(ff) + after all these years (camion)

— and i never prepared for a moment like that in a second it came all back

— seattle, 2023
j’avais pas envie d’avoir mal comme j’avais eu mal là. j’avais pas envie de lui montrer que ça m’atteignait avec puissance alors non, je ne voulais plus être sur ce projet. tant pis si je galerais derrière pour refaire mes preuves. des clients, j’en avais des tas. j’avais pas besoin de ce dossier pour montrer que j’étais la meilleure et il était hors de question que je me laisse atteindre de la sorte parce une petite conne qui ne trouvait rien de mieux à faire que péter plus haut que son cul. « je m’en fous j’ai dis ! » un de ses mauvais jours ? dans mes mauvais jours, je m’en prenais pas à des gens que je connaissais pas. pas gratuitement. alors ouais, je m’en foutais, j’voulais juste plus jamais la croiser, rien de bien compliqué dans la finalité. « me titiller pourquoi ? ça fait cinq ans qu’on ne s’était même pas adressé un mot. t’as un gamin avec elle, vous êtes en train de faire construire alors me titiller dans quel but ? » y avait aucune raison légitime. alors non, qu’il ne lui trouve pas d’excuse parce que non, il n’y en avait pas. elle était juste conne, rien de plus. le truc, c’est que j’étais pas insensible à ses supplications. j’pouvais pas l’être parce que c’était pluton. « t’avais raison le premier jour. c’est trop dur, je peux pas. j'peux pas m’occuper de construire ton futur quand j’voudrais en faire partie mais que ce n’est pas le cas. alors non, j’pouvais pas m’occuper de tout ça. voir charlotte afficher sa grossesse et tout le reste. j’étais incapable d’être spectatrice dans tout ça. « le problème c’est que je te connais par coeur. je sais exactement ce que tu aimes ou ce que tu n’aimes pas. et quand j’fais ça, j’ai l’impression de construire tout ce dont on avait parlé. à la seule différence que c’est pas pour moi. que j’suis pas dans le schéma et.. j’peux pas. » c’est tout. y avait rien à dire de plus.

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{after all these years // flashforward}
crédit/ tumblr ✰ w/camion

— seattle, 2023
C’était pas facile d’être face à elle, d’être éloigné de cette façon et ne pas pouvoir la prendre dans mes bras. Mais dans le fond, c’était un peu la même situation qu’il y a cinq ans, quand elle avait décidé de me repousser pour “mon propre bien”. Sauf que là, j’étais amoureux de Charlotte —bien qu’elle ait changé avec les années— et que Camila n’était plus une option. « Elle est jalouse. C’est tout. Elle a toujours été possessive envers les filles que j’ai pu fréquenter. Toi, t’en fais partie alors.. elle veut montrer son territoire. Et sachant qu’elle s’était disputée avec son père juste avant, elle… Bref. » Je ne cherchais pas d’excuse mais je voulais pas qu’elle pense que ma fiancée était la pire des pestes même si, soyons honnêtes, Camila le pensait très fort. Le truc, c’est que je me rendais pas compte que la suite de ses paroles allaient me détruire un peu plus. “C’est trop dur” ou pire encore “j’ai l’impression de construire tout ce dont on avait parlé”. Fermant les yeux, baissant la tête, je restais silencieux. Bien sûr que j’avais en tête tout ce dont nous avions parlé quand on était encore ensemble, quand on imaginait notre vie avec notre enfant et… tout ça a été avorté bien trop rapidement, en même temps que cet enfant. « Je suis désolé… » Je ne savais pas quoi dire de plus. Elle n’était plus mienne, je n’étais plus sien, et il fallait bien se faire une raison. « Je suppose qu’il y a tout un processus à suivre pour changer d’architecte ? »

