Ma cavalière était aux abonnées absentes ce soir… Et bizarrement, cela ne provoquait ni inquiétude, ni agacement chez moi. J’imaginais très bien Ombe au chaud dans son lit, sa cheville avait surement du la dissuader de venir. Oui, parce que je ne vois pas pour quelle autre raison on pouvait renoncer à une soirée en ma compagnie. Quoique… J’étais plutôt d’une humeur massacrante ce soir. La vision de Wade faisant les yeux doux à Kyla m’avait carrément écoeuré, sans compter sur la présence de certains parasites à ma table qui m’avait valu de me réfugier au bar plus d’une fois, le quittant pour recevoir mon prix sur scène où là encore je m’étais fait envoyer sur les roses, par Maëlys cette fois. Définitivement pas ma soirée. Et moi qui avais espéré en profiter pour m’amuser et voir mes amis, j’allais me rappeler de ce premier bal harvardien. La salle se vidait peu à peu, la soirée touchant à sa fin, il n’y avait plus personne à la table et j’étais d’ailleurs en train de songer à rentrer également quand mon regard croisa le sien. Kyla, seule, à l’autre bout de la salle, installée au bar. Mes prunelles analysèrent un instant sa tenue. Parce que oui, je l’avais scrutée toute la soirée, alors au premier coup d’œil je remarquais que sa robe n’était pas la même. Je devrais détourner les yeux, mais non, impossible de tourner la tête. Et ce petit sourire… C’était magnétique. Je me levai et m’avançai jusqu’à elle, attrapant sans un mot sa coupe de champagne. Je la lui enlevai des mains, la posant sur le comptoir du bar et mes doigts s’emparèrent ensuite des siens pour l’attirer vers la piste de danse.
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C'est une soirée longue, sacrément longue et plutôt difficile. Je dois l'avouer, cette soirée me gonfle autant qu'elle me fait du bien. Rien ne va. Mes copines pleurent toutes à cause des garçons qui leur brisent le coeur et moi, je rumine dans mon coin, je râle, je tape presque du pied pour montrer que je ne suis pas contente, que je suis en colère. Je soupire fortement alors qu'on revient d'un petit passage à mon appartement. J'ai pleuré, comme un bébé, quand je suis tombée sur Athena, Emilia et Madisson. Je puais la weed, ma tête tournait un peu et je pleurais autant que je riais. Alors j'ai décidé de rentrer à la maison pour me changer, pour prendre une douche, me recoiffer, mettre une nouvelle robe et revenir, juste au cas où. Oui, j'ai fais faire un marathon à mes amies Cabot juste parce que j'avais peur de tomber sur Cole comme ça, collante à cause du champagne qu'on m'a renversé dessus et puante... Parce que cette merde que j'ai fumé avec Méline avait imprégné ma belle robe pleine de paillettes. Je suis revenue vêtue d'une longue robe porte feuille dorée, pleine de petites pierres précieuses. Une belle robe qui joue sur les transparences de tissus aussi. Je brille comme une étoile dans la galaxie quoi. Les gens partent petit à petit, il se fait super tard et je me dirige à nouveau vers le bar pour prendre une énième et dernière coupe de champagne. Je trempe mes lèvres dans le verre et bois une gorgée de boisson. Les musiques changent, passent et quand je vois Cole au loin, de l'autre côté de la pièce, je lui adresse un léger sourire, timide, simple, rien d'extravagant. Alors que je rêve de le prendre dans mes bras, de l'embrasser de... tout. Oui, tout. Je prends mon courage à deux mains et m'avance vers lui. J'ai arrêté de le chercher du regard une fois que j'ai fumé mon joint tout à l'heure, après l'avoir entendu proposer une danse à Maëlys devant tout le monde, bien trop honteuse de l'effet que cette demande avait eu sur moi... Et encore plus honteuse par tout ce qui se passait dans mon petit corps.