(ff) + after all these years (camion)

— and i never prepared for a moment like that in a second it came all back

— seattle, 2023
j’pense que dans la finalité, j’étais pas spécialement en mesure de faire ma chieuse puisque si on avait perdu le contact, si notre relation s’était terminé, ça avait été à cause de moi. mais j’étais blessée et quelque part, ça, je ne pouvais pas l’empêcher. alors ouais, j’étais partagée entre ce que je devais faire et ce que je ressentais actuellement et forcément, je m’étais complètement refermée sur moi même. puis il l’avait vu. il n’était pas bête et malgré les années, il me connaissait. disons qu’on avait beau avoir grandit, je restais la même. les même réactions, le même caractère.. probablement un peu plus apaisé grâce à la maturité mais vraisemblablement la même en généralité. et pluton, il finissait par poser sa main sur la carte que je tenais me forçant à la poser et par dépit, je finissais par relever les yeux vers lui, contrainte. « ok. » mais je ne bougeais pas. en soit, il me connaissait assez bien pour savoir que si je voulais m’en aller, je serais partie. je n’aurais clairement pas attendu qu’il me le propose. mais j’avais encore le droit d’avoir du mal à faire la part entre le baiser qu’il m’avait donné et les paroles qui étaient venus par la suite. parce que ouais, j’avais l’impression que c’était un pas en avant pour douze en arrière. et non, ça ne me plaisait pas du tout. « donc, tu commandes quoi ? » que je redemandais récupérant ma carte. et valait mieux pas qu’il teste ma patience sinon, j’allais vraiment m’en aller.

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{after all these years // flashforward}
crédit/ tumblr ✰ w/camion

— seattle, 2023
Tout ce que je souhaitais dans le fond, c’était retrouver ce qu’on avait pu partager il fut un temps. Ces deux mois de pur bonheur, où on avait pu aller de l’avant, se fiancer, faire des plans sur la comète avant que tout ne soit mis sur stop à cause de sa mère et de ses plans pour devenir plus riche que riche, plus puissante que puissante. Enfin, on était tous les deux là, face à face, alors que le silence régnait. Elle ne semblait pas forcément ravie d’être ici et c’était pour cette raison que ma main se posait sur son menu afin de l’inciter à me regarder et… ouais, elle pouvait partir si elle le voulait. Seulement, elle me répondait simplement un “ok”, qui voulait dire qu’elle le savait mais ne le faisait pas. Ok, je ne comprenais pas. Je sentais que je la blessais, que je lui faisais du mal par ma façon d’agir. Alors pourquoi restait-elle ? C’était quelque chose qui m’échappait de toute évidence. Soupirant à sa question qu’elle réitérait, je regardais mon menu avant de le reposer pour hausser les épaules. « Sûrement le menu du jour » Je n’étais pas difficile. « Et toi ? » Je restais à présent sur la réserve sur mes mots, peur qu’elle ne vienne tout envoyer en l’air par un simple mot dit de travers. Et puis ouais… je sais pas. La situation était pesante, je n’arrivais pas à apprécier ce tête-à-tête comme je l’avais imaginé. En même temps, je suis assez con pour lui dire la vérité. Lui dire tout ce qui s’est passé dans ma vie. Forcément qu’elle le prenait mal, c’était un concours de circonstances.

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— seattle, 2023
j’étais vraiment en train de me faire violence. je restais là, assise à cette table, alors que la tournure des choses ne me plaisaient pas. ne le voyait-il donc pas ? et sûrement que c’était dans mon propre intérêt puisque dans le fond, j’avais bien trop peur de tourner les talons et de ne plus le revoir mais.. ouais, j’étais réellement en train d’encaisser tout ce qu’il me disait. alors non, il ne pouvait pas s’attendre à ce que je lui saute au cou où lui esquisse des grands sourires alors que j’avais la sensation d’être la roue de secours maintenant que sa charlotte était officiellement une catin. « pareil » que je soufflais reposant alors le menu sur la table. et maintenant ? est-ce qu’on allait se regarder dans le blanc des yeux, manger en silence et se séparer sur la même note ? je n’en avais aucune idée mais je ne savais pas non plus quoi lui dire. est-ce que c’était à moi de parler d’ailleurs ? parce qu’en soit, il savait ce que je voulais. j’avais été plus que claire dans mes mots. et le serveur venait interrompre ce moment plus que gênant, prenant nos commandes avant de nous laisser de nouveau dans la même ambiance. « qu’est-ce que tu attends de moi ? » que je finissais par demander. parce que concrètement, moi, je ne savais plus vraiment comment j’étais censée me comporter avec lui. est-ce que je devais tenter d’être son amie ? plus ? moins ? difficile à dire. « j’veux dire.. on a pas l’air d’avoir les même attentes alors dis moi pluton. qu’est-ce que tu veux ? » histoire qu’on soit clairs pour une fois. et sûrement que ça sera plus facile après ça.