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— seattle, 2023
j’étais en train de me confier à lui là. probablement que je ne devrais pas mais fallait qu’il comprenne ce que je pouvais ressentir pour savoir que non, j’pouvais pas être sur ce dossier. que c’était en train de me déchirer le coeur plus que de raison. alors non, j’pouvais vraiment pas. j’avais essayé mais c’était au dessus de mes forces. les annonces d’aujourd’hui avait suffit à m’achever alors ouais, je préférais abandonner. « je m’en tape de ses problèmes. je me fous totalement de savoir qu’elle a pu s’embrouiller avec le pape. j’en ai strictement rien à foutre et si t’as envie de lui trouver toutes les excuses du monde, vas y, moi j’ai pas envie de les entendre. » un point c’est tout. j’avais pas envie de le regarder la défendre corps et âme. et il avait pas le droit de m’imposer ça alors en soit, j’voulais juste pas en entendre parler. elle n’avait même pas besoin de marquer son territoire. j’avais bien compris que pluton et moi ne serions plus jamais ensemble. pas besoin d’en faire des caisses. « je peux mettre un des meilleurs sur le coup. transmettre le dossier et mes schémas et pour la suite vous verrez avec. » ouais, c’était la seule chose que je voulais bien faire. m’assurer qu’il ait un bon sur le sujet et donner tout ce que j’avais déjà pu construire sur ce projet. « j’tenverrais les infos par mail. je te donnerais toutes les démarches à suivre mais s’il te plait, vas t’en. » j’pouvais pas rester face à lui. j’voulais pas qu’il soit là. et si après cinq ans je n’avais toujours pas tourné la page ça voulait probablement dire que je ne le ferais jamais mais il était clair que je ne pourrais pas avancer s’il était dans ma vie. alors fallait faire en sorte que ça soit la dernière fois. « sois heureux » que je finissais par dire ouvrant la porte pour qu’il sorte.

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— seattle, 2023
C’était compliqué mais j’étais prêt à le faire pour passer un peu de temps avec elle, la regarder et m’aider à me faire à l’idée qu’elle et moi, c’était terminé. Avant d’être amants, on était amis, et peut-être pouvait-on retrouver ça… Oui non, c’était idiot de penser ça. Camila et moi ne seront plus jamais amis, c’était impossible autrement. « On a qu’à faire ça ouais » finissais-je par dire alors à celle que j’avais pu aimer un jour et que j’aimerai sûrement encore toute ma vie. « Toi aussi Camila »  La porte était ouverte, pour que je puisse m’en aller mais je la refermais alors suffisamment pour que je sois caché afin de l’embrasser sur le coin des lèvres. Après tout, depuis la dernière fois, j’avais encore le goût de ses lèvres sur les miennes. Puis finalement, je m’en allais, bien triste de comment les choses se terminaient.

[…]

Un mois s’était encore une fois déroulé et avec Camila, on avait convenu de ce rendez-vous au restaurant, pour finaliser la passation du dossier vers son collègue. Pensant qu’on serait juste tous les deux, j’avais fait en sorte de m’apprêter. Après tout, j’étais depuis peu célibataire et.. je sais pas, je voyais pas ce rendez-vous comme quelque chose de professionnel mais plutôt comme une chance de lui montrer qu’elle et moi, on avait une réelle chance d’être heureux ensemble. Alors j’avais sorti une belle chemise, un ensemble de costard qui allait bien, et même une cravate. Autant dire que ouais, pour moi c’était important. Stressé ? Plus que tout, mais je ne laissais rien paraître. Ou du moins, j’essayais. Assis sur cette table pour deux, je l’attendais patiemment. J’avais réservé dans un des meilleurs restaurants de la ville et ouais, j’espérais que ce soit, tout allait bien se passer.

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— seattle, 2023
j’voulais qu’il le soit. même si ce n’était pas avec moi. mais fallait qu’il comprenne que dans tous les cas, je ne pouvais clairement pas le garder dans ma vie. j’pouvais pas être spectatrice de son bonheur alors que je n’en faisais pas partie. alors ouais, je voulais juste qu’il s’en aille. j’ferais passer le dossier et tout ce qu’il fallait pour lui faciliter la vie mais je ne voulais plus m’en occuper. clairement pas. j’avais pas le courage. sauf que juste avant de sortir, il venait poser ses lèvres sur le coin des miennes et j’avais le coeur qui battait la chamade à ce moment là. il n’avait pas le droit. il n’avait tellement pas le droit de faire un truc pareil. et c’était encore plus dévastée qu’avant que je le laissais finalement passer cette porte me convainquant que je ne devrais plus jamais le revoir.

