TG REBELLES ► truth, or dare ?

C'était d'une évidence folle. Être suspecté dans une affaire d'enlèvement, être mis à pied de l'université la plus prestigieuse du monde, c'était évident que Sloan allait sauter une telle occasion d'en savoir plus. Fallait vraiment être débile pour aller dans ce genre d'endroit en se basant uniquement sur un message reçu du maître chanteur. Mais Sloan en avait marre, il avait hâte que cette histoire se termine alors il s'y tendit tout seul, comme un gland, sans prévenir personne. Bah non. Ne trouvant l'endroit absolument pas bizarre, il avança et explora les environs. Sloan était complètement défoncé et avait abusé de la weed, encore une fois. « Ohh y a quelqu'un ? » gueula-t-il autour de lui. Sa voix raisonna et lui revint comme un boomerang. Il grimaça puis soupira. Au bout de quelques minutes, il remarqua une porte. « Ah ! » dit-il bêtement en la pointant du doigt. Négligeant tout bon sens, il passa les portes pour se retrouver à l'intérieur du hangar, vide.

Tout récemment, l'idée de me trouver du travail pour combler mes temps libre m'avait traversé l'esprit... J'ai postulé à quelques endroits et été convoqué en entrevue, mais hier Victoria's Secret m'a appris que j'ai été choisi parmi les candidates. Sloan n'était pas encore au courant, naturellement, puisque ça fait deux jours que je ne fais que rentrer pour dormir. Il y a un froid étrange entre nous depuis ma crise d'angoisse, mais surtout, depuis que j'ai parlé de sa santé mentale à mon médecin. Bref, j'ai reçu une lettre mystérieuse m'invitant à une adresse pour en connaître plus sur l'avancement de l'enquête... Je ne suis pas sotte, je sens qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et peut-être qu'au final, je me surestime un peu. Peut-être que c'est de jouer l'héroïne, d'espérer tomber nez à nez avec le Maître chanteur pour l'affronter, mais bon comme on dit : l'espoir fait vivre. Je termine ma première journée de travail et me rends à l'adresse sans même prévenir Sloan ni personne. J'ai peur, mais j'en ai trop marre de cette situation de merde pour reculer maintenant. Une fois devant l’entrepôt, j'éteins le moteur et fixe les lieux. Ouais, non, ça sent vraiment la merde ce plan. Il a fallut quelques minutes pour que je défasse ma ceinture et sortes de ma voiture. Un pied devant l'autre, je m'approche de l’entrepôt et tire de toute mes forces sur les portes de fer pour découvrir... rien. Mon cœur bat fort et j'entre. Allô ? Je vois une ombre devant moi et m'y approche. Une fois plus près, je devine les formes de mon fiancé. Sloan ?! Qu'est-ce que tu fous là... Bien que rassurée de ne plus être seule ici, je continue de croire qu'il y a anguille sous roche...

Il ne fallait pas te demander de réfléchir quand on te présente l'occasion de t'innocenter dans cette sordide affaire. Alors oui tu avais enfiler un jogging, des basket et un haut sans oublier ta veste. Tu prend ta voiture, et tu fonce à l'adresse qu'on t'as donné. Sur place tu te gare à l’extérieur, un entrepôt désaffectée. Géniale ! Tu passe la grille d'entrée et tu soupire en faisant face au bâtiment. Tu prend ton courage à deux main et tu passe les porte en fer. Tu n'as prévenue personne, personne ne sais que tu es ici. Dès que tu entre tu découvre le jeune homme qui t'avais héberger un petit temps. « Sloan, Suzy ? » Oui c'était bien lui, mais il fou quoi ici ? Tu fronce les sourcil. « Qu-est-ce que vous fichez ici ? » oui tu veux une réponse, après tout, normalement c'est avec un indic que tu as rendez-vous pas avec lui, ou alors c'est lui l'indic ? Si c'est le cas tu le prendrais très mal ! Tu t'impatiente d'avoir sa réponse, et tu soupire. Tu tâte tes poche, merde tu as oublier ton portable et tes clopes dans ta voiture. Tu donne un petit coup de pied dans un petit truc au sol en lâchant un « Fais chier ! » Tu plante ton regard sur Sloan, tu soupire. « J'attend une personne, dit vous auriez pas une clope ? » Ouais car tu as pas fumer depuis deux heures, et tu n'as pas bus non plus, donc être sobre et totalement clean dans un lieu comme ça, c'est pas le top.

