Adieu, et à demain.

11 JANVIER 21H. Comme si j'allais écouter cette infirmière et d'ailleurs, au vu de sa réponse, elle me sortait déjà par le nez celle-là. Non mais d'où elle se permettait de lui faire des avances ? Parce que c'est ce que j'ai eu l'impression de voir en entrant dans cette chambre. Mais non Lucky, c'est ta jalousie qui parle là ein calmos babe. Une fois cette dernière sortie par la demande de l'Eliot, je m'approche commençant par une remarque sur son teint qui ne me plaisait guerre. « Arrête, je peux voir que tu ne vas pas si bien... » J'ai été impuissante face à son comportement de "pseudo" parano et maintenant, je suis également impuissante face à son état. Je crois que ça me tue de ne rien pouvoir faire pour qu'il aille mieux. « Peut-être qui sait... Non en vrai, j'ai juste du mal à l'accepter, ça me fait.... peur. » Osais-je déclarer. Ce n'est pas parce que j'ai fait un mois le fantôme que j'ai cessé de penser à lui. Chaque seconde, chaque minute, chaque heure. Tantôt je lui en voulais et tantôt, j'rêvais d'être dans ses bras. Ses doigts effleurent les miennes pour s'échouer sur mon paquet, gros frisson, je me mords la lèvre inférieure. Ce que c'était bon de pouvoir le sentir à nouveau. Un mois c'était long... très long... Tête baissée, je rajoute. « Je sais, je sais, mais c'était plus fort que moi... J'voulais te voir parce que je n'aime pas te savoir avec cette saleté de merde dans ton cerveau. » Est-ce que les médecins ont réussi quand même à faire leurs foutus boulots  ?. « T'sais bien mentir. Quand est-ce que tu as appris à devenir si bon comédien  ?. » Sourire complice, je soutenais son regard, mais il avait raison, je ne devrais pas être ici, je devais le préserver de toute nouvelle rumeur. Il n'avait pas besoin de ça en ce moment. « J'vais m'en aller... J'espère que le Cole que j'connais sera plus fort que cette merde. N'crois pas que j'vais te laisser rendre l'âme aussi vite. J'irais te chercher par la peau du cul où que tu sois, alors guéris vite Wildingham  !. » Ma main glisse dans sa nuque et mes lèvres se pose doucement sur son front. Geste que je me risque à faire rapidement pour y laisser un doux baiser, comme si celui-ci allait soigner le bobo qu'il avait dans le cerveau et sa mine si pâle. Puis, je recule. « J'suis désolée aussi.... D'être si impuissante. » Ça par contre, ça me brisait le coeur. Je lui lance un dernier regard avant de me diriger vers la porte, espérant ne pas croiser l'un de ses proches, ce qui est peu probable quand on y réfléchit. Ma visite fut courte, mais bien entendu, je me risquerais à le revoir à sa sortie.

Cole hospitalisé? C'était magique. J'étais loin d'apprécier ce connard. Je l'avais toujours méprisée au plus point et en particulier ces derniers mois, où il avait tout tenté pour accuser la Mather House. Il n'y avait pas qu'eux non, j'étais au courant qu'il avait jeté mes deux frères hors de sa villa et moi, j'en avais profité pour lui envoyer des sms afin d'alimenter sa paranoïa. C'était.. lamentable mais tout aussi réjouissant. Ouais voilà, ça m'avait bien fait marrer. J'me demandais bien pourquoi il n'avait pas été évincé de son poste de vice-président celui-là. Tumeur ou non, je l'avais cataloguée la honte des Eliots. Soyons honnêtes les amis, il n'avait rien d'un Eliot là tout de suite. J'espérais que les putains de médecins avaient abimés son cerveau et qu'il meurt. Le monde se porterait bien mieux sans lui. J'arrivais devant la porte de sa chambre et sans attendre, je pénétrais dans celle-ci avec les vêtements qu'ont m'avaient obligés à enfiler. Une fois la porte refermée derrière moi, je m'empressais de retirer la charlotte et tous ces trucs médicaux. Qu'est-ce que j'en avais à foutre qu'il ait une bactérie? C'tait le dernier de mes soucis m'voyez. Je m'approchais de la fenêtre, tout en ignorant son regard qui était posé sur moi. J'pariais qu'il se demandait pourquoi j'étais ici. Je m'appuyais contre la fenêtre, sortant un paquet de cigarette de la poche arrière de mon jean. « C'est trop gentil de rester.. vivant pour que je te tue de mes propres mains!  » Disais-je sur un ton remplit de dédain. Menaces? Nooon voyons. « Si tu ne vois pas d'inconvénient, j'vais fumer. » Lâchais-je. Son avis à deux balles je m'en foutais.