[…]

un mois. un mois déjà que j’avais envoyé ce dossier sur les roses mais comme promis, je m’étais occupée de tout. et c’était après une trentaine de mail pour tenter de fournir les explications qu’on avait finalement convenu de se rejoindre une dernière fois juste pour tenter de rendre les choses plus facile. j’passais la porte du restaurant un peu stressé, pas spécialement à l’aise à l’idée de le voir mais quand je le voyais, assis à cette table, j’avais le coeur qui redoublait d’intensité. bordel ce qu’il était beau. arrangeant mes cheveux comme je le pouvais, j’avançais vers la table m’asseyant face à lui, lui adressant un léger sourire. et c’était le moment que jack choisissait pour revenir. t’as oublié ça cami qu’il disait posant mon téléphone devant moi, me volant un baiser au passage. ravi de vous avoir revu monsieur westerberg et il repartait nous laissant tous les deux. sauf que je voyais la tête de pluton et clairement, le moment, il avait pas eu l’air de l’apprécier. ouais bah, j’faisais ce que je pouvais pour passer à autre chose. même si ça signifiait m’engager dans une relation avec mon patron. « ça te va bien comme ça » que je finissais par dire pour essayer de casser un peu le silence. ouais, il était diablement beau.

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— seattle, 2023
En fait, je me disais que c’était peut-être l’occasion de renouer, de laisser nos sentiments reprendre le dessus et être enfin heureux tous les deux. Certes, j’étais en train de vivre une rupture difficile, mais je me disais que Camila était la seule qui pouvait me faire remonter la tête hors de l’eau. Alors j’avais apporté énormément de soin à ma tenue, à mon apparence, pour que cette soirée soit vraiment parfaite. L’attendant sur cette table pour deux, j’attendais, jusqu’à qu’elle soit là. Elle était belle à en damner plus d’un. Mais voilà, alors que j’allais ouvrir la bouche, un homme revenait vers elle, son patron. Il allait être là ? Non, il lui rendait son téléphone mais non sans lui voler un baiser. Attends, quoi ? Un baiser. Me décomposant un peu plus à chaque instant, le cœur battant, la jalousie me bouffant littéralement. La boule à la gorge, j’étais incapable de parler, de sourire. Malgré le compliment qu’elle me faisait, j’étais incapable de faire quoique ce soit, scotché. Elle tournait la page, elle avait quelqu’un et.. non, je sais pas si je pouvais supporter cette soirée en fait. « Il parait ouais » disais-je alors avant d’appeler le serveur pour avoir la carte et me cacher derrière le papier pour éviter de penser à ce que je venais de voir. Mais peut-être que je devais couper court à tout ça. Alors je lui balançais sans ménagement « Le projet est abandonné. T’as plus besoin de t’occuper de la passation ou quoi, c’est fini » Mon ton n’était pas enjoué, pas froid. Juste.. monotone.

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— seattle, 2023
en fait, c’était pire qu’être beau à ce point là. il me faisait tourner la tête à un point qu’il n’imaginait probablement pas. je l’aimais tellement. c’était dingue de continuer à avoir autant de sentiment après tout ce temps. mais ouais, j’avais l’impression que jamais je ne serais réellement capable de passer au dessus de tout ça. sauf que j’avais pas été assez forte. je ne m’étais pas assez battu pour lui et.. ouais, j’avais perdu. il était papa, allait l’être de nouveau, allait se marier, avoir une maison avec cette fille insupportable et moi.. moi j’faisais ce que je pouvais pour garder la tête hors de l’eau même si c’était compliqué. le serveur revenait avec les cartes et j’avais l’impression que cette soirée allait être la plus longue de ma vie vu sa manière de se comporter. ce que je comprenais encore moins, c’était ce qu’il disait par la suite. reposant la carte sur la table, je le regardais quelques secondes en silence avant de finalement prendre la parole. « pardon ? comment ça ? » pourquoi ça ? ils avaient eux même trouvés quelqu’un d’autre ? ouais, non, je ne comprenais pas. et je me demandais alors pourquoi me faire venir ici s’il n’y avait plus aucun dossier à remplir ni rien de tout ça. parce que ouais, concrètement, c’était pas logique. « tout vas bien pluton ? » parce qu’il n’avait pas l’air en tout cas. et j’comprenais pas ce qui pouvait bien se passer. puis bien sûr que je m’en souciais parce qu’il continuait à être terriblement important même si je n’avais plus de place dans sa vie. j’faisais glisser ma main jusqu’à la sienne essayant de capter son regard dans tout ça. « tu peux m’en parler tu sais ? » j’étais peut être pas la mieux placé mais.. j’avais jamais aimé le voir mal. c’était comme ça.