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— seattle, 2023
La tournure de la situation laissait vraiment à désirer mais en même temps, elle ne pourrait pas me reprocher de ne pas avoir été honnête pour le coup. Parce que je l’avais été au point de la perdre à cause des mots que j’avais pu dire. Donc non, je n’étais pas serein et la voir comme elle était, avec cette façon d’être froide, distante, elle ne présageait rien de bon. Quand elle me demandait ce que j’allais commander, c’était limite de la banalité et je répondais, sans trop savoir où ça allait mener tout ça. Est-ce qu’elle avait vraiment envie d’être là dans le fond ? Non mais parce que ça n’en avait pas l’air et j’avais peur d’avoir totalement merdé. Mais voilà qu’elle rouvrait la bouche, après avoir indiqué qu’elle prenait le menu du jour, pour savoir ce que j’attendais d’elle. Attends, c’était pas clair tout ça ? « Tu veux être avec moi, je veux être avec toi… Je suppose que c’est les mêmes attentes, non ? » soufflais-je doucement, n’oubliant pas que son mec n’était pas si loin de nous. Putain, dans quelle situation m’étais-je encore fourré moi. « Enfin.. Peut-être que tu l’as compris autrement mais je veux être avec toi Camila, je veux vraiment être avec toi… J’ai juste peur que tu penses que ce concours de circonstance soit juste lié au fait que Charlotte ait merdé alors que non.. J’arrête pas de me prendre la tête dès l’instant où mon regard s’est posé sur toi » Tout foutre en l’air ce que j’avais construit pour elle ou alors rester avec ma stabilité et laisser passer une nouvelle fois la chance d’être heureux à ses côtés… Ouais, un dilemme presque insurmontable à passer.

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— seattle, 2023
ouais. j’avais pas envie de tourner autour du pot en fait. parce que c’était gonflant. parce que j’aimais pas ne pas savoir à quoi m’attendre. j’avais été à la limite de le supplier de me reprendre en fait et ouais, j’aimais pas cette sensation de me faire soudainement recaler. et c’était sûrement pour cette raison que j’étais plus que désagréable en fait. et.. ouais, en fait, quand j’entendais sa réponse, j’avais l’impression d’être complètement paumée. « attends.. tu veux qu’on soit ensemble ? » mh. c’était pas du tout ce que j’avais compris en fait. alors j’savais pas. j’crois qu’on avait quelques problèmes à communiquer là en fait. « je.. ouais. j’avais pas compris ça. » moi, j’avais perçu les choses comme « prenons notre temps, soyons amis » et c’était pour cette raison que j’avais mal réagi. « je t’aime westerberg. j’ai jamais cessé de t’aimer. » et je voulais que tu le saches en fait. parce que j’savais que ça avait été loin d’être facile entre nous mais l’amour que je pouvais te porter, il était toujours là même après tout ce temps. et j’savais que j’avais fait des erreurs, que j’avais beaucoup de chose à réparer mais j’avais jamais cessé de t’aimer de la façon la plus sincère qui soit. t’étais l’homme de ma vie. je te l’avais déjà dit et après toutes ces années rien n’avait changé. c’était toujours toi et uniquement toi. « j’veux juste… j’veux juste qu’on ait enfin une foutu chance toi et moi » puis qu’on soit heureux en fait. parce que j’crois qu’on méritait de l’être par dessus tout.

