love is an open door (weaslacce)

Partager ce petit moment avec Bonaventure me fait réellement plaisir. On est tranquillement en Argentine et ça me fait du bien tout ça, être loin de tout et de tout le monde, ne penser à rien qu'à cette histoire d'amour qu'on écrit petit à petit. Je fronce les sourcils quand il relève mon côté 'miss drame' avec le boulot. " On va dire que depuis que j'ai signé, j'ai pas réellement fais de shooting. Je les ai baladé plusieurs mois et quand j'ai enfin signé, je suis partie en Arizona pour l'été. Du coup, je faisais des aller retour entre l'Arizona et Cambridge pour des essayages, pour ma nouvelle prothèse qu'ils ont payé, ce genre de choses. Quinze jours après le retour d'Arizona, je partais en Afghanistan. Je suis revenue deux mois après parce que si je faisais pas mes photos, je devais rendre les avances qu'ils m'avaient fait... " Ce qui fait donc de moi une vraie drama queen comme on les aime ! Mais on va dire que tout ça était totalement indépendant de ma volonté... Et heureusement que je suis revenue parce qu'il s'avère que j'aime beaucoup ça, poser pour des photos, défiler devant des tas de gens et voir mon corps sur des quatre par trois en centre ville. Perturbant mais gratifiant. J'acquiesce quand il parle du nombre d'heures en médecine. J'avais fini par arrêter de compter. " Quand on aime on ne compte pas " Lançais-je, fière de moi de connaître cette expression et de la replacer dans un réel contexte ! " L'alcool, la drogue, le peu de sommeil et ça fini en surmenage voire coma éthylique " C'était précisément ce qui était arrivé à Maxime avant que je le retrouve. Mais c'est comme ça, chacun fait ce qu'il veut de sa vie et si certains ont besoin de se mettre mal pour supporter la pression, soit. Moi j'ai la facilité de m'endormir n'importe où n'importe quand donc bon... Je termine ma bouche et hoche négativement la tête. " Non ça a toujours été ça... J'aurais pu être professeur des écoles je pense. Mais par dépi... Et toi ? " Aussi étrange que cela pouvait paraître, on apprenait toujours à se connaître nous deux... Et c'était agréable. Bonaventure et Andrea dans dix ans, ça donnerait quoi ? Voilà que je mets à imaginer tout ça...

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Andrea & Bonaventure

Le métisse ne voulait pas se mettre à la place des commanditaires des photos car ils avaient dû finir chauves songea-t-il non sans amusement. « Tu as de la chance de ne pas être encore attachée à un radiateur pour être certains que tu ne fuies pas à nouveau » rigola-t-il. Bonaventure ne connaissait rien à ce monde-là, et il n’avait jamais vraiment cherché à combler ses lacunes. Il y avait des choses qu’il était préférable d’ignorer car cela gâchait le plaisir. Bon, il allait tout de même falloir qu’il s’habitue à voir sa petite-amie à tous les coins de rue et dans les magazines mais il ne s’en faisait pas le moins du monde : chaque chose en son temps. « Je vous laisse vos chères études en médecine miss Cermolacce » rigola-t-il avant qu’elle ne lui demande ce que, lui, il aurait aimé faire en dehors de ses études actuelles. « Je pense que je me serais tourné vers l’histoire de l’Art ou quelque chose d’artistique. Pourquoi pas la photographie ou le cinéma. J’ai toujours plus ou moins été attiré par ce genre de choses mais cela aurait été par dépit. En novembre, je te confiais mon rêve de devenir reporter de guerre et dans le fond, je n’ai pas vraiment changé d’avis. Disons que j’hésite encore beaucoup sur mon avenir… Je sais qu’au final, quoique je décide, je veux faire en sorte que la vérité éclate au grand jour » haussa-t-il des épaules avant de boire quelques gorgées d’eau et repartir à la conquête de son assiette. « Si j’échoue dans l’un des deux, au pire, j’ai une place toute tracée en politique mais je crois que je serais pas vraiment crédible » rigola-t-il. Bonaventure pouvait être fourbe mais dans le fond, il était toujours animé par de bonnes volontés. « Quoique… si je t’annonce que j’ai un casier judiciaire, tu me croiras ? » annonça-t-il de but en blanc avec son air le plus angélique possible.

