(ff) + after all these years (camion)

— and i never prepared for a moment like that in a second it came all back

— seattle, 2023
qu’est-ce qu’il attendait de moi ? je n’étais pas revenue mais il n’était pas venu non plus. à aucun moment il n’avait cherché à renouer le contact alors quoi ? j’étais censée tout deviner toute seule ? j’lui avait fait du mal, je le savais. j’avais pas eu le courage de revenir après tout ce temps comme si on pouvait reprendre notre histoire là où on l’avait laissé. et peut être qu’il pouvait me le reprocher mais avec un peu d’objectivité, il pourrait le comprendre. « on s’est quittés en mauvais terme. et les choses se sont dégradés au fur et à mesure » jusqu’à cette dernière fois, à l’hôpital, où l’on avait définitivement coupés les ponts. « c’était pas logique que je revienne trois ans plus tard comme si j’avais le droit de m’imposer dans ta vie. » et s’il ne voulait pas comprendre, j’y pouvais pas grand chose. j’inspirais un coup alors que finalement, il semblait prêt à conclure cette conversation à son tour. et ça me faisait encore plus mal parce qu’il venait de remuer beaucoup trop de chose en moi. « très bien. » je le regardais se lever et finissait par en faire de même à mon tour dans l’optique de le raccompagner jusqu’à la porte. pourquoi est-ce que je n’avais pas tenté de le récupérer ? j’en savais rien. j’en savais rien et bien sûr que je le regrettais maintenant que je savais qu’il m’avait attendu pendant tout ce temps. ouais, je m’en mordais les doigts mais ça servait à quoi ? et j’sais pas, peut être que c’était dans un élan de stupidité que j’attrapais sa main pour le retenir au dernier moment, emprisonnant finalement son visage pour poser mes lèvres sur les siennes. et j’avais le coeur qui battait tellement vite à ce moment là que j’avais l’impression qu’il allait finir par sortir de ma poitrine. et probablement pour éviter qu’il ne me repousse, je rompais moi même le contact finissant par souffler « à quoi ça sert de me battre quand ton coeur est à charlotte. » tu crois que je savais pas ? que je ne m’étais pas renseignée un minimum sur toi ? détrompes toi.

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{after all these years // flashforward}
crédit/ tumblr ✰ w/camion

— seattle, 2023
Chercher à retourner vers quelqu’un qui nous a repoussé pendant des semaines, expliquant que c’était la meilleure chose à faire… ouais, non, je n’en avais pas eu la force. Je ne savais pas pourquoi elle avait rompu les fiançailles avec Abelard, si elle avait eu des représailles de la part de la famille De Belgique… mais qu’importe. Elle n’était pas venue vers moi donc ça ne semblait pas être nous la raison de cette rupture. Et quant bien même j’avais attendu le moindre signe de sa part, rien n’y faisait. Elle ne voulait plus de moi. Alors j’ai définitivement tourné la page. « Il y a une différence entre reprendre contact et t’imposer dans ma vie » Minime mais bien là. Un message, juste un message. Un “Hey” m’aurait largement suffit. Mais elle n’a même pas daigné l’envoyer. Alors je m’étais redressé, je m’étais éloigné de ce bureau maudit dans le simple but de partir, m’en aller et ne jamais revenir. Après tout, je pouvais tout bonnement stopper le processus mais… je n’avais pas envie d’interférer dans sa vie professionnelle autant qu’elle pouvait le faire dans ma vie amoureuse. Prêt à ouvrir la porte, elle me stoppait cependant, me retenant par le poignet pour m’attirer vers elle, me retourner, attraper mon visage de ses deux mains et… m’embrasser ? Ok, j’avais littéralement l’impression de revivre là. Les yeux fermés, mes bras s’enroulaient autour d’elle, collant son corps au mien, comme un geste machinal que je n’avais clairement pas oublié après toutes ces années. « Mon cœur est un endroit bien trop complexe pour être compris… Tu l’as pas retenu ? » Après tout, c’était bien pour ça que j’avais fauté, menti, à plusieurs reprises, menant à perte notre relation. Posant mes mains sur ses bras, je finissais par me défaire de son étreinte. « Je devrais vraiment y aller » Parce que dans le fond, je comprenais. Elle avait cherché à me récupérer, elle savait que Charlotte était dans ma vie. Elle n’avait juste pas fait ce premier pas.