12 JANVIER - 10h30 « Ah bon ? » ironisa-t-elle en jouant le même petit jeu que lui. « Moi qui pensait que c’était pour la geler verte, flasque, puante et dégelasse à souhait. Je suis déçue ! » Un sourire. Pour ce qu’elle en avait vu, les infirmières n’étaient pas si jolies que ça. Une certaine Jessica mais qui n’avait aucune classe. De toute façon elle savait que ce n’était que du vent. Cole n’était plus un homme à prendre, sa liaison avec Feryel n’avait de secret pour personne à Harvard. Quand il la questionna pour être certain qu’elle avait belle et bien arrêté la drogue elle leva la main droite, en levant légèrement les yeux aux ciels, comme une ado agacé à qui ses parents auraient posé la même question. Son attitude était teinté d’agacement mais aussi d’une certaine joie de le voir aussi protecteur, aussi soucieux de sa personne. « Promis juré » dit-elle alors qu’un sourire passait sur ses lèvres. « Brent m’a emmené à l’hôpital et après un bon lavage d’estomac me revoilà plus clean que jamais. » C’était la version courte mais c’était l’idée. Elle omettait le fait qu’elle avait foutu un coup de pied mal placé à son ex-nouveau-petit-ami parce qu’il lui avait volé une pilule pour l’hyperactivité, ces pilules qui lui permettait de combiné les cours de médecine et les 15h d’entrainement par semaine que lui imposé sa compagnie de danse. Elle n’évoqua pas non plus le fait qu’elle s’était évanouie dans les bras de Brent. Inutile de l’inquiété inutilement. Elle allait bien. C’était le plus important. Si lui s’inquiétait pour elle. Elle s’inquiétait pour lui. Ce ne fût pas son « je suis solide » qui la rassura car même si elle connaissait Cole depuis moins d’un an, elle savait qu’il était de ceux qui même à terre ne reconnaitrai jamais leur faiblesse. Si le jeune homme avait commencé à lui dire « j’ai mal ici », « ça ne va pas » et à se plaindre, c’était sans doute là qu’elle aurait commencé à se dire que tout clocher encore chez lui. Non, ce qui la rassura vraiment c’est quand Cole refit le gros titre de journal à sa sauce, montrant qu’il n’avait pas perdu son côté vantard. Elle ne pût s’empêcher de laisser échapper un « hum hum », le réprimandant à moitié, à moitié amusé. Pas de doute, il allait beaucoup mieux. Cole restait Cole, et ça… c’était assez rassurant. Que deviendrait la Eliot House sans le jeune homme ? Rien probablement. Elle grimaça avant d’ajouter : « Je profite que tu sois allongé pour te l’annoncer… C’est la Mather House qui est arrivé en tête ce trimestre. » Elle s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule en signe de compassion avant d’ajouté : « Evite la crise cardiaque, on va m’accuser de meurtre et je déteste les oranges. » Sourire espiègle.

