real eyes, realize, real lies (carmingham)

Cole et moi avions la facilité déconcertante de pouvoir criser sur tout et n'importe quoi en un claquement de doigt. Là, on pourrait parler du bal, du fait qu'il ne m'ait pas invité, qu'il soit venu avec Ombeline - et donc parler, encore une fois, d'Ombeline - puis de Tate et son comportement de connard fini avec Athena. On pourrait parler aussi de Dubaï parce qu'au final, l'autre soir, on s'est plus amusé l'un avec l'autre qu'autre chose. On pourrait parler de ce qu'il compte faire cet été, de notre relation qui était de plus en plus... étrange. Du fait qu'il ne supportait pas me voir dans les bras d'hommes et que je les fuyais tous alors que lui ne se gênait pas pour faire ses petites affaires avec des tas de filles, je n'avais aucun doute là dessus. Bien des sujets pourraient nous faire nous déchirer un peu plus mais non, j'avais envie de nous recoller un minimum plus qu'autre chose. Je le regarde et soupire légèrement, secouant la visage de droite à gauche. Sérieusement Cole ? Tout ça pour du sexe ? " Non non non... Parce qu'on se réconcilie jamais tout de suite " Soufflais-je légèrement. Et je veux rentrer avec lui,je veux dormir avec lui, je veux ce petit bout de bonheur auquel je ne suis pas prête à avoir droit avant un bon moment. La musique se termine et je souris. J'étais bien, posée, calme. Je me sentais légère. Ses lèvres sur ma main m'arrachèrent un frisson et je l'écoute rapidement. La question n'était pas "Qu'est-ce que tu veux faire Kyla" mais peut être un peu plus "Quelle proximité tu veux avec moi". J'avais eu deux danses avec lui et c'était bien plus qu'avec n'importe qui alors bon... " Rentrons " Soufflais-je à vois basse, hésitante, ne voulant pas montrer mon envie de passer la nuit avec lui. Je glisse mon bras autour du sien, faisant glisser mes doigts sur sa paume et on se dirige vers la voiture. " Tu penses que Charles pourrait te faire chanter ? " Soufflais-je légèrement. Je me demande réellement qu'elles sont les relations qui unissent les deux hommes, surtout quand on voit le nombre de billets qu'il balance dès que je suis avec lui. " Tu ne t'es pas demandé si c'était lui qui balançait tout à ta mère ? " Pas pour parler de Wade ou le défendre mais c'est elle qui le paye non ?

La phase réconciliation étant alléchante, je suggérais donc sans grand sérieux une dispute sur l'instant, option que Kyla refusa aussitôt, précisant que l'on avait l'habitude de rester fâchés habituellement. "Je plaisantais..." Parce que de mon côté, j'étais sûr de ne pas avoir besoin d'une énième crise entre nous pour avoir terriblement envie d'elle ce soir. Mais lorsque la danse toucha à sa fin, je lui laissais néanmoins le choix : danser encore, se promener ou rentrer... Et un sourire se dessina malgré moi sur mes lèvres alors que c'est la troisième option qu'elle choisit. Ses doigts s'accrochant à mon bras, on marcha vers la limousine et je ne compris d'abord pas sa réflexion quand elle évoqua mon chauffeur. "Charles ? Me faire chanter ?" repris-je avec un air surpris. "Non, avec ce que je le paie, crois moi, il n'oserait pas." Il avait beaucoup à perdre s'il se risquait à ça, son emploi, son salaire... J'avais d'ailleurs pris soin de lui accorder une généreuse prime, en plus des pourboires dont je l'arrosais à chacune de mes sorties compromettantes. Sauf que l'idée suivante de la brune me laissa un instant songeur, me stoppant net, fixant le véhicule avec un air soudain suspicieux. Charles la taupe ? Ca avait été tellement évident, tellement simple pour moi de sauter à la conclusion que ma mère avait eu vent de mes déboires par Wade, que c'était lui la balance à cause de qui je me retrouvais sous le contrôle d'une fiancée frigide, aucune autre option n'avait pu être envisagée dans ma petite tête de demi frère haineux. Mais pour dire vrai, lors de mes altercations avec le mather, ce dernier m'avait réellement paru stupéfait de mes accusations. "On est loin de chez toi d'ici ? On rentre à pied ?" suggérai-je, soudain exagérément méfiant à l'égard de mon employé. Il allait falloir que j'use de ruses pour obtenir son téléphone, vérifier ses appels, m'assurer qu'il n'était pas l'informateur de ma mère. Et en attendant, autant redoubler de prudence.

(Invité)