COZ IT'S TIMES LIKE THESE REMIND ME, THAT I GOTTA KEEP MY FEET ON THE GROUND. (+) NEMHAM

Tu le regardais engloutir les quelques verres d'eau sans broncher – il y avait du changement – et tu l'aidais ensuite à se lever et à se déplacer, comprenant que lui-même il se sentait pas de le faire tout seul. T'étais devenu Nemo, assistant personnel du grand Gramou musclé, et même si ça te faisait un peu chier, c'était devenu ton pote, il n'avait pas trop-trop gueulé lorsque tu lui avais vomi dessus, il t'avait supporté tous les soirs durant le Summer Camp, t'imagines que tu lui devais bien ça. Une fois dans la voiture il semblait déjà plus comateux – magie de tes confortable sièges ? - mais tu ne reçu aucune réponse de l'endroit où il habitait. Aaah, qu'est-ce que tu les aimais tellement ces moments-là où il ne répondait pas, où il laissait le silence se prolonger et te laissait complètement dans le noir, à te parler à toi-même. Pas d'indications, pas d'aide,et juste toi et ta frustration. Bon bah, t'imagines que c'était redirection à la baisodrome, heureusement que vous étiez tous hyper tolérant sur les squattages des potes. Tu tentais une nouvelle fois de lui poser une question, de faire la conversation, mais ce qu'il sorti n'était pas du tout ce à quoi tu t'attendais. « Arrêtes-toi, je dois pisser ! » Dans la précipitation tu garrais ta voiture sur le côté, et tu posais tes yeux sur lui, clignant des paupières, plus très certain de comprendre ce qu'il se passe. Tu le regardais sans bouger, alors qu'il semblait devenir un peu plus paniqué, ses mains ratant des gestes pourtant très simples. Tu pensais juste que merde, il risquait de pisser dans ta bagnole. T'avais pensé à récupérer un sac plastique si jamais l'envie de dégueuler dans la voiture lui prenait, mais t'avais rien pensé qu'en au pipi. Et ça allait sentir, mon dieu, t'avais pas envie que ça sente la pisse de Graham durant une semaine. Ok il était canon, il te tapait dans l'oeil mais pas autant pour supporter ce genre de choses. « J'ai besoin d'aide ! » Sa voix te réveillait presque de ta transe, et tu secouais un peu ta tête, avant de reposer ses yeux sur lui. Qui avait toujours pas son pantalon baissé. T'avais peur de comprendre. « Non mec, t'es sérieux ?! Tu veux qu'j't'ouvre ta braguette ? » Putain, putain, putain. Ce mec te tuera, t'en étais certain. « Fait un effort, tu attrapes le truc qui pend entre ton pouce et ton index, et tu descends le zip Gram ! » Tu t'énervais un peu, passant tes mains dans tes cheveux, ton coeur battant désagréablement dans ton corps. Il allait vraiment t'obliger à faire ça ? « Si je t'aide tu crieras au viol demain, j'veux pas d'soucis. » Tu raisonnais, et tu sentais bien qu'il risquait de se faire une joie de ne plus du tout te parler non plus après ça. Mais apparemment, il semblait que tu n'avais aucun choix à ta portée. « Merde merde merde, tu lâchais entre tes dents, j'te déteste Graham, j'te déteste vraiment. » Que nenni, mais là n'est pas le sujet. Tu sortais rapidement de la voiture et tu faisais le tour, regardant d'abord s'il y avait des gens qui pouvait vous voir dans le noir, mais par chance il ne semblait pas y avoir une mouche. Tu ouvrais la portière et tu l'aidais à sortir, avant de lui baisser rapidement la braguette, essayant de moins le toucher possible. « Voilàààà. » Tu t'exclamais, levant ta tête, et puis tu le voyais pas bouger, continuer de te regarder. Une seconde. Deux secondes. « Ah non, t'attrapes ta teub tout seul Graham, tu la tiens dans ta main et tu pisses ! » C'était pas compliqué non ?