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— seattle, 2023
Je savais qu’elle était pas forcément des plus faciles à vivre Camila et que, dès qu’elle était renfrognée, il valait mieux la laisser redescendre. Alors c’est pour ça que je la laissais tranquille, me concentrant sur le menu de ce restaurant. C’était cependant elle qui enclenchait la conversation de nouveau, à propos de ce que je voulais manger et ouais, c’était étrange. C’est bien pour ça qu’elle ne tardait pas à vouloir mettre de nouveau les points sur les i. Ok, je comprenais pas des masses tout ça et donc je lui disais de but en blanc ce que je voulais, sans les fioritures de mon histoire avec Charlotte. « Je… ouais ? » Je pensais avoir été clair pourtant, mais visiblement ce n’était pas le cas et elle confirmait alors le fait de ne pas avoir compris mes paroles. « Je t’aime aussi Wildingham » que je finissais par dire, mon regard plongé dans le sien. Bordel oui que je l’aimais, c’était évident en fait. Parce que depuis que je l’avais de nouveau dans ma vie, mon cœur ne cessait de battre la chamade quand elle était un peu trop à proximité. Et ouais, c’était le cas actuellement, parce que l’entendre m’appeler Westerberg et me dire qu’elle m’aimait, ça m’ébranlait de but en blanc. Et quand elle me donnait enfin sa volonté, de vouloir une putain de chance avec moi, je reculais ma chaise pour me lever et je venais faire le tour de la table pour attraper son visage entre mes mains et l’embrasser, sans aucune retenue. Qu’importe qu’elle soit encore assise ou en couple avec le mec que j’ai vu tout à l’heure. Je l’embrassais parce que je l’aimais et que je n’avais plus aucune retenue. Finalement, je finissais par coller mon front au sien, un sourire sur mes lèvres. « Veux-tu être officiellement ma petite amie Camila Wildingham ? » 

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— seattle, 2023
et je savais aussi que ça ne serait certainement pas la chose la plus facile au monde. qu’on allait devoir réapprendre à se faire confiance, à se connaître, à vivre l’un avec l’autre mais je voulais croire dur comme fer qu’on pouvait le faire. pour la simple et bonne raison que si après toutes ces années les sentiments étaient toujours là c’était juste parce que ouais, toi et moi, on était fait pour être ensemble. et on avait plus à se battre. on avait plus à se battre contre quiconque alors qu’est-ce qui nous empêchait aujourd’hui de prendre ce chemin là ? on avait déjà perdu tellement de temps que je voulais juste rattraper tout ça. j’voulais juste que ce soit toi et moi contre le reste du monde, comme avant. et.. ouais, entendre ton « je t’aime » c’était la meilleure chose au monde. j’avais l’impression de revivre comme si j’avais juste été en pause tout ce temps. je te regardais te lever, t’approcher de moi pour capturer mes lèvres et.. putain, ouais, j’voulais juste que ça ne s’arrête plus jamais. « bien sûr que je le veux westerberg. mon monde ne tourne pas rond si t’es pas là » que je soufflais. et ouais, j’avais été malheureuse pendant tout ce temps. malheureuse de ne pas t’avoir à mes côtés, de ne pas pouvoir être avec toi tout le temps. « viens on s’en va » on quitte le restaurant, on fait ce que tu veux mais on ne reste pas là. j’voulais juste un tête à tête avec toi. loin des gens, loin de tout le monde. juste toi et moi dans notre petite bulle. « on peut commander chinois, aller chez moi et.. juste parler. rattraper le temps perdu. »