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Je ris à sa réflexion. " Le seul qui m'attachera à un radiateur, mon cher, ce sera toi " Pas que les petits délires comme ça m'excite ou quoi mais je ne suis pas le genre de jeune femme à me laisser piéger par un grand groupe de création de sous vêtements. Oh que non. Moi je suis plutôt du genre électron libre, chiante sur les bords et tout ce qui va avec. Il n'y a qu'à voir la façon dont je me suis comportée lors de la séance à la piscine. Une vraie diva. J'aurais pu finir mon shooting, on aurait pu renvoyer l'équipe de natation mais non, j'ai préféré voler au secours de Bona et j'ai bien fais... Ils ont l'habitude de toute façon. Je les appelle, j'annule et ils font avec. Je suis la star après tout. Mon dieu, penser comme ça me donne envie de me foutre des baffes... Avec le poing fermé ! Mais j'aime bien profiter du peu de notoriété que j'ai... Je l'écoute et souris. " On fera un binôme. Tu photographieras ces gens en souffrance et je m'occuperais de les soigner, s'ils le veulent " Parce que certaines personnes ne veulent pas des soins qu'on peut leur offrir... Et il n'y a rien de pire que de voir des gens souffrir, que de voir des enfants hurler la mort et être dans l'incapacité de faire quelque chose. Surtout quand on est une femme et blonde en plus de ça... " Je pense plutôt que tu feras tout pour gagner le prochain World Press oui " La politique ? Il s'ennuierait comme un rat mort ! Et je dois dire que si nous deux ça doit tenir et continuer... Je ne pourrais pas supporter de vivre avec un homme qui passe sa journée au bureau, la cravate serrée autour du coup, que ma vie - comme la sienne - soit passée au crible par ses adversaires et son équipe. Je refusais déjà l'attention de la part des sbires de son père alors là... Je ne signerais pas pour ça. Je mange une bouffée de mon repas et manque de m'étouffer quand il me parle d'un casier judiciaire. Je bois une gorgée d'eau et fronce les sourcils. " T'as fais des grafitis sur le mur de l'école ? " Riais-je légèrement, moqueuse. Je ne le vois pas avec un casier judiciaire... " Rien de trop grave j'espère parce que je serais obligée de t'attacher au lit sinon " Soufflais-je avant de me pencher pour l'embrasser tendrement. Non, j'espère que ce n'est rien de trop important...

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Andrea & Bonaventure

« Oh mais je prends note… Fais-moi juste penser à acheter des menottes à moins que tu aies ça sous la main ? » la taquine-t-il de bon cœur. Cet échange l’un sur l’autre était vraiment sympathique à croire que creuser toujours un peu plus sous la surface lui donnait l’impression de se rapprocher que davantage de cette femme. Andrea était encore un mystère à ses yeux. Un mystère dont il finirait par lever le voile mais pas sans se livrer en retour. Pour la première fois depuis des années, Bonaventure désirait qu’une personne sache tout de lui : de ses bons à ses mauvais côtés. Il avait beau être un gars bien sous tous rapports, il avait tout de même certaines zones d’ombre. « J’avoue que c’est une récompense que je vise… mais dans un sens, être détective privé me plait également » haussa-t-il des épaules. Oh rien ne l’empêchait d’être sur tous les fronts en tant que journaliste free-lance. « Tu sais n’empêche, ça peut-être une bonne idée : être tous les deux dans l’action. Toi pour soigner leurs maux et moi pour les dénoncer. Une équipe de choc » reprit-il avec sérieux cette fois-ci avant d’amener un sujet pour le moins épineux sur la table. « Franchement si c’était que ça, je crois que je n’aurais pas de casier » rigola-t-il en faisant un signe négatif avec sa tête. « Faux et usage de faux… j’ai été arrêté il y a un peu plus d’un an. J’ai échappé à des poursuites judiciaires grâce aux relations de mon père mais j’ai quand même dû faire des travaux d’intérêt généraux. Aujourd’hui, je travaille même de temps en temps avec le flic qui m’a coffré » lui apprit-il avec une légère grimace. Il allait peut-être attendre pour révéler sa double vie de hackeur non ?!