FAIT AVEC AMOUR PAR WILD HEART.

Je plane à fond, pas certain de réellement être ici à cet instant présent. Suis-je vraiment installé dans ce siège très confortable ou suis-je seulement en train de rêvasser, un filet de bave à la commissure des lèvres à même le sol à cette fameuse soirée ? Difficile à dire. A vrai dire, la seule chose qui est certaine cette nuit, c’est que j’ai grave envie de pisser maintenant qu’il m’a gavé d’eau. Je suis une oie qui a été gavée comme jamais, additionnez le tout avec deux bières et quelques boissons alcoolisées diverses et variées et vous obtiendrez ma vessie à deux doigts d’exploser dans mon ventre. Oh que oui, je suis à deux doigts de m’uriner dessus et même bourré je compte faire le nécessaire pour éviter un tel cas de figure. Le chemin ne sera pas dénué d’obstacles cela dit, à en voir les difficultés que j’éprouve à ouvrir la porte de la luxueuse voiture de Nemo. Si mes aventures s’arrêtaient là, trop bourré, à moitié dans le coma, plus vraiment dans le moment présent je n’arrive même pas à ouvrir ma braguette et la simple idée de devoir me donner un coup de main fait grimper mon camarade dans les décibels. Je n’y peux rien moi si je suis bourré, il ne va tout de même pas laisser un Gramou se faire pipi dessus et être inconfortable dans un horrible pantalon tout humide et infesté de pisse ? Il n’oserait pas, il ne peut pas ! J’ai bien raison puisqu’il approche et, prudemment, fait descendre ma braguette en faisant allusion à un viol ou que sais-je… Je l’entends mais ne l’écoute pas ! J’ai envie de pisser maintenant et je ne fais même pas attention à sa présence, étrange de voir ô combien on arrête d’être pudique lorsqu’on est alcoolisé. Je plonge ma main contre ma braguette, prêt à dégainer mon engin sous mon caleçon mais… Mais bordel, où se trouve la ceinture de mon boxer ? Je ne parviens pas à le faire descendre suffisamment et… « Ah non, t'attrapes ta teub tout seul Graham, tu la tiens dans ta main et tu pisses ! » Il me gueule dessus, rien de pire pour perturber un mec déjà bien beurré. « Désolé ! »

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Un enfant. Voilà ce qu'il se trouvait en face de toi. Un putain de gamin plus grand que la moyenne mais qui n'a pas appris les fondamentaux en classe et les gestes nécessaires à la vie de tous les jours. Tu te retrouvais dans un rôle que tu n'avais jamais daigné vouloir, comme un père qui rappelait à son fils bien trop jeune comment il fallait faire pour se vider la vessie sans en mettre partout autour de la cuvette. Ça te stressait, ça t'énervait, ça te faisait trembler, parce que le problème était bien là : Graham n'était pas ton fils, c'était un jeune adulte de vingt-trois ans qui était censé connaître tout ça et l'utiliser dans toutes les situations, parce que ce n'était pas censé être difficile. Alors oui, même bourré. Il s'excusait, mais ça ne servait fichtrement à rien les excuses s'il ne se mettait pas à enfin pisser. Tu passais une main dans tes cheveux, te tournant un peu histoire de peut-être lui laissait de l'intimité, mais rien. « Graham... Tu recommençais, soupirant. J'vais encore plus te bloquer si j'te touche, alors pisse, j't'en supplie. J'ai vraiment envie de rentrer. » Tu répondais plus calmement, comme abattu par la situation.