Je ne supportais plus d'être en marge. Je ne pouvais plus retourner à la CH, ni même voir mes patients à l'hôpital et encore moins quitter la ville. J'étais une paria et j'avais trouvé un boulot de barmaid dans un bar pour occuper mes soirées en attendant d'être innocenté. Mais l'enquête des flics peinait à avancer et le temps devenais beaucoup trop long. J'avais reçu une lettre qui m'informais qu'un indic était prêt à nous parler de l'avancement de l'enquête, mais pour ça on ne devait parler à personne du lieu du rendez-vous et soyons honnête, c'était louche. J'étais pas le genre de meuf crédule qui se faisait avoir pour rien. Cependant, je voulais mettre personne en danger, alors je décidais de n'en parler à personne. Je me rendais sur le lieu du rendez-vous et en voyant l'usine désaffecté, un frisson parcouru mon corps. J'entrais pas la porte de service et découvrir le décor sordide dans lequel je me trouvais. « Y'a quelqu'un ?  » Je m'engouffre un peu plus dans la noirceur de la grande pièce et je vois en face de moi trois silhouettes, en me rapprochant j'ai l'impression de les connaitre et arrivée à leur hauteur j'aperçois mon meilleur ami et sa fiancé, mon amie Suzy accompagnés d'une jeune femme que je ne connais pas. « On est d'accord que c'est louche ?  » On allait pas partir pour autant, si on avait la possibilité de trouver ce taré, on le ferait.

Liam était morose depuis début janvier sans qu’il n’y ait de réel raison. Du moment c’est ce qu’il pensait. Il était las de beaucoup de chose et même les plaisirs charnels ne semblait pas l’intéressé en ce moment, c’est pour dire à quel point il était maussade. Louison c’était même inquiété, lui proposant de faire des bêtises sous la couette si ça pouvait lui remonter le moral mais il avait décliné l’offre et elle l’avait toute de suite pensé suicidaire… Quand Liam avait reçu une lettre anonyme lui donnant rendez vous pour l’aider avec cette histoire de mise à pied, un sourire franc était apparu sur ses lèvres alors qu’il réalisait que c’était ça son problème : sa mise à pied ! Loin d’Harvard il se sentait comme un poisson hors de l’eau, privé de son terrain de chasse favorite. Aussi il n’hésita pas longtemps à se rendre au lieu indiqué, sans prévenir personne comme c’’était préciser.  Liam pénétra dans cet endroit plutôt lugubre et alors qu’il cherchait l’indic, son regard tomba sur quatre étudiants. Deux qu’il ne connaissait pas bien qu’il les ait déjà croisés, mais deux filles bien familières.   «  Qu’est-ce qui se passe ici ? On fête l’anniversaire de qui ? » Ironisa-t-il car ça avait toujours été sa façon de se défendre : le sarcasme. «  Arizona ? C’est quoi ce bordel ? » S’il se tournait vers elle c’était parce qu’elle bossait pour lui au Drink. Liam ne savait pas qu’ils étaient tout les quatre mis à pied.

L'ennui. Tournant en rond, l'Ellington était passé par toutes les phases. Terminant les jeux vidéos, parcourant les bars, retrouvant d'anciennes connaissances, travaillant pour sa société en oubliant de signer les contrats de son nom. Un nom salit. Mais, demeurait sur ses épaules une lourdeur qui semblait ne pas vouloir s'ôter. C'était marrant au début, de rester à la maison, j'dis pas. Mais, au bout de quelques semaines, mois, cette position de suspect l'empêchait d'avancer au quotidien. Puis, j'vous dis pas la gueule du truc sur un CV. Donc, quand on lui offre sur un plateau l'occasion d'en apprendre davantage sur Le Maitre Chanteur, l'imbécile ne réfléchit pas. Il fonce, tête baissée. Obstiné. Désespéré, direz-vous. Arrive sur les lieux, met le côté glauque de l'endroit sur le fait qu'ils se doivent d'être discrets. Qu'importe la solitude, qu'importe la connerie d'avoie tue sa position, qu'importe l'imprudence. Plus rien n'a l'air d'avoir une quelconque importance, depuis un temps bien trop long. Passe la porte. A l'intérieur de l'usine, un petit groupe. Dont Suzy, d'ailleurs. Dont une fille qui réclame une clope, que j'lui tends (Mila). « Vous avez reçu une lettre ? » On s'dira bonjour quand on sera dans un lieu moins étrange. J'ai surtout l'impression qu'on est de beaux idiots, et qu'on aura quelques regrets d'ici peu.