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— seattle, 2023
C'était quand même plus compliqué qu'il y a plusieurs années. Cinq ans. Cinq ans qu'on ne s'était pas vu, pas parlé, qu'on se suivait juste via les réseaux sociaux sans forcément interagir l'un avec l'autre. Et puis maintenant, elle était là, face à moi, en train de me dire qu'elle m'aimait encore, malgré tout ce qui a pu se passer. Malgré Abelard et Louison. Malgré Abelard et Charlotte. Malgré tout. Malgré absolument tout. Et forcément que oui, je lui disais que je l'aimais aussi en retour, parce que c'était ce que j'avais conclu de ces quelques jours de célibat. Je n'en voulais même pas à Charlotte de m'avoir trompé et d'être tombé enceinte d'un autre. J'étais juste libéré de toute cette vie qui m'avait emprisonné. On pouvait pas quitter une fille comme elle, pas si facilement. Et elle m'avait juste donné la carte pour le faire. Certes, elle serait toujours dans ma vie, elle restait la mère d'Orion mais je n'avais plus aucune obligation amoureuse avec elle. Me levant pour aller la rejoindre, c'était le coeur battant que je l'embrassais avant de lui demander d'être officiellement de nouveau ma petite amie. « T'as du vraiment dévier pendant les cinq dernières années » avouais-je avant de rigoler doucement, m'accroupissant pour être à son niveau, si ce n'est plus bas, ma main venant attraper la sienne. Et son plan, s'en aller et se réfugier chez elle, c'était la meilleure idée de la soirée. « On fait ça ouais, mais tu... Ton mec, tu devrais peut-être rompre avec non ? » Ou je sais pas en fait, j'étais pas dans ses affaires au moins, ce serait fait. Qu'importe la façon dont elle le faisait. Je me relevais, attendant qu'elle fasse de même pour glisser ma main dans la sienne, mes doigts entre chacun des siens.

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— seattle, 2023
on avait sûrement des tonnes de choses à se raconter. des anecdotes, des rires parfois même juste des sourires. dans tous les cas, je ressentait le besoin que l’on ne soit que tous les deux. pour la simple et bonne raison que quelque part, j’avais besoin de constater si l’on était toujours capable de créer cette bulle autour de nous. puis j’avais un peu de mal à réaliser que l’on était en train de se retrouver tous les deux. qu’on venait réellement de se remettre ensemble après toutes ces années et qu’on allait peut être pouvoir construire ce que l’on avait abandonnés cinq ans plus tôt. « moque toi, t’as raison » que je répondais d’un léger sourire. probablement qu’il se rendait pas compte du vide qu’il y avait eu en moi pendant tout ce temps. pourtant, il avait bel et bien été présent. parce que j’avais jamais plaisanté en disant qu’il était mon âme soeur et du jour au lendemain, je l’avais juste perdu. c’était pas le genre de truc dont on pouvait se remettre facilement. dans tous les cas, moi, je ne m’en était jamais remise et c’était sûrement ce qui m’amenait à être face à lui après tout ce temps. « oui, ouais, je.. » comment ? parce que c’était mon patron de base. alors quoi ? je lui adressais un simple message ? c’était moche. quittant ma chaise, je plaçais ma main dans la sienne inspirant un coup. « tu crois que je devrais l’appeler ? ou passer le voir avant ? » il m’avait tellement tourné autour, tellement insisté pour qu’on débute quelque chose que j’avais un peu peur de sa réaction mais.. mon choix était fait. c’était pluton. ça avait toujours été lui.

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— seattle, 2023
J'en revenais pas. Malgré ce que je venais de dire, malgré ce que je venais de lui avouer, elle voulait rester avec moi, tenter quand même le coup et ouais, c'était clairement quelque chose que je voulais pas laisser s'échapper. Si je voulais pas y aller trop vite, je voulais pas non plus louper ma chance d'être de nouveau avec elle. Je savais que les sentiments que je ressentais pour elle étaient indéniablement forts et preuve étant qu'ils étaient encore là, cinq ans après. Ils étaient toujours là, plus forts que jamais. « T'en fais pas, j'ai dévié tout autant... mais je crois que j'ai retrouvé mon cap là » finissais-je par dire, le regard complice. Elle était tout ce que je voulais dans le fond et je n'avais pas envie de la perdre une nouvelle fois. L'aidant à se redresser, tout ce que je voulais, c'était me retrouver avec deux ardoises vides et le futur à construire ensemble. « Tu devrais le faire face à face. Je peux venir avec toi... mais ça me semble inapproprié. Je peux attendre à la sortie s'il le faut, tant que tu me reviens vite » Couper tout contact physique me semblait être un énorme effort que je ne souhaitais pas faire pour le moment. Mais si ça lui permettait d'être libérée de cette relation qui ne mènerait nul part, j'étais prêt à la lâcher le temps de quelques minutes.