11 JANVIER à 18h, Hadès vient seul

Si je suis là, c'est parce que Cole est le sang et on laisse pas le sang derrière. Il a eu beau me faire des crasses, je suis là, assis sur ce putain de siège, mettant toute ma mauvaise volonté pour lui faire comprendre très clairement que je suis fâché et énervé contre lui et d'emblé j'attaque, pas un regard ou un "ca va?" faut pas rêver, je suis pas l'abbé pierre, En plus de ça, il le fait exprès de m'énerver. J'ai vu une demande de chambré qui ne m'a pas DU TOUT plu. Alors il a pas à se plaindre, au moins, je suis là. Non challant, mal aimable, mais je suis là. Arrivant en ralant je pose mon cul sur une chaise, sans un regard et je lui demande si il a le câble pour voir une superbe émission sur la population aquatique de l'océan indien. Et le voila qui se vexe. C'est une plaisanterie une fois ? Quoi ? T'aimes pas te cultiver et te remplir ton cerveau un peu trop creux ? PAF. Ca c'est dit. Et il enchaine avec du sarcasme en me parlant de Nemo. Mais comme tu es un vrai frère. le sarcasme sort d'entre mes lèvres avec un léger rire narquois. Ah je suis là, mais je vous l'ai dis, je ne suis pas disposé à faire des efforts, en plus, je suis crevé, j'ai mal dormi, je suis dans un mauvais move. Et quand il parle de la EH, l'occasion est trop bonne pour attaquer encore une fois. J'sais pas, je suis bien à l'hôtel. Je me suis habitué à la vie de SDF. Qu'il m'a imposé. Tu le constateras quand tu t'installeras potentiellement dans ta chambre de bouzeux avec mon meilleur ami. S'installer avec l'autre nabot potentiellement de Tate Murray, c'est vouloir avoir une chambre de débile profond. Et en plus, ils veulent voler mon meilleur ami, MON Noah dans tout ça. Il enchaine les faux pas le Wild. Et je lui fais payer par mon comportement et mes paroles. Je pique la télécommande et zappe avant de lui tendre le paquet de cacahuète, il en attrape une poignée. Je suis vraiment trop sympa, je le nourris quand même après tout ça. C'est ça l'amitié. Ca brave les tempêtes et les désaccords et les déceptions et c'est là, c'est présent. Il me connait, c'est déjà un effort d'être là, de pas m'énerver, il devait pas s'attendre à ce que je lui saute dans les bras une fois. Mais alors que je cherche une chaine, une cacahuète s'écrase sur ma tête. Non, je ne m'énerverai pas, je n'entrerai pas dans son jeu je suis.. Une seconde vient tomber sur ma charlotte. Je suis plus intelligent que ça, l'indifférence, je joue... En voila une troisième, il le fait vraiment exprès ! Il sait que j'ai horreur de ça ! Je retire la charlotte, rien à foutre des règles, il oserait pas me tirer dans les chev... encore une s'écrase sur ma tête. Non d'une fois, il commence VRAIMENT à m'énerv... Et BOUM encore une, je fulmine et me crispe sur mon siège. Non, je ne craquerai ... En voila une nouvelle qui arrive en ma direction. Tant pis pour l'ignorance T'as finis une fois ? Parce que je vais te vider le paquet de cacahuètes sur la gueule tu vas voir ce que ça fait, ca va ? Mon regard planté sur lui, j'affiche sans vraiment le chercher toute la rancoeur que je ressens envers lui et son comportement et en même temps, je ressens ce soulagement de le voir en lui, mais je suis trop en colère pour l'admettre m'voyez ? Cole est mon ami, le meilleur ami d'Abélard, il ne pourrait rien faire sans lui, il est de ma famille, et même si en ce moment, c'est un peu la guerre entre la Belgique et l'Angleterre, Cole, ça reste le sang. Ca reste un vrai. Du moins, pour moi, il l'a toujours été, même si il m'a énormément déçu en blessant mon frère, en oubliant tout.

10 JANVIER – 10H30-11H00 - @Bambi C. Corleonesi et @Gabriella Vargas
Une culotte en cadeau, c’était le meilleur présent pour moi, mieux que les chocolats, mieux que les fleurs, mieux qu’une carte de bon rétablissement. Surtout que cette dentelle rouge avait une signification particulière pour moi. Bon j’étais en couple, alors ce petit cadeau devrait rester secret, mais c’était dans l’intérêt de Bambi aussi puisqu’apparemment, elle avait elle aussi quelqu’un dans sa vie. J’allais très vite en savoir plus.
En effet Gaby arriva et très rapidement, il fut question du garçon. Si d’abord, je me vexais que les filles commencent ainsi à papoter en m’oubliant, je retrouvais le sourire lorsque Gaby me promit un bisous de chacune d’elle sur la joue. « J’attends que ça… » réclamai-je. Je finis par moi même faire mon curieux néanmoins au sujet des amours de la Cabot. Qui était donc ce type ? Pas de jalousie dans ma voix, juste de l’intérêt. Bambi était mon amie. Simple amie. Même si on avait couché ensemble, notre relation était claire. Il s’agissait d’une fois unique, sans engagement sentimentale de chacun de nos côtés. Néanmoins, heureusement que l’italienne ne précisa pas la confrérie du jeune homme. « Ciarán ? Il a un drôle de nom… » fis-je, un peu méfiant, comme si je pressentais le côté vert derrière ce prénom. Je me détendis en entendant Bambi raconter l’anecdote de la date de leur mise en couple. « Il avait un bonnet rouge et une longue barbe aussi ? » taquinai-je alors la demoiselle. Gabriella voulait déjà rencontrer le garçon. « Le ramène pas ici, je veux pas qu’il me vole la vedette auprès des infirmières… » plaisantai-je avant d’ajouter : « Tu nous le présenteras quand j’irai mieux j’espère ? » Gaby et moi, Eliots puissance mille, qui rencontraient le mec mather de notre pote. On allait rire quand on allait découvrir sa confrérie.