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" J'en ai pas mais je peux trouver une solution " Lançais-je, un léger sourire coquin sur le visage. Ouai, on pouvait prendre un de mes tshirts pour m'attacher. Et puis comme ça, je n'aurais pas trop mal... Au pire, je suis sure que je peux trouver de quoi l'attacher, lui aussi, avec ce qu'on a dans la chambre. Mais il faut que je me chasse ces idées de la tête. C'est pas bien, on est entrain de manger et puis voilà. " T'aimes bien pointer des doigts les méchants alors " Riais-je. Il n'y a pas que les méchants à pointer quand on est détective privé mais bon, c'est une option comme une autre. Je souris légèrement et acquiesce. On ferait un duo d'enfer tous les deux sur le terrains. Un duo d'enfer et atypiques. Amputés, blessés, en danger constant... Ça pouvait en faire flipper plus d'une mais, même si je ne suis pas fan du surviving et de tout ce qui va avec, j'aime être en danger, me pousser dans mes retranchement. Rien de trop extrême bien entendu... Je l'écoute et fronce les sourcils. Oula. Je suis en couple avec un criminel ou quoi ? " Faux et usages de faux ? C'est-a-dire ? Tu as menti en ayant juré sur le code de ne pas le faire ? " Je comprends pas trop pour le coup... Et il entretient des bonnes relations avec celui qui aurait pu l'envoyer derrière les barreaux ? C'est vraiment compliqué tout ça ! " T'as fais quoi ? " Demandais-je clairement, continuant de manger mon repas, le regardant du coin de l'oeil. Je suis moins guillerette là du coup. C'est quand même étrange. Je ne l'aurais jamais pensé comme ça... Mais après, c'est le passé et il n'a tué personne. Il a peut être juste joué au con.

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Andrea & Bonaventure

Quelque chose lui disait qu’Andrea serait très bien capable de trouver une solution pour pallier à ce manque de menotte. Devait-il lui souffler l’idée des foulards ou même de la cravate qu’il amenait toujours par habitude ? Oui, il n’en portait jamais mais son père lui avait toujours appris à en avoir une juste au cas où pour éviter tout problème. Aussi, enfant obéissant, il avait pris ce tic de voyage mais bref, passons. « Ouep ! Je crois que je n’aime vraiment pas les injustices ni même qu’on s’en prenne à plus faible que soit…. Cela sonne très « super héros » mais je ne peux pas changer ça… Je crois que j’ai trop vécu ce genre de choses dans ma vie pour supporter que d’autres, bien plus démunis ne puissent pas trouver quelqu’un pour les défendre ou simplement les aider » avoua-t-il sans aucune honte. Il assumait son côté chevalier des temps modernes mais Bonaventure se disait que si personne ne faisait rien alors le monde ne changerait pas. Oh, il n’allait pas révolutionner grand-chose à son niveau mais au moins, il apporterait sa pierre à l’édifice. « Non… disons que j’ai très peu de talent mais je suis trèèèès doué avec un ordinateur entre les mains et que je suis un faussaire de la première heure ?! Quand j’ai sombré après la bombe, je me suis réfugié dans ce genre de connerie. On me payait pour de fausses cartes d’identité ou des cartes d’accès… Malheureusement, un jour, je me suis fait chopé » lui expliqua-t-il un peu honteux de ce passé. « Le flic qui m’a arrêté a eu un jour besoin de mon aide et mon œil averti car il n’y a rien de mieux qu’un faussaire pour en débusquer un autre. De fil en aiguille, j’ai mis mon talent au service d’une meilleure cause » termina-t-il par dire avant de s’essuyer la bouche avec la serviette. « Je suis pas tout blanc… Sans mauvais jeu de mot »

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Je souris à Bonaventure. Cette âme de super héros est une des raisons pour lesquelles je l'apprécie autant. Ce coeur sur la main, cette envie de changer le monde, de venir en aide aux plus démunis, de montrer aux yeux de tous ces ignares ce qu'il se passe de l'autre côté de l'océan ou de la frontière... C'est un quincy, le coeur sur la main, toujours là à aider les autres.. Et c'est tellement plaisant. Je partage ces valeurs aussi alors forcément, je ne peux qu'approuver, que valider tout ça... " T'es mon Clark Kent à moi. Ou mon Bruce Wayne, mon Tony Stark.. Enfin qui tu veux ! " Je ris légèrement. Moi, je jouerais le rôle de la potiche amoureuse qui frappe des mains et est éblouie par tout ce que son petit ami fait. Je suis prête à endosser ce costume pour lui. Parce que Bonaventure est tellement important pour moi que je serai prête à me dégrader de cette manière pour lui. Je doute qu'il apprécie vraiment mais bon... Après avoir calmé ma toux, l'avoir un peu questionné sur ce qu'il a fait plus jeune, je l'écoute. Je le regarde et ouvre la bouche pour manger sans même regarder où je mets ma fourchette. Mais j'ai faim et tout ce qu'il dit m'intéresse réellement. Un faussaire. Ouaw... Moi qui croyait que ça n'existait qu'à la télévision genre comme ce Neal Caffrey dans White Collar. " Tes agissements n'ont jamais conduis à des événements plus... regrettables ? " Je sais pas, un méchant qui s'est servi d'une carte qu'il a fait pour tuer des gens, pour semer la panique... Je l'écoute, esquisse un léger sourire quand il me dit qu'il n'est pas tout blanc et pose mes couverts au milieu de mon assiette. " Ça t'es venu comment tout ça ? Tu le faisais avant la bombe ou pas ? " La bombe comme élément déclencheur de tas de changements dans sa vie.. Sa jambe, son boulot de faussaires, son ex qui se barre... Beaucoup de choses pour un simple jeune homme.

