Call from Jay' To Nate

Un soupire franchit mes lèvres quand il me balance tout ça. La drogue étant un sujet que je ne supporte pas, alors savoir qu'il est tombé dedans... Non, ça ne me plait vraiment pas... "Pourquoi t'es pas venu me voir ? Ok, j'avais perdu la mémoire, mais je t'ai bien dit que ça ne changeait rien à notre lien même si je ne m'en souvenais pas... On se serait aidé l'un l'autre alors, tu m'aurais motivé à sortir et inversément aussi. Sinon, on se serait tapé dans le salon de la WH pour mater des films ou autres. Fin... Pourquoi tu t'es pas tourné vers moi ?" Parce que depuis le début, dans un sens, je cherchais à être un peu son protecteur, son guide pour les soirées ici à Harvard, je l'avais prit sous mon aile alors non, je comprenais pas pourquoi il n'était pas venu, ok, mon amnésie pouvait être un peu mise en cause...

Nate avala sa salive avec difficulté. Pourquoi... ? Il n'en savait trop rien. Alors il se prit le temps de réfléchir du mieux qu'il pouvait parmi toutes les idées qui s'embrouillaient sous son crâne. "J'avais plus vraiment les idées claires... J'ai choisi les mauvais amis. J'étais vraiment paumé je savais plus trop ce que je faisais..."

Un nouveau soupire franchit mes lèvres. "Je vois." Je dois avouer que sur le coup, je suis assez déçu par tout ça, et je ne sais pas trop quoi dire à cause de ma déception, est-ce qu'il désire réellement encore garder contact avec moi ? J'ai bien l'impression que non, qu'en réalité, il en a plus rien à faire de notre amitié alors qu'en janvier, il était à la limite de pleurer à cause de mon amnésie... Je ne sais plus du tout quoi faire... J'ai l'impression dans un sens de le forcer, le pousser alors qu'il ne désire rien dire... Il en a rien à faire au final de notre amitié je crois...

Nate s'était un peu perdu dans ses pensées. Et quand il se rendit compte que le silence s'éternisait, une boule d'angoisse lui monta dans la gorge. Il essayait de trouver quelque chose à dire, et... il se sentait plutôt pitoyable. "Tu m'en veux... ?" Il ne savait pas vraiment quel jugement, quelle opinion Jay avait de tout ça. Il ne savait pas quelle image il pouvait bien avoir de lui maintenant qu'il savait tout ça.

Je reste silencieux un instant en ayant entendu sa question... Est-ce que je lui en veux ? j'en sais rien. probablement. C'est une question assez compliqué sur le coup. Je regarde alors mon portemine, continuant de jouer avec, ayant arrêter de dessiner depuis un moment, je le fais tourner entre mes doigts. "Je sais pas. Je me demande ce qui a bien pu se passer pour que tu ne viennes pas vers moi alors que tu étais à la limite des pleurs quand tu as appris pour mon amnésie... Donc non, je pige pas. Surtout que je t'ai clairement fait comprendre que ça changeait rien pour moi."

Nate sentit les larmes lui monter aux yeux. En plus quand on parlait de manque il commençait à se sentir un peu mal. Il essuya ses joues, se prenant toutes ses erreurs dans la tronche d'un seul coup. Il avait un peu du mal encaisser. "J... je t'ai dit, je savais pas ce que je faisais." Il était sincère mais encore une fois il avait l'impression de n'être qu'un menteur. Il en vint à un sujet qu'il aurait voulu ne pas aborder non plus. "Je me suis rendu malade. Je me faisais suivre mais j'ai tout arrêté. C'est en grande partie pour ça aussi, que je faisais n'importe quoi."

"Mouais." Je ne suis pas réellement convaincu par ses propos. Après tout, est-ce réellement possible de ne pas savoir ce que l'on fait ? Une fois sous alcool et sous drogue, c'est ma foi, possible je crois, n'ayant jamais été trop loin dans l'alcool, connaissant assez bien mes limites et pour la drogue... J'ai y tout simplement jamais touché... "Et là, tout de suite, je te fais chier ou pas ?" Le questionnais-je pour savoir si ça le dérangeait de me parler, du fait que je puisse être à nouveau présent pour lui en tant qu'ami. Après tout, j'étais un peu moins dans la merde maintenant, même si j'avais une main dans le plâtre et toujours ma patte folle avec ma béquille... Mais on s'y fait à être blessé, à ne pas pouvoir faire ce que l'on veut, quand on veut, comme on veut.

Il se prit son "mouais" comme une immense gifle dans la tronche. Il sentit un nouveau vertige le prendre. Il entendit d'ailleurs à peine sa question. Il avait l'impression qu'il allait vomir. Il savait pas pourquoi, si c'était la tristesse, le remord, la culpabilité ou simplement le manque. Il était trop crevé pour vraiment savoir. "Pourquoi personne me croit jamais..." Il avait lancé ça en regardant dans le vague sans même y faire attention.

"Nate, c'est pas une question que je ne te crois pas... C'est plutôt qu'il me faudra du temps pour accepter ça. J'ai horreur de tout ce qui touche à la drogue et toi, t'as plongé dedans sans même venir me voir avant pour que je puisse t'aider. J'ai chercher à t'aider, je t'ai pris sous mon aile début d'année, je pensais que tu avais bien compris que j'étais là pour toi, malgré mon amnésie, alors je ne comprends pas pourquoi t'es pas venu. T'étais paumé, je le comprends bien, mais justement à ce moment-là, il fallait te tourner vers des personnes que tu connaissais déjà et qui t'avaient déjà soutenue ou même aidé." Je ne sais pas si je suis réellement compréhensible, j'ai l'impression de m'embrouiller un peu les pinceaux tout seul.

"Je sais pas..." Il répéta cette phrase plusieurs fois en se frottant nerveusement le bras, pris de quelques tremblements. Il avait pas envie de repartir dans une crise d'angoisse, pas au téléphone. Pas comme ça. "Je voulais pas..." Il répéta à nouveau, sa voix se brisant un peu alors qu'il essayait de se calmer.