes mots après avoir avalée. Comment est-ce que j’allais aborder le sujet, au juste ? J'suis juste... vraiment contente... Je me pinçais les lèvres et levai les yeux au plafond pour retenir mes larmes de joie. Limite hystérique... J'saurais pas t'expliquer... Je le regardais de nouveau et passai ma main libre sur mes yeux. T'es en vie putain... Pfffiou. Je ne trouvais pas les mots et tant d’émotion d’un coup, m’empêchait d’être clair. J'm'inquiétais pour toi durant tout ce temps-là... Je... Mh... J’trouve pas mes mots, vraiment pas.

C'était moi ou Apple semblait presque avoir les larmes aux yeux ? Je l'écoutais en silence, la dévisageant alors qu'elle levait les yeux au plafond pour essayer de retenir les fameuse larmes. Elle était heureuse, limite hystérique... ? Alors là j'étais complètement perdu. Je pinçai les lèvres, la laissant continuer en espérant que j'aurais des réponses aux milliers de questions qui m'assiégeaient comme je ne comprenais pas son comportement. Puis en l'entendant dire à voir haute que j'étais en vie, je compris. Je me sentis un peu mal à l'idée de savoir que c'était à cause de moi en grande partie qu'elle avait cessé de se nourrir, du coup. Et je n'allais pas nécessairement beaucoup mieux, j'évitais seulement d'être à nouveau un légume, j'allais chez mon psy et je relisais régulièrement les lettres qui m'avaient été écrites pour être sûr de ne pas oublier... J'essayais, parce que j'avais promis de le faire, parce que je ne voulais plus qu'Apple s'empêche de dormir, parce que je ne voulais plus qu'Anya se mette au bord du vide pour moi. Je n'étais pas forcément plus heureux... je me remettais simplement dans le moule. Je baissai les yeux et l'attirai doucement vers moi pour la serrer dans mes bras, passant une main dans ses cheveux. Mais si se dire que j'allais mieux pouvait l'aider, tant mieux, je ne la contredirais pas. Hey... tu devrais relâcher la pression...