Je regarde mes cheveux au sol, les outils rouillés, le sang un peu partout. Cette odeur âpre a envahit l'espace, chatouille mes narines et me tient éveillée. Les autres parlent autour de moi mais je n'entends plus rien. Je crois que mon inconscient a créé cette bulle autour de moi. Surveiller
Jasp qui s'est évanoui, ou assoupi je ne sais pas trop. Toujours cette angoisse que la voix ne prononce mon prénom, mais c'est celui de
Jasper qui retentit. J'en ai marre de cette mascarade, marre de ce jeu macabre où l'on doit se faire mal pour le plaisir d'un sadique. Je me lève, retire le nœuds qui retient les bras de mon ex en l'air. Je comprends rapidement qu'il va choisir l'auto-mutilation. Je fais un pas vers lui pour le rattraper mais je n'arrive pas à temps. Il se brise les os contre un mur, et je reste debout, les bras ballants. La souffrance du jeune homme se transforme en une colère que je ne lui reconnais pas. Et j'ai mal pour lui. Cette empathie trop envahissante pour moi. Il arrête et tend ses mains vers moi. Je recherche son regard, lui montrer que je reste un soutien malgré tout. Rien. Il fuit quand habituellement c'est moi. J'attrape sa main gauche, la détaille et hoche la tête de gauche à droite.
« Je ne t'attache pas. » C'est alors que mon prénom retenti, comme une punition à mon insolence.
Lasse, j'écoute la voix comme une mauvaise bande sonore. Les yeux fermés, le couperet tombe. Quand est ce que ça va s'arrêter ? Je prends la corde qui tenait le jeune homme et l'enroule autour de mon bras droit, le serre. Je suis un zombie, la marionnette qui exécute sans broncher. Je sens déjà le fourmillement au bout de mes doigts. Mais vraiment, je préfère ça au fait d'être enfermée dans un cercueil pendant une heure... Mes jambes ont du mal à me porter, et je préfère m'asseoir rapidement avant de tomber par terre. Attendre. Nous n'avons que ça à faire.
@Jasper O. Ellington