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Andrea & Bonaventure

Bonaventure avait rigolé de bon cœur à tous les noms de super héros qu’elle lui avait cité, comprenant très bien le message. « Tu sais, Loïs Lane, Selina Kyle, Pepper Potts : toutes ces femmes ont eu un impact considérable sur les héros que tu cites… De forts caractères, des femmes fortes également… bon souvent des princesses à sauver mais ne se rendant jamais sans se battre. Oui, dans le fond, tu es totalement dans le profil » lui répondit-il avec un grand sourire. Pour le métisse hors de question que de reléguer Andrea dans le rôle de la potiche de service. D’une parce que cela ne lui allait franchement pas et de deux, sans être un féministe convaincu, il parait du principe qu’une femme ne devrait jamais être catalogué à son mari ou son compagnon. Oh il ne serait pas contre un jour de partager son nom de famille, de fonder un foyer également mais il espérait que son épouse serait libre d’être elle-même dans ce mariage même si, bien sûr, chacun devrait être amené à faire des compromis. C’est pour cela qu’il ne croyait pas vraiment ou totalement au féminisme car dans le fond, à trop pousser, ces femmes ne faisaient que réitérer les mêmes erreurs que les hommes en usant du sexisme.

Bon, l’idée de lui confier son passé n’était peut-être pas la meilleure des idées mais il ne voulait pas de secret entre eux et autant lui dire maintenant qu’elle l’apprenne bien plus tard. « Non… enfin je ne pense pas. J’avais encore un certain degré d’éthique. La plupart des clients que j’avais, c’était pour pouvoir entrer en boite de nuit, acheter de l’alcool avant leur majorité ou alors de changer quelques notes sur le serveur de l’université » avoua-t-il pas vraiment fier de ses actions. « Quand j’étais gosse, j’étais plutôt solitaire car j’étais pas vraiment accepté par les gamins de la haute alors je m’amusais à reproduire des dessins célèbres, des cartes postales, des trucs dans ce genre. Puis, j’aimais bien m’inventer des petites vies… J’ai toujours joué le rôle du flic alors j’avais un flingue en plastique, des lunettes de soleil sur le nez, un vieil impair… mais je n’avais pas l’insigne alors j’en ai fabriqué une. Au fil des années, ça a été de changer mes notes, d’imiter la signature de mes parents pour aller à une sortie scolaire… Des petits trucs comme ça. Après les bombes, ça a été pour moi une façon de vivre, de ressentir à nouveau une étincelle, de me dire que je pouvais encore ressentir des choses même si c’était mal. Les médocs me flinguaient le cerveau mais ça ne me donnait pas la sensation d’être vraiment présent sur Terre. Alors ça a été pour moi l’occasion de jouer au funambule » lui avoua-t-il. Il ignorait si Andrea comprendrait vraiment mais ce n’était pas comme s’il attendait sa bénédiction. Les conneries appartenaient déjà au passé. « Avec le recul, je crois qu’à cette époque là, on m’aurait proposé de jouer à la roulette russe, j’aurais accepté sans hésitation… mais c’est du passé à présent, je ne suis plus cet homme là »