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Je me trouve dans une situation vraiment étrange, impensable dirais-je même. Avec quelques grammes de moins, à peine plus de conscience jamais je n’exigerai un tel truc. Être capable de prendre son pénis en main pour uriner n’a rien de sorcier, il faut juste s’arranger pour ne pas en mettre partout. Pourquoi n’est-ce pas aussi simple avec une bonne dose d’alcool dans le sang ? Vous pouvez me dire pourquoi il faut toujours que tout soit très compliqué comme cela ? Je risque de ne plus jamais oser sortir de chez moi si Nemo va jusqu’au bout et s’occupe de me guider pendant que j’urine, vous imaginez la honte ? Il aura tout vu, tout palpé et aura assisté à une action que personne ne devrait être autorisé à vivre à part moi. « Graham... J'vais encore plus te bloquer si j'te touche, alors pisse, j't'en supplie. J'ai vraiment envie de rentrer. » Il se retourne pour m’offrir une intimité qui, peut-être, m’aidera. Plutôt que de continuer sur ce chemin fastidieux, je décide de presser mes mains sur la ceinture de mon jean et de tout descendre jusqu’à mes genoux. Et tant pis si j’ai froid au cul, ce sera plus facile. Ma petite affaire terminée, je me baisse en vitesse, gelé, pour remonter mon boxer et mon pantalon. Trop vite, la queue à l’air, les vêtements en bas des genoux je me retrouve à avancer d’un pas, à reculer de deux, à crier et à partir en arrière, tête la première. « AOUWATA ! » Je frappe le sol, met un coup de boule dans la jambe à Nemo et reste allongé à même le sol. « Dodo ! » Je pouffe de rire, faisant fi de la douleur. Bon, il serait peut-être temps que je me rhabille non ? Je me redresse, reste assis en me frottant l’arcade, sonné et aperçois un panneau au loin. « Eh on n’est pas au bon endroit, j’suis au centre ville moi ! »

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Dire que tu commençais à te sentir mal à l'aise était un euphémisme, alors que tu n'avais pourtant jamais été si pudique que ça. T'avais déjà vu des corps d'hommes autre que le tiens, là n'était pas le problème. Mais c'était Graham qui se trouvait en face de toi et tu savais à quel point il pouvait se sentir sale et gêné que tu puisses le toucher d'une manière si intime - et il était sûrement trop bourré pour en prendre conscience de suite, mais tu savais que le revers du lendemain matin pouvait rapidement devenir amère et embarrassant de son côté. Alors tu tentais juste d'être un bon ami, même s'il ne faisait rien pour t'y aider. Tu te tournais un peu, histoire de lui laissait un peu d'espace tout en étant là s'il avait vraiment besoins de toi, mais merde, t'avais pas prévu que cette soirée se transforme en apprendre au petit Gramou de ne pas se pisser dessus. Tu relaxais significativement lorsque tu l'entendais enfin faire ce qu'il devait faire - t'avais bien fait d'avoir foi en lui et ses capacités - et tu baissais ta garde inconsciemment, pensant que le plus dur était fini et que tu allais pouvoir rentrer chez toi. Que nenni. Tu entendais quelques secondes après des cris, et une putain de douleur à l'arrière de la jambe se fit ressentir. Tu lâchais un juron sur le coup, te retournant pour engueuler Graham parce que merde, t'essayais de l'aider et il te remerciait en te foutant des coups de pieds quoi. C'était juste pas cool, pas cool du tout, mais lorsque tes yeux se posaient sur lui, tu ne pu retenir un éclat de rire devant la position dans laquelle se trouvait Graham, cul nu par terre, allongé sur le gravier qui devait entrer désagréablement dans sa peau, et il avait cet air adorable sur le visage lorsqu'il pouffait bêtement en criant " Dodo ! " Tu mordais ta lèvres inférieure, secouant doucement ta tête. " Qu'est-ce que je vais faire de toi... " Tu disais doucement, venant te pencher pour l'aider à se redresser, avant d'hausser un sourcil a sa nouvelle remarque. " Oui et ? J'allais te ramener chez moi, comme tu n'as pas daigné donner ton adresse quand je te l'ai demandé... " Il se foutait de toi ou quoi ?

