Batiste & Andréa
J’avais fini de passer la commande et avais finalement commandé deux bières, je préférais prévenir plutôt que de me faire chourer ma bière, car il n’est pas impossible qu’il ait pensé que la première bière était pour lui ! Je donnais l’adresse au livreur et raccrocher, pour enchaîner sur la conversation des portés. Il m’annonça alors qu’il ne pourrait pas soulever un certain poids, je lui fis alors un large sourire avant de lui répondre :
-C’est logique ça, mais la plupart des filles qui se font porter son plutôt svelte, vous êtes des hommes pas des machines. Ce n’est pas une voiture qu’on demande de soulever, mais des filles de mon poids, légèrement plus ou moins !
Puis vint ma question, celle qui était difficile, non pas à poser, mais à répondre, j’en étais consciente, mais j’avais besoin de savoir, je ne pouvais pas avancer dans le doute et j’étais bien loin de m’attendre à sa réponse, je comptais bien plus pour lui que je ne me l’imaginais, chacune de ses paroles me touchait directement, j’étais désormais certaine qu’il ne voulait pas que de l’amitié, et qu’il ne voulait pas non plus que du sexe de ma part, car même s'il faut qu’il regagne ma confiance, il y a une chose sur laquelle il ne peut pas mentir. La peur, c’est un sentiment que l’on peut faire partager en théâtre mais qui n’est jamais vraiment égalé dans le regard et c’est ce que j’avais vu dans son regard, c’est peut-être débile comme réflexion mais c’est ce qui me permettait de prendre l’ampleur de chacun de ses mots sans en avoir peur à mon tour. Oui quelque chose avait changé, je savais que je n’étais pas la seule à avoir peur, il avait peur que je ne lui fasse plus jamais confiance, que je refuse de lui donner ma confiance, et j’ai peur qu’il me fasse souffrir à nouveau, c’est pourquoi je lui demande d’abord la confiance !
Je restais un petit moment sans réagir, je sentais qu’il s’éloignait de moi, mais j’étais bien trop touché par ses paroles pour réagir immédiatement, mais il fallait que j’aille le voir, maintenant que je savais ce qu’il ressentait, moi aussi j’aime sa présence, j’aime quand il m’embrasse, j’aime sentir ses bras m’entourer, mais ma peur bloque tout autre sentiment pour le moment ! Connaitre sa peur allait peut-être enfin m’aider à savoir à quel point il pouvait être sincère.
Je me levais enfin et allais vers lui, je restais dans son dos dans un premier temps, passant mes bras sous les siens pour déposer mes mains sur son torse et me serrer contre lui ;
-Batiste, je suis revenue vers toi, et je t’ai dit que j’allais essayer, essayer de te redonner cette confiance … et je te donnerais plus si déjà je te rends cette confiance !
Je fis le tour de son corps, plongea un instant mon regard dans le sien, je pris alors délicatement sa main et la posai au niveau de mon cœur, laissant ma main dessus, je profitais de ma main libre pour la glisser contre sa joue, annonçant alors :
-Tu le sens ? C’est l’impact de tes mots, mélangé à ma peur, j’avais besoin de savoir ce que tu pensais pour avancer, essayer de me rassurer, de calmer cette peur pour essayer de t’accorder à nouveau ma confiance.