Et à cause de cette histoire de merde, je ratais un rendez-vous avec ma belle. Non, mais il faut vraiment que j'arrête de croire à tout. Désireux que cette histoire se termine enfin, j'ai tout bonnement suivi à la lettre ce qui était inscrit sur le papier en me rendant à l'adresse. Des explications sur tout ça ? Être enfin innocenté ? C'est l'occasion rêvé, rapidement donc j'arrive sur place où j'entre dans le hangar et y découvre le petit monde. Liam, Arizona, Mila, Sloan et Suzy. Je souris, eux aussi, ils se sont fait piégés en fait ? Bah alors. Ca va mieux ta main ? Que je me moque de Sloan avant de lancer un clin d'oeil à Suzy. Toujours dans la taquinerie moi. Je regarde alors Mila. Mais, je ne dis rien en restant à l'écart du groupe. Bon sinon c'est quoi cette histoire encore là ? On est juste idiots surtout.

J'aime pas cette endroit. J'aime pas le fait que ce soit sombre, dégoutant et que le cadre me fasse penser au décors d'un film d'horreur. Finalement d'autres personnes arrivent et nous retrouve dans l'entrepôt, je découvre petit à petit le visage de ceux qui tout comme moi, on choisit de désobéir à ce taré. Mon patron nous rejoins et je suis alors étonnée. Je ne savais pas qu'il faisait partie des suspectés, en même  temps il n'avait aucune raison de me le dire, mais ça expliquait qu'il ai quand même accepté de m'embaucher malgré tout. Je lui souris, la situation est tellement risible. Sérieusement, certains n'ont vraiment pas comprit pourquoi on était là ? « Joyeux anniversaire patron !  » Moi aussi je tente la petite blague avant de me retourner vers un nouvel arrivant que je ne connais pas. « On a tous reçu une lettre.  »  Et préparez vous au pire. Camille entre à son tour. Je le connais pas spécialement, je l'ai croisé à noël et je sais aussi que Sloan lui a réglé son compte la dernière fois. Je me tourne d'ailleurs immédiatement vers mon meilleur ami et lui fait signe de se tempérer. C'est pas le moment, je pense que le Maitre-chanteur a un dessein tout aussi douloureux. Camille le cherche et je me plante devant lui.  « Je serais toi, je ferais pas trop le malin  » non clairement c'est pas le bon moment.

Dire que cette situation était louche était un doux euphémisme. N'importe quel trou du cul trouverait cette situation louche mais c'était le seule moyen pour que cette histoire avance un tant soit peu. Sloan n'était pas sobre. Non. La drogue qu'il avait ingurgité, un peu plus tôt dans la journée, allait lui être d'une grande aide. Sa présence ici était, tout simplement, miraculeuse. Il venait en paix avec sa conscience et particulièrement stone. Loué soit l'inventeur de la weed. L'Eliot fit tout d'abord rejoint par Suzy, sa copine. Il ne prit pas la peine de sourire, c'était tendu entre eux, fallait être honnête. « Baah la même chose que toi, j'ai vu de la lumière, j'suis rentré. » expliqua-t-il sans la moindre émotion dans le timbre de sa voix. S'ajouta à la liste des personnes, la petite Mila, sa meilleure amie Arizona puis des mecs qu'il ne connaissait pas. Et là, l'occasion rêvée de se défouler se présenta à lui. Arrivé de nulle part, le petit Camille, son souffre douleur, son défouloir, le bouc émissaire de tous ses maux. Un fin rictus à peine perceptible se dessina sur ses lèvres lorsqu'il prit la parole. Sans même prendre le temps de réfléchir, le sang de Sloan ne fit qu'un tour dans son organisme et, contournant gentiment le barrage formé par Arizona, il vint mettre une droite des plus violentes à Camille. Et, sans attendre qu'il reprenne ses esprits, il se jeta sur lui à pleine puissance pour lui éclater la gueule. Sloan devenait un vrai psychopathe en présence de ce type qui réveillait ses bas instincts animaliers.

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