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Difficile de ne pas se taper l’affiche en étant dans un tel état. Le pire dans tout cela, c’est qu’il faudrait probablement le double ou le triple de ce que j’ai bu pour mettre Nemo dans le quart de mon état actuel. Pire encore, il est tout à fait normal de faire ce constat puisque je ne suis pas du tout habitué à consommer de l’alcool, Nemo qui fait un petit peu plus la fête que moi est plus à même de supporter tout cela. Je peux vous assurer qu’à partir de maintenant je ne dépasserais plus les deux ou trois verres comme j’ai toujours pris soin de le faire jusqu’à présent. Je n’ai jamais eu besoin de cette merde pour m’amuser à une soirée, alors pourquoi maintenant ? Par terre, les graviers tentant de se faire une place contre ma peau avec perte et fracas. Okay, aussi sensuel cela puisse-t-il ne pas être, j’ai des petits cailloux dans la raie, vous y croyez ? Comment est-ce possible ? Je suis trop défoncé pour y faire quelque chose, je n’arrive déjà pas à me redresser, le pantalon aux chevilles alors bon… Je suis pitoyable. « Qu'est-ce que je vais faire de toi... » Un rictus passe la barrière de mes lèvres. « Ne pas m’abandonner, pour commencer ! » Je suis trop mignon pour finir à la rue, j’ai déjà expérimenté cela à ma sortie de prison et dormir sous les ponts en novembre est vraiment difficile. Plus jamais ! Il m’aide à me redresser et je m’en sors plutôt bien, dommage qu’il soit si compliqué de se pencher à nouveau sans recevoir un coup de main. Je remonte mon pantalon, tant pis pour les boutons et la braguette, je n’ai pas la force et la concentration nécessaire. La ceinture semble soudainement ne plus posséder le moindre trou d’ailleurs. Comment suis-je censé l’attacher ? « Oui et ? J'allais te ramener chez moi, comme tu n'as pas daigné donner ton adresse quand je te l'ai demandé... » Vas-y, énerve-toi sur le pauvre petit Graham bourré ! Une moue boudeuse et contrariée remplace à présent ma mine d’imbécile heureux... « Le 20… La deuxième avenue ! » C’est chez moi… Je crois, je dois avoir les clés de mon appartement quelque part par… La ! Dans ma poche arrière ! « Ti… » Je les lui jette dessus et me retourne en vitesse. J’ai perdu un nouveau combat, le jet de vomi explosant de mes lèvres en attestant.

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Tu devenais perdu, le cul entre deux chaises, entre résignation, fatigue et tendresse, le tout mélangé selon les réactions de Graham. « Ne pas m'abandonner, pour commencer ! » Il te disait dans un petit rictus, et tu levais tes yeux au ciel, lui rendant son sourire. « Jamais buddy, jamais. » Tu lui assurais, espérant réellement pouvoir tenir cette promesse dans le futur. Tu l'aidais ensuite à se redresser, et il semblait finalement mieux quand il reconnaissait l'endroit et s'indignait de ne pas être vers chez lui. Ouais et comment tu pouvais le savoir si on te disait rien ? T'étais pas Nemo le devin. Il finissait par te donner un numéro, plus de précision, les clés de ce que tu pensais être son appartement, et il se retournait d'un coup, sans que tu ne comprennes ce qu'il se passe. Puis tu entendis le bruit, ce bruit si significatif. Tu fis une grimace dégoûtée quand il se mit à rendre son dernier repas, et tu reculais de quelques pas, dans une tentative vaine d'imposer une distance entre la consistance dégoûtante et toi-même. Ok, t'as compris, t'as compris. Il t'en voulait réellement pour le Summer Camp, et il n'avait pas encore digéré ses chaussures dégueulasses – les neuves étaient toujours emballées chez toi d'ailleurs – et là non-fin de la partie de basket. « Graham... C'est vraiment pas cool ça... » Tu rechignais, soupirant. T'étais arrivé à un point de non-retour où t'en étais à espérer que quelqu'un ne lui avait pas foutu du laxatif dans son verre sans qu'il le sache afin de ne pas te retrouver avec un Gramou chiant en plein milieu de la route durant des heures sans pouvoir se retenir. Tu essayais de te recomposer un peu, tu prenais une longue bouffée d'air, parce que ouais, c'était pas totalement de sa faute, il devait se sentir encore plus mal que toi – et tu cherchais dans ta voiture un paquet de mouchoir qu'il te restait, lui fourrant dans la main sans oser trop t'approcher du désastre. « Ça va un peu mieux au moins ? » Tu demandais, car vomir c'était peut-être dégueux, mais ça avait au moins la faculté de soulager. Tiens, en fait t'aurais du filmer Graham et montrer le film aux mathers : ça leur aurait enlevé toute envie de boire à nouveau dans leurs vies. Tu venais tapoter doucement son dos en signe de réconfort, devenant plus inquiet qu'avant. « Tu penses pouvoir te retenir la suite du trajet ? » Tu priais pour qu'il te dise oui.

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Je suis bien parti pour enchainer toutes les mésaventures possibles et imaginables ce soir en rapport avec une consommation trop abusive de boissons alcoolisées. Les rots, l’ivresse, la pisse, le vomi, les vertiges… Je n’aurais pas été oublié, on peut même dire que j’ai en quelque sorte été gâté. Déverser tout ce que j’ai pu boire et avaler depuis quelques heures est loin d’être agréable, ma gorge me brûle et je suis à peu près certain que j’ai du vomi plein les narines. Je dégueule mes tripes et malgré le fait que ce soit très inconfortable j’éprouve une sensation de libération. Comme si l’ivresse s’en allait crescendo avec la quantité de vomi se retrouvant sur le bord de la route, je me sens même mieux lorsque ma bouche ne sert plus de robinet géant. Je me racle la gorge, crache et attrape les mouchoirs de Nemo pour m’essuyer, dans un premier temps, le visage, dans un second temps me moucher puis, à l’aide d’un nouveau mouchoir propre, pour m’essuyer le front. Je transpire comme si je venais de pratiquer une énorme activité sportive, j’aurais préféré que ce soit le cas. « Ça va un peu mieux au moins ? » J’acquiesce bien sagement. « Oui oui, je crois que ça va mieux ! » Je me sens plus… Moi-même et je commence à prendre conscience de tout ce qu’il s’est passé précédemment. Ma peau me prends en traitre et commence à rougir, à la limite de faire de mon visage une nouvelle variété de tomate. « Je suis désolé, je n’aurais pas dû t’appeler. » Mais je suis paradoxalement très heureux que tu sois venu ! Sans dire un mot de plus, je grimpe dans la voiture. Le trajet n’est pas très long, cinq, peut-être dix minutes, je crois m’être assoupi et le réveil n’est pas des plus agréables. Je ne me sens pas au top lorsque Nemo arrive enfin devant mon immeuble. Heureusement qu’il y a un ascenseur, je n’aurais pas pu grimper autant de marches d’un coup. Nemo m’accompagne, me donne un dernier coup de main, mes jambes n’étant pas décidées à me redonner le pouvoir.

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Maintenant que t'y réfléchissais un peu mieux, au milieu de cette odeur de pisse et de vomi, c'était pas si mal de voir Graham comme ça. Non que ça te fasse plaisir de le voir souffrir par un trop plein d'alcool, ni que l'atmosphère te plaise, mais ça changeait. Cette fois-ci, c'était pas toi le maladroit qui ne pouvait se retenir, et ça le rendait vachement plus humain. Il n'était plus cette espèce de Dieu musclé complètement invincible à qui rien ne pouvait arriver, il était Graham, malade comme un chien, touché par l'alcool, et qui avait besoin du soutient d'une tierce personne afin de rentrer vivant. C'était dépaysant. « Oui oui, je crois que ça va mieux ! » Il te répondait, déjà bien plus compréhensible qu'avant, après s'être essuyé un peu de partout, puisque le vomi, c'était fatal. Tu hochais à ton tour doucement la tête, comme laissant l'affirmation gagner du terrain dans ton cerveau, afin que tu comprennes que ça allait – tu l'espérais – beaucoup mieux maintenant. « Je suis désolé, je n'aurais pas dû t'appeler. » Tu fronçais les sourcils à son changement de sujet, et tu tentais de distinguer au mieux son visage dans le noir, haussant les épaules. « Et tu aurais fait quoi, hein ? » T'aurais juste apprécié qu'il réponde à tes messages pour que tu comprennes mieux la situation, c'était tout. Tu grimpais à ton tour dans ta voiture et tu reprenais le volant, direction le centre ville comme il te l'avait enfin indiqué, et tu laissais la faible musique des hauts parleurs s'occuper de briser le silence aux côtés d'un Graham qui semblait s'être de nouveau endormi. Enfin arrivé, tu secouais doucement son épaule pour qu'il se réveille, puis tu l'aidais à nouveau à accédé à l'ascenseur jusqu'au numéro de son appartement, que tu ouvrais avec les clés qu'il t'avait passé précédemment. Tu le regardais quelques secondes. « Alors, ça va aller tout seul ou tu penses que je risque de te retrouver mort demain matin étouffé dans ton propre vomi ? »

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« Et tu aurais fait quoi, hein ? » Très bonne question, à en constater par mon état, j’aurais été dans la merde. Pas littéralement, Dieu merci je n’ai pas été malade à ce point-là. « Je me le demande ! » Nous sommes jeunes et cons, que serait la vie si elle n’était pas ponctuée d’expérimentations quelque peu saugrenues ? Je garderais probablement un bon souvenir de cette mésaventure, nous en ferons une anecdote qui servira à faire rire nos amis lorsque nous aurons l’occasion de leur raconter tout cela dans quelques jours, semaines ou plus encore. Pour l’heure, il est loin d’être agréable d’expérimenter toute les phases de l’ivresse, je ne me sens vraiment pas dans mon assiette. Les quelques minutes de sommeil que je parviens à grappiller sur la route me font le plus grand bien, pas suffisamment pour me remettre sur pied mais je titube nettement moins et je parviens même à faire quelques pas en avant sans perdre l’équilibre. Nous arrivons après de nombreuses nouvelles péripéties à la porte de mon appartement qu’il déverrouille grâce à la clé que j’ai pensé à lui donner tout à l’heure. En arrivant à l’intérieur je ne me prends même pas la peine d’allumer la lumière, je me rue sur l’évier pour me servir un verre d’eau, puis deux, puis trois. Ma gorge m’en remercie et les brûlures me paraissent à présent moins intenses. Presque complètement effacées. « Alors, ça va aller tout seul ou tu penses que je risque de te retrouver mort demain matin étouffé dans ton propre vomi ? » Difficile de définir si c’est l’alcool qui me pousse dans cette direction ou si c’est tout simplement mon cœur comme je le crois mais… Mais je n’ai pas envie qu’il s’en aille, au contraire. Sa présence me fait toujours énormément de bien et j’ai pensé à lui en premier pour venir me sortir du pétrin. Le con a su se faire une place de choix ! Gêné par ce que je m’apprête à dire, ma peau commence à nouveau à rougir. « Tu… Tu peux rester ? Je n’ai pas envie de dormir seul cette nuit ! » Je lui confesse, avec une toute petite voix intimidée. Sa présence m’apaise, me canalise… Me rassure et j’en ai définitivement besoin ce soir.

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