10 janvier. 17 heures. Maintenant, elle comprend. Elle comprend un peu mieux mais elle ne peut pas non plus oublier, les mots, la conversation. Pas comme ça. Même si, oui, au fond, ce n'était pas sincère, ce n'était pas lui. Elle se souvient encore. Bien entendu qu'avec le temps, ça ira mieux. De plus, elle est aussi inquiète, par cette présence à l'hôpital. Le pourquoi du comment. Oui, elle a peur de le perdre. Et elle reste touchée par ses excuses, parce ce qu'elle le sait, elle sait que ce n'est pas le truc de Cole. Alors, oui, elle apprécie. Elle s'avance un peu plus vers lui, au niveau de son lit. Se mordit légèrement la lèvre du bas, en entendant les paroles de Cole. C'était comme si... comme si ce n'était pas toi. Voilà comment elle l'a vécu. Presque comme une trahison. Elle en demande davantage sur ce qui s'est réellement passé et au fond d'elle, au bizarre que ça puisse l'être, elle s'en veut. Beaucoup. La tumeur n'est plus ? Mais son regard se fronce un peu plus, quand il finit par lui avouer la véritable présence, dans cette chambre. Comment ça ? Tu.. tu vas guérir ? Enfin, ils vont tour faire pour, hein ? Le truc, c'est qu'apprendre la tumeur, ça a été compliqué.. mais l'infection ? Non, non, non. Elle ne sait rien sur tout ça, peut être que sa réaction est extrême ? Ou pas. Je m'en veux.. dit-elle, marquant alors une pause, se mordant rapidement la lèvre du bas, avant de reprendre. J'aurai dû me douter de quelque chose, j'aurai dû faire quelque chose. Elle est sa meilleure amie, elle le connaît et pourtant.. elle n'a pas remarqué tout ceci.

11 Janvier 2017 – 22h : @Aymalyne K. Strauss
« Pas ma princesse. Tu es ma reine. » corrigeai-je alors, regard charmeur à l’attention de la jolie blonde. Un jour j’allais vraiment lui offrir son château… Un château de sable sur une plage et hop elle serait coincée, elle n’aurait pu aucun argument pour me repousser. Pour l’heure on se taquinait. Et lorsque la soignante s’éclipsa en nous laissant seul, c’est avec tendresse que mon amie posa sa main sur la mienne. Elle me réclamait de l’honnêteté, elle ne serait pas déçue. Je lui lâchais tout, de but en blanc, manipulateur un peu puisque c’était dans le but d’obtenir ce fameux câlin que je lui avais réclamé toute la journée par sms.  Quant à mes préoccupations, Ayma me souffla quelques mots réconfortants. « Hippo… Tu crois qu’elle va revenir ? » J’avais appris le départ de ma BFF, comme de par hasard au moment où j’avais complètement décompensé au niveau de ma maladie. J’avais été le pire meilleur ami qu’il soit. La demoiselle avait vécu des choses difficiles, et je n’avais pas répondu présent. Hors de question que je perde une autre amie, et je ne comptais donc pas reproduire les mêmes erreurs avec mon amoureuse d’enfance. « Tu sais que je suis de nouveau moi même Ayma. T’as pas à me cacher des choses, à me préserver, je suis là pour toi, comme toi tu l’as été et tu l’es toujours pour moi. » Ses lèvres contre ma joue me firent un bien fou. Ayma était confiante, et ses paroles assurées finirent par me retrouver le sourire. « On va dominer Harvard. 2017 sera l’année Eliot. » annonçai-je donc. Puis finalement, la jeune femme sortit quelque chose de sa poche. Je me souvins alors le cadeau évoqué et je me redressai pour attraper ce qu’elle me tendait. « Un faire part pour notre futur mariage ? » plaisantai-je, intrigué avant d’assouvir ma curiosité en déchirant l’enveloppe. J’en tirai le contenu, dépliai la feuille et la parcourus du regard. « Un acte de propriété ? » Et mes prunelles détaillèrent alors l’adresse. Un large sourire étira alors mes lèvres : « C’est pas vrai… T’es un génie miss Strauss. » Elle avait acheté l’immeuble où vivait ce crétin de Forbes et j’en étais propriétaire pour moitié. « On commence par quoi ? Lui couper l’eau chaude ? L’électricité ? On augmente le loyer ? On le fout à la rue direct ? » Trop d’idées qui fusaient à flot d’un coup.