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Je ris légèrement quand il me dit que j'ai le profil de toutes ces 'femmes' de super héros. Ça me fait chaud au coeur, je dois bien l'avouer. Ça détend l'ambiance et on ramène sur le tapis le sujet grâce auquel on s'est rencontré... " Je suis peut être une femme en détresse " Soufflais-je en riant légèrement. C'est le cas à vrai dire. J'ai besoin qu'on me sauve de mon passé, de ces craintes que j'avais d'aller trop vite, de faire une erreur en me mettant avec Bonaventure et tout ce qui va avec... J'ai le ventre qui se retourne en y pensant. Je ne dois pas douter mais les mots de Priape m'ont foutu le doute, que je le veuille ou non. Andrea, t'as laissé tout ça aux US. Je me concentre sur ce qu'il m'avoue, ces problèmes avec la police et donc la justice. Faux et usages de faux. Je n'y connais rien à tout ça. Je ne connais pas de criminel. Enfin, connaissait parce que mon petit ami en est un. Était. Ça me fait bizarre d'apprendre tout ça mais je l'écoute, j'écoute chacun de ses mots, les imprègne dans ma petite tête. Je l'écoute me confier ses années d'enfance, seul et ça me brise le coeur. Je n'ai jamais été seule. Mal, perdue mais jamais seule. J'avais toujours Malik avec moi, à mes côtés. Il avait beau être homosexuel, je ne lui ai jamais tourné le dos et il ne m'a jamais tourné le dos non plus. Avec Safaa, on était un trio de rêve. " Tu te prenais pour Derick ou quoi " Riais-je avant de pousser ma chaise plus proche de la sienne et de sourire. Il n'est plus cet homme... C'est tout ce que je comprends. Et je sais que c'est vrai, il n'est plus comme ça. " J'espère... Je veux pas à avoir peur que tu te prennes une balle entre les deux yeux pour te sentir vivant " Il avait pris cette facilité. Et moi, après mes débâcles avec Maxime, j'avais pris la bouteille pour me sentir mieux, pour retrouver une certaine consistance alors que c'était tout sauf ça à vrai dire. J'avais plutôt perdu pied, complètement cassée, meurtrie, brisée. " J'aurais pu ne pas te connaître et ça, ça me chagrine " Soufflais-je en faisant une petite moue, collant mon front au sien, posant une main sur sa joue. " J'aurais pu ne pas te connaître, ne pas connaître ce visage, ces lèvres " Soufflais-je en glissant ma main sur ses lèvres. Tout aurait pu être différent à quelques éléments près... Et où serais-je à l'heure actuelle ? Bonne question...

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Andrea & Bonaventure

« Si tu es une femme en détresse alors je ferais tout pour te sauver » lui dit-il avec un sourire mais dans son regard on pouvait sentir combien il était sérieux. Andrea n’avait pas conscience qu’il était tout simplement amoureux d’elle. Ils n’avaient pas parlé de sentiments et ils ne le feraient pas… pas de suite. Leur relation était trop jeune mais ses sentiments avaient mûri depuis tellement longtemps, attendant simplement que son cerveau ne les sorte de leur prison invisible. Il l’aimait, il ne s’en cachait pas mais il essayait également de ne pas l’enfermer. C’était comme s’il s’interdisait pour l’heure à l’aimer officiellement. Pourquoi ? Parce qu’il ne la sentait pas complétement avec lui. Quelque part, dans son esprit, Andrea n’était pas entièrement à lui comme si ses doutes continuaient de la harceler. Le métisse patientait sans problème car il ne voulait pas la presser, il ne voulait pas brûler les étapes. Pour l’heure, sa petite-amie ne lui donnait aucune raison d’avoir peur, elle lui souriait, cherchait à le connaitre, l’embrassait, le touchait autant physiquement que mentalement. Ils étaient bien ensemble, dans ce petit cocon qu’il tissait loin d’Harvard. Cependant, un jour ou l’autre, ils seraient forcés de faire éclater la bulle et c’est là que Bonaventure saurait s’il pouvait s’autoriser à l’aimer en toute connaissance de cause. Lui dire je t’aime maintenant serait que la mettre aux pieds du mur, à lui faire peur, à la presser. Or, ce n’était pas ce qu’il souhaitait. « Magnum en fait… mais à Washington, il fait plutôt frais alors les chemises Hawaïenne, c’était pas terrible » rigola-t-il avant de redevenir sérieux. « Je ne prends jamais de risques inutiles Andrea. Je ne suis plus suicidaire et à présent, j’ai beaucoup de raison d’être vivant et de me sentir vivant… La première est juste devant moi » lui dit-il tandis qu’elle lui confier son chagrin à l’idée de ne l’avoir jamais connu. Cela le toucha profondément si bien qu’il attrapa sa main pour y déposer un baiser au creux de sa paume. « Mais tu m’as connu… Je suis très croyant et je crois au Destin… Je me dis qu’avec tout ce que nous avons traversé, nous étions destinés à nous rencontrer d’une manière ou d’une autre. En tant qu’amis, en tant qu’amants, je l’ignore mais je suis certain que tu étais destinée à faire partie de ma vie »

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