is it a bad thing to want more? (hardin)

Tout ça était vague, tout ça était flou. Je me demandais même si j'allais m'en souvenir ainsi demain. Ou si j'allais penser à un rêve, ou une hallucination. J'avais du mal à réaliser car c'est vraiment quelque chose que je n'aurais pas pu imaginer ni même concevoir, à n'importe quel moment. Mais je pense que les choses inattendues c'est ce qui fait la vie, après tout. Je ne bougeais pas, j'attendais. Je l'attendais elle. Et finalement, lorsqu'elle vient me chercher pour m'embrasser une nouvelle fois, je sens qu'elle est prête. Et nous y sommes, impossible de retourner en arrière, car l'on se donne l'un à l'autre, simplement.

2h30. J'ouvre difficilement les yeux. Pourquoi je me réveille à cette heure-ci ? J'ai entendu un bruit, quelqu'un bouger. Je me retourne dans mon lit, et là les souvenirs me reviennent. Feldt est ici. Du moins, elle était ici. Je me redresse péniblement, la cherchant du regard. Je la vois finalement dehors. Mais qu'est-ce qu'elle fait ? Je suis tiraillé entre l'idée de me rendormir, car là je suis vraiment dans les vapes, et l'idée d'aller voir ce qui ne va pas. Dans la mesure où quelque chose ne va pas. Je me lève finalement, enfilant un truc sur moi et la rejoint à l’extérieur. « Qu'est-ce que tu fais ? »

Un rêve lointain qui prenait forme. Ce soir, j’avais été un phoenix qui renaissait de ses cendres, un enfant qui découvrait la vie, le goût sucré d’un baiser échangé avec passion. Je me sentais comme toute nouvelle. Une vie différente allait commencer aujourd’hui. Ma tête tournait. Mon corps explosait, et au final, une fin comme le dernier mouvement d’un maître d’orchestra, clôturant ainsi la danse des sens.

Un sursaut.

Je me réveille. Je regarde l’horloge sur la table de chevet. 2h30 du matin. Je ne reconnais pas la chambre. Ce n’est pas la mienne. Doucement, les souvenirs d’hier soir me reviennent.

Un baiser.

Puis.

Une cascade infernale. Non pas infernale.

Je souriais en repensant à la soirée passée avec Hardin. Cela avait été agréable, doux, calme, et pourtant, mes souvenirs les plus vifs étaient de cette danse enflammée comme un tango passionné entre deux amants. Qu’adviendra de nous maintenant? Est-ce qu’on aura the talk en se réveillant? On ne peut jamais redevenir amis après avoir couché avec un ami. Je n’avais jamais vraiment considéré Hardin comme un ami. Je ne couchais jamais avec mes amis, et je n’avais jamais eu de telles pensées pour eux. Hardin, il était juste Hardin. Je le regardais dormir à côté de moi, alors que mon insomnie m’empêchait de fermer un oeil. Il ressemblait à un enfant, si paisible. Je le regardais dans le silence, l’admirant dans son sommeil.

Je finis par me lever, n’arrivant pas à rester couchée sans rien faire. J’attrapais un t-shirt qui trainait par terre. Surement celui que j’avais emprunté à Hardin. J’essayais de faire le moins de bruits de possible, ne voulant pas le réveiller. Je me rendais dehors, analysant les vestiges de notre soirée. Nos assiettes vides, nos verres encore rempli à un tiers. Tout semblait si lointain, cette soirée, cette aisance qu’il y avait entre nous. Je m’appuie contre la table, distraite. Avions-nous vraiment coucher ensemble? Oui. J’étais endolorie. Qu’avais-je fait? Qu’allais-je dire à Briony? A Alaska?

Soudain.

Un bruit assourdissant. Un verre qui éclate.

Et la chute.

Je perds mes moyens, revenant à la réalité. Je tremble, le démon sort doucement de sa cage pour venir ramper sur moi, me prenant avec lui dans son terroir.

Une voix. Je sursaute.

Hardin, il semblait si lointain, comme un autre monde. Juste où étais-je à présent? Bloquer en la réalité et mes démons, je ne pensais plus aux restes, juste les éclats de verre scintillant sur le sol.

Une distraction. Un besoin de m’échapper. Impossible de le regarder. Plus rien n’était réalité à présent, et je détestais cette sensation. Prise au piège, comment en sortir?

Somebody please help me.

Franchement là j'étais fatigué, j'étais dans les vapes. Me réveiller en pleine nuit comme ça, sachant que notre soirée s'était finit assez tard, même si j'en avais aucune idée au final, c'était pas le top. Mais bon ma curiosité avait été piqué, je me demandais pourquoi elle s'était levée en pleine nuit comme ça. Peut être qu'elle avait juste besoin de prendre l'air et que je me faisais des films, mais j'avais comme l'impression que quelque chose n'allait pas et il fallait que j'en ai le cœur net. Je la rejoignais donc à l'extérieur, lui demandant ce qu'elle faisait. Pas de réponse. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? D'accord, il venait de se passer que nous venions de coucher ensemble, mais c'est tout de même pas pour ça qu'elle n'ose même pas me regarder, comme en ce moment même ? Ou alors, peut être qu'elle regrette, je n'en sais rien. Mais j'ai besoin de savoir, et pour ça il faut qu'elle me réponde. Je me passais la main sur le visage, comme pour m'obliger à me réveiller un peu plus. « Feldt ? » Je ne comprends rien, absolument rien. Et je peux pas devenir tout seul ce qui cloche.