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— seattle, 2023
pluton était l’homme de ma vie. je le savais. quelque part, au fond de moi, je l’avais toujours su. et c’était pour ça que j’étais partie, que j’avais pris la fuite incapable de me marier à un autre. c’était aussi pour cette raison que j’étais toujours célibataire. alors bien sûr, j’étais moi, je m’envoyais en l’air à tour de bras mais j’pouvais pas me poser pour la simple et bonne raison qu’ils n’étaient pas lui. et ouais, j’aurais sincèrement voulu pouvoir le retrouver mais.. il y avait charlotte. et j’avais pas voulu interférer dans sa vie. revenir et tout détruire encore une fois. j’crois que je l’avais déjà bien assez abîmé pour continuer à faire ce genre de chose. il avait pas le droit de me le reprocher maintenant. c’était pas fair play. et j’sais pas, dans un élan, je venais m’approprier ses lèvres et putain ce que ça faisait du bien. le plus surprenant était sûrement de sentir ses bras s’enrouler autour mon corps, de me rendre le baiser comme si c’était écrit, comme si on devait en arriver là. mais tout bonne chose avait un fin et je fermais les yeux à ses mots. le contact était coupé et lui, il s’en allait juste. alors j’attendais qu’il passe cette foutu porte retournant m’installer à mon bureau, le coeur encore plus ravagée qu’avant.

[…]

c’était aujourd’hui que je le revoyais. et y avait un côté de moi qui avait hâte de redécouvrir son visage, qui avait envie de le voir sourire, de l’entendre parler. puis y avait l’autre côté qui avait juste envie de prendre la fuite. je me retenais en boucle que c’était professionnelle et l’heure du rendez-vous avez sonné. remerciant claire après son coup de fil, je le voyais passer la porte avec celle qui était donc charlotte. puis le petit garçon dans ses bras qui me donnait envie de vomir tant cette image était douloureuse. sans parler du plus vieux. me levant, je tirais sur la veste de mon tailleur saluant la « famille ». « camila wildingham, je serais votre architecte, enchanté. » j’osais même pas regarder pluton dans la finalité et je préférais directement aller dans le vif du sujet et montrer les progressions quant à ce qu’ils désiraient. allumant le projecteur, je les laisses découvrir le résultat, expliquant chaque pièce, chaque fenêtre, chaque détail. à eux de noter pour les modifications à faire mais j’étais douée dans ce que je faisais. il était rare que je ne tape pas dans le mille et… je connaissais les goûts de pluton. par coeur. quand il m’avait fait parvenir le formulaire que je lui avais donné, j’avais souris bêtement à chacune des réponses qui étaient plus qu’évidente. « des objections ? »

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— seattle, 2023
Je m’en étais allé, le cœur lourd. Camila m’avait embrassé, m’avait dit qu’elle m’aimait encore et que j’étais la raison de la rupture de ses fiançailles avec Abelard, la veille de son mariage. Comment pouvait-elle me dire ces mots alors que j’étais à mon tour fiancé, que j’avais un enfant, que j’avais des projets de vie de famille ? C’était trop tard. Le pire étant le fait que je l’avais attendue. Je l’avais attendue, les mois qui ont suivi sa rupture, espérant avoir un message de sa part mais rien. Je n’étais pas sa priorité en l’occurrence et j’avais tout bonnement refait ma vie. Toujours aux côtés de Charlotte, qui avait alors porté notre enfant.

[…]