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— seattle, 2023
J’aurais pu m’attarder sur sa beauté pendant des heures mais le simple fait que son patron vienne l’embrasser comme ça, en face de moi, ça m’avait totalement refroidi. Je ne savais pas faire semblant. Ce dîner que je voyais comme une chance de reprendre les choses entre elle et moi se transformait alors en un cauchemar éveillé. Je ne voulais pas la perdre mais là, c’était trop tard. Elle était avec un autre et je n’étais que l’ex du passé. Alors j’interpellais le serveur pour avoir la carte du menu. Seulement, c’était pas judicieux, peut-être qu’on devait tout stopper là et qu’elle fasse ce dîner avec son nouveau mec. Sauf qu’elle ne comprenait pas tout ce que je disais et elle était pleine d’interrogation, sur pourquoi tout abandonner, sur mon état actuel et, sérieusement, lui en parler ? Elle était avec un autre, elle n’en avait rien à faire de ma vie amoureuse sérieusement. « Il n’y a plus de maison à construire, y’a plus rien » Je retirais ma main de la sienne avant de secouer la tête. « Non, je peux pas t’en parler, parce que c’est ma vie Camila. Tu as la tienne, tu as ton mec. Ce dîner était la pire erreur » soufflais-je avant de boire de l’eau qui était déjà présente sur la table. « C’est avec lui que tu devrais être là, pas avec moi. Rappelle-le, dis-lui de prendre ma place, je vous invite, soyez heureux tous les deux » Je pétais littéralement mon câble, me relevant alors pour m’en aller alors qu’elle ne comprenait certainement rien de ce qui était en train de se passer mais en même temps, elle ne savait pas. Elle savait rien.

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— seattle, 2023
et je sais pas pourquoi je lui demandais de se confier à moi. y avait bien longtemps qu’il n’était plus mon meilleur ami. bien longtemps qu’on avait arrêter de se parler des choses quelles soient bonne ou mauvaise. mais ouais, j’voyais que y avait un truc qui clochait et j’sais pas, j’voulais l’aider si je le pouvais même si j’étais probablement la moins bien placée. puis ça contrastait vachement avec le fait que je ne voulais plus m’occuper de son dossier parce que je voulais me tenir loin de lui. mais depuis quand est-ce que j’étais logique ? ouais. je l’étais pas. c’était pas une nouveauté. « mais.. » pas le temps de finir quoi que ce soit qu’il retirait sa main à une vitesse éclair comme si me toucher pourrait lui donner une quelconque maladie. « ah » je comprenais pas. je comprenais vraiment pas le retournement de situation soudain, la froideur dont il faisait preuve. ouais, j’avais grave du mal à comprendre là. et puis quand il concluait tout ça, j’comprenais finalement. il était en train de me faire une crise de jalousie vis à vis de jack et.. c’était tellement culotté de sa part en fait. alors à mon tour je me levais le retenant par le bras. ouais, non. il allait pas me péter une crise et partir comme ça. « t’as pas le droit d’agir comme ça. t’as un gamin, t’es en couple, tu vas encore être papa. t’as strictement pas le droit de me faire une crise comme ça putain ! » c’était tellement pas fair play et moi, j’voulais savoir pourquoi est-ce que d’un coup il réagissait comme ça parce que clairement, ça me rendait dingue.

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— seattle, 2023
Je ne supportais pas ça, la voir m’échapper encore une fois. Je ne supportais pas la voir embrasser un autre homme alors que j’avais pu le voir pendant trois années dans les informations, dans les journaux ou même Twitter, et autres réseaux sociaux. Alors voir qu’encore une fois, elle m’échappait, je pétais un câble, littéralement. Et je voyais bien qu’elle ne comprenais pas Camila. Je voyais bien qu’elle était dans l’incompréhension la plus totale. Me redressant, me relevant parce que j’étais prêt à partir, elle faisait de même, attrapant mon bras pour m’empêcher de m’en aller. Mais merde quoi, laisse moi partir une bonne fois pour toute Camila ! Soufflant, je lui faisais face, le regard sûrement un peu trop mauvais alors qu’elle énonçait tout ce qui n’allait plus dans ma vie. « Quel couple ? Quels bébés à venir ? Tu comprends pas, y’a plus rien Camila, plus rien ! » Et le dire à voix haute faisait encore mal, parce que j’avais du mal à digérer encore la nouvelle que j’avais appris il y a deux semaines maintenant. « T’étais la seule chose qui me retenait encore ici » finissais-je par dire bien que j’omettais mon fils pour le coup, si lui aussi était bien le mien. « Mais visiblement, t’as trouvé quelqu’un alors tout le bonheur du monde pour vous deux et laisse-moi maintenant » que je demandais, regardant sa main sur mon bras qui me retenait, sans me la jouer violent à le tirer.