Trois mois et demi s’étaient passés depuis la dernière fois que j’avais revu Camila mais j’avais agi comme si rien d’important ne s’était passé. Je m’occupais de Orion tous les jours, je m’occupais de Charlotte et je continuais de faire des articles en tant que freelancer. Il était loin le job que j’avais convoité pendant des années, celui du journaliste se retrouvant sur le terrain pour relater de ce qui se passait réellement dans certaines parties du monde, encore pas très connues du public. Non, je travaillais de chez moi et j’écrivais sur des bouquins, j’écrivais sur des films ou même des faits divers. Autant dire, rien de bien passionnant pour le mec rêvasseur au possible mais avec les pieds sur terre. Arrivant dans le cabinet avec ma petite famille, j’appréhendais le moment où j’allais revoir Camila. J’avais peur parce que je n’étais pas seul cette fois. Orion était dans mes bras, Charlotte à mes côtés ainsi que son père. Une fois face à la Wildingham, elle ne me regardait pas et c’était peut-être mieux comme ça. Seulement, j’avais le cœur battant, le goût de ses lèvres me revenant en mémoire. Chassant tout ça de mon esprit, je tentais de me concentrer sur tout ce qu’elle nous présentait et je restais silencieux, appréciant grandement les améliorations qu’elle a fait, le rendu 3D et les petites touches en plus, preuve qu’elle connaissait encore et toujours ce qui me plaisait. « Pourquoi la maison est en pierre ? On avait convenu d’une maison en crépit basique avec des arrondis. Des voutes en pierre seulement au dessus des fenêtres et des portes. » Soupirant légèrement, je tournais la tête vers Charlotte avec dans l’idée de lui remettre les idées en place. « C’était la V1 ouais, mais on a regardé des catalogues avec d’autres approches plus pertinentes à nos volontés et on s’était arrêtés sur la version pierres apparentes, ce qui fait rustique mais l’intérieur sera tout de même bien moderne, avec des bonnes ouvertures pour la lumière » Seulement, je voyais à sa tête et je sentais qu’elle allait vouloir débattre. « Je crois que je préfère en crépit. »

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— seattle, 2023
ouais, visiblement cette fois y aurait des objections. si déjà, l’attitude de charlotte était exaspérante puisqu’elle n’avait cessé de jouer avec son téléphone pendant toute ma présentation, l’entendre parler était encore pire. une voix crispante au possible. tellement que j’en grimaçais. aw, comment pluton pouvait le supporter tous les jours en fait ? bref, c’était pas mon problème. j’avais même pas le temps d’en placer une qu’il revenait à la charge répondant à sa « femme » et j’restais là les bras croisés revenant sur l’image de l’extérieur. utilisant mon logiciel, je changeais l’extérieur pierre pour du crépit basique histoire qu’ils puissent voir le résultat. « le crépit est moins cher mais moins beau sur la durée. il se dégrade rapidement, terni au fil des jours. alors que les pierres » je revenais à la première versions « c’est indémodable. bien plus joli et surtout, ça nécessite beaucoup moins d’entretien. » puis merde, c’était juste vachement plus joli. pourquoi elle faisait chier ? retournant m’asseoir j’attrapais un de mes nuanciers le poussant vers eux. « il y a toute sorte de possibilité avec les pierres, j’vous laisse regarder. » mais si elle voulait du crépit, y avait fort à parier pour que ça tombe sur ça. elle avait l’air tellement chiante que j’étais pas certaine que pluton tienne le coup si elle tapait une crise maintenant. « voilà le devis pour les travaux de base. si vous le voulez en accéléré, bien sûr, je serais obligée d’augmenter les tarifs. » « j’en étais sûre » j’arquais un sourcil pas certaine de comprendre alors qu’elle tournait son téléphone vers moi. « camilla wildingham. vous étiez la fiancée du prince de belgique. c’est triste de passer de princesse à.. ça ? » ah. AH. si pluton ne s’interposait pas dans les deux prochaines secondes j’allais lui sauter dessus, clairement. suffisait juste de voir mes mains se crisper pour s’en rendre compte.

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— seattle, 2023
Je voulais que ce rendez-vous se passe pour le mieux, que chacun reste à sa place et que les conclusions soient bonnes. Mais on parle de Charlotte et de Camila ensemble dans la même pièce. Et si l’une était d’un caractère assez fort, l’autre était pas forcément facile à vivre. Charlotte avait ses bons moments, ce qui m’avait fait tomber amoureux d’elle. Mais depuis quelques temps, elle était vraiment insupportable et ça me faisait réellement douter de l’avenir de notre couple. Seulement, je tenais bon, parce que je l’aimais mine de rien et je pense qu’elle pouvait vraiment m’apporter. Sans oublier le fait qu’elle était la mère d’Orion et que deux bébés allaient suivre dans cinq mois  et demi maintenant. Camila débarquait dans le débat, non sans un avis bien tranché sur la question. Elle prenait mon parti et choisissait clairement les pierres apparentes. Et puis j’eus un moment de flottement, à l’instant où elle tournait sa tête, vers l’affichage de son écran via le vidéo-projecteur et je vis ce “P” qui me chamboulait plus que de raison. P comme Pluton ? Ou P comme Pleasure… J’en sais trop rien et ouais, j’écoutais plus vraiment ce qui se passait, jusqu’à ce que j’entende une aberration. Camilla ? Non. « Camila. » disais-je alors assez froidement envers Charlotte, sans tourner la tête vers elle. Gardant mon fils sur mes genoux, le berçant doucement, je finissais par prendre les choses en main. « On avait convenu ce que Camila a présenté et on ne changera pas en cours de route. Regarde cette merveille. Orion sera heureux dedans » Mon attention se portait sur mon fils avant d’oser relever le regard sur Camila, le cœur serré. « Et les jumeaux aussi. D’ailleurs, Camila, il faut rajouter une nouvelle chambre dans les plans. Merci » disait-elle alors d’un air supérieur, non sans me laisser sans voix. Les yeux ronds, je la regardais avant de me tourner vers mon ex et… ouais, c’est la merde ça.

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— seattle, 2023
elle était qui elle ? non mais parce que concrètement, ce genre de jugement pouvant sortir de la bouche d’une pimbêche de ce genre, ça me plaisait pas. et je me demandais à quel moment est-ce que j’allais lui rentrer dedans. peut être que je devrais la piquer à mon tour. lui raconter à quel point pluton et moi avions pu être proche. lui parler de nos fiançailles. du moment où j’avais été enceinte. ou peut être faudrait-il que je lui demande à quel fréquence ils s’envoyaient en l’air tout en lui faisant remarquer que jamais elle ne m’arriverait à la cheville. ouais, ça lui ferait fermer sa bouche un bon coup si j’rentrais dans ce jeu là. mais pas le temps de dire quoi que ce soit que pluton la reprenait sur la prononciation de mon prénom. et j’sais pas, malgré moi j’avais un sourire nostalgique qui venait naître sur mon visage. sourire que je tentais de dissimuler détournant le regard pour aller me servir un verre d’eau écoutant d’une oreille ce qui pouvait se dire. et les jumeaux aussi. wow, non. celle-là je ne l’avais pas vu venir et c’était décomposée que je croisais le regard de pluton. putain, non. j’avais mal au coeur pour le coup. j’avais vraiment mal au coeur. « très bien » que je répondais la voix légèrement enrouée notant alors la chambre supplémentaire. « par contre, on va remettre les choses en ordre mlle mckinley. mon prénom est utile pour les personnes dont je suis proche et/où je me soucie. pour vous, ce sera mlle wildingham à moins qu’on ne vous ait pas appris les bonnes manières ? » espèce de sale gamine pourri gâtée. j’voyais le regard du vieux se poser sur moi sans que j’arrive à discerner s’il était contrarié ou amusé mais dans le fond, j’en avais pas grand chose à foutre. « j’vous laisse me faire parvenir par mail les exigences et modifications. passez une bonne journée. » et c’était donc le moment où vous dégagiez tous de mon bureau. plus vite que ça.

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— seattle, 2023
Je n’aimais pas la façon dont Charlotte pouvait s’adresser à Camila, parce que même si on achetait ses services, ça n’empêchait qu’un respect mutuel devait être de mise. Alors écorcher son prénom, je n’admettais pas, que ce soit une employée ou mon ex. Elle faisait la fière mais je pense aussi qu’il y avait beaucoup de fierté. On en avait discuté pendant de longues heures elle et moi : elle savait qui était Camila, en gros. Elle savait que j’étais sorti avec elle à la fac mais n’en savait pas plus. Elle ne connaissait pas l’engagement que j’avais envers elle, l’amour que je lui porte…ais. Elle ne connaissait pas tout l’envers du décor. C’était sûrement pour cette raison qu’elle voulait marquer son territoire, admettant alors face à Camila la grossesse en cours. Grossesse gémellaire. Et là, je voyais qu’elle n’était pas bien Camila. Je voyais qu’elle était au bout du rouleau mais je ne pouvais rien faire, si ce n’est fermer les yeux et soupirer, reportant mon attention sur Orion. Mon beau-père levait enfin les yeux, se rendant compte qu’il était dans la pièce où venait de se produire une clarification entre les deux jeunes femmes, de façon assez abrupte. Et alors que Camila nous foutait poliment dehors, le père se levait en s’adressant à Charlotte « Mais quelle malpolie celle-là, pourquoi elle travaille pour nous ? » « C’est la “meilleure” papa, apparemment » Ils m’énervaient mais je les suivais avant de retenir Charlotte. « Prends Orion, je dois discuter un peu avec elle, je serai pas long » Je déposais mes lèvres sur le coin des siennes avant de les laisser partir, restant dans la pièce, la porte fermée, mon regard se posant sur Camila. « Je voulais pas que tu l’apprennes comme ça »

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— seattle, 2023
putain non mais elle m’avait clairement foutu dans un état de rogne assez gigantesque en un temps record. et ouais, j’avais peut être grandis mais j’avais toujours le même caractère à la con qui me faisait partir en un quart de tour. c’était clairement pas la meilleure des idées de venir me titiller alors là, ils avaient plutôt tous intérêt à prendre l’issu de secours que j’étais en train de leur proposer s’ils ne voulaient pas voir les ravages que je pouvais faire quand je pétais réellement un plombs. et j’crois que le dialogue entre les deux cons, il m’achevait en fait. attrapant le classeur constituant leur dossier je le balançais dans la poubelle, hors de moi. « libre à vous de trouver quelqu’un d’autre. j’ai pas de temps à perdre avec des gens ne connaissant même pas la simple notion qu’est le respect. » et tant pis si le boss au dessus allait être en colère, j’étais certainement pas du genre à me écraser de la sorte par deux abrutis complet. alors ouais, si j’avais plus de nouvelle par la suite, je m’en tapais royalement. sauf que pluton, lui, il restait dans la pièce même après que les deux soient partis. « je m’en fous. » que je marmonnais éteignant le vidéo projecteur ainsi que mon ordinateur dans la même foulée. j’crois que j’avais bien le droit de m’accorder une journée de repos dans tout ça. attrapant mon blouson, je le mettais sur mes épaules sans regarder pluton une seule fois. « tu peux t’en aller, je m’occupe plus de ta maison à la con. » elle était pas difficile sa charlotte. c’était juste une vraie pute. et j’comprenais vraiment pas ce qu’il pouvait lui trouver mais en fait, ce n’était clairement plus mon problème. alors ouais, qu’il se tire donc rejoindre sa petite famille.

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— seattle, 2023
Je voulais pas qu’elle m’en veuille de tout ça, je voulais pas qu’elle vienne à me détester et couper les ponts. Certes, ce n’était pas facile à vivre que de l’avoir de nouveau dans ma vie, d’autant plus qu’elle faisait remonter bien des choses en moi, notamment avec le baiser qu’elle m’a volé la dernière fois mais que je lui ai rendu volontiers. Alors ouais, je n’arrivais pas à me résoudre à couper une nouvelle fois les ponts. La laissant s’adresser à Charlotte et son père, ils s’en allaient avec mon fils et je regardais Camila, m’excusant de tout ça, de l’annonce de la grossesse clairement pas voulue de cette façon. Seulement, impossible de revenir en arrière. Elle et moi avions bien fait les frais de cette notion du temps qui était intouchable. « C’est pour ça que je voulais pas que tu la voies… parce que ça allait te toucher plus qu’il ne faut. C’était juste un de ses mauvais jours mais ne lui en tiens pas rigueur. » Plus facile à dire qu’à faire, je sais. D’autant plus que Charlotte lui avait manqué de respect. « Elle est au courant pour nous deux… je pense qu’elle cherchait juste à te titiller » Et elle l’avait fait de la meilleure façon qui soit visiblement, vu la réaction de mon ex petite amie. « T’es la meilleure Camila, ne me laisse pas tomber s’il te plait. Pour moi » Pas pour Charlotte, pas pour mon fils et mes enfants à venir, mais pour moi. Je la suppliais presque du regard pour qu’elle accepte de continuer cette maison qui semblait être entre les meilleures mains. « J’ai adoré tout ce que tu as présenté et… j’ai vu les détails en plus » lui faisais-je alors remarquer. Oui, j’avais tout vu, ses